Le théâtre gallo-romain de Neung-sur-Beuvron (Loir-et-Cher) et son environnement / The romano-gqulish theater at Neung-sur-Beuvron and its surrounding - article ; n°2 ; vol.27, pg 143-195

H. Delétang

Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1988 - Volume 27 - Numéro 2 - Pages 143-195
Les fouilles récentes ont découvert un théâtre de type gallo-romain, édifié de toutes pièces en terrain plat, à la charnière des Ier-IIe siècles, et abandonné définitivement au IVe siècle. La cavea est partagée par trois vomitoires rayonnants et bordée d'une galerie circulaire ; l'hémicycle, de 100 m de diamètre, est complété par des passages latéraux qui conduisent à l'aire centrale ; la construction centrale, de 6 m sur 7 m, ne peut-être regardée comme une véritable scène. Le monument appartient à un sanctuaire rural avec source et temple classique, à proximité de l'oppidum pré-romain de Neung-sur-Beuvron et dans la zone frontière entre Carnutes et Bituriges.
The recent excavations discovered a romano-gaulish theater edified on aflat groune. The cavea is divided into four cunei by three vomitories and borded by a circular gallery. At the hemicycle (diameter : 100 m) are added two lateral passages leading to the central area or orchestra ; the central building is small ( 7 m x 6 m) and therefore it must not be considered as a real scaena. Built at the very end of the Ist century A.D. or in the first years of the IInd, and abandoned in the IVth century A.D., the monument is a part of a rural sanctuary (or conciliabulumj including a spring and a classical temple, near the pre-roman oppidum of Neung-sur-Beuvron and at the boundaries between the Carnutes and Bituriges civitates.
53 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DU_CENTRE_DE_LA_FRANCE
• Publié le: 01 janvier 1988
• Nombre de lectures: 165
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 9 Mo

Extrait

Henri Delétang
Le théâtre gallo-romain de Neung-sur-Beuvron (Loir-et-Cher) et
son environnement / The romano-gqulish theater at Neung-sur-
Beuvron and its surrounding
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 27, fascicule 2, 1988. pp. 143-195.
Résumé
Les fouilles récentes ont découvert un théâtre de type gallo-romain, édifié de toutes pièces en terrain plat, à la charnière des Ier-
IIe siècles, et abandonné définitivement au IVe siècle. La cavea est partagée par trois vomitoires rayonnants et bordée d'une
galerie circulaire ; l'hémicycle, de 100 m de diamètre, est complété par des passages latéraux qui conduisent à l'aire centrale ; la
construction centrale, de 6 m sur 7 m, ne peut-être regardée comme une véritable scène. Le monument appartient à un
sanctuaire rural avec source et temple classique, à proximité de l'oppidum pré-romain de Neung-sur-Beuvron et dans la zone
frontière entre Carnutes et Bituriges.
Abstract
The recent excavations discovered a romano-gaulish theater edified on aflat groune. The cavea is divided into four cunei by three
vomitories and borded by a circular gallery. At the hemicycle (diameter : 100 m) are added two lateral passages leading to the
central area or orchestra ; the central building is small ( 7 m x 6 m) and therefore it must not be considered as a real scaena. Built
at the very end of the Ist century A.D. or in the first years of the IInd, and abandoned in the IVth century A.D., the monument is a
part of a rural sanctuary (or conciliabulumj including a spring and a classical temple, near the pre-roman oppidum of Neung-sur-
Beuvron and at the boundaries between the Carnutes and Bituriges civitates.
Citer ce document / Cite this document :
Delétang Henri. Le théâtre gallo-romain de Neung-sur-Beuvron (Loir-et-Cher) et son environnement / The romano-gqulish
theater at Neung-sur-Beuvron and its surrounding. In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 27, fascicule 2,
1988. pp. 143-195.
doi : 10.3406/racf.1988.2559
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0220-6617_1988_num_27_2_2559Archéologique du Centre de la France, Tome 27, fasc. 2, 1988. Revue
Henri DELÉTANG*
Le théâtre gallo-romain de
Neung-sur-Beuvron (Loir-et-Cher)
et son environnement
THE ROMANO-GAULISH THEATER
AT NEUNG-SUR-BEUVRON
AND ITS SURROUNDING
Mots-clefs : Théâtre gallo-romain, Neung-sur-Beuvron (Loir-et-Cher), Sanctuaire rural, Sologne, Ier-IVe siècles ap. J.-C.
Key-words : Romano-gaulish Theater, Neung-sur-Beuvron, Rural Sanctuary, Sologne, 1st to 4th century A.D.
Résumé : Les fouilles récentes ont découvert un théâtre de type gallo-romain, édifié de toutes pièces en terrain plat, à
la charnière des Pr-IIe siècles, et abandonné définitivement au IVe siècle. La cavea est partagée par trois
vomitoires rayonnants et bordée d'une galerie circulaire ; l'hémicycle, de 100 m de diamètre, est complété par
des passages latéraux qui conduisent à l'aire centrale ; la construction centrale, de 6 m sur 7 m, ne peut-être
regardée comme une véritable scène. Le monument appartient à un sanctuaire rural avec source et temple
classique, à proximité de Voppidum pré-romain de Neung-sur-Beuvron et dans la zone frontière entre
Carnutes et Bituriges.
Abstract : The recent excavations discovered a romano-gaulish theater edified on aflat groune. The cavea is divided into four
cunei by three vomitories and borded by a circular gallery. At the hémicycle (diameter : 100 m) are added two lateral
passages leading to the central area or orchestra ; the central building is small ( 7 m x 6 m) and therefore it must not
be considered as a real scaena. Built at the very end of the V century A.D. or in the first years of the IInd, and
abandoned in the IV"1 century A.D., the monument is a part of a rural sanctuary (or conciliabulumj including a
spring and a classical temple, near the pre-roman oppidum of Neung-sur-Beuvron and at the boundaries between the
Carnutes and Bituriges civitates.
* Groupe de Recherches Archéologiques et historiques de Sologne, 10, rue de l'Aubépine 41600 Lamotte-Beuvron. .
144 R.A.C.F. 27, 2, 1988.
1. Historique des recherches Lors d'un de ses voyages en Sologne, le 22
décembre 1833, Louis de la saussaye relate les 2. Le nom du site et sa localisation
observations qu'il a pu faire et, au fil de la plume,
3. La fouille livre les interprétations qu'elles lui inspirent :
Après avoir passé le pont sur le Nant, "sur la droite 4. Architecture du monument
de la route, près de la ferme de la Coudraye, on 4.1. La cavea
4.2. La galerie extérieure remarque des buttes artificielles qui n'ont pas
4.3. les vomitoires moins de 7 à 8 mètres d'élévation. Il est facile d'y
4.4. La précinction reconnaître l'assiette d'un ancien château fort, qui 4.5. L'aire centrale devait remonter à une haute époque, car ce 4.6. Les espaces latéraux
système de montagnes artificielles dans un pays 4.7. La construction centrale
4.8. Élément du décor plat comme la Sologne est certainement antérieur
4.9. Coupe schématique de la cavea à celui des mottes entourées d'eau qui ont été en 4.10 Orientation usage depuis. Il est probable du reste que la posi
tion de ce tertre factice permettait de le défendre 5. Technique de la construction
5.1. Matériaux employés et leur origine également par des fossés d'eau vive, comme on
5.2. Techniques de la construction. peut s'en assurer en jetant les yeux sur la carte de
Cassini où la position du tertre doit être fixée à 6. Étude du mobilier peu près au milieu du bois situé entre la Coudraye 6.1. La Tène III
6.2. Céramique et le Ruau. Cette position militaire a pu être élevée
6.3. Objets en os dès l'époque romaine pour défendre le passage du
6.4. Objets en métal ruisseau qui avait sans doute lieu, dès lors, à cet 6.5. Monnaies endroit, situé dans la direction de la voie romaine.
7. De la naissance à la destruction Ce tertre ne présente aucun dessin régulier main
7.1. Construction : fin Ier-début IIe siècle tenant ; mais on voit qu'il a été bouleversé à diver
7.2. Fréquentation au IIe siècle ses reprises, particulièrement pour arracher les 7.3. Vers l'abandon fondations des murailles, carrière précieuse dans 7.4. Réoccupation partielle au IVe siècle
un pays qui ne possède pas de pierres. Je n'ai rien 7.5. Destruction des murs
7.6. Sépultures tardives aperçu dans ces ruines enfouies qui pût remonter à
l'époque romaine ; mais on sait que les premières 8. Environnement archéologique forteresses furent souvent construites en bois et il 8.1. Le site : un sanctuaire rural
y a déjà un long espace de temps que celle-ci a été 8.2. Les relations avec les foires médiévales de La Ferté-
Beauharnais/Châteauvieux détruite car le tertre qui la portait est couvert
8.3. Les rapports avec la frontière Carnutes/Bituriges d'arbres séculaires. Il n'y a point de nom particul8.4. Rapport avec Yoppidum de Noviodunum (Neung-sur- ier et on appelle cet endroit, indifféremment AviBeuvron) gnon ou la Coudraie. Un travail qui rappellerait as8.5. Les rapports avec les voies antiques
sez la manière des romains est un aqueduc const
Conclusion ruit en pierres plates, formant un canal de 3 déci
mètres d'ouverture que l'on a rencontré en creuAnnexe I — Analyse des sables et mortiers par L. Rasplus
sant les fossés de la grande route.
Annexe II — Les monnaies par J.-L. Roche
Ainsi il servait d'égoût à la forteresse ou d'issue
Bibliographie. au trop plein des fossés dont il conduisait l'eau au
petit courant indiqué sur la carte de Cassini " (LA
SAUSSAYE, 1833, p. 251-252).
1. HISTORIQUE DES RECHERCHES.
Trente ans plus tard, Jules DELAUNE s'est in
téressé au même site, qu'il décrit dans une note Le site ne semble pas avoir été signalé avant le
datée du 16 août 1865 : "Ferme d'Avignon : II XIXe siècle.
existe à gauche de la route, derrière une terre
Le Baron René de FOUGÈRES, sous-préfet de Ro- avant le pont, par conséquent sur la rive gauche de
morantin, qui écrit en 1818, relève seulement la rivière, une tombelle très haute et, derrière cel
qu'" on prétend que dans le voisinage de Neung il le-ci, plusieurs petites formant demi-lune à son
existe les ruines d'une ville romaine " (FOUGÈRES, couchant. Cette grande tombelle, si on creuse tant
1908, col. 55), mais on ne sait si ces propos s'appl soi peu, contient beaucoup de pe