Les reliefs mithriaques à scènes multiples en Italie - article ; n°1 ; vol.22, pg 481-504
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Description

Publications de l'École française de Rome - Année 1974 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 481-504
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Henri Lavagne
Les reliefs mithriaques à scènes multiples en Italie
In: Mélanges de philosophie, de littérature et d'histoire ancienne offerts à Pierre Boyancé. Rome : École Française
de Rome, 1974. pp. 481-504. (Publications de l'École française de Rome, 22)
Citer ce document / Cite this document :
Lavagne Henri. Les reliefs mithriaques à scènes multiples en Italie. In: Mélanges de philosophie, de littérature et d'histoire
ancienne offerts à Pierre Boyancé. Rome : École Française de Rome, 1974. pp. 481-504. (Publications de l'École française de
Rome, 22)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1974_ant_22_1_1695Henri Lavagne
LES RELIEFS MITHRIAQUES À SCÈNES MULTIPLES
EN ITALIE
Dans leurs grands travaux sur la religion de Mithra, Fr. Cumont et
Fr. Saxl ont consacré aux reliefs dits « à scènes multiples » des analyses
qui mettent en évidence les principaux types de ces images cultuelles,
et montré comment la représentation des divers épisodes de la vie du
dieu iranien s'organisait en une « histoire » continue et symbolique, autour
de la scène centrale du tauroctone i1). L'existence d'analogies dans la
répartition des scènes de la légende leur permit d'esquisser une classif
ication géographique des monuments, essentiellement dans les pays rhé
nans et danubiens, en fonction des constantes et des exclusions qui ap
paraissent dans la documentation figurée. D'une manière beaucoup plus
approfondie, E. Will (2) a repris ces observations et présenté une véri
table typologie des reliefs à scènes multiples en distinguant deux caté
gories: d'une part, la série des stèles danubiennes dans lesquelles l'image
du tauroctone est accompagnée de scènes accessoires placées le plus sou
vent au registre inférieur (comme dans les prédelles du Moyen-Age) ou
sur le linteau supérieur, moins fréquemment dans le champ même du
tableau principal (ces trois possibilités pouvant d'ailleurs être conjointes);
d'autre part, le groupe des monuments réto-rhénans caractérisé par la
disposition latérale des épisodes annexes sous forme de piliers encadrant
le tauroctone, accompagnés ou non d'un cintre portant d'autres scènes
du cycle mithriaque. Les reliefs réto-rhénans peuvent, à leur tour, être
classés en deux types: le type rétique (qui comprend également les mo
numents italiens), dont le trait essentiel est de comporter les pilastres
(*) Fr. Cumont, Textes et monuments figurés relatifs aux mystères de Mithra,
Bruxelles, 1899, I, p. 154 sq. Fr. Saxl, Mythras, typewjeschichtliche Untersuchungen,
Berlin, 1931, p. 34 sq.
(2) E. Will, Le relief cultuel gréco-romain, contribution à Vhisloire de Vari de Vein-
]>ire romain, Paris, 1955, p. 35(5-455.
:î:5 482 HENRI LAVAGNE
historiés mais d'exclure les registres inférieurs et supérieurs, et le type
rhénan dans lequel les pilastres latéraux supportent un linteau ou une
frise horizontale qui donne à l'imagerie mithriaque une possibilité d'ex
pression plus riche.
Outre ces analyses de structure, l'étude d'E. Will a montré comment
une « lecture » du cycle narratif de Mithra pouvait être tentée selon la
catégorie du monument considéré. Dans les stèles danubiennes, le sens
de lecture n'est absolument assuré que pour les scènes placées en pré-
delles: elles se lisent de gauche à droite comme dans une frise classique,
tandis que les épisodes qui occupent l'image centrale sont disposés sans
ordre réel, comme s'il s'agissait d'un remplissage inorganisé. Les reliefs
du groupe rétique attestent, pour leur part, une autre succession des
différents tableaux: le début de la légende se place en haut du pilier de
gauche, se poursuit en descendant le jambage, et se termine au sommet
du pilastre de droite. Au contraire, la série rhénane inverse ces séquenc
es: le cycle s'ouvre à l'extrémité inférieure du pilastre de gauche, se
développe en le remontant, passe sur le cintre (ou le linteau) supérieur
pour s'achever au bas du jambage de droite. Ainsi, en interrogeant l'ic
onographie, des formules de composition apparaissent, avec leurs zones
de diffusion particulières, même si les motifs et leurs combinaisons ne
sont pas absolument limités aux pays qui les ont créés et admettent des
emprunts et des parentés.
Ces observations générales étant rappelées, il nous a paru intéressant
d'essayer de situer les reliefs à panneaux multiples découverts sur le sol
de l'Italie, par rapport aux séries danubiennes et réto-rhénanes. Même
si l'on admet que l'un des caractères spécifiques de l'imagerie mithriaque
est son aspect codifié, canonique — accentué de surcroît par le schéma
tisme du trait — on peut se demander si la mentalité religieuse romaine
a adopté tel quel et sans le modifier un ensemble de représentations cul
tuelles déjà tout constitué dans les pays du limes. Depuis les travaux
d'E. Will, on ne croit plus à l'hypothèse d'une sorte de « papauté mithria
que », située à Eome, et qui aurait influencé l'iconographie des provin
ces (*), mais il est permis de penser que les étonnantes capacités d'ass
imilation de la vieille religion romaine ont dû s'exercer aux deuxième
et troisième siècles de l'Empire et laisser leur marque sur le mithria-
cisme triomphant. Une recherche sur l'agencement des épisodes dans les
(*) M. J. Vermaseren, Die Mithrasdienst in Borne, Nimègues, 1951, (résumé
en anglais) avait déjà proposé des conclusions analogues. RELIEFS MITHRIAQUES EN ITALIE 483 LES
monuments à scènes accessoires, sur leur fréquence respective et sur leur
sens de lecture nous aidera à discerner le visage que prend la religion de
Mithra en Italie. Aux exemples déjà connus, nous ajouterons la décou
verte récente du mithréum de Marino (encore inédit), et un relief trouvé
dans le Dolichenum de l'Aventin, qui n'avait guère retenu jusqu'ici l'a
ttention des spécialistes.
Plutôt que d'envisager un classement chronologique — toujours
extrêmement sujet à caution pour la plupart des reliefs mithriaques, —
nous avons préféré les regrouper par types, selon le mode de découpage
du champ iconographique et en procédant par ordre de complexité crois
sante dans l'adjonction des tableaux annexes. Dans la description, nous
n'envisagerons que les scènes particulières à la geste de Mithra, sans
analyser les figures qui entrent en jeu dans l'image traditionnelle du
tauroctone, tels que le corbeau, le serpent, le scorpion, les dadophores,
etc. .. Nous ne nous étendrons pas non plus sur leur signification symb
olique, notre propos étant d'abord iconographique (*■).
Un premier groupe est constitué par deux reliefs où une seule scène
supplémentaire s'ajoute à l'image du tauroctone. Le relief d'Aquilée (2),
qui est aussi l'un des plus beaux parmi les monuments mithriaques trou
vés à ce jour, peut constituer le cas le plus simple (Fig. 1). A côté de la
scène du sacrifice, qui se déroule dans le spelaeum aux profondes anfrac-
tuosités, on remarque dans la partie inférieure gauche un groupe de trois
chevrettes dont l'une, dressée sur les pattes de derrière, broute les feuil
les d'un arbuste placé à l'entrée de la grotte. Au-dessus, dans une cavité
de la paroi, Sol sur son char traîné par deux chevaux s'élance vers le ciel.
Il nous paraît peu probable, comme le voudrait Leroy A. Campbell (3)
que les chèvres (ou les moutons) qui décorent ce genre de tableaux (4)
aient une valeur symbolique (« le corps humain »). Il s'agit sans doute
(*) Nous renvoyons une fois pour toutes au tome II de l'ouvrage de Cumont
cité ci-dessus, à C. Clemen, Bonner Jahrbücher, 142, 1937, p. 13-27 et à Leroy Λ. Campb
ell, Mithraie Iconography and Ideology Leydes, 1968, pour l'ensemble des interpré
tations symboliques qui restent éminemment discutables.
(2) M. J. Vermaseren, Corpus inscriptionum et nionumentorum religionis mi-
thriacae, La Hague, 1956, n° 736, p. 262 (Ce recueil sera cité ci-dessous « Vermaseren »
accompagné du numéro du monumment).
(3) Leroy A. Campbell, op. cit., p. 341 et 364.
(l) D'autres exemp

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