Chine et Inde
187 pages
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Chine et Inde

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Nombre de lectures 191
Langue Français
Poids de l'ouvrage 24 Mo

Extrait

Charles de Chassiron
Notes sur le Japon, la Chine et l'Inde
1861
Avant-propos
La première ambassade de France au Japon - 1858
Lettre à Mr de la Guéronnière
Mon journal
Notes des conférences de Yeddo
Traité de Yeddo
Plans de Yeddo et Nagha Saki
Spécimens des manuels populaires du Japon
Chine. Première affaire du Peï-Ho - 1858
Lettre à Mr de la Guéronnière
Traité de Tien-Tsin
Chine. Deuxième affaire du Peï-ho - 1859
Lettre à Mr de la Guéronnière
Chine. Troisième affaire du Peï-ho - 1860
Conclusion
Traité de Pé-King
La Grande Muraille de la Chine, exploration de 1858
Lettre à Mr de la Guéronnière
Extraits d'auteurs anciens et modernes
Des missions catholiques en Korée et dans l'Inde anglaise
Texte complet sur une page
Notes sur le Japon, la Chine et l'Inde : Avant-propos
Lorsqu’on publie une relation de voyage, et que l’on vise à intéresser ceux qui la liront, il y a deux manières de procéder :
La première, une dose suffisante de mémoire, d'imagination et de littérature étant donnée, consiste, une fois de retour chez soi, à
composer, sur des notes plus ou moins exactes, ou prises en courant, des récits attachants, habillés, selon l’expression consacrée,
de couleur locale et entremêlés d'historiettes amusantes ; quitte, il est vrai, à altérer souvent la vérité des individualités ou des
choses, ou à faire bravement du posthume en fait d'actualité.La seconde, un journal de chaque jour, rigoureusement exact jusqu’à la minutie, et où le familier vient se mêler au sérieux, étant
également donné, se réduit à transcrire presque littéralement ce journal ; quitte aussi à rajuster quelques phrases, à adoucir quelques
angles, en supprimant des personnalités qui auraient fait leur temps ; à harmoniser, en un mot, un ensemble que les incidents divers
d’un voyage long et lointain auraient pu rendre nécessairement décousu.
Cette dernière méthode est celle que j’ai choisie, parce qu’elle m’a paru la plus simple, et qu’en outre, je lui trouve l'avantage de
conserver à la relation un caractère de probité qui ne peut qu’en augmenter l’intérét.
Elle m’a servi surtout pour la matière principale de cette publication, le compte rendu de l'Ambassade du baron Gros au Japon. Cette
Ambassade, la seule que la France ait jamais envoyée dans une contrée qui jusqu’alors s’était obstinément fermée à l'Occident, a
été suivie d’un Traité dont les négociations m’ont semblé un tableau si curieux des mœurs et du caractère indigènes, que j’ai tenu à
n’en rien omettre ; dussent certains détails paraître au premier abord, insignifiants, même puérils.
Quant aux lettres qui font suite, adressées pendant le cours de mon voyage à un collègue et à un ami, déjà, grâce à l'hospitalité d'un
journal de Paris, elles ont eu de la publicité ; mais, à ma rentrée en France, je les ai trouvées pleines de lacunes, et par ce motif si
tronquées comme pensées, dans nombre de passages, sans doute sous l'empire de circonstances du moment que la distance ne
m’avait pas permis d'apprécier exactement, que, par indépendance d’opinion, autant, je l’avoue, que par amour propre de voyageur,
j’ai voulu les reproduire, aujourd’hui, telles qu'elles avaient été écrites, sous le coup des événements, ou sous l'infuence de mes
sensations d’alors.
C`est du passé, je le sais, qu`elles pourront sembler avoir la prétention de rajeunir ; mais ce n’est-il pas, depuis des siècles, celui du
pays de l'immobilité par excellence, en fait de politique, en fait d'institutions, en fait de passions ! Et, pénétré de cette vérité, j’ai
pensé que mes impressions, porteraient-elles la date de 1858, pourraient encore, en 1861, avoir quelque opportunité ou quelque
intérêt ; qu’elles pourraient servir encore à ceux qui viendraient à me succéder, sous le ciel et au milieu des hommes où je les avais
ressenties, où je les avais décrites.
Enfin, à part des considérations très-générales, ou des réflexions personnelles échappées à la plume de mon journal, autant que
possible, mais non sans effort parfois, j'ai cherché à m’abstenir de commentaires et de jugements développés.
Dans l'extrême Orient, pendant deux années, ma position exceptionnelle me les défendait :
En France, fonctionnaire, je ne me crois pas, quant à présent, le droit de traiter à fond des questions toujours menaçantes, selon moi,
quelque satisfaisants qu'aient pu paraître certains résultats déjà obtenus, et dont la solution véritable se rattache fatalement, elle-
même, à celle des plus grosses questions de la politique européenne.
Telle est la teneur de ces notes et tel en est l'esprit.
B" Charles de Chassiron,
Maître des Requêtes de 1e classe au Conseil d'Etat
Détaché extra. en Chine et au Japon de 1858 à 1860.
Notes sur le Japon, la Chine et l'Inde : Japon, lettre
Shang-haï (Chine), novembre 1858.
A M. LE V" DE LA GUÉRONNIÈRE.
La Mission de France est de retour de son expédition au Japon. Sous peu, elle va se rendre dans la rivière de Canton pour y régler
définitivement, dans ses détails, le mode de remboursement de l’indemnité si vigoureusement enlevée à Ta-kou ; puis elle songera à
rentrer en France, après une longue et laborieuse campagne de dix-huit mois. Quant à moi, qui suis destiné à m’en détacher, je
songe à la Cochinchine, à Java ; je songe aussi à la mère-patrie ; mais je dois attendre les événements et accepter le sort qu'ils me
feront.
Je vous envoie par ce courrier, tout incomplète qu’elle soit, partie de mon bagage de retour du Japon, de ce pays si inviolable et si
inviolé jusqu’à ce jour qu’à mon grand regret, nous n’avons qu’entrevu. Ce que nous en rapportons, comme données un peu certainesou comme faits un peu précis, nous avons, pour ainsi dire, dû le voler au temps si court de notre séjour dans le vieil empire de Nipon;
aux mystères d`une société se dérobant, depuis des siècles, à l’œil et au con- tact de l'étranger; ou l'arracher à un système
administratif et politique monopolisant tout, les hommes comme les choses, et défendant aux uns comme aux autres, de se livrer aux
envoyés de l’Occident, sans s`être préalablement soumis à l’arbitraire et au contrôle de l'autorité, arbitraire des plus exclusifs,
contrôle des plus rigoureux.
Autrement dit: je vous transcris sommairement quelques pages de mon journal de voyage; vous y trouverez du moins l'itinéraire exact
de la première Mission française au Japon.
Partis de Shang-haï vers le milieu de septembre, sur la corvette à vapeur le Laplace, esoortée de deux bâtiments légers, le Prégent,
aviso de la marine impériale, et le Remy, clipper de commerce frété pour l'expédition, après une navigation heureuse de sept jours,
nous sommes arrivés à Simoda. C'était la première étape choisie pour reposer les équipages, avant de pousser jusqu’à Yeddo, la
capitale de l’empire et le seul point où l'Ambassadeur de France consentît à traiter. Américains, Russes et Anglais nous y avaient
précédés ; ils en avaient déjà emporté leurs Traités respectifs ; pour nous le terrain des négociations était donc tout fait, tout tracé : la
saison, d’ailleurs très avancée dans ces parages, où les typhons étaient encore menaçants, avait décidé le baron Gros à en terminer
au plus vite avec le Japon, et l’avait déterminé à réserver, pour le retour sur la Chine, la relâche que la Mission tenait à faire à Nagha-
zaki, ou ne l'appelait d’ailleurs aucun intérêt politique, mais qui devait être le complément de son curieux voyage.
Depuis quelques années, des bâtiments français, entre autres la Constantine et la Sibylle, avaient fait des reconnaissances sur les
côtes du Japon. Ils s'étaient présentés devant Simoda, mais n'avaient pu obtenir d'y débarquer ; leurs rapports avec la terre s'étaient
bornés à quelques politesses échangées entre les autorités du lieu et les commandants français ; aussi, arrivant dans ce petit port et
descendant librement sur cette terre, jusqu’alors interdite aux étrangers, ouvrions-nous un droit que le Trai

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