32 short films about Glenn Gould
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Description

Fiche de " 32 short films about Glenn Gould "
Produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com
Résumé : " Ce portrait du grand pianiste ontarien joue sur un collage de reconstitutions d’événements vécus par le pianiste, d’interviews, de dessins animés et, bien évidemment, d’une bande originale particulièrement riche " .

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Publié le 10 novembre 2011
Nombre de lectures 66
Langue Français

Extrait

32 short films about Glenn Gould F de François Girard FICHE FILM Fiche technique Canada - 1992 - 1h30 Réalisateur : François Girard Scénario : François Girard Don McKellar Son : Stewart French Colm Feore dans le rôle de Glenn Gould démarche très "moderne" de conjuration duRésuméInterprètes : documentaire, qui évite le docudrame ou la Colm Feore profusion, souvent fastidieuse, des témoi- Ce portrait du grand pianiste ontarien joue gnages. Mais, pourrait-on dire, le mystère sur un collage de reconstitutions d’événe-Bruno Monsaingeon musical de Gould reste entier. Car si ces ments vécus par le pianiste, d’interviews, fictions - toujours fondées sur des sourcesSir Yehudi Menuhin de dessins animés et, bien évidemment, sérieuses - esquissent un personnage d’une bande originale particulièrement brillant, déroutant, polytoxicomane, névro-Margaret Pascu riche. sé et résolument moderne, quid de la rela- Jessie Greig tion Gould/Bach, par exemple ? Le meilleur côté du film réside certainement dans la Critique description de ce que l’on pourrait nommer le "complexe ontarien (sentiment d’isole- L’entreprise était risquée. Comment, en ment dans une nature hostile) si bien décrit effet, confier à un acteur - si bon soit-il - dans les films de Cronenberg et d’Egoyan, l'interprétation d’un personnage aussi ainsi que dans l’association de ce dandy de médiatique que Glenn Gould ? Car le pia- génie avec les grandes figures de l’avant- niste a enregistré de très nombreuses garde canadienne (Mc Laren et Snow). émissions télévisées, et sa figure d’original Cahiers du Cinéma n°486 excentrique défie toute représentation (comme Artaud ou Proust...). Il faut avouer Si Gould est incomparable, au sens premier que ce patchwork offre au profane une du terme, et qu’il relève pour cette raison vision inattendue d’un homme à tous d’une autre échelle de comparaison, c’est égards anticonformiste. Il y a là une que l’idée de musique l’intéressait davan- L E F R A N C E 1 D O C U M E N T S tage que la musique elle-même. La part tenir des relations privilégiées avec tel avait fait la critique d’un ouvrage le du répertoire pianistique qu’il a interpré- ou tel, humble ou notoire (Bruno concernant, indiquant que la vie de "cet tée est d’ailleurs très réduite : ni Liszt, ni Monsaingeon, sa femme de chambre), homme" ne méritait pas qu'on s'y attar- Schumann, ni Chopin, ni Schubert. Il n’a en définitive, il semble surtout y cher- de, mais que, si une biographie voulait joué, mais inlassablement, que les com- cher le reflet de son interprétation du s'approcher de la vérité, il faudrait positeurs qui l’attiraient par leur philo- monde, du secret derrière la porte. qu’elle soit fictionnelle. Deux fragments sophie, leur spiritualité. Les pièces qui Attentif, et même perméable à ces montrent à quel point l’idée de la composent le puzzle du film, interviews, contacts humains, Gould, en réalité, ne musique (et c’est sur l’idée qu’il faut témoignages, reconstitutions plausibles se lie jamais. D’où l’impossibilité de mettre l’accent) dépassait dans la d’instants de vie, aident à dégager reconstituer aucun aspect de sa vie inti- conscience de Gould la musique elle- progressivement la silhouette d’un mys- me, ce qui est bien le comble pour une même. Dans The idea of north (L’idée du tique facétieux, cherchant dans l’ascèse, biographie ! D’où ces questions sans nord), I’une de ses nombreuses émis- la quête spirituelle, à être pour ainsi dire réponse, fragment du film qui pose ironi- sions radiophoniques reconstituée pour le médium, le support d’un secret, d’une quement à son propos toutes ces ques- les besoins du film, il donne (simple- vérité, étrangers au monde sensible, tions sans réponse, absurdes en l’occur- ment) à entendre à ses auditeurs des mais que la musique pourrait un instant rence, qui n’en font qu’une : avec qui voix en contrepoint, ouvrant sur d’autres révéler et fugitivement fixer. En renon- couche-til ? Etait-il homo, hétéro ou sim- voix, qu’il dirige au montage et au mixa- çant au concert, façon d’être dans la vie, plement asexué ? Les trente-deux frag- ge comme un chef d’orchestre le ferait comme le rappelle Menuhin qui figure ments du film constituent autant d’accès avec ses musiciens. Ailleurs, dans l’un comme l’antithèse absolue de Gould, au au mystère Gould. Accès dont les modes de ces relais routiers où il avait coutume profit exclusif de l’enregistrement, ce peuvent varier : un Gould réinventé, par de descendre pour absorber quelque dernier ne trahit-il pas ce désir même de le truchement de l’acteur shakespearien infame et frugal brouet végétarien, le saisir et de fixer l’indicible dissimulé Colm Feore dont le travail du geste et de film montre comment il percevait l’envi- dans le message musical ? Et le destin la voix dépasse le simple mimétisme, à ronnement, les conversations à partir de de Gould n’évoque-t-il pas, d’une certai- l’aide de monologues ou de dialogues critères musicaux. On y perçoit le com- ne manière celui des reclus, manifestant empruntés à ses écrits, et notamment à positeur chez Gould, compositeur large- dans leur chair les stigmates de leur sa correspondance ; un Gould raconté en ment virtuel, certes, mais dont on peut quête spirituelle ? Plusieurs variations 1992 par divers témoins célèbres entendre le splendide quatuor opus 1, parlent du rapport de l’artiste à son ou.obscurs ; un Gould diversement avec Bruno Monsaingeon au violon. corps : ce qu’il mange et surtout ce qu’il radiographié, au sens propre comme au Quels que soient ses mérites et son ori- ne mange pas, ses affections dermatolo- figuré (image aux rayons X de son corps, ginalité, le film ne serait, bien sûr, pas giques, sa tension artérielle, ses réac- entrailles de son piano, représentation tout à fait ce qu’il est sans la musique tions physiologiques aux variations ther- formelle abstraite de son interprétation de Gould, sans ses interprétations, de miques, tous symptômes qu’il combat en de Bach visualisée par une animation de Bach, de Beethoven, de Richard Strauss, s’isolant du monde extérieur grâce à une Norman Mc Laren, vision macroscopique de Sibelius, de Prokofiev, de Scriabin, de protection vestimentaire (manteau, de son écriture manuscrite) Le résultat Schoenberg, de Hindemith, dont chaque cache-nez, les fameuses mitaines), ne permet plus de dire si c’est la vérité pièce a été choisie en fonction de l’éco- grâce aussi aux adjuvants chimiques, ou la fiction qui l’emporte, ce qui n’est nomie musicale du film lui-même, en médicaments dont il finit par devenir pas pour embarrasser les auteurs qui termes de durée et de rythme. Dans les dépendant. Il y a du gnostique chez rappellent que Glenn Gould était le pre- trente villes américaines où le film est Gould, et son rapport à ses semblables, mier à se "fictionnaliser".Il lui arrivait sorti, la BOF s’est retrouvée en tête des aussi bien qu’à la nature, invite à y pen- même d'écrire les questions et les ventes, derrière deux disques de ser. Comme si le monde habitable, celui réponses de ses interviews, qu'il sou- Pavarotti. Au fait, quand vous aurez vu des cités (s’il avait pu fuir Toronto pour mettait aux journalistes pour les publier 32 short films about Glenn Gould, cet s’installer dans l’Arctique, il l’aurait fait) telles quelles. Dans une émission de objet étrange qu’il ne faut rater à aucun et de la nature domestiquée (il détestait télévision, Music of Men, de Yehudi prix, n’oubliez pas que l’ermite de les pêcheurs à la ligne, contrairement à Menuhin, ce dernier avait reçu de Gould Toronto compte à son palmarès 110 l’assertion de Menuhin), ne l’intéressait, avant l’enregistrement, le contenu de heures de musique enregistrée, large- ne retenait son attention qu’en tant que son entretien avec le pianiste, plein de ment disponibles. matière à déchiffrer, simple lieu de pas- questions très naturelles, d’anecdotes et Positif (janvier 1995) sage entre deux états. Gould peut entre- de blagues. Sous un pseudonyme, Gould L E F R A N C E SALLE D'ART ET D'ESSAI CLASSÉE RECHERCHE 8, RUE DE LA VALSE 42100 SAINT-ETIENNE 77.32.76.96 2 RÉPONDEUR : 77.32.71.71 Fax : 77.25.11.83
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