Capitaine Conan de Tavernier Bertrand
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Capitaine Conan de Bertrand Ta FICHE FILM Fiche technique
France - 1996 - 2h10 Couleur
RÈalisateur : Bertrand Tavernier
ScÈnario : Jean Cosmos Bertrand Tavernier dÕaprËs le roman deRoger Vercel
Musique : Oswald dÕAndrea
InterprËtes : Philippe Torreton (Conan) Samuel Le Bihan (Norbert) Bernard Le Coq (De SËve) Catherine Rich (Madeleine Erlane) Claude Rich (gÈnÈral Pitard de Lauzier)
L E
Pilippe Torreton (Capitaine Conan)
D O C U M E N T
Critique
(É) Bertrand Tavernier ne sÕy est pa trompÈ en adaptant ce roman oubliÈ d Roger Vercel : sept ans aprËsLa vie e rien dÕautr,e ily avait dans lÕaventur guerriËre de ce bonhomme de quoi exhu mer quelques vÈritÈs occultÈes de l guerre de 14-18. On est, ici, sur le fron oriental, dans les Balkans : une annexe en quelque sorte, de la Grande Guerr telle quÕon lÕa racontÈe dans les livr depuis trois quarts de siËcle. LÕarmistic quand il survient l‡-bas, ne change pa grand-chose pour Conan et des millier dÕautres hommes. On les dÈplace : d Bulgarie vers la Roumanie et, plus tard jusquÕ‡ la frontiËre russe. Un ´rabiotª d guerre dÕun an ! Et pour un object auquel les officiers eux-mÍmes ont d mal ‡ croire. Il paraÓt quÕaprËs le boch cÕest le rouge, le bolchevik, quÕil fau dÈgommer. Absurde et insupportable... En prenant de la hauteur, Tavernier pou vait donner une vision panoramique d cette pÈriode oubliÈe et faire Ïuvre dÕhistorien. Il fait mieux, beaucou mieux : il prend la tangente pour suivr les hommes dans leurs pÈrÈgrinations e ne plus les l‚cher. Vivre au milieu dÕe et capter ce qui peut lÕÍtre des ÈvÈn ments qui les dÈpassent: cÕest le par pris fort de ceCapitaine Conan, o˘ lÕampleur de la fresque se dessine coups de scËnes quotidiennes, souven dÈrisoires, pathÈtiques, grotesques. E pourtant dÈcisives. Parce quÕil est cinÈa te et pas historien, Tavernier sait qu cÕest en collant aux basques des moi que rien que, parfois, on met ‡ nu de l grandeur dÕ‚me. A Bucarest, les hommes du group Conan, abandonnÈs ‡ eux-mÍmes, rede viennent eux-mÍmes : ils pillent, il tuent. Ils vont Ítre jugÈs. Conan pren leur dÈfense. Il les dÈfendrait jusquÕe enfer, sÕil le fallait. Car en regard de c quÕils ont subi, personne, selon lui, nÕ en droit de les condamner. Ni lÕinstitutio militaire, ce collectif anonyme de gra
quÕil mÈprise, ni celui qui est appelÈ dresser le rÈquisitoire : Norbert, IÕinte lectuel pondÈrÈ, comprÈhensif, si diffÈ rent de Conan mais qui est devenu so ami au front. La tripe contre les prin cipes. Superbe affrontement de deu caractËres, deux visions de la vie Tavernier joue avec finesse de cette ami tiÈ qui vire ‡ lÕorage, menacÈe par l drame. CÕest le principal ressort dr matique de lÕintrigue, et les interprËtes jouent leur va-tout : Philippe Torreton magistral Conan toujours au bor dÕexploser, dÈborde de sincÈritÈ brute; Samuel Le Bihan, qui distille les doute de Norbert, ses cas de conscience ave une belle subtilitÈ. Dans ce film grave et acerbe, o˘ Bertran Tavernier sÕattarde moins sur les co pables de lÕabsurde boucherie que sur l victimes, les plaies sont ‡ vif. Celles de supposÈs braves types comme celles de soi-disant salauds. A lÕimage des scËn de bataille, sËches, violentes mais san la moindre emphase hÈroÔque, le cinÈas te dÈsamorce toute tentation Iyrique Pour donner toute leur importance au personnages. Au fil dÕune histoire qu explore dans les moindres recoins (et a risque - assumÈ - de quelques lon gueurs), apparaissent des silhouette subsidiaires mais jamais anecdotiques Si avec ce film ´dÕÈpoqueª Bertran Tavernier dÈjoue, finalement, tous le piËges de la reconstitution millimÈtrÈe cÕest parce quÕil est constamment dans mouvement, dans la noirceur, dan lÕabsurde o˘ se dÈbattent Conan et le autres. Il ne cherche pas ‡ les plaindre, il n pousse ni ‡ les dÈtester ni ‡ les admirer Mais il livre les clefs, toutes les clefs pour les comprendre. CÕest tout lÕart Bertrand Tavernier: hisser des anti- hÈro au rang de grandes figures de cinÈma. Jean-Claude Loisea TÈlÈrama n∞2440 - 16 Octobre 199
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Capitaine Conanest le troisiËme film de Bertrand Tavernier impliquant directe-ment la guerre, aprËsLa vie et rien dÔautreetLa guerre sans nom. Avec une constante : en mÍme temps que la prÈoccupation de ´rÈveiller la mÈmoire de lÕhistoireª, le refus de sÕen tenir au film historique traditionnel. CommeLa vie et rien dÕautreetLa guerre sans nom,Capitaine ConanÈchappe volon-tairement ‡ la fresque historique pour se tenir avec obstination au niveau des combattants suivis dans leur quotidien. Ce qui nÕÈpargne pas quÕon y voit des combats, nombreux mÍme et fort bien mis en scËne. Mais pas dans la ligne de la traditionnelle et spectaculaire reprÈ-sentation cinÈmatographique. Bien davantage pour en montrer la rÈalitÈ ; cÕest-‡-dire la peur, la souffrance, la mort. Constante frappante de la dÈmarche : les hommes sont toujours au premier plan, proches de nous quand les balles les atteignent ou les explosions les envolent. La proximitÈ de la douleur occulte alors le spectacle dÕartificiers trop prÈsent en dÕautres films. Cette prÈoccupation de bien situer la guerre au niveau des combattants est particuliËrement illustrÈe par la confron-tation voulue, de lÕamitiÈ partagÈe ‡ la distance prise, de Conan et Norbert. On se retrouve alors de plain pied dans les intentions ÈnoncÈes par Tavernier : ´Ce qui mÕintÈresse, ce sont les effets de lÕHistoire sur les gens. Des hommes se battent, sÕÈgorgent, et lÕarbitre arrive, siffle et dit ´Rentrez chez vous, vous Ítes en paixª. Ces soldats de lÕarmÈe dÕOrient sont les frËres des appelÈs dÕAlgÈrie ou du Vietnam.ª On retrouve bien l‡ le thËme dominant des trois ´films de guer-reª de Bertrand Tavernier : que sont les soldats devenus ? Cela, il le dit avec sobriÈtÈ entre le retour ‡ la ´paix sur le pied de guerreª de Bucarest avec la diffi-cultÈ ‡ ne plus Ítre ´un guerrierª et, plus encore, ‡ oublier quÕon lÕa ÈtÈ et que les autres lÕoublient. Et puis, il y a la derniË-re rencontre, celle qui dit clairement -
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vent faciliter ou condamner la rÈinser tion, le retour au soi-mÍme dÕavant le combats. Les derniers mots de Cona sont aussi lourds dÕaccusation que d sens : ´Tu te souviens des 3 000 ? Si t en rencontres, regarde-les bien: Ils son tous comme moi.ª Un de ces points qui en plus de lÕintÈrÍt immÈdiat suscitÈ p Capitaine Conan, lui donne une nouvel le dimension avec le temps et le recul. Une chose bien rÈconfortante quan beaucoup ne mobilisent pas la mÈmoir le temps de la projection. FranÁois Chevass Saison cinÈmatographique 199
Entretien avec le rÈalisateur
Une guerre sÕachËve dans les Balkan et cÕest lÕendroit que vous choisiss pour y reconstituer un conflit qui remon te ‡ 1919. Ce nÕest pas anachronique ? Quand on faitCapitaine Conan, on n se dÈcide pas trois mois avant le tourna ge. Ce film, jÕy pense depuis la fin deL vie et rien dÕautre, en 1989, bien avan le dÈbut de la guerre en ex-Yougoslavie. Avec le mÍme scÈnariste, Jean Cosmos on pensait quÕil Ètait possible dÕall plus loin autour de cette guerre. Je m suis souvenu de mon pËre, qui aimai citer une phrase dÕOrwell : ´Le premi acte de toute dictature consiste ‡ sup primer lÕHistoire.ª Le rÙle dÕun cinÈas cÕest aussi de rÈveiller la mÈmoire. Et j me suis aperÁu que Conan, en fait recoupait non seulementLa vie et rie dÕautreetLa guerre sans nom, mai aussiL.627etLÕApp‚.t
(É) Vous ne pensez pas quÕil y a des guerres, sinon justes, du moins nÈces saires ? Ecoutez, on ne va pas entrer dans c dÈbat ! CÕest Èvident quÕil fallait battre contre le nazisme. Et jÕÈtais po une intervention en Bosnie. Mais, e 1919, IÕarmistice est signÈ, et on en
le groupe Co qui sont nos soldats du fil de guerreª. morts. Pourq
LÕarmistice armÈe dÈcim votre rÈponse CÕest le dÈ une des scË de faire ce fil Vercel, IÕor jouer La Ma sÕarrÍtent, l vÈ plus drÙle
La musique indispensabl Je voulais ce re sur les s Conan. On a ces gens qui ces visages dans le petit une importa tent. JÕai p Romains, da un personna pour raconter sorte de Dies aucune musi Et dans la de que la musi dans la gorge
CÕest la pre des scËnes d Oui, et je ten les consÈqu morts... JÕav images de la des semain blessÈ irakie lÕopposÈ de la ´guerre dÕarmesde jÕai produi Èmettre lÕhy jamais existÈ
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(É) Le gÈnÈral jouÈ par Claude Rich est une vraie caricature. Ah non ! Des gÈnÈraux de ce genre, on en trouve dans tous les livres sur cette Èpoque. Lisez les procËs en rÈhabilita-tion des soldats fusillÈs, vous avez des peintures dÕofficiers supÈrieurs qui res-semblent ‡ Claude Rich ‡ la puissance cent. Vercel, qui Ètait un Ècrivain scru-puleux, notait tout, mÍme les dialogues quÕil entendait... ´Ze rich man in ze rich placeª, cÕest dans le bouquin ! Vercel nÕa pas pu inventer cette scËne. Je veux bien que ce gÈnÈral soit cocasse, extra-vagant et tout, mais pas caricatural ! A lÕÈpoque desSentiers de la gloireon a dÈj‡ dit que Kubrick Ètait excessif dans son portrait des gÈnÈraux. Alain Cuny, dansLes hommes contrede Francesco Rosi, Ètait, lui aussi, halluci-nant...
(É) Vous semblez aimer autant Conan que Norbert. Ce nÕest pas contradictoi-re ? CÕÈtait mon angoisse : je ne voulais pas savoir ‡ lÕavance qui avait raison. JÕaime la rÈvolte de Conan. Mais, intellectuelle-ment, je me sens plus proche de Norbert. Je suis de son cÙtÈ quand il se sÈpare de Conan parce quÕil trouve son comportement inadmissible. Je cherche ‡ comprendre les actes de mes personnages, mais ce nÕest pas pour autant que je les approuve. En tout cas, le film nÕest jamais ambigu. Il est nettement, violemment antimilitariste. Il met en cause le systËme, pas les indivi-dus.
(É) QuandCapitaine ConandÈmarre, on est directement au cÏur de lÕaction avec des personnages dont on ne sait absolument rien... Je leur laisse le temps de sÕinstaller. Je les observe. JÕaime bien les dÈbuts o˘ on a lÕair de chercher quelque chose. Comme eux. Avec eux. Et puis, cÕest intÈressant de ne pas annoncer tout de suite les thËmes principaux dÕun film. «a
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CÕest la leÁon que je tire des films d Le rÈalisateurFilmographie Michael Powell. Ou dÕAkira Kurosaw DansLes sept samouraÔsavant qu les paysans ne se battent, on voit com Il fut un admirable critique cinÈmatograLa chance et lÕamour1964 ment ils vivent, quelles sont les opposi (Sketch) phique, dÈfenseur inlassable, dans le tions entre les uns et les autres, et revues et au Nickel Odeon, de la sÈrie gr‚ce ‡ cela, peu ‡ peu, on comprenLes baisers1965 amÈricaine.VingtpuisTrente ans d les conflits. PlutÙt que de sÕen remettr(Sketch) cinÈma amÈricainont ÈtÈ les bibles d entiËrement ‡ lÕintrigue, Powell nombreux cinÈphiles. PassÈ ‡ la rÈalisa LÕhorloger de Saint-Paul1974 Kurosawa font dÕabord confiance au tion, aprËs avoir ÈtÈ attachÈ de presse personnages. Tavernier confirma quÕun bon critiqu Que la fÍte commence1975 peut Ítre aussi un bon metteur e (É) Comme dansLe juge et lÕassa scËne. Non seulement il rÈvÈla unLe juge et lÕassassin1976 sinouCoup de torchon, le personnag incontestable maÓtrise, mais il surpri principal deCapitaine Conansembl par la diversitÈ des genres aborbÈs, dDes enfants g‚tÈs1977 nÕavoir quÕune devise : ni dieu ni maÓtr Simenon (LÕhorloger de Saint-Pau)lLe ´ni dieuª mÕembÍte parce que je sui La mort en direct1980 la science fiction (La mort en direct) catholique et quÕil y a des moments o brillant surtout dans le film historique je crois profondÈment. Mais, cÕest vraUne semaine de vacances1981 reconstituant avec bonheur lÕÈpoque d jÕaime bien quÕil y ait un cÙtÈ contes la RÈgence (Que la fÍte commence Coup de torchon taire, anarchiste, dans mes films. E ou une affaire criminelle cÈlËbre (L tout cas, si on le sent, je le revendique juge et lÕassassin). Il a su adapte Un dimanche ‡ la campagne1984 Mais, dit comme Áa, dans une interview avec succËs un romancier ´noirª comm Áa a lÕair dÕune leÁon de morale et je Jim Thompson dansCoup de torchonMississipi Blues me sens pas ‡ lÕaise dans ce rÙle. J Lui reprochera-t-on de finirQue la fÍt voudrais juste secouer un peu le public commencepar une rÈvolte paysanne eAutour de minuit1986 IÕobliger ‡ sÕintÈresser ‡ ce qui nÕest Le juge et lÕassassinpar une grËve ? Il forcÈment au go˚t du jour. JÕaime m La passion BÈatrice1987 sÕagit moins de dÈmagogie que de gÈn marrer et jÕespËre avoir le sens d rositÈ. GÈnÈrositÈ que lÕon retrouve lor lÕhumour, mais, cÕest vrai, jÕai envieLa vie et rien dÕautre1989 quÕil aborde des sujets contemporains faire passer dans mes films un peu d le logement, la mÈdecine, le temps d Daddy Nostalgie1990 mes colËres. travail. Mais il fut jamais aussi admi Propos recueillis pa rable que dans le nostalgiqueU La guerre sans nom1992 Bernard Genin et Philippe Piazz dimanche ‡ la campagne. Efficace e TÈlÈrama n∞2440 - 16 Octobre 199 engagÈ, Tavernier a su retenir la leÁoVoie publique du grand cinÈma amÈricain. Il rend aussi hommage au jazz, son autre passioL. 627 dansAutour de minuit. AvecLa pas La fille de dÕArtagnan1994 sion BÈatricea-t-il tentÈ de se renou veler ? Cette belle histoire mÈdiÈval LÕapp‚t1995 nÕa pas ÈtÈ comprise, fermant proviso rement ‡ Tavernier la voie du film histo rique.La vie et rien dÕautreest avan tout une rÈflexion sur la guerre.Dadd Nostalgie, plus personnel, se veut u hommage au pËre. Documents disponibles au France Jean Tular Guide des rÈalisateur Positif n∞429 TÈlÈrama n∞2396 et n∞2440
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