La Clé de Ibrahim Forouzesh
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

La clé
Kelid
de Ibrahim ForouzeshF
FICHE FILM
fiche technique
Iran - 1986 - 1h15
Réalisateur :
Ibrahim Forouzesh
Scénario :
Abbas Kiarostami
Interprètes :
A.M. Pourhassan
Amir Mohammad PourhassanEmad Taheri
Mahnaz Ansarian Résumé Critique
Fatemeh Assar
A. Jafari La mère d'Amir (quatre ans) s'en va Amir Mohammad est réveillé par sa
M. Mohammadi faire des courses. Avant de partir, mère, qui lui confie la garde de son
elle lui confie son petit frère et lui petit frère et part faire des courses.
demande de lui donner son biberon Une dure et périlleuse journée
à son réveil. Cependant le jeune commence où contretemps, fausses
garçon après avoir entamé le bibe- manœuvres et catastrophes
ron pour le goûter, préfère donner le s’enchaînent en s’amplifiant dans
lait à un oiseau. Lorsque le bébé se une mécanique de cauchemar :
réveille, il ne lui reste pratiquement c’est le côté After hours du film,
plus rien à boire. Alerté par les cris version iranienne, diurne et domes-
de l'enfant affamé, une voisine tique, avec dans le rôle principal un
Grand prix 1993 de Ciné sonne à leur porte, mais Amir n'a acteur de quatre ans à l’impression-
Junior 94. Primé quatre pas la clé de l'appartement. La voi- nante sobriété. Mais le cauchemar
fois aux Rencontres sine part à la recherche de leur s’inscrit dans le réel le plus quoti-
mère. C'est alors qu'une forte odeur dien, qui met l’enfant aux prisescinématographiques de
de brûlé se dégage de la cuisine, la avec divers objets situés à hauteurDunkerque 93.
mère ayant oublié une marmite sur d’adulte, un nourrisson affamé, un
le feu... robinet trop bien fermé, une marmi-
te qui brûle, une fuite de gaz, enfin
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
et surtout une porte désespéré- à la matérialité et à la durée des adhésion complète aux propos du
ment close dont la clé récalcitran- gestes. La parabole, avec ses film, sans émotion outrancière ;
te devient un enjeu de suspense divers niveaux de lecture pos- les encouragements venaient
et de survie : c’est l’autre facette sibles, n’en est que plus pertinen- même de la salle pour indiquer à
du film, son côté Un condamné te. En bref, Ibrahim Forouzesh Amir une solution au problème du
à mort s’est échappé, film à s’impose bel et bien, auprès de moment qu’il rencontrait !
propos duquel Bresson disait vou- Makhmalbaf et de Kiarostami Parabole à lectures multiples, au
loir "réaliser à la fois un film (signataire du scénario), comme delà de la simple force intrin-
d’objets et un film d’âme, l’un des représentants du décidé- sèque du film, le cinéphile trouve-
c’est-à-dire atteindre la seconde ment fécond nouveau cinéma ira- ra dans ce scénario la tension
par les premiers". Définition nien.On espère voir bientôt La croissante et intense que pro-
qu’on est très tenté d’appliquer à jarre, son deuxième long métra- voque le travail de prise de vues
La clé. L’aventure intérieure ge, une autre histoire d’enfants. et de montage minutieux du
(dans tous les sens du mot) vécue Jacques Valot Hitchcock des Oiseaux. L’histo-
par le petit Amir est celle d’un Mensuel du Cinéma (décembre 93) rien ou le politologue retrouve-
formidable apprentissage, une ront une vision pleine d’espoir
expérimentation expresse du des embûches bientôt surmon-
principe de réalité et de ses L’œil de la caméra est toujours tées (sûrement) par l’Iran en
contingences les plus impé- situé à la même hauteur de vision quête de l’inaccessible étoile que
rieuses, un combat de chaque que celle du regard de l’enfant. semble être pour ce pays la
instant avec la matière, les N’importe quel acte banal se Démocratie, le matérialiste trou-
objets, le concret - grand sujet de transforme pour un enfant de vera une fois de plus la confirma-
cinéma métaphysique, des bur- quatre ans en une course d’obs- tion que la réalité des choses est
lesques à Bresson. Une aventure tacles dont chaque élément est le seul déterminisme prégnant.
initiatique, en un mot, où l’enfant dû à l’inadaptation de la dimen- Jean-Claude Stoeckel
prend conscience de sa responsa- sion des objets aux capacités Animation & Education n° 117
bilité et expérimente ses capaci- des enfants. Les interventions nov.déc.93
tés, une mise à l’épreuve du des adultes, du haut de leur bon
monde où chacun joue son rôle : sens, ne font qu’ajouter un han-
le bébé, véritable condensé de dicap supplémentaire que
pulsions brutes échappant au l’enfant intègre dans l’accumula-
contrôle d’Amir voire au champ tion des difficultés qu’il ren-
de la caméra, les voisines, vec- contre, sans pour autant s’affoler.
teurs de communication, enfin la La tension devient rapidement
grand-mère s’improvisant sauve- insoutenable pour des adultes,
teur, merveilleux personnage alors que l’on mesure en même
d’ancêtre intermédiaire et "révé- temps que le quotidien des
lateur". enfants, c’est bien cela !
L’immense mérite de cette épo- D’ailleurs, eux ne s’y trompent
pée miniature réside dans son pas : tous les montreurs de films
humilité, sa trivialité quasi docu- qui ont été à l’écoute des salles
mentaire, son attention obstinée entières d’enfants ont senti leur
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SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
2
77.32.76.96
Fax:77.25.11.83D O C U M E N T S
"répété" une ou deux fois avec luiEntretien avec Ebrahim Filmographie
pour chaque plan.Fourouzesh
Comment a mûri le désir de tra- Courts-métrages :Avez-vous rencontré des difficul-
vailler avec Abbas Kiarostami ?tés particulières avant ou pen-
The merchantsdant le tournage du film ?
Abbas Kiarostami a fait tous ses The bam fortress
films au Centre du Cinéma à une ReportAvant le tournage, j’étais très
ou deux exceptions près. En tant Glancesoucieux de bien choisir mon
que directeur du Centre, j’étais Moi je et moi-mêmeacteur principal. Mais au
familiarisé avec le style demoment du tournage, des pro-
chaque réalisateur. Son écriture Longs-métrages :blèmes sont apparus, faire jouer
est proche du documentaire. Sondeux enfants de six mois et
œuvre m’impressionne et m’inté- La clé 1986quatre ans. La mère de l’enfant
resse. C’est pour cela que je lui ai La jarre 1993de six mois l’amenait tous les
demandé d'écrire le scénario dematins et il dormait. Tous les
La clé.membres de l'équipe attendaient
qu’il se réveille. Nous pouvions
tourner deux ou trois plans avant
qu’il se rendorme à nouveau.
Nous avons une expression enAmir Mohammad, dès qu’il
Iran pour les films hauts en cou-entendait les voix des enfants de
leurs destinés au divertissement,son âge venant de la rue, voulait
vides de contenu et réalisés pours’échapper et jouer avec eux ! Il a
plaire aux enfants, on les appelleété réellement notre prisonnier
"les films chocolats". La Clé n'estpendant deux mois. Quand il a
pas un "film chocolat"!terminé le tournage, la porte de
l’appartement s’est ouverte et tel
un oiseau en cage, il a volé vers
la liberté.
Comment s'est déroulé le tourna-
ge avec Amir, dont le jeu est
étonnant ?
J'étais très gentil avec lui. J’ai
évité de le corrompre avec du
Pour en savoir pluschocolat ! Tous les membres de
l’équipe avaient ordre de le lais-
Cahiers du Cinéma n°442 p66ser tranquille. Rapidement, il
La revue du Cinéma n°470 p41
s'est habitué à ce qu’on ne s'oc-
Zéro de conduite n°3 p12
cupe pas de lui. J’ai simplement Zéro de conduite n°4 p15 et 16
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