Ma vie de chien de Hallstrom Lasse
3 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
3 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 52
Langue Français

Extrait

Ma vie de chien
My life as a dogF de Lasse Hallstrom
FICHE FILM
Fiche technique
Suède - 1985 - 1h40
Réalisateur :
Lasse Hallstrom
Scénario :
Lasse Hallstrom
ReidarJonsson
d'après une nouvelle de
Musique :
Bjorn Isfalt
Résumé Critique
Interprètes : Le héros, Ingemar, est un gosse qui ne Cette histoire, ces histoires, nous sont
demande qu’à aimer et être aimé et qui contées en désordre, avec tendresse etAnton Ganzelius
rencontre des adultes aux comportements émotion, sans mièvre complaisance. Elles
déroutants. Son père est absent, sa mère sont issues d'un roman (de Reidar Jonsson)Anki Liden malade : toujours alitée, grande lectrice de et cette origine est visible. Des "chapitres"
Dieu sait quels romans, acariâtre, secouée se succèdent que l’on sent plus vécus
par d’abominables crises de toux. Pour atti-Tomas von Bromssen qu’inventés. Le fil conducteur qui les relie
rer son attention, Ingemar s’agite, renverse
est celui d’une mémoire qui a sélectionné
sa nourriture, comme saisi de crises
des "moments" quelquefois légers, quel-Melinda Kinnaman subites d’épilepsie.
quefois intenses. Il y a de l’humour et
Il a un frère, il a un chien, il a un monde
même de la folie dans certaines descrip-
intérieur que l’on devine riche. Dans sesIng-Marie Carlsson tions de personnages et d’ambiances. Demonologues intérieurs, il se compare tou-
la poésie aussi, bien entendu. Il y a surtoutjours à plus malheureux que lui afin de se
un ton : celui de la confidence...consoler un peu de son sort.
G.SalachasL’été, il est placé à la campagne, chez son
Téléramaoncle. Il s’y sent bien, se fait des amis :
une fillette championne de foot et de boxe
qui cache le plus qu’elle peut son état en
se bandant la poitrine. Il a aussi une belle
et pulpeuse amie adulte qui pose pour un
sculpteur.
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
On l’a vu récemment avec Hope and peuvent avoir les hommes... tant qu'ils dans les journaux (comme la mort de
Glory de John Boorman, on le voit enco- gardent le sourire et l'espoir. cette chienne enfermée dans une fusée,
re plus avec My life as a dog, il n’y a Louons les dieux du cinéma suédois : la et qui a tourné cinq mois dans l’espace
même pas de guerre pour justifier relève de Bergman est assurée ! avant de mourir de faim), le petit
l’absurdité qui entoure Ingemar. Il n’y a Georges Cohen Ingemar a encore de la chance - malgré
que le cortège des malheurs ordinaires et Actuaciné 72 janvier 88 sa mère malade, son père absent, et le
des petites joies, et une collection de per- fait que personne ne sache au juste quoi
sonnages tellement insolites qu’on les sent faire de lui...
tout droit sortis de souvenirs d’enfance Si le cinéma a de tous temps entretenu
embellis par le temps, comme des sil- Encore un film dont le prince est un avec l’enfance des rapports de totale
houettes échappées de rêves lointains. enfant. Un de plus ? Certainement pas. fascination, cela s’est traduit en gros
Grâce à cette étrange philosophie qui lui Si comme dans la plupart de ceux qu'on par deux attitudes. L’une héritée de Hol-
fait mettre en rapport les événements les a vus récemment I'enfant est prétexte à lywood qui, de façon perverse, a tou-
plus divers comme pour trouver sa place un regard naïf objectif et moqueur sur le jours utilisé l’enfant à la fois comme un
dans un monde taillé trop grand pour lui, monde des grands, la conduite du récit puissant générateur d’émotion facile et
Ingemar survit à travers le rire et les nous permet miraculeusement de nous un adulte en réduction, susceptible
larmes, et puisque les vraies raisons pour identifier au jeune héros, en perdant d’être observé avec un voyeurisme de
lesquelles la vie le ballotte aussi durement tout réflexe de maturité d'adulte. bon aloi ; l’autre qu’on peut grosso
lui échappent, il invente les siennes - avec Catherine Wimphen modo considérer comme l’après-
un regret, toutefois : alors qu’elle était Studio magazine Truffaut, parce qu’elle a été impulsée en
encore belle et douce et pouvait tout France par Les 400 coups, et qui sup-
entendre, tout comprendre. pose au contraire que le regard enfantin
Il y a chez le réalisateur suédois Lasse devienne le véritable moteur du film. Or
Halström un véritable talent pour rendre ce regard a ceci de merveilleux qu’ilDivergence...
le subtil mélange de bonheur et de découpe et déchiffre le monde commeCe Grand chemin à la scandinave a
peine dont on fait le quotidien, avec des ne savent plus le faire les adultes : enfait, paraît-il, un malheur aux Etats-Unis.
pointes burlesques qui apportent leur assumant tous les désordres, toutes lesIl est joliment filmé, gentiment inter-
originalité au toucher du cinéaste. Dans bizarreries de la réalité, et en lui impo-prété. Mais toute cette joliesse et cette
ce cadre feutré, la performance du jeune sant une sorte de rationalité poétique.gentillesse finissent par diluer l’intérêt
Anton Glanzelius n'est plus que remar- On l’a vu récemment avec Hope anddramatique : les enjeux du récit s’ame-
quable, car il émane de lui en perma- Glory de John Boorman, on le voit enco-nuisent, le rythme s’essouffle, les say-
nence la plus grande émotion contenue re plus avec My life as a dog, car il n’ynètes s’accumulent. L’introspection du
par la plus grande pudeur. a même pas de guerre pour justifierjeune héros reste sommaire (quelques
Jacqueline Nacache l’absurdité qui entoure Ingemar. Il n’y aplans repétitifs d'espace étoilé, le flash-
que le cortège des malheurs ordinairesback muet d’une scène de plage avec la
et des petites joies, et une collection demère), tandis qu’aucune menace exté-
personnages tellement insolites qu’onrieure réelle ne semble peser sur son
Entre rire et mélancolie, le jeune réalisa- les sent tout droit sortis de souvenirsavenir. On finit par "suivre", à défaut de
teur suédois Lasse Hallström a composé d’enfance embellis par le temps, commese passionner : tranche de vie, d’accord,
un très joli film tout en demi-teintes, sur un des silhouettes échappées de rêves loin-mais un peu de style n’a jamais fait de
ton doux amer. " Personnellement, déclare tains. Grâce à cette étrange philosophiemal à personne.
le cinéaste, j’aime que l’humour soit en qui lui fait mettre en rapport les événe-Yann Tobin
équilibre au bord de la noirceur..." Et il ments les plus divers comme pour trou-Positif 325 mars 88
réussit fort hien ce subtil exercice de ver sa place dans un monde taillé trop
funambule : My life as a dog (Ma vie de grand pour lui, Ingemar survit à travers
chien) est une chronique tour à tour drôle le rire et les larmes ; et puisque les
et grave, faite de mille petites notations vraies raisons pour lesquelles la vie leRapport du cinéma et de l'en-
très justes et très émouvantes. ballotte aussi durement lui échappent, il
fance
Mais c’est aussi une œuvre positive et invente les siennes - avec un regret, tou-
Quand on compare ce qui lui arrive avecoptimiste : le temps guérit toutes les tefois : celui de ne pas avoir tout par-
les catastrophes qu’on lit tous les joursblessures, il faut croire en la force que tagé avec sa mère alors qu’elle était
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
77.32.76.96 2
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
Fax : 77.25.11.83D O C U M E N T S
encore belle et douce et pouvait tout Lasse Halstöm Filmographie
entendre, tout comprendre.
Lasse Halstöm est né en 1946, fils de
Il y a chez le réalisateur suédois Lasse
cinéaste. A dix ans, il réalise un thriller A lover and his lass 1975
Halström un véritable talent pour rendre
de trois minutes, mais sa caméra débute
le subtil mélange de bonheur et de
à l’Université par un reportage sur un Abba-The Movie 1977
peine dont est fait le quotidien, avec des
groupe "pop". La plupart de ses films
pointes burlesques qui apportent leur
sont fortement autobiographiques, sauf Father-to-be 1979
originalité au toucher du cinéaste. On
Ma vie de chien - son principal succès
peut regretter par moments que My life
- qui ne l’est pas. Depuis, Lasse The rooster 1981
as a dog ait cette retenue si propre à
Hallström a réalisé deux tilms inspirés
l’atmosphère scandinave, que sa forme
de contes pour enfants. Bref, l’enfance Happy We 1983
et son rythme restent trop discrets par
est son monde.
rapport à l’aspect souvent délirant de la
Jacqueline Nacache

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents