Marius et Jeannette de Guediguian Robert
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Marius et Jeannette de Robert G FICHE FILM Fiche technique
France - 1997 - 1h42 Couleur
RÈalisateur : Robert GuÈdiguian
ScÈnario : Robert GuÈdiguian Jean-Louis Milesi
Montage : Bernard Sasia
Directeur de la photo : Bernard CavaliÈ
InterprËtes : Ariane Ascaride (Jeannette) GÈrard Meylan (Marius) Pascale Roberts (Caroline) Jacques Boudet (Justin) FrÈdÈrique Bonnal (Monique) Jean-Pierre Darroussin (DÈdÈ)
L E
Marius et Jeannette
D O C U M E N T
dÈsenchantÈ pour rappeler Pagnol, e cÕest plutÙt de Ken Loach que lÕon r prochera cette oeuvre m˚rie depui quinze ans dans la discrÈtion et lÕobst nation. Avec une touche supplÈmentaire GuÈdiguian Ècrit lui-mÍme ses films, e tout y est personnel, les obsessions poli tiques de lÕancien militant, le choix d dÈcors, la recette de lÕaÔoli et la visio du couple. Et jusquÕ‡ sa troupe de com diens, Ariane Ascaride et GÈrard Meyla en tÍte, vÈritable famille qui lui prodigu complicitÈ et justesse. Avec un mÈlange lucide de naÔvetÈ et d fiertÈ, GuÈdiguian prouve que lÕon pe filmer le prolÈtariat sans ´faire d socialª misÈrabiliste, et raconter u homme et une femme sans chabadaba da. Entre conte philosophique et thÈ‚tr de rue, un film lumineux o˘, comme di Christophe CarriËre, chacun devrai emmener son dÈputÈ. Gilles Verdiani PremiËre n∞244 - DÈcembre 199
¿ la sortie deLÕAge des possible (que Robert GuÈdiguian a coproduit e dont il cite la fin dansMarius e Jeannette), Pascale Ferran se pronon Áait pour ´lÕaffirmation du sensª contre ´le non-dit ou la belle ambiguÔtÈ portÈs aux nues par la critique. LÕeng gement notamment politique de la rÈali satrice passait alors par ce credo ´PlutÙt le premier degrÈ jusquÕ‡ la na vetÈ quela dÈrision, le second degrÈ, l paradoxe pour le paradoxeª. Dans so septiËme opus en dix-sept ans, deux an et demi aprËs le superbe¿ la vie, ‡ l mort !, GuÈdiguian semble plus qu jamais souscrire ‡ ce principe Revalorisant ´la fonction pÈdagogique politique et sociale de lÕartª, il ne crai pas dÕaffronter, sur le mode du discour le chÙmage, le Front national et lÕint grisme islamiste. Pour autant, ce dÈf
seur dÕun cinÈma profondÈment popula re - ‡ lÕimage des classes sociales qu met en scËne - nÕoublie pas de suscit la lÈgËretÈ nÈcessaire au geste quÕ entend accomplir : celui de ´rÈenchante le mondeª. …voquant par moments l maniËre dÕun Renoir, dÕun Pagnol celle dÕun De Sica, son histoire dÕam entre deux accidentÈs de la vie dans l quartier de lÕEstaque est un ´conte interprÈtÈ par une formidable troupe d comÈdiens, une nouvelle fois menÈe pa GÈrard Meylan et Ariane Ascaride ´Romance populaireª,Marius e Jeannette, le film le plus applaudi d festival, sÕappuie volontiers sur le pitt resque (IÕOM et lÕAÔoli) et le cinÈma genre (le mÈlodrame et la comÈdie) Mais cÕest pour mieux dÈpeindre un communautÈ attachante et singuliËre en travaillant en profondeur les ques tions du lieu et du lien. Ainsi accentue-t il la thÈ‚tralitÈ de la cour qui sÈpare le maisons, cour-agora, cour-utopia, dan laquelle rÈsonne le ´choeur antique des voisins o˘ prÈdomine la voix de femmes, comme dans lÕÈglise investi de lÕinÈgal et nÈanmoins euphorisa LÕargent fait le bonheu.r ´Tourne ailleurs quÕ‡ Marseille serait pour m comme Ècrire dans une langue ÈtrangË reª, prÈtend GuÈdiguian. QuÕimporte Car son petit monde hyperlocalis touche incontestablement ‡ lÕuniverse Et rares sont les cinÈastes qui saven ainsi, en toute modestie, prendre l pouls de leur quartier dÕenfance et pr voquer tour ‡ tour et le rire et les larme en livrant leurs espoirs, leurs Èmotions leurs convictions avec autant dÕintell gence et de gÈnÈrositÈ. StÈphane Goude Positif n∞437/438 - Juil/Ao˚t 9
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Pour que vogue encore cette vieille pla-nËte, une femme en bleu et un homme en rouge trouveront le moyen de sÕaimer. Quand, lÕune et lÕautre tordus par le travail et les malheurs de la vie, ils se redresseront et se rapprocheront, elle aura un verre de Martini rouge ‡ la main, et lui un paquet de Gauloises bleues. Et le jeu simple des couleurs franches dira les quatre vÈritÈs simples deMarius et de Jeannette, comme de Pierre et de Jeannette dans la chanson -sauf quÕici : on ne pendouille personne, et on sÕen honore. PremiËre vÈritÈ : ´CÕest dans le destin de personne dÕÍtre malheureuxª, comme lance Caroline, communiste et fiËre de lÕÍtre, survivante des camps, grande gueule au grand coeur.Marius et Jeannetteest un film politique, et mÍme un film de propagande. Son slo-gan : ‡ bas le malheur! Sa ligne : le dÈsespoir est lÕultime invention de lÕexploitation de lÕhomme par lÕhomme, le fourrier du renoncement des humbles ‡ eux-mÍmes, lÕantichambre du nÈant ou du FN. Marius et Jeannetteest donc un film rÈsolument optimiste. Non par naÔvetÈ ni gentillesse, mais par parti pris, comme posture de combat. Posture qui est aussi celle dÕun cinÈaste prenant le contre-pied de la tendance au rÈalisme noir, qui, dans le meilleur des cas, met au jour les dysfonctionnements et les drames du quotidien, mais souvent aussi se complaÓt dans la dÈpression et la confusion. DeuxiËme vÈritÈ : pour Èchapper ‡ la guimauve, cette approche nÈcessite le recours ‡ la stylisation. GuÈdiguian dÈcouvre dÕemblÈe son jeu en se rÈcla-mant du conte, mais les trÈteaux quÕil dresse, tout ensoleillÈs dÕaccent soient-ils, doivent davantage ‡ Brecht quÕ‡ Pagnol. Et cÕest en affichant bien claire-ment ses choix formels (lÕutilisation des couleurs, le dessin ‡ lÕemporte-piËce des personnages, le recours au choeur pour commenter lÕaction) que le rÈalisa-
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nouvelles harmoniques ‡ partir dÕun a connu.
Un besoin dÕoptimisme TroisiËme vÈritÈ : ce systËme ne fonc tionne que dans le va-et-vient entre l singulier et le collectif. LÕhistoir dÕamour ne peut se mettre en place qu par les interfÈrences de la petite com munautÈ de lÕEstaque o˘ vive Jeannette et ses deux enfants. Ceux-ci sont nÈs de deux hommes disparus, e ces hommes, tout comme la premiËr famille de Marius, disparue elle-aussi ne servent pas seulement de ressor dramatique. Ils disent que ce conte a u passÈ (ce qui fait quÕil nÕest pas vr ment un conte). Ils disent quÕil y a un histoire (et une Histoire), loin dÕavo toujours ÈtÈ drÙle, auparavant. Ce pass est, aussi, celui du cinÈma d GuÈdiguian depuisDernier. On e retrouve les lieux, les lumiËres, le saveurs, les musiques, ‡ lÕoccasion de fragments entiers de rÈcit. Et, bien s˚r la troupe du cinÈaste, sa collectivitÈ lui, composÈe par les interprËtes ave lesquels il mËne depuis ses dÈbuts un aventure au long cours. MÍme ‡ qui nÕaurait jamais vu aucun autre film d rÈalisateur dÕA la vie ‡ la mort, cett prÈsence est sensible, et elle donn pour partie son sens au film. Enfin, quatriËme vÈritÈ, la dÈmarche d GuÈdiguian (dont les prÈcÈdents films, compris le volontariste LÕArgent fait l bonheur, Ètaient loin dÕavoir cette ton litÈ constamment positive) correspond une attente. On lÕa senti ‡ Cannes dan le frÈmissement dÕacquiescement et d reconnaissance. On le sent depuis dan la rÈputation croissante du film avan mÍme sa sortie, et les prix quÕil a dÈj glanÈs.
Aiguillon critique DÕo˘, tout de mÍme, un doute nÈcessa re. Avec une rigueur modeste et gÈnÈ reuse, GuÈdiguian et ses copains d lÕEstaque ont construit depuis dix-se ans, pas ‡ pas, la possibilitÈ dÕautre
histoires et dÕune autre maniËre d raconter les histoires, contre la pensÈe unique des formateurs de la mÈmoir sociale comme de lÕindustrie cinÈmat graphique. Que ce parcours dÈbouche ‡ prÈsent su une large reconnaissance, on ne peut que sÕen rÈjouir. A condition, pourtan que cette dÈmarche demeure u aiguillon critique, une contre-hypothËs aux systÈmatismes des images que nou subissons. Robert GuÈdiguian incite, ‡ juste titre, ses spectateurs ‡ avoir de la mÈmoire : la rÈunion de la femme e bleu et de lÕhomme en rouge autour d pot de peinture blanche avec lequel il dÈcoreront ensemble une maiso radieuse rappelle, aussi, un sulpicianis-me dont, des clichÈs du rÈalisme socia-liste ‡ la publicitÈ qui ´positiveª, il faut toujours se mÈfier. Jean-Michel Frodo Le Monde - 20 Novembre 199
Il est beaucoup question de bonheur, dans ce film. De la reconquÍte du bon heur par deux Ítres que la vie a passa blement ÈprouvÈs. Mais le cinÈaste, loin de sÕarracher ‡ la rÈalitÈ, sÕy enracine. IÕEstaque, le quartier o˘ il est nÈ, et l dÈcor de tous ses films, on vi aujourdÕhui avec le chÙmage, lÕombre Le Pen et les menaces de lÕintÈgrism Du rÍve va se greffer sur cette rÈalitÈ-l‡, et de la plus emballante faÁon qui soit : simplement, comme si cela allait de soi, comme sÕil Ètait naturel de ´rÈenchant le mondeª, selon le voeu dÈclarÈ d cinÈaste. Chez lui, ce sont les gens qui comptent, plus que lÕaction ; leur hum nitÈ profonde, plus que les pÈripÈties o˘ ils sont entraÓnÈs. Les acteurs, ‡ lÕuni son, sont formidables de vÈritÈ. DerriËr cet aspect pÈtillant, il y a la profondeur de sentiments trËs forts, mÍme sÕil sÕexpriment avec pudeur. Beaucoup d
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gÈnÈrositÈ, un peu de tristesse, parfois. Pour ne pas les trahir, ces gens-l‡, il faut se placer ‡ la bonne distance. Il est l‡ le petit miracle : GuÈdiguian est si intimement en phase avec ses hÈros quÕon accepte tout. Ce rÈalisme tamisÈ par un optimisme de principe. Cette uto-pie dÕun monde meilleur. Dans ce cinÈ-ma de proximitÈ, dÕune lumineuse sensi-bilitÈ, Robert GuÈdiguian allie une conviction inÈbranlable ‡ un sens aigu du vrai cinÈma populaire. CÕest mieux quÕun savoir-faire. Un style. Unique. Jean-Claude Loiseau TÈlÈrama n∞2557 - 13 Janvier 1999
Entretien avec le rÈalisateur
Vous faites un cinÈma aux enjeux poli-tiques explicites. Ces enjeux sont-ils ‡ lÕorigine de vos projets de films ? Un film naÓt de la rencontre entre un dÈsir personnel et un enjeu politique plus vaste. Je ne me lance jamais dans un projet seulement parce que je le trou-ve amusant.
Quel est le sens de lÕoptimisme de Marius et Jeannette? A la vie, ‡ la mort, mon prÈcÈdent film, Ètait une histoire optimiste elle aussi, mais dans une tonalitÈ trËs sombre : cÕÈtait lÕhistoire de gens qui vont de plus en plus mal sans pourtant se haÔr, et qui trouvent une issue, douloureuse puisquÕil sÕagit du sacrifice de leur vie. LÕimportant est dÕentrevoir des solu-tions. Cette fois, JÕai voulu aller ‡ fond du cÙtÈ de lÕoptimisme, jÕai eu envie de dire aux gens : ´Vous Ítes beaux, vous pouvez vous aimerª. JÕai eu envie de prendre position contre la peur et la dÈmission. Je sais que la tonalitÈ du t
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prÈsentÈ comme un conte.
LÕoptimisme du film vient sentiment dÕÍtre mieux rec cinÈaste ? CÕest sans doute vrai.A l morta reÁu un excellent acc plus de deux cents dÈbats projections. JÕai eu envie ger de toute dÈrive. LÕÈqui Ètait encore plus rÈduite, les aux films prÈcÈdents plu tiques, on nÕest pas sortis je me suis concentrÈ sur dÕAriane (Ascaride) et GÈra en poussant plus loin la styli
La stylisation semble moin esthÈtique quÕun moyen de davantage de libertÈ... Bien s˚r ! CÕest comme Áa filmer cette bagarre de we dique ‡ la fin du film. La co des lieux, des interprËtes et ciens compte ÈnormÈment, se permettre. On ne song enjeux politiques mais au je sualitÈ des relations, aux co ‡ ce qui circule entre eux et Le rapport de mes films accentue cette jubilation, au digressions, lÕadresse au pu
Avez-vous du mal ‡ mener ‡ lisation de vos films ? Non, plus maintenant. Les t passent trËs tranquillement. Jeannettea pris trente jou de six heures par jour, mais le rÈsultat de dix-sept ans CÕest comme une rÈcomp peut-Ítre pour Áa que jÕ tÈmoignages de sympathi cinÈastes : ma maniËre de montrÈ quÕil est possible sorte, y compris matÈriellem vÈe, tout le monde est trËs c rÈmunÈrÈ.
Votre prochain film,A la cÏur, sera-t-il aussi joyeux
Non, il sera beaucoup plus dur. Le scÈet les Films Arquebuse - la sociÈtÈ de nario, adaptÈ deBeale Streetde JameRenÈ FÈret -,Dernier EtÈmarque en Baldwyn, raconte lÕÈducation sentimequelque sorte le dÈpart de GuÈdiguian de tale dÕune jeune fille blanche dont lMarseille, au moment mÍme o˘ RenÈ compagnon est noir. Je viens de termiAllio, dÕune gÈnÈration plus ‚gÈe, tournait ner le tournage. JÕÈtais passionnÈ par csonRetour ‡ Marseille. Mais sÕil vit livre mais nÕespÈrais guËre pouvoir edepuis ‡ Paris, son identitÈ, sa culture et acquÈrir les droits. Je suis allÈ ausa morale restentancrÈesau pays. Etats-Unis gr‚ce ‡ la prÈsentation dÕVincent Vatrican la vie, ‡ la mortau Festival de NeCahiers du cinÈma n∞495- Octobre 1995 York. La veuve de Baldwyn a acceptÈ d visionner deux cassettes de mes films e mÕa donnÈ une option... La narration e beaucoup moins linÈaire, mais, une foi de plus, tout aura commencÈ comme u conte de fÈes. Il se dÈroule ‡ Marseille ? Filmographie Bien s˚r. Mais jÕai tournÈ quelque scËnes dans un dÈcor trËs diffÈrent : Sarajevo, pour trouver un Èquivalent Dernier ÈtÈ1980 une situation imaginÈe par Baldwyn. Propos recueillis par Jean-Michel Frodo Rouge midi1983 Le Monde - 20 Novembre 199 Ki lo sa ?1985 Dieu vomit les tiËdes1989
Le rÈalisateur
´Si tu ne vas pas au cinÈma, le cinÈm viendra ‡ toi.ª Voil‡ sous quel signe es placÈ lÕitinÈraire de Robert GuÈdiguian. N de pËre armÈnien et de mËre allemande, il a grandi ‡ lÕEstaque, ce petit port encercl dÕusines du Nord de Marseille, que le impressionnistes et les cubistes rendiren cÈlËbre au dÈbut du siËcle et qui sera l cadre unique de ses films. ´MontȪ ‡ Pari au milieu des annÈes 70, pour mener bien des Ètudes en sciences sociales e soutenir une thËse sur la conception d lÕEtat dans le mouvement ouvrie GuÈdiguian aime ‡ rappeler aussi quÕ cette Èpoque, il avait la bougeotte. (...)
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LÕargent fait le bonheur1992 A la vie, ‡ la mort !1994 Marius et Jeannette1996
Documents disponibles au France
Fiche AFCAE Positif n∞442 - DÈc. 97 TÈlÈrama n∞2497 - 19 Nov. 97 ∞ ∞
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