Rosine de Carriere Christine
3 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
3 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 106
Langue Français

Extrait

FICHE FILM
Rosine
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
Critique (É)Etre entendue, Ítre vue. En clair, exister. Se faire aimer. C'est tout : le problËme de Rosine, adolescente Òobli gÈeÓde materner une mËre de 30 ans qui refuse quÕon lÕappelle mam (ÒAppelle-moi Marie, comme tout l mondeÓ), une femme ‡ bout, qui avanc dans la vie comme une somnambule, trop occupÈe de sa propre survie pour prÍter attention ‡ sa fille. Qu'on l'entende ? Alors que ses copains ne voient pas plus loin que lÕusine o lÕarmÈe, Rosine veut devenir chanteus Seule dans sa chambre, elle mime les Rita Mitsouko, avant de gagner la chora-le de l'Èglise. Qu'on la voie ? Rosine couve sa mËre du regard, elle est l‡, le soir, pour l'accueillir au retour de ses virÈes en boÓte ; l‡, le matin, pour lui rappeler de ne pas arriver en retard ‡ l'usine. Mais Marie n'entendra pas Rosine lorsque l'adolescente verra sa vie basculer. Marie ne verra pas Rosine lorsque, dÈsespÈrÈe, elle lui criera les consÈquences de cet aveuglement. Entre-temps, il y a eu le pËre. LÕirruptio du pËre de Rosine au milieu du couple tumultueux quÕelle formait avec Mari Si l'on cherchait une preuve de la maniËre dont Christine CarriËre Èchappe ‡ toute pesanteur vÈriste, on la trouve-rait dans la trËs belle ellipse de cette scËne. ÒJe rentrerai tardÓ, dit un so Marie. Rosine monte au premier Ètage de la maison, regarde par la fenÍtre sa mËre s'Èloigner avec un homme. Elle redescend, et c'est le matin, l'hom est l‡, qui prend son petit dÈjeuner a sa mËre. Ni pesanteur ni caricature, mÍme c ce pËre pourtant guËre reluisa ÒMaman n'est pas heureuse. Il dÈÁoit. C'est pas le pËre que je voulai Ècrit Rosine dans son journal. Pourt c'est elle qui va le chercher dans caravane. ÒParce que maman a bes de vousÓ, dit-elle. Mais, aussi, pa que ce pËre lui offre enfin une cha d'Ítre remarquÈe. Inconsciemme
Rosine accepte le jeu de la rivalitÈ. Joli scËne en boucle, qui voit Marie rentre chez elle, entendre, depuis le seuil de l maison, le rire de sa fille avec le pËre improviser alors une scËne de sÈduction L'instant suivant, c'est le regard d Rosine qui est au premier plan, tourn vers la piËce d'o˘ s'Èchappe le rire d Marie que le pËre a rejointe. Toute la force de ce film est l‡ : au lie de sombrer dans le rÈquisitoire choc Christine CarriËre dessine un entrelac de situations ambiguÎs et de relation compliquÈes. Il n'y a pas de fatalit dans le drame qui va frapper Rosine mÍme si celle-ci semble s'y Ítre rÈsi gnÈe d'avance. Il n'y a pas non plus pour elle, de destinÈe, implacable mÍme aprËs ce drame, parce qu'elle rÈagit avec une formidable Ènergie. Rosine, que l'on ne voyait pas va dispa raÓtre. Rosine, que l'on n'entendait pas va Ècrire. Certaine que ses mots auron trouvÈ leur destinataire, sur cette rout qui va de Paris ‡ Calais. En Èchappant l'emprise de sa mËre, elle la libËre, ell aussi. Par l'absence, elle lui rÈvËl l'amour qu'elle n'avait pas su exprimer. Vincent Rem TÈlÈrama n∞2349 - 18 janvier 1995
(É) On croit tout de suite, ‡ ce don et ce refus d'amour, ‡ ces femmes-enfants
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
cieuse de concrÈtiser cette relation mËre-fille qui se nourrit surtout du rÍve et de l'espoir de Rosine, Christine CarriËre l'ancre dans une rÈalitÈ surden-sifiÈe par un vÈrisme qui plombe le film. En dÈpit de la justesse d'observation qui s'en dÈgage, sa faÁon abrupte de planter le dÈcor - une citÈ ouvriËre du Nord -laisse peu de place ‡ la nuance, ‡ une vraie respiration. L'inspiration finit pour-tant par arriver, avec le retour du pËre, un beau personnage d'homme sans qua-litÈs,menteur, profiteur, minable. Il bat sa femme, viole sa fille, fait sombrer leur histoire dans le rÈalisme le plus sor-dide et c'est justement l‡, au beau milieu de cette banalitÈ engluÈe dans l'horreur, que le film prend son envol. Visiblement dopÈe par la difficultÈ, Christine CarriËre rÈussit alors des scËnes Ètonnantes (dans les toilettes d'un restaurant, Marie dit quÕune amie lui a conseillÈ, pour retrouver sa fille qui a fuguÈ, dÕappeler ÒPerdu de vueÓ : moment tragique, pas moins, sans clin d'oeil, sans dÈmagogie, c'Ètait loin d'Ítre Èvident), la vigueur de sa mise en scËne parfois Ò‡ l'emporte-piËceÓs'alliant ‡ une dÈli-catesse poÈtique (lorsque Rosine et sa mËre, en robe de mariÈe, essaient de se comprendre, sous la pluie battante). La noirceur du film, aprËs avoir frÙlÈ la complaisance, touche les personnages au coeur pour provoquer un sursaut de vie, de sens (le dialogue de sourds entre mËre et fille les rÈvËle finalement l'une ‡ l'autre) et d'Èmotion. FrÈdÈric Stauss
D O C U M E N T
Le Nord semble dÈcidÈment Ítre un source d'inspiration constante pour le jeunes cinÈastes. AprËs Xavier Beauvoi et Edwin Bailey, Christine CarriËre nou en livre sa vision ‡ travers les yeu d'une jeune adolescente, dÈlaissÈe pa une mËre paumÈe quÕelle adore. L rapports du duo sont perturbÈs par l retour, aprËs dix ans d'absence, d'u pËre dont le charme apparent cache un violence sauvage et des penchant incestueux. Christine CarriËre voudrai visiblement voir dans le Nord une sort d'Èquivalent franÁais du Sud d Tennessee Williams, un lieu dÈchu hantÈ par un passÈ coupable, o˘ le Ítres sont enfermÈs dans des nÈvrose sans issue, et l'innocence condamnÈe la dÈsillusion au fil dÕun chemin de sou france. Contrairement ‡NordetFaut-il aimer Mathilde?,Rosinetient sou vent du fantasme et reste dÈchirÈ entr un naturalisme timide (la voisine a chien, la copine maghrÈbine) et l'obses sion d'une intensitÈ thÈ‚trale qui fai rapidement basculer le film dans le psy chodrame poisseux au symbolisme lour dement soulignÈ (lÕami infirme, la chor le et la lettre au curÈ). AprËs un dÈbu qui retient l'attention en posant ave justesse les rapports mËre/fille, le dÈca lage entre les intentions et le rÈsulta s'accentue rÈguliËrement, jusqu'‡ un complaisance irritante pour le sordide e des dialogues catastrophiques, qui ajou tent encore ‡ l'incohÈrence de certain personnages (É) Olivier Kho
Positif n∞408 - fÈvrier 1995
Entretien avec la rÈalisatri
Quelle a ÈtÈ lÕenvie premiËre de faire ce fi Plusieurs envies au dÈpart. D'abord, ma fa nation pour l'adolescence et pour les rapp mËre-fille. Et ce, dËs mes premiers tourna d'Ècole de cinÈma. Il me fallait aller jusqu bout de ce thËme et ne pas me contenter
le traiter en qu je suis entour j'ai vÈcu dans milieu ouvrier est l'usine et l cette soumissi vail, ‡ l'usine. J me le Nord de trËs beau, trË lumiËre et ses de ce qu'on co vrai des lieux humains que l crois, une inte surtout, dans sont plus sinc leur rudesse aussi... J'admire donc tique et j'ai vou faire un docu pas du social, j et les gens que
Mais votre fil dÕamour ? D une rÈgion mai une jeune fille Oui, C'est un adolescente d' telle force d'ai qu'elle en arri femme qui est mËre, la trenta sait pas l'expri Sa fille rÍve d'Í jeune et s'am n'est ni noire n fÈrente. Simpl exister en ta femme. Elle rÍ pendant ce te dresse, de soif
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.9 R…PONDEUR : 04.77.32.71.7 Fax : 04.77.32.07.0
C'est qu'elle se sent responsable d'avoir - par sa naissance - bouleversÈ la vie d'une femme-enfant et de l'avoir empÍchÈe d'avoir une vraie vie. Alors, elle va redoubler d'attention, s'occuper d'elle, la protÈger, l'aider. Et si Rosine accepte une troisiËme personne qui se trouve Ítre son pËre, c'est encore pour sa mËre. Cette derniËre s'accroche ‡ l'homme, se voit mariÈe, heureuse, comme les autres. Or, Rosine s'apercevra que sa mËre va souffrir et que l'homme (le pËre) est ‡ sa faÁon aussi immature et perdu que sa mËre. Un ÈvÈne-ment dramatique en rÈsultera et Rosine parti-ra. Mais je crois que ce dÈpart est encore un acte d'amour pour la mËre. Acte d'attente Ègalement. C'est par l'absence de sa fille que la mËre comprend plus de choses, qu'une par-tie du voile se dÈchire et qu'elle a besoin de Rosine comme Rosine avait besoin d'elle. Toutes deux ont ÈtÈ mises ‡ l'Èpreuve. Rien n'Ètait Èvident au dÈpart pour elles, mais leur force, leur rÈalitÈ, c'est en effet l'amour. Propos recueillis par Yonnick Flot Fiche AFCAE
Filmographie
Courts mÈtrages documentaires :
Rue des Morillons Halter ego Quai dÕArgenteuil
Courts mÈtrages de fiction :
Les pieds humides Faits divers Brouhaha La leÁon de choses
Documents disponibles au France Cahiers du cinÈma n∞487, janvier 1995 Fiche AFCAE Dossier distributeur TÈlÈrama n∞2349 - 18 janvier 1995 -Positif n∞408 - fÈvrier 1995 -
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents