UniversitÈ de LiËge Laboratoire dÕÈtude sur les nouvelles technologies de lÕinformation et de la communication
Marc.Minon@ulg.ac.be
D.Gillerot@ulg.ac.be
Massivement, lesutilisateurs cher-chent en effet,non seulement sur le Web mais aussi en FTP (FileTransfer Protocol), desfichiers reprenant les Ïuvres musicales qu'ils apprÈcient, de faÁon ‡ les tÈlÈcharger sur leur ordinateur, dansdes conditions lÈgales souvent peu claires.
CommerceÈlectronique et biens culturels
Plus largement,depuis dixhuit mois, c'est‡dire depuis l'Èmergence du commerceÈlectronique comme phÈnomËne de masse,on constate qu'aux cÙtÈs des voyages,des ser vices financiers,et des produits informatiques, lesbiens et services culturels figurent en permanence parmi les meilleures ventes sur Internet. Certes,‡lel'heure actuelle, phÈnomËne reste trËUnes marginal. Ètude rÈcente rÈalisÈe en France par le BIPE (Bureau dÕinformations et de prÈvisionsÈconomiques) pour le DÈpartement desÈtudes et de la prospective du ministËre de la Culture et de la Communication fait, par exemple,apparaÓtre que,malgrÈ la mÈdiatisation extrÍme dont il est l'objet, lecommerceÈlectronique, sur les marchÈs francophones,pËse moins de 0,2 % du chiffre d'affaires des biens et produits culturels.Sans doute vendon donc moins aujour
ique
che (Yahoo, 'est plus re : MP3, soit le
d'hui de disques et de livres sur Internet que dans les stationsservice. Ce qui n'empÍche qu'on assiste‡ une multiplication d'initiatives, d'ailleurs trËs contrastÈes selon la qualitÈleur assortiment et l'iden de titÈ demaisonsleurs promoteurs : d'Èdition, commerÁants gÈnÈralistes ou spÈcialisÈs, mÈdias,´nouveaux entrantsª, etc. Chacunde ces acteurs parie en tout cas sur une croissance rapide du commerceÈlectronique de biens culturels.Et, defait, ilexiste une multitude de facteurs liÈs‡la fois‡la nature des comportements d'achat et des attentes des consommateurs,aux caractÈristiques des produits et aux spÈcificitÈs du rÈdonnentseau, qui‡ penser que l'on n'en est peutÍtre qu'au dÈbut du mouvement. Si cela devait effectivementÍtre le cas, cephÈnomËne pourraitÍtre‡ mÍme de bouleverser fondamentale ment l'Èconomie des diffÈrentes filiËres culturelles,‡la fois en remet tant en cause la sÈparation classique entre pratiques amateur et profes sionnelle, eten transformant profon dÈment les rapports entre les diffÈ rents acteurs du secteur : auteurs/interprËtes,Èditeurs, distribu teurs et commerÁants. Nous voudrions montrer ici que cetteÈvolution pourrait aussi modi fier profondÈment la position et la fonction desÈtablissements de prÍt. Pour ce faire,nous nous proposerons
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de procÈen anader en deux temps, lysant successivement les rÈpercus sions des deux principales formes de commerceÈlectronique sur les bibliothËques et les mÈdiathËques. On doit bien observer en effet que, derriËre le terme de´commerce Èlectroniqueª, sefait, uneprofile, en grande diversitÈ desituations. Dans certains cas,les applications permet tent certes a consommateur d La croissance passer command et de rÈgler cellecides ventes ´ en ligne ª, viau ‡ distance rÈseau de tÈlÈcom avec prise munications, mais, de faÁon assez ana de commande logue‡ ceque lÕo peut constater pou viale Web les services clas siques de vente paest loin d'Ítre neutre correspondance, o pour les Ètablissements de vente directe,l livraison des prode prÍt duits reste effectuÈ sous forme physiqu prise de command lieu‡ lalivraison t duit, mais‡tra la rÈseau dÕinformati permettant‡ lÕutili au service demandÈau contraire quand aussi souvent quÕil faÁon fixe ou de fa ‡dire sur des livres lecteurs MP3,etc. Èlectronique appara vecteur privilÈgiÈ d dÈmatÈrialisation d
…tablissement et de vente‡de biens cultu
La croissance des avec prise de com qui reprÈsente,‡ l' part majeure desÈc de biens culturels loin d'Ítre neutre ments de prÍt. Ceux
C O M M E R C E…L
Internet, etsemble relever quasiment naturellement de la mission des bibliothËques et des mÈdiathËques. NÈanmoins, sielle offre‡cellesci des possibilitÈla nums nouvelles,Èrisation contribue aussi et surtout‡brouiller les frontiËres et‡les limites effacer jusqu'‡prÈsent admises.
Limites entre produits disponibles et produits ÈpuisÈs
Le premier impact de la numÈrisa tion desÏuvresÐ littÈraires, musi cales ou audiovisuellesÐde est conduire‡baisse spectaculaire une des co˚ts de production et de diffu sion connus par lesÈditeurs, distribu teurs et/ou commerÁants. Ildevient ainsi possible d'Èditer et de commer cialiser desÏuvres‡espoir de vente limitÈ ou‡taux de rotation, faible qu'il auraitÈtÈ peupertinent, d'un point de vueÈpublierconomique, de sous forme physique.Dans la mÍme perspective, ildevient envisageable de conserver´en catalogueª des Ïuvres ayantÈpuisÈde l'essentiel leur potentiel commercial.La´fin du pilonªinduite par la numÈrisation ne peutÈvidemment qu'interroger les Ètablissements de prÍdest, puisqu'un fondements de leur lÈgitimitÈconsis tait prÈcisÈment‡conserver et‡assu rer la diffusion d'Ïuvres non dispo nibles dans le rÈseau commercial.
Limites entre don, prÍt et vente
La dÈmatÈrialisation n'entraÓne pas uniquement une baisse des co˚ts de production et de diffusion des Ïelle vauvres ;Ègalement entraÓner une profonde modification des fonc tions de production des maisons d'Èdition et de tous les acteurs pro posant desÏuvresÐlittÈraires, musi cales ou vidÈoдen ligneª. Jusqu'‡ prÈactivitsent, lesÈs d'Èdition et de commercialisation des biens culturels comportaientÈvidemment une part de co˚mais l'ts fixes,Èconomie du secteur connaissait majoritairement des co˚ts variables,liÈs au paiement
La dÈmatÈrialisation va entraÓner une profonde modification des fonctions de production des maisons d'Èdition et de tous les acteurs proposant desÏuvres ´en ligneª
Èconomique va pousser les acteurs‡ multiplier les formules tarifaires et‡ opter pour des politiques dites de dis crimination par les prix. Le co˚t de diffusion d'uneÏuvre sur le rÈseauÈtant quasiment proche de zÈro, lesacteurs chercheront immanquablement‡ combiner diverses formules tarifaires,de faÁon ‡L'exemplemaximiser leurs recettes. des encyclopÈdies donne‡ penser que l'on assistera,sur un modËleÈco nomique proche de celui de la tÈlÈvi sion´gratuiteª,‡un recours accru au financement indirect.L'offre gratuite pourra aussi concerner des extraits de faÁon‡permettre aux utilisateurs de mieux apprÈcier les qualitÈs spÈ cifiques desÏuvres qui les intÈres sent. D'autresopÈrateurs opteront
, constituant de puissants facteurs de globalisation des marchÈs et des pratiques vont contribuer‡faireÈcla ter cette notion de´zone de chalan diseª. Unsite de vente dÈmatÈrialisÈe n'est plus liÈd'aucune faÁon au terri toire ou au marchÈgÈographique sur lequel il est implantÈd'ailleurs. C'est ce qui permet l'Èmergence de sites ultraspÈcialisÈs, proposantdes Ïuvres intÈressant des cibles extrÍ mement minoritaires,mais rÈparties sur plusieurs marchÈs nationaux. La logique de´proximitÈ ª, jus qu'‡prÈsent capitale autant pour les commerÁants culturels que pour les Ètablissements de prÍt, vasans doute s'estomper au profit d'une logique de spÈspcialisation :Ècialisa tion´produitªdavantage mais