La route entre Nature et mémoire "Ce mot de route enferme dans son ...
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La route entre Nature et mémoire
 "Ce mot de route enferme dans son idée quelque chose d'ordinaire et de fréquenté.” constatait l’Encyclopédie à l’article “route” ; elle précisait qu’il s’agissait de “tous les lieux par lesquels il faut passer pour arriver d'un endroit dans un autre dont on est fort éloigné” mais avouait son embarras à mieux définir le terme. Deux siècles après, l’Européen moderne ne comprend pas immédiatement ces hésitations. L’identification de la route ne lui pose aucune difficulté : elle est physiquement concrétisée, visible et administrativement définie. Là où existe quelque équivalent de nos Ponts et Chaussées, le moindre regard sur la carte révèle, grâce à un code de couleurs, parmi les lignes différenciées qui trament le paysage lesquelles sont des routes (et non de simples chemins ou des rues) et quelle est la place de chacune dans la hiérarchie ou la nomenclature (Nationale, Départementale, Autostrada , Hauptweg, Turnpike, Freeway , etc..). Pour qui les utilise, le type de revêtement, les véhicules autorisés, la largeur, le marquage de ces espaces bien définis ne laissent guère de doute : les routes sont des constructions durables et répertoriées qui permettent le transport (essentiellement automobile) au-delà d’une simple utilisation de voisinage. Contrairement à la rue ou au chemin, la route vaut donc davantage par ce qu’elle joint que par ce qu’elle borde. De même, l’idée de réseau routier s’impose sans peine, comme vision d’un filet lancé sur le paysage, des lignes de force se déployant face aux hasards du relief et traduisant la volonté de normaliser le territoire.
La route concrète
Mais il sagit là de conceptions et de repères relativement modernes1. Pour sen tenir à notre seul pays, jusqu'à la fin du XVIIe siècle peu de cartes portent le tracé des chemins, la plupart indiquant des ponts et cols ou des directions générales ; les premières vraies cartes routières (Atlas de Perronet, carte de Cassini) datent du siècle suivant et sont contemporaines du développement d’un réseau faisant appel à une chaussée standardisée ; le grand classement hiérarchique des routes étant, lui, napoléonien, etc 2. Quant au revêtement routier tel que nous le connaissons, il est, on s’en doute, assez récent puisque lié aux problèmes très spécifiques d’adhésion au sol des pneumatiques. Si l’usage systématique de surfaces faites de morceaux d’asphalte, roche poreuse naturellement imprégnée de bitume, est portée au crédit de nos Ponts et Chaussées au début du XIXe siècle,                                                 1 Et relativement occidental; voir, par exemple sur la valeur et la diffusion des cartes routières de l’ex U.R.S.S. Alexandre Sudakov in Le courrier de l’Unesco Juin 1991 n° spécial Les arpenteurs de la Terre 2 Voir Georges Reverdy Atlas Historique des routes de France Presses des Ponts et Chaussées 1986
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