Sur les mosaïques de Mandeure dans le Doubs - article ; n°2 ; vol.106, pg 154-164
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1962 - Volume 106 - Numéro 2 - Pages 154-164
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Henri Stern
Sur les mosaïques de Mandeure dans le Doubs
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 106e année, N. 2, 1962. pp. 154-
164.
Citer ce document / Cite this document :
Stern Henri. Sur les mosaïques de Mandeure dans le Doubs. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, 106e année, N. 2, 1962. pp. 154-164.
doi : 10.3406/crai.1962.11421
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1962_num_106_2_11421• COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 154
et, à chaque retour, j'ai l'impression d'un charme qui s'évapore.
Il est à craindre que le visiteur, qui s'avisera de prendre ce livre
pour guide, [ne] ressente quelque humeur, s'il confronte la réalité
présente avec celle que colora pour moi le reflet des jours heureux.
Dans cette sous-préfecture algérienne retaillée par des urbanistes
indiscrets, il reconnaîtra mal la ville musulmane qui me fut accueil
lante, il y a quarante-cinq* ans, encore moins la cité royale dont la
lecture des vieilles chroniques et des recueils d'hagiographie m'a
permis de tenter une reconstitution fatalement hypothétique.
Pour me faire pardonner du visiteur déçu, je compte sur les
hasards dont le voyage favorise ceux qui savent en profiter, sur la
surprise que lui réservent, en sortant d'une rue banale, le recueill
ement d'une cour de mosquée, la pure élégance d'un décor ciselé
dans le plâtre ou découpé dans l'émail, ou mieux encore, s'il a l'heu
reuse inspiration de visiter Tlemcen au printemps, la vue d'un svelte
minaret qu'enveloppe le vol des cigognes, ou d'un vieux rempart
doré par le soleil, entre les oliviers et les cyprès, dans un jardin
bordé de rosés... ».
Le Directeur de l'École française d'Extrême-Orient adresse son
rapport sur l'activité de cet établissement.
Ce rapport est transmis à la Commission de cette École.
M. Henri- Stem reprend la question des mosaïques de Mandeure.
COMMUNICATION
SUR LES MOSAÏQUES DE MANDEURE DANS LE DOUBS,
PAR M. HENRI STERN.
Un certain nombre de dessins reproduisant des mosaïques que
le conseiller de Régence de Montbéliard, Léonard Parrod, disait
avoir découvertes entre 1781 et 1789 à Mandeure, petite ville du
Doubs, connue par ses antiquités romaines, se trouvent dans un
dossier Duvernoy n° 59 de la Bibliothèque municipale de Besançon
et portent la légende : Mandeure, mosaïques découvertes à Muraille-
bourg, 1781-1789. L'extraordinaire ressemblance de l'un de ces
dessins (fig. 1) avec une mosaïque dionysiaque d'Avenches dans le
canton de Vaud en Suisse, dégagée en 1751 et détruite à la fin du
xvme ou au début du xixe siècle, m'avait incité à envisager des
rapports entre les ateliers des mosaïstes de Mandeure et de la cité
suisse.
En effet, on retrouve dans ce dessin les restes de la partie centrale
et du volet de gauche du pavement d'Avenches. Ce sont les mêmes
rectangles de la bande médiane qui renferment : en bas une sorte
de touffe d'acanthe, plus haut un tableau à figures et au-dessus les
traces d'un dauphin. A gauche de cette bande les ornements sont LES MOSAÏQUES DE MANDEURE DANS LE DOUBS 155 SUR
Fig. 1. — Dessin de Parrod, Musée de Besançon. 156 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
également les mêmes : trois octogones chargés des mêmes motifs
géométriques et bordés d'entrelacs, un quatrième octogone qui était
rempli d'une figure et enfin des carrés sur la pointe entre les
octogones.
Cependant, dès le début de ma recherche j'étais intrigué par
cette ressemblance, véritablement exceptionnelle, entre le morceau
dessiné par Parrod et le , pavement suisse. Certaines différences
m'avaient pourtant, si j'ose dire, rassuré. Le motif que j'appelle
une touffe d'acanthe a une autre forme à Mandeure et certains
petits ornements de remplissage n'y sont pas les mêmes non plus.
Sachant que les praticiens romains, en raison de leur méthode de
travail, ne reproduisent jamais deux fois exactement les mêmes
ornements, je croyais tout d'abord trouver dans ces différences la
preuve de l'authenticité du dessin.
Cependant cette ressemblance ne cessait de m'inquiéter. Sachant
qu'outre une aquarelle anonyme au Musée historique de Berne,
publiée par Mme Clairmont von Gonzenbach dans son ouvrage
récent sur les Mosaïques romaines de Suisse (Bâle, 1961), pi. lxxviii
(fig. 2) et pi. lxxix, d'autres documents de la mosaïque d'Avenches
se trouvaient dans la Bûrgerbibliothek de Berne, je me suis rendu
dans cette ville pour les consulter. Le déplacement n'a pas été inut
ile. En plus des six dessins de détails décoratifs, contenus dans un
manuscrit de S. et F. Schmidt, intitulé Monumenta Aventica annis
1749-1751 eruta et mentionnés par Mme von Gonzenbach dont je
donne deux exemples (fig. 3, 4)1, j'y ai trouvé un excellent relevé
à l'échelle du pavement d'Avenches, de dimensions considérables,
1 m. 11 x 0 m. 73 (fig. 5) exécuté par un certain Daniel Fornerod
en 1752 pour le compte et sur l'ordre des seigneurs de Berne, dessin
que Mme von Gonzenbach ne semble pas avoir connu. J'en dois la
connaissance à l'amabilité du bibliothécaire, le Dr Haeberli, auquel
je me plais à exprimer ici ma reconnaissance.
L'étude de cette aquarelle2, beaucoup plus détaillée et plus exacte
que l'aquarelle anonyme, m'a appris deux faits importants : 1° Sur
les points où le dessin de Parrod s'écarte du dessin anonyme il
correspond à celui de Fornerod. La plante que j'ai appelée une touffe
d'acanthe y prend la même forme et se place dans le même rectangle
que dans le dessin Parrod (fig. 1 et 5). Il est vrai que les motifs de
remplissage des deux petits carrés entre les octogones n'y sont pas
chargés de nœuds de Salomon comme à Mandeure, mais ils n'ont
pas non plus la forme quadrilobee et peu antique du dessin anonyme
(fig. 2). Ce sont des peltes en croix surchargées d'un petit carré
qui, de son côté, est subdivisé en quatre autres petits carrés (fig. 6).
1. Biirgerbibliothek Berne, H.H., III, 168.
2. Jbid., H.H., XIX, a, 94. Fig. 2. — Mosaïque dionysiaque d'Avenches, aquarelle anonyme. COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 158
II n'est pas difficile d'expliquer l'écart sur ce point entre les dessins
Parrod et Fornerod. Tous deux ont simplifié. Le premier n'a des
siné que le motif qui chargeait le milieu des peltes en croix, un nœud
de Salomon (fig. 1), le second a laissé de côté ce motif pour ne repro
duire que les peltes. Les peltes en croix chargées d'un nœud de Sal
omon étant l'un des motifs décoratifs les plus courants dans les mosaï
ques au Nord des Alpes, en particulier dans la région trévire et en
Rhénanie, on ne s'étonnera pas de les trouver sur une mosaïque
d'Avenches1.
Mais j'en viens au deuxième point, beaucoup plus important,
et en fait décisif. Sur l'aquarelle anonyme, la bordure de la mosaïque
est dessinée de façon très sommaire. Sur celle de Fornerod, au
contraire (fig. 5), la bande à damier entoure le pavement tout entier.
Bordée sur toute sa longueur de deux paires de filets noirs, elle est
accompagnée sur les petits côtés (fig. 6) d'une large bande, chargée
de petits carrés timbrés d'un damier en croix, et de losanges dont
les angles pointus sont tronqués et se terminent en ligne concave.
Ces losanges, qui prennent la forme de boucliers sont garnis au centre
de petits cercles concentriques. Vers l'intérieur, en bordure du pan
neau, la bande à damier est accompagnée d'un entrelacs à deux brins.
Or, un fragment de cette même bordure exactement, mais avec
quelques détails supplémentaires, figure parmi le lot des dessins
de Parrod dont je viens de parler (fig. 7). Il porte le n° 2 et sur la
feuille au Musée de Besançon, se lit encore la légende : Mandeure.
Pavé en mosaïque découvert au canton de Muraillebourg, 1781-1789.
La référence n° 2 a trait au texte d'un manuscrit (également contenu
dans le dossier Duvernoy 59), intitulé Mémoire sur les antiquités
de Mandeure, rédigé par Parrod en novembre 1835, cinquante ans
après ses fouil

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