Il vous mènera à la verité
100 pages
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Description

Agnès Sochor "Il vous mènera à la Vérité"

Le titre est une phrase que Jésus a prononcée a propos du Saint-Esprit.
Le livre est un ensemble de considérations sur des points essentiels de la foi.
Elles sont basées sur les Saintes Écritures, mais elles se développent au-delà des conceptions traditionnelles de l'Eglise.

INTRODUCTION
Quand Jésus, au dernier soir de Sa vie terrestre, se trouva réuni à Ses apôtres et prononça l’émouvant discours d’adieu, que seul Jean nous a transmis (Jn ch. 13 à 18), Il les prépara longuement à affronter Son départ. Dans cet ultime testament, le Seigneur annonç à plusieurs reprises la venue de l’Esprit Saint, qu’Il appelle : « l’Esprit de Vérité » (Jn 16, 12-15). Comme Pilate, chacun de nous pourrait demander: « Qu’est-ce que la vérité ? ». Pour essayer de trouver une réponse à cette question, nous ne disposons que de plusieurs assertions prononcées par Jésus, qui n’étaient évidemment pas à la portée de Pilate, à qui il n’a pas été donné de réponse. En premier lieu il faut rappeler qu’Il s’est présenté comme étant Lui-même la Vérité : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jn 14, 6). Or Jean a commencé son évangile en affirmant que le Christ est la Parole même de Dieu incarnée. (Jn 1, 14). On peut donc conclure que la vérité est la parole de Dieu. Cette assertion avait été déjà exprimée par Jean quand il cite le discours que fait Jésus aux juifs qui s’attachèrent à Lui : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes mes vrais disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira » (Jn 8, 31). En effet, quiconque vit de la parole de Dieu, qui est l’expression de Son essence même, se libère de l’esclavage de la matière et du mal.

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Publié le 15 novembre 2013
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Langue Français

Extrait

Agnès Sochor
 Ilvous mènera à la Vérité » «
Introduction
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Quand Jésus, au dernier soir de Sa vie terrestre, se trouva réuni à Ses apôtres et prononça l’émouvant discours d’adieu, que seul Jean nous a transmis (Jn ch. 13 à 18), Il les prépara longuement à affronter Son départ. Dans cet ultime testament, le Seigneur annonç à plusieurs reprises la venue de l’Esprit Saint, qu’Il appelle : « l’Esprit de Vérité » (Jn 16, 12-15). Comme Pilate, chacun de nous pourrait demander: « Qu’est-ce que la vérité ? ». Pour essayer de trouver une réponse à cette question, nous ne disposons que de plusieurs assertions prononcées par Jésus, qui n’étaient évidemment pas à la portée de Pilate, à qui il n’a pas été donné de réponse. En premier lieu il faut rappeler qu’Il s’est présenté comme étant Lui-même la Vérité : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jn 14, 6). Or Jean a commencé son évangile en  affirmant que le Christ est la Parole même de Dieu incarnée. (Jn 1, 14). On peut donc conclure que la vérité est la parole de Dieu. Cette assertion avait été déjà exprimée par Jean quand il cite le discours que fait Jésus aux juifs qui sattachèrent à Lui : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes mes vrais disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira » (Jn 8, 31). En effet, quiconque vit de la parole de Dieu, qui est l’expression de Son essence même, se libère de l’esclavage de la matière et du mal. Cependant, la vérité est une immensité à la mesure de Dieu. Jésus ne pouvait en révéler aux hommes qu’une tout petite partie. C’est pourquoi Il a précisé : « J’ai encore bien des choses à vous dire, mais elles ne sont pas à votre portée maintenant. Quand le Paraclet, l’Esprit de vérité sera venu, il vous mènera vers la vérité tout entière. » (Jn 16, 12). Comme une mère donne à son enfant l a nourriture adaptée à son âge, sachant que, tout-petit, il ne pourrait assumer des mets trop consistants, ainsi Dieu nourrit les âmes selon le degré de développement de leurs capacités. L’être humain, comme le monde d’ailleurs, est inachevé. La volonté du Créateur est qu’il
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2 parvienne à son parfait accomplissement, à la plénitude de son être. Cette créature aimée ne peut indéfiniment végéter dans les faubourgs de l’état de nature, ni dans l’antichambre de la religion. Il doit monter tout en haut du campanile de la spiritualité d’où, comme l’Oiseau blanc ,il s’élèvera dans l’infini de Dieu.   L’Esprit Saint, est, lui aussi, une émanation de Dieu, qui a pour mission d’inspirer l’esprit humain afin de le rendre de plus en plus proche de ce Père qui nous attend pour nous combler des trésors de Son amour. Il nous est permis de penser que le Christ a été conçu par le Créateur pour nous rendre tangible physiquement Son enseignement. Cet enseignement guide l’homme dans son cheminement sur la terre. Mais cela ne suffit pas à le rendre apte à réaliser la communion définitive avec le Père. Il fallait qu’une manifestation permanente de Dieu renouvelle et intensifie auprès des hommes l’œuvre du Christ au cours des âges. C’est pourquoi Jésus a annoncé à Ses apôtres : « Mais le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous remettra en mémoire tout ce que je vous ai dit. » (Jn 14, 26). L’action de l’Esprit a pour but d’infuser dans l’homme la vie spirituelle qui, seule, peut l’apparenter à la Réalité divine. A l’époque où Le Christ est venu parmi nous, les possibilités spirituelles des hommes étaient particulièrement limitées. Il s’est attristé plusieurs fois du manque d’intelligence (spirituelle ) de Ses disciples qui n’étaient pas capables de saisir le sens de Ses paroles. On a tort de parler de « l’intelligence » en général. Il existe plusieurs intelligences : celle de l’intellect qui est celle des savants ; il y a celle du cœur, celle , celle de la praticité, de la technique ; il y a même celle du diable qui est fourberie, astuce, art de dévier, de déformer et de détruire. Mais l’intelligence spirituelle est ce qu’on pourrait appeler « l’inspiration de l’Esprit Saint », que nous ne sommes capables dacquérir que si nous devenons suffisamment humbles pour renoncer à notre soit- disant intelligence. C’est pourquoi Jésus s’est réjoui de ce que Son Père ait révélé Sa sagesse « non aux intelligents . mais aux tout-petits. » (Lc 10, 21). Peut-être le temps est-il venu, du moins pour une partie de l’humanité, de percevoir des vérités plus profondes et plus proches de l’infinie sagesse de Dieu. Certaines âmes illuminées ont porté plus haut la connaissance de la Vérité au cours des siècles. Les générations suivantes se sont enrichies de leurs révélations. Peut-être y a-t-il dans ce livre quelque trace de cette Vérité à laquelle nous devons parvenir.
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Ame, esprit et intellect
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Tout ce qui appartient au monde invisible demeure imprécis, vague et incomplet. Dans notre langage, nous utilisons des termes souvent mal définis ou impropres, aux limites et aux contours variables. Cela vient du fait qu’il ne peut exister dans ce domaine une expérimentation objective et concrète. Nous acquérons des notions très subjectives et le plus souvent incommunicables. Comment , par exemple, définir l’âme ? Pour le croyant, c’est un élément indiscutable sur lequel se greffe l’espérance d’une vie au-delà de la mort. Les Anciens ne possèdaient pas cette notion. C’est ce qui semble prouver par exemple le psaume 6, 6 : (l’auteur s’adresse à Dieu) « Car dans la mort, on ne peut plus penser à Toi, chez les dèfunts on ne peut plus te louer. » Dans le récit de la Genèse, il est dit que Dieu forma le corps de l’homme avec « la poussière du sol ».Puis Il insufla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant (Ge 2,7). La matière, figurée par « la poussière du sol » est inerte. Ce qui a donné la vie à cette maquette de l’homme est « le souffle de Dieu », c’est-à-dire une émanation de la nature divine. C’est pourquoi ce que nous avons appelé « âme » (mot dérivé du latin anima) est ce qui anime la matière inerte , ce qui lui donne le mouvement et la pensée. Etant issue de Dieu, elle est substanziellement immortelle. En effet, rien de ce qui est sorti des mains de Dieu ne peut être détruit, car Il est Lui-même l’Etre, l’Existence. Ainsi le pape Jean XXIII a pu dire que même les animaux ont une âme. Effectivement, s’ils souffrent s’ils aiment, c’est parce qu’ils ont en eux, , comme nous, une parcelle divine. Ne pas respecter leur vie est un outrage à Dieu. L’âme fait partie des puissances vives de l’être. Elle a sa sensibilité propre, qui n’est pas celle des sens et du système nerveux. Ceci est démontré dans certaines phrases de l’Evangile : par exemple, quand le vieux Siméon accueille l’enfant Jésus dans le temple de Jérusalem, il prédit l’oeuvre de ce nouveau-né, qui est le Messie attendu, et également ce que sera la douleur de Sa mère dont « l’âme sera transpercée par un glaive ». (Lc 2. 35).
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4 De même, Jésus, dans Son humanité bouleversante confesse : « Mon âme est triste à en mourir. » (Mt 26, 38), et : « Mon âme est à présent dans le trouble. » (Jn 12, 27). Dans ce sens, le mot âme s’apparente au coeur, à la souffrance intérieure, intime. Quand vient la fin de la vie terrestre, nous avons coutume de dire d’une personne qui meurt : « elle a rendu l’âme ». Ce qui signifie bien que l’âme est cette étincelle de vie que Dieu suscite dans l’être humain pour le faire vivre selon les règles de la nature et qu’elle ne se désagrège pas avec le corps matèriel, mais retourne auprès de Celui qui l’a émise. Dans la langage biblique, la parole « âme » est souvent interchangeable avec le mot « vie », mais entendu dans le sens matériel du terme. Envisageons maintenant le sens du mot « esprit ». Il faut remarquer tout d’abord que c’est un concept beaucoup plus complexe que celui de l’âme. Il convient déjà de souligner que l’un est distinct de l’autre. La meilleure preuve que l’on puisse donner de cette affirmation est l’ordre divin fondamental énoncé dans le Deutéronome, et rappelé avec fermeté par Jésus : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme , et de tout ton esptit.. » (Dt 6,5 – Mt 22, 37). Dans cette phrase primordiale, il est donc clair que l’âme et l’esprit sont deux choses distinctes. Si nous voulions la synthétiser, nous pourions dire : l’homme doit aimer Dieu de tout son être, c’est-à-dire avec toutes les facultés de son être. Avant de parvenir au sens que Jésus donne à la parole « esprit », qui est le centre de Son enseignement, du moins en S. Jean, il est bon de distinguer celui que nous lui donnons dans le langage courant. Envisageons par exemple la façon avec laquelle nous devons respecter la loi divine. Les pharisiens le faisaient selon la lettre, c’est-à-dire uniquement selon la forme, ce que Jésus a expressément condamné. Le formalisme et l’hypocrisie Lui étaient en horreur. Inversement Il a insisté sur la nécessité de la vivre selon l’esprit, c’est-à-dire selon sa signification profonde et surnaturelle. C’est ce qu’Il a voulu démontrer dans le long discours rapporté par Matthieu dans les chapitres 5 (17-48) et 6 (1-19). Nous pouvons remarquer que cette distinction existe même de nos jours dans le domaine judiciaire et légal, puisque les législateurs soulignent souvent en quoi réside « l’esprit de la loi », par opposition à la « lettre », c’est-à-dire à la forme. Là aussi, Jésus a précisé. «C’est l’esprit qui vivifie, la chair (l’aspect matériel des choses) ne sert de rien. » (Jn 6, 63).
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5 Dans un tout autre domaine, on utilise la parole « esprit » pour indiquer une façon d’interpréter les choses et les évènements. On parle alors d’un « mauvais esprit », d’un esprit négatif ou positif, selon que l’on note d’avantage le mal ou au contraire le bien. Parfois encore, on emploie le mot dans le même sens que « l’intellect », c’est-à-dire la faculté de concevoir les choses, d’élaborer les idées, les pensées, les raisonnements. Dans la langue italienne il existe la parole « mente » qu’on traduit souvent par esprit, mais qui indique clairement une opération mentale. Si l’on prend en considération maintenant le mot « esprit » tel qu’il est utilisé par Jésus dans les récita de l’Evangile, on peut se rendre compte que son sens est très différent. Pensons tout d’abord à cette primordiale assertion : « Dio est esprit », rapportée par Jean en 4, 24. Le mot définit donc la substance transcendantale de Dieu, par rapport à la matière qui est la substance de l’homme charnel. Mais tout de suite après cette courte phrase, Jésus ajoute : « Et il faut que les adorateurs l’adorent en esprit et en véritè. » . En d’autres termes, les créatures , qui doivent adorer leur Créateur, doivent le faire avec leur propre esprit (sous-entendu non seulement avec des paroles). Nous possédons donc, outre une âme, un esprit qui nous apparente à Dieu Lui-même ; et cet élément spirituel est en fait la seule chose qui nous distingue de l’animal. Or, dans le discours à Nicodème (Jn 3),Jésus proclame une réalité fondamentale qui peut nous éclairer sur le sens exact du mot esprit : « En vérité je te le dis, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l’Esprit est esprit. » (Jn 3, 5-6). Il doit donc y avoir dans l’histoire de l’homme une seconde naissance par laquelle commence à vivre en lui l’essence même de Dieu. Cette transformation représente le sommet de son évolution, la porte qui lui donne accès au Royaume et lui permet une union définitive avec le Père. On peut dire que l’axe central de l’enseignement du Christ réside dans cette révélation. Il est à noter que c’est l’apôtre Jean , « celui que Jésus aimait » plus particulièrement, qui en a été le messager. Il est le « mystique » de service, le jeune homme ( il a écrit l’Apocalypse vers l’an 100) qui, plus proche de l’enfance, en avait encore la fraîcheur et l’innocence. Et c’est pour cela sans doute qu’il a perçu plus clairement et plus profondément l’importance de la Parole divine. Le synoptiques, eux, ont transmis plus particulièrement les consignes de leur Maître , ces indications qui permettront aux hommes de trouver et de parcourir la voie ascendante qui conduit à Dieu.
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6 Cependant, il faut préciser que cette ascension a pour point de départ , très important et indispensable, la « conversion » de l’homme , qui doit prendre conscience de son état de pècheur et décider de choisir définitivement de se soumettre aux directives de son Dieu. Cet engagement a besoin d’une autentification solennelle afin qu’elle soit valide et constante, et c’est dans ce but qu’a été instutué l’administration du baptême. Sans ce premier pas qui ne dépend que de la volonté de l’homme, parce que Dieu ne veut pas s’imposer à lui, la montée au ciel ne peut qu’être illusoire. C’est pourquoi Christ a bien précisé : « A moins de naître de l’eau et de l’Esprit, nul ne peut voir le royaume de Dieu. » (Jn 3, 5). Cette eau est évidemment celle du baptême. C’est la volonté du Créateur que Ses crèatures dépassent le stade d’homme-animal c’est-à-dire qui ne vit que sous l’empire des lois de la nature et des sens. Jésus a déclaré que l’état spirituel est supérieur à l’état charnel (ou matériel) : « C’est l’esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. » (Jn 6. 63). Or, l’esprit est infiniment supérieur à la matière, parce qu’il est l’essence même de Dieu. Tout l’enseignement du Christ vise donc à élever l’homme à un degré ultime d’évolution qui le rende apte à s’unir à Dieu en partageant Sa propre vie. Paul a fait sur cette vérité des commentaires èdifiants : « Semé (lhomme) corps animal, il ressucite corps spirituel. Sil y a un corps animal il y a aussi un corps spirituel. Mais ce n’est pas le spirituel qui vient le premier, c’est ce qui est animal ; le spirituel vient ensuite. » (I Cor 15, 44-47). Ou bien encore « Ceux qui vivent selon la chair s’attachent aux choses de la chair ; ceux qui vivent selon l’esprit s’attachent aux choses de l’esprit. Or l’affection de la chair c’est la mort ; tandis que les dèsirs de l’esprit , c’est la vie et la paix. » (Rom 8, 5). Si l’on peut constater un tel chaos sur notre terre, peut-être plus particulièrement à l’époque actuelle, c’est parce que la grande majorité des hommes se laisse littéralement engloutir dans les exigences de la matière. Le rèsultat se fait sentir jusque dans les perspectives d’avenir de notre planète. Jésus pourrait nous dire encore aujourd’hui : « Que celui qui peut comprendre comprenne »... La première création de l’homme, issu de la matière (« de la poussière du sol »), doit être suivie ou substituée par une nouvelle ctrèation instaurèe par le Christ, qui a eu un corps de chair comme nous, mais qui est en même temps Esprit comme Son Père. S’il y a deux naissances, il y a donc aussi deux vies : la vie naturelle qui s’éteint dans la mort, et la vie surnaturelle , celle de l’esprit, qui s’épanouit dans l’éternité de Dieu. Cette
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7 seconde vie est appelée par Paul « la vraie vie » (I Tim 6, 19), parce que c’est celle de Dieu Lui-même , qui est Vérité. De ces quelques considérations, on peut déjà commencer à deviner quel a été le plan de Dieu quand Il a voulu envoyer Son Fils sur la terre : Jésus a eu pour mission de porter l’homme à son « accomplissement ». La première humanité, celle qui est figurée par l’Adam de la Genèse, n’est en fait qu’une ébauche, une « costruction » préliminaire. Son vrai destin n’est pas de finir dans la tombe, mais de s’élever vers les hauteurs divines afin de partager la vie du Père. On pourrait dire que le monde terrestre est un immense chantier où l’on travaille à bâtir le chef-d’œuvre du Roi. Tout dans un chantier est rebutant : désordre, saleté, rumeurs assourdissantes, confusion, laideur, échafaudages inquiétants. C’est exactement l’image de notre monde. Au coeur de ce dèsolant chaos, se construit au cours des siècles un palais magnifique qui sera celui du grand Roi. Un jour tous les matériaux auront trouvé leur place, savamment ajustés ; les échavaudages et les déchets disparaitront , et l’on pourra contempler émerveillé une construction sublime, digne du grand Architecte. Mais, dans l’histoire des hommes, l’élaboration d’un nouveau monde et d’une nouvelle vie, nécessite de nom breux millénaires et beaucoup de peines et de travail. L’évolution de l’humanité se fait très lentement, secouèe de régressions et de spasmes, d’aveuglement et d’illuminations. Petit à petit nous aprenons ce qui nous permettra d’acquérir la connaissance de Dieu et la capacité de nous unir à Lui. Nous sommes appelés à rejoindre la stature et la maturité du Christ qui reprèsente l’Homme plènement accompli. Il est évident que quand une crèature vient au monde, son état est plutôt celui d’un petit animal. Pour la plupart d’entre nous la maturité est réalisée quand toutes les facultés mentales et morales ont atteint leur plein développement humain. Mais à ce stade nous sommes encore des enfants , c’est-à-dire des êtres inachevés, tant que la vie de l’esprit n’est pas réalisée en nous. C’est ce que faisait comprendre Paul quand il disait : « Pour moi je n’ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais seulement comme à des hommes charnels, comme à des nourrissons dans le Christ. » (I Cor 3, 1-3). Nous pouvons donc considèrer que si l’âme est une émanation de Dieu qui nous donne la vie selon la nature, l’esprit est une participation à l’essence même de Dieu. C’est seulement quand l’esprit naît et grandit en nous que nous devenons aptes à communier réellement avec Lui.
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8 Quand l’esprit vit en une créature, il la rend perméable à l’influx de l’Esprit de Dieu, et tout naturellement elle adhère sans rèserve à Sa volonté. Ce lien intime devient comme une parenté entre la créature et son Créateur, au point que Jésus a pu dire en désignant Ses disciples : « Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux est pour moi un frère, une soeur, une mère. » (Mt 12, 50). Mais tant que l’esprit ne s’est pas substitué aux impulsions de la nature, cette fusion n’est pas possible. Quand un être humain s’abandonne sans réserve à la volonté de Dieu, il arrive qu’il est « habité » par le Seigneur, et qu’il réussit à vivre sans peine selon Ses directives. Le même phénomène existe, hélas, dans le domaine du mal. C’est pourquoi on trouve souvent dans l’évangile des épisodes dans lesquels Jésus intervient pour délivrer une personne habitée, possédée, par un esprit impur », qu’on appelle aussi démon. Il est évident qu’il s’agit « souvent tout simplement d’une maladie ; c’est le cas par exeemple de cet enfant que le père présente comme « possédé d’un esprit muet », mais qui en fait est atteint d’épilepsie. ( Mc 9, 17). Mais les vrais cas de possession démoniaque existent. Le plus impressionant est celui qui se déroule dans une contrée païenne, le pays des Géraséniens (selon Marc), sur la rive occidentale du lac de Tibériade. (Mc 5, 1). Un pauvre homme qu’on qualifierait aujourd’hui de fou furieux, est possédé de plusieurs démons, qui sadressent à Jésus par la voix de lhomme : « Que me veux-tu Jésus Fils du Dieu Très-Haut ? ». Il est saisissant de constater que ces esprits dits « impurs » sont plus capables que les hommes de reconnaitre la divinité du Christ ! Ils lui demandent de ne pas les tourmenter et de leur permettre de rentrer dans un troupeau de porcs qui se trouvait là.(Mc 5,1). Dans ce cas précis le mot esprit semble impropre, puisque le terme s’identifie avec le Dieu Esptit. Mais nous touchons là une réalité très mystèrieuse qui n’entre pas dans notre sujet.
La naissance et la croissance de l’esprit dans l’ètre humain lui permet, comme nous l’avons vu , de découvrir progressivement la nature de Dieu et ainsi de se rapprocher de Lui. La connaissance de Dieu est essentielle pour nous, car c’est la clef de la vie éternelle, comme nous l’a fait savoir Jésus dans Sa prière du dernier soir : « La vie éternelle consiste en ce qu’ils vous connaissent , vous le seul vrai Dieu, et Celui que vous avez envoyé, Jésus Christ. » (Jn 17, 3). Le mot « connaissance », dans le langage biblique, a un sens beaucoup plus profond que pour nous. Il
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9 sous-entend une communion profonde et intense car il s’identifie à l’amour. Nous avons fait l’erreur d’assimiler cette notion avec toutes les autres connaissances issues de l’étude, et qui sont donc du domaine de l’intellect. Mais ce n’est pas avec l’intellect quìon peut découvrir la magnificence de Dieu. Les grands prêtres, les scribes et les pharisiens reprèsentaient l’élite intellectuelle au temps de Jésus. Et l’ on peut constater à quel point ils ne l’ont pas « connu ». L’apôtre Jean a souligné maintes fois que le mal dont ont été capables les « hauts personnages » d’Israel est venu du fait qu’ils ne connaissaient ni Dieu , ni Son Fils qui est Son envoyé. Jésus s’est réjoui particulièrement à la pensée que Son Père « a caché ces choses ( c’est-àdire les véritès révélées par Lui) aux sages et aux intelligents, et les a découvertes aux tout-petits. » ( Lc 10, 21). Les tout-petits dont il est question sont ceux qui ont la simplicité des enfants , comme l’étaient ces humbles pècheurs de Galilée, sans doute illettrés, parmi lesquels le Maître a choisi Ses apôtres. L’intelligence est un don précieux pour l’homme , car c’est elle qui lui permet d’acquérir des connaissances importantes, et une culture plus ou moins étendue. Mais elle est impuissante à lui faire dècouvrir l’essence de Dieu, qui est seulement du domaine de l’esprit. Malgré cela on a inventé une science qui a la prètention de procurer la connaissance des choses divines : la théologie, qui d’après son ethymologie serait « l’étude de Dieu ». Or tout ce qui est étude, ou logos, met en jeu l’intellect. C’est pourquoi on a souvent l’occasion de rencontrer des prètres parfois très cultivés, mais qui ne possèdent pas en eux la connaissance intime de Dieu, réalité qui se démontre par l’absence d’amour dans leur comportement. Avant le Concile de Trente, les hommes qui voulaient devenir prêtres ne recevaient aucune formation, pas même religieuse. Que pouvaient-ils alors transmettre au peuple ? De ce fait, la religion était devenue plutôt un superstition primitive. C’est pourquoi le Concile a établi que ces « pasteurs d’âmes » devaient acquérir des connaissances susceptibles de leur permettre d’accomplir correctement leur mission. Dès lors, leur formation les a poussés progressivement jusqu’à l’échelon universitaire, de sorte qu’ en de nombreux cas, on peut déplorer « l’intellectualisme » des prêtres , au détriment de la spiritualité qui, seule, peut les rendre aptes à transmettre correctement l’enseignement du Christ. S’ils ne « vivent » pas cet enseignement, les fidèles demeurent des « observateurs de la Loi », tout
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10 comme l’étaient les pharisiens. Le Christ est encore trahi et bafoué dans bien des paroisses... Si on lit attentivement l’Evangile, on peut se rendre compte que l’on y trouve pratiquement aucun terme abstrait. Du fait que la Bonne Nouvelle est adressée aux pauvres, aux « petits », et donc à un peuple peu instruit, les discours de Jésus sont toujours très concrèts, proches de la vie quotidienne et du travail de la terre. Les vocables qui indiquent des opérations intellectuelles come analyse , synthèse , réflexion, société, humanité, etc. sont totalement absents. Jésus ne parle pas de charité, de « politique sociale », mais Il recommande à Ses disciples de s’aimer les uns les autres. Il n’emploie pas la parole « humilité », mais il évoque l’image du petit enfant, du serviteur, de l’esclave. Il ne parle pas de vertu ou de vice, mais Il loue celui qui obéit aux commandements de Dieu et qui accomplit Sa volonté. En conséquence le mot théologie est un non-sens. On « n’étudie pas Dieu ; on Le découvre, on le « goûte », (« Goutez » comme le Seigneur est bon »), on L’expérimente, on vit selon Ses directives, on Le « frèquente » en se nourissant chaque jour de Sa Parole, et en s’abreuvant à Sa Vérité. Le livre du Siracide ne dit-il pas : « Trop de gens ont été égarés par ses pensées abstraites, et leurs folles hypothèses leur ont tordu l’esprit. » ? ( Sir 3, 24) .
 Religion, morale et spiritualité
Toutes les civilisations, partout et en tous temps, ont démontré d’avoir besoin d’une religion, bien avant mème que Dieu se manifeste à l’humanité. Il en a été ainsi parce que Dieu Lui-même a déposé au fond de la nature humaine une attirance instinctive vers ce qui est plus grand et plus puissant que nous, afin de nous amener à concevoir progressivement Son existence réelle au cours des âges. L’homme a foncièrement besoin de religion. Mais, dès les origines, il a démontré que sa faiblesse ne lui permettait pas de s’élever jusqu’à Dieu. Ce besoin s’est donc manifesté dans l’idolâtrie, qui est tellement ancrée en lui que plusieurs siècles ont été nécessaires pour que Dieu réussisse à en détourner le peuple élu. L’homme primitif découvre sa faiblesse et son impuissance quand il se heurte aux forces de la nature qu’il ne lui est pas possible de maîtriser. Cela engendre en lui frayeur et angoisse. Il recherche donc une puissance
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11 tutélaire auprès de laquelle il puisse trouver appui et protection, moyennant prières, dons et sacrifices propitiatoires. Dans son ignorance, l’homme des cavernes a « divinisé » et adoré tout ce qui le dépassait et   l’impressionait :une montagne imposante, le déchainement des éléments, un arbre séculaire, un animal menaçant, etc. Dépassé ce stade, les hommes se sont créés des objets sacrés, des idoles façonnées plus ou moins à leur ressemblance, auxquelles ils offraient un culte capable, pensaient-ils, de les sauver des drammes et des catactrophes de ce monde, en s’assurant leur bienveillance. Il s’agissait alors plus de superdtition que de religion, puisqu’ils attribuaient à des objets un pouvoir magique. Par la suite, l’antiquité s’inventa un monde de dieux, capables des mêmes vertus et des mêmes vices que les humains eux-mêmes . Cependant l’homme était déjà parvenu à réaliser une véritable religion, qui comportait des règles morales et une soumission à la volonté divine. Elle se pratiquait jusque dans les hautes sphères de la société et des gouvernements. Les chefs militaires, par exemple, offraient des sacrifices aux dieux « belliqueux », ou les navigateurs aux dieux de la mer pour s’assurer la victoire ou la vie sauve. On peut affirmer que les hommes de cette époque étaient plus religieux que ceux d’aujourd’hui. On imagine mal un général moderne demander publiquement l’aide de Dieu pour gagner ses batailles ... On constatera que toutes les religions sont construites sur le même modèle : un credo, des rites et des formules, des symboles et des cérémonies, et une classe sacerdotale, privilégiée et puissante, chargée d’officier et de transmettre les traditions et la continuité du culte. Même les religions nées de la Révélation n’ont pas échapé à ce schéma. Malheireusement, elles n’ont pas échappé non plus à l’automatisme, au formalisme qui se substituent à l’authentique adoration de Dieu. Toutes les religions sans exception tombent dans le formalisme. Ceci s’explique par le fait que l’homme, dans sa faiblesse, n’est pas capable d’élever son esprit vers Dieu sans un support matériel, tangible, parce que dans la majorité des cas, l’esprit dans l’homme, est encore trop embryonnaire. Il a donc tendance à s’attacher aux manifestations extérieures du culte qui passent par les sens et procurent des émotions. Le faste des cérémonies, le luxe des lieux de culte, les lumières, l’encens, les chants, les prières récitées par cœur peuvent réussir à arracher les croyants pour un temps à la routine désolante du quotidien et à diriger leur regard vers un Dieu qu’ils jugent lointain, mais « le cœur n’y est pas ». Dans ce domaine, le Christ a amorcé Sa révolution spirituelle quand Il a révélé à la
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