L’Église, Israël de la Nouvelle Alliance

Gillovy

Description

L’Église, Israël de la Nouvelle Alliance Une preuve scripturaire que l’Église universelle Une preuve scripturaire que l’Église univer est le nouvel Israël, le peuple unique de Dieu Édition numérique Gillovy Voici, les yeux du Seigneur, l'Éternel, sont sur ce royaume pécheur, et je le détruirai de dessus la face de la terre. Cependant je ne détruirai pas entièrement la maison de Jacob, dit l'Éternel. Car voici, je vais donner mes ordres, et je secouerai la maison d'Israël parmi toutes les nations, comme le blé est secoué dans le crible, sans qu'il en tombe un grain à terre. Tous les pécheurs de mon peuple mourront par l'épée, ceux qui disent: Le mal n'approchera pas, il ne nous atteindra pas. En ce temps-là, je relèverai le tabernacle de David qui est tombé, j'en réparerai les brèches, j'en redresserai les ruines, et je le rebâtirai comme il était aux jours anciens; afin qu'ils possèdent le reste d'Édom et toutes les nations sur lesquelles mon nom a été invoqué, dit l'Éternel, qui fera cela... Et je ramènerai les captifs de mon peuple d'Israël; ils rebâtiront les villes dévastées, et y habiteront; ils planteront des vignes, et en boiront le vin; ils feront des jardins et en mangeront les fruits. Je les replanterai dans leur terre, et ils ne seront plus arrachés de leur terre, que je leur ai donnée, dit l'Éternel ton Dieu (Amos 9,8-15).

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• Publié par: Gillovy
• Publié le: 01 décembre 2012
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Extrait

L’Église, Israël de la Nouvelle Alliance

Une preuve scripturaire que l’Église universelle est le nouvel Israël, le peuple unique de Dieu

Édition numérique Gillovy

Voici, les yeux du Seigneur, l'Éternel, sont sur ce royaume pécheur, et je le détruirai de dessus la face de la terre. Cependant je ne détruirai pas entièrement la maison de Jacob, dit l'Éternel. Car voici, je vais donner mes ordres, et je secouerai la maison d'Israël parmi toutes les nations, comme le blé est secoué dans le crible, sans qu'il en tombe un grain à terre. Tous les pécheurs de mon peuple mourront par l'épée, ceux qui disent: Le mal n'approchera pas, il ne nous atteindra pas. En ce temps-là, je relèverai le tabernacle de David qui est tombé, j'en réparerai les brèches, j'en redresserai les ruines, et je le rebâtirai comme il était aux jours anciens; afin qu'ils possèdent le reste d'Édom et toutes les nations sur lesquelles mon nom a été invoqué, dit l'Éternel, qui fera cela... Et je ramènerai les captifs de mon peuple d'Israël; ils rebâtiront les villes dévastées, et y habiteront; ils planteront des vignes, et en boiront le vin; ils feront des jardins et en mangeront les fruits. Je les replanterai dans leur terre, et ils ne seront plus arrachés de leur terre, que je leur ai donnée, dit l'Éternel ton Dieu (Amos 9,8-15).

Le contexte de la prophétie d'Amos

À la mort de Salomon, Israël fut partagé en deux: Le royaume du Sud, correspondant aux tribus de Juda, Benjamin et Lévi, avec Jérusalem pour capitale; le royaume du Nord avec les dix autres tribus et Samarie pour capitale. Les prophètes mentionnaient le premier en le nommant Juda (donnant son nom à la Judée). Tandis que le second était appelé Israël ou Éphraïm. En 722 av. JC les Assyriens déportèrent les Hébreux du royaume du Nord et installèrent à leur place une population païenne qui opéra un syncrétisme, mêlant le culte dévoyé de Jéroboam et leurs idoles, donnant ainsi existence à la religion samaritaine, qui existe encore de nos jours (1). Mais les dix tribus du royaume du Nord (Éphraïm) disparurent totalement, s'étant assimilées dans les contrées assyriennes où elles avaient été dispersées. Le royaume du Sud continua, lui, un peu plus longtemps. Un premier « criblage » était donc intervenu, visant à écarter les pécheurs de la maison de Jacob et ne laissant à Israël (2) qu'un reste. Éphraïm, malgré les appels répétés des prophètes à se détourner de l'idolâtrie fut finalement rejeté par Dieu à cause de son incrédulité (Cf. 2 Rois 17,23), comme l'avaient été ceux qui périrent au désert, pendant les quarante années d'errance du peuple sous la conduite de Moïse. Il n'eut pas de reste et ne fut jamais restauré, mais remplacé, comme nous l'avons déjà mentionné. Amos, prophète d'Israël au VIIIème siècle avant Jésus- Christ, n'avait pas encore été témoin de ces faits, mais il en avait reçu la révélation, avertissant les Hébreux du jugement de Dieu sur la maison de Jacob. Il annonçait aussi la chute future du royaume d'Israël (Juda, en fait), la destruction de l'autel, du Temple et la promesse de la restauration. Ces choses arrivèrent effectivement en 606 av. JC, avec la déportation de l'élite des Juifs (3) à Babylone par Nébucadnetsar, puis le premier Temple – celui construit par Salomon - fut détruit en 586 av. JC. L'exil des Israélites dura septante ans. En 538, Cyrus le Perse, nouveau maître de Babylone promulgua un édit autorisant les Juifs à rebâtir Jérusalem et son Temple. Deux ans plus tard, Zorobabel et Josué quittèrent la capitale de l'empire babylonien pour superviser les travaux, ramenant un peuple nombreux avec eux. La promesse d'Amos trouva son accomplissement plus de deux cents ans après. Mais une question se pose: a-elle été entièrement accomplie après le retour d'exil ? Si nous lisons attentivement notre texte, nous voyons que le royaume de Juda a reçu la promesse de posséder les restes (4) d'Édom et de beaucoup d'autres nations. Or cette chose est-elle arrivée avant la venue du Messie ? Pas vraiment. Quoique lors de la prise de contrôle des Romains sur la région, la première Diaspora s'intensifia et le judaïsme commença à se

répandre dans plusieurs contrées de l'empire romain (5), cependant il était loin d'avoir gagné les païens de ces contrées à la foi monothéiste. D'autant plus que le judaïsme, à part avec les Édomites, n'a jamais pressé les autres peuples à se convertir, et pour cause, quand on est persuadé que c'est l'appartenance ethnique qui détermine l'Élection ! Alors je repose la question: cette prophétie n'a-t-elle été que partiellement accomplie ? Examinons encore deux passages allant dans le même sens.

L'avènement du Messie

Le règne pacifique et prospère du Messie (Ésaïe 11,1-12):Mais il sortira un rejeton du tronc d'Isaï, et un surgeon naîtra de ses racines. Et l'Esprit de l'Éternel reposera sur lui, l'Esprit de sagesse et d'intelligence, l'Esprit de conseil et de force, l'Esprit de science et de crainte de l'Éternel... En ce jour-là, le rejeton d'Isaï sera comme un étendard dressé pour les peuples; les nations se tourneront vers lui, et sa demeure sera glorieuse. En ce jour-là, le Seigneur étendra encore une fois la main pour racheter les restes de son peuple, qui seront réchappés de l'Assyrie, de l'Égypte, de Pathros, de Cush, d'Élam, de Shinear, de Hamath et des îles de la mer. Il élèvera un étendard vers les nations; il recueillera les exilés d'Israël, et rassemblera les dispersés de Juda, des quatre bouts de la terre.

les commentateurs appliquent cette prophétie au Messie, c'est-à-dire à Jésus- Christ, descendant humainement de David, fils d'Isaï (ou Jessé, selon la transcription). Examinons les détails de la prophétie. Un descendant du roi David (6) investi de l'Esprit de l’Éternel, devait attirer après lui les peuples païens. Est-ce un fait ayant précédé la venue de Christ ? Non, les païens ne se convertirent au vrai Dieu qu'après sa résurrection et la venue de l'Esprit. Y avait-il eu des réchappés d'Afrique, des îles grecques et même des quatre bouts de la terre, lors du retour d'exil à Babylone ? Non ! Par conséquent il faut en conclure qu'il s'agit d'un autre événement que celui de la restauration de Juda après le retour d'exil. C'est pourquoi il est dit qu'encore une fois le Seigneur étendra la main pour racheter les restes de son peuple. Le encore une fois fait référence à un fait ultérieur où un nouveau criblage devait intervenir. Celui-ci visait à retrancher du sein d'Israël ceux qui péchaient et étaient obstinément incrédules. Les nouveaux réchappés seront alors des rachetés du Seigneur. Les Juifs avaient bénéficié de la faveur divine après avoir purgé leur peine de septante années d'exil du fait de leur désobéissance continuelle. Mais, malgré la reconstruction de Jérusalem et du Temple, malgré leur zèle pour se purifier des idoles et pratiquer la loi mosaïque, ils ne furent pas rachetés collectivement, au sens du salut. Seuls furent sauvés ceux qui placèrent leur confiance en l’Éternel et à sa promesse de salut au moyen du Messie à venir. Mais la promesse de rachat visait une autre intervention de l'Éternel-Dieu, celle où le Fils de Dieu vint lui-même à la rencontre de son peuple. Et quel était-il ce peuple ? Seulement les Juifs ? Non, mais ceux d'Israël, ceux de Juda des quatre bouts de la terre, à savoir ceux des nations de la terre qui devaient croire au Messie, comme l'annonce la prophétie d'Ésaïe. Notons aussi qu'ils sont appelés Israël et Juda car ils sont le peuple de Dieu, quoique tirés des nations. Rappelons-le encore une fois, Israël est le nom donné à Jacob lors de l'alliance que l’Éternel a conclue avec lui et sa descendance pour se former un peuple à part des autres nations. Israël est le nom de ce peuple, avant de désigner un territoire. Nous verront plus loin que ce nom est applicable au peuple des croyants, et non à la postérité incrédule du patriarche Jacob.

Jérusalem mesurée (Zacharie 2,1-13):Je vis un homme ayant à la main un cordeau à mesurer. Et je dis: Où vas-tu ? Et il me répondit: Je vais mesurer Jérusalem, pour voir quelle est sa largeur et quelle est sa longueur. Et voici, l'ange qui me parlait sortit, et un autre ange sortit au-devant de lui, et lui dit: Cours, parle à ce jeune homme, et dis: Jérusalem demeurera sans murailles, tant il y aura d'hommes et de bêtes au milieu d'elle. Et je serai pour elle, dit l'Éternel, une muraille de feu qui l'entourera, et je serai sa gloire au milieu d'elle... Pousse des cris de joie, et réjouis-toi, fille de Sion ! Car voici, je viens, et j'habiterai au milieu de toi, dit l'Éternel. Et plusieurs nations s'attacheront à l'Éternel en ce jour-là, et deviendront mon peuple; et j'habiterai au milieu de toi, et tu sauras que l'Éternel des armées m'a envoyé vers toi. Et l'Éternel possédera Juda pour son partage, dans la terre sainte, et il choisira encore Jérusalem...

Jérusalem, bâtie par David sur le site de Jébus, ancienne place-forte cananéenne, était la capitale historique du royaume d'Israël. Dans la Parole de Dieu confiée aux prophètes, elle était la personnification du peuple que Dieu s'était choisi et avait formé. Ainsi, mentionner Juda, c'était mentionner le peuple de Judée, nommer Jérusalem, c'était nommer le peuple élu tout entier Dans la troisième vision de Zacharie, nous avons la révélation d'une Jérusalem tellement peuplée qu'il est inutile de la délimiter. L’Éternel sera sa gloire et la protégera (muraille de feu); elle sera le tabernacle de Dieu, le lieu de sa présence. On ne peut plus penser à la Jérusalem terrestre, qui se mesure et dont la population est dénombrable. Mais il s'agit là de la Jérusalem céleste mentionnée en Apocalypse: Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes, et il y habitera avec eux; ils seront son peuple, et Dieu sera lui-même leur Dieu, et il sera avec eux (21,3). Cette cité sainte décrite dans la vision révélée à l’Apôtre Jean, c'est l’Église universelle, le peuple que Dieu a tiré de toutes les nations de la terre pour glorifier son Nom. La Jérusalem nouvelle, la cité sainte qui descend du ciel, c'est l’Église de Jésus-Christ rassemblée toute entière à la fin des temps et placée en gloire dans le royaume céleste.

La mise à l'écart de la Jérusalem terrestre

Mais qu'adviendra-t-il de la Jérusalem terrestre, et de son peuple ? Jésus nous donne la réponse dans ses propos adressés aux Pharisiens et saduccéens:Je vous dis en vérité que toutes ces choses viendront sur cette génération. Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes, et qui lapides ceux qui te sont envoyés ! combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! Voici, votre demeure va devenir déserte (Matthieu 23,36-38). Les paroles de Jésus aux Pharisiens sont sans équivoque. L'incrédulité du système judaïque, dont ils sont les représentant les plus influents, scelle le destin de la capitale de la Judée et de son Temple:Et quand vous verrez Jérusalem environnée par les armées, sachez que sa désolation approche... Ils tomberont sous le tranchant de l'épée, et ils seront menés captifs parmi toutes les nations; et Jérusalem sera foulée par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis (Luc 21,20-24). Et le Temple, le lieu de la présence de l’Éternel ?Tu vois ces grands bâtiments; il n’y restera pierre sur pierre qui ne soit renversée.

Ce que le Seigneur annonçait arriva quarante ans après sa mort. En l'an 70, le général romain Titus s'empara de Jérusalem et la fit raser. Le second Temple fut brûlé contre la volonté même de Titus. Les Juifs de la Judée furent

massivement déplacés et les Romains s'efforcèrent d'effacer tout lien entre ceux-là et leur terre d'origine. L'empereur Hadrien renomma la ville sainte du nom de Aelia capitolina, et bâtit un temple à l’idole Jupiter sur les ruines du précédent. Ainsi que la première Diaspora avait suivie la destruction du Temple de Salomon (le premier Temple), la destruction du second Temple fut suivie d'une seconde diaspora (7). La Jérusalem terrestre était écartée du plan divin; c'est le temps des nations, période qui durera jusqu'au second avènement du Messie. Le judaïsme a reçu sa sentence pour ne pas avoir reconnu le Messie et cherché sa propre justice; la Terre promise est livrée au Gentils, la loi mosaïque est devenue caduque dans les faits même puisqu'aucun sacrifice ne peut plus être accompli. Par conséquent, tout adepte se revendiquant de l'Ancienne Alliance est obligé d'admettre qu'il est dans l'impureté et que ses péchés ne lui sont pas pardonnés. Il demeure donc sous la colère et le jugement divin, et sa religion ne lui sert de rien.

Les nations entrent dans l’Église

À partir de la Pentecôte, les nations (En Grec, ethnoi = les ethnies), qui avaient déjà entendu parler d'un Dieu unique par les Juifs de la première Diaspora, étaient désormais préparées spirituellement à recevoir le message de l’Évangile. L’Apôtre Pierre, appelé à se rendre chez Corneille, un militaire romain craignant Dieu ainsi que sa famille, assista à la descente du Saint-Esprit sur ces païens juste après leur avoir annoncé la Bonne-nouvelle de Jésus-Christ. Voici le témoignage qu'il en donna:Et comme j’eus commencé à leur parler, le Saint-Esprit descendit sur eux, ainsi qu’il était aussi descendu sur nous au commencement. Alors je me souvins de cette parole du Seigneur: Jean a baptisé d’eau; mais vous serez baptisés du Saint-Esprit. Puis donc que Dieu leur a donné le même don qu’à nous qui avons cru au Seigneur Jésus-Christ, qui étais-je, moi, pour m’opposer à Dieu ? ... Dieu a donc aussi donné aux gentils mêmes la repentance, afin qu’ils aient la vie (Actes 11,15-18). L'entrée des non-juifs dans la nouvelle communauté chrétienne scandalisait les Juifs, habitués qu'ils étaient à vivre à part du reste des hommes. Car il faut se souvenir qu'avant la chute de Jérusalem, les chrétiens d'origine juive fréquentaient encore le Temple et les synagogues dont ils se servaient pour annoncer l’Évangile. Ils se conformaient aussi à certaines prescriptions rituelles, excepté les sacrifices sanglants. Mais en ayant contact avec des gens des nations, ils étaient regardés comme impurs et non désirables par les Juifs qui croyaient se garder pur de la souillure du monde en s'abstenant de tout contact avec les gens des nations et de ce qu'ils avaient touché. Ce malaise se communiqua à certains croyants qui pensèrent que si on imposait aux païens convertis de se faire circoncire et d'observer la loi de Moïse, en leur disant que c'était une condition indispensable au salut, on réduirait les sujets de frictions entre chrétiens et Juifs. Et puis sans doute qu'ils se sentiraient eux-mêmes mieux en compagnie des païens convertis, n'étant encore pas totalement débarrassés de leurs anciens préjugés judaïques. Mais tout les chrétiens ne l'entendaient pas ainsi, et l'arbitrage des Apôtres et anciens de Jérusalem fut requis. Le Concile de Jérusalem trancha la question en défaveur des judaïsants (Voir Actes 15). Il est à noter qu'il n'était composé pratiquement que de chrétiens d'origine juive. Dès lors, certains mouvements se séparèrent de la voie apostolique et fondèrent des communautés de judéo-chrétiens ouvertes aux païens convertis à la condition qu'ils acceptassent de se conformer aux prescriptions mosaïques, hormis les sacrifices sanglants.

Mais pour le christianisme apostolique, amené à définir pour la première fois la doctrine orthodoxe, judaïser était méconnaître l’œuvre de Christ:Je proteste

encore à tout homme qui se fait circoncire, qu’il est obligé d’observer toute la loi. Christ vous devient inutile, à vous tous qui voulez être justifiés par la loi, et vous êtes déchus de la grâce. Mais pour nous, nous attendons par l’Esprit l’espérance que nous donne la justice qui vient de la foi. Car en Jésus-Christ il ne sert de rien d’être circoncis, ou de ne l’être pas; mais il faut avoir la foi qui est agissante par la charité... Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, qui est celle-ci: Tu aimeras ton prochain, comme toi-même (Galates 3,3-6,14).Du reste, de nombreux passages des épîtres expliquent le passage de la loi mosaïque (8) à la liberté en Christ, lequel a parfaitement accomplie la Loi pour nous dégager de sa sentence de mort. L’Évangile de Grâce libère du péché le croyant et le conduit spirituellement à faire la volonté morale de Dieu qui est de l'aimer et d'aimer ses créatures. Il n'y a pas de loi contre ça !

L'accomplissement de la prophétie d'Amos

Au cours du concile apostolique, il fut fait mention de la prophétie d'Amos qui nous intéresse:

Toute l’assemblée se tut; et ils écoutaient Barnabas et Paul, qui leur racontaient quels miracles et quelles merveilles Dieu avait faits par eux parmi les gentils. Et après qu'ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole, et dit: Mes frères, écoutez-moi: Simon a raconté comment Dieu a commencé de visiter les gentils pour en faire un peuple consacré à son nom; et c’est à quoi les paroles des prophètes s’accordent, selon qu’il est écrit: « Après cela, je reviendrai, et je rebâtirai le tabernacle de David, qui est tombé; je réparerai ses ruines, et je le redresserai; afin que le reste des hommes, et toutes les nations sur lesquelles mon nom est invoqué, cherchent le Seigneur: c’est ce que dit le Seigneur, qui a fait toutes ces choses » (Actes 15,12-16)(9).

Le Saint-Esprit, par la bouche de Jacques, nous révèle que la prophétie d'Amos est en train de se réaliser pleinement. il y a aussi une remarque à faire concernant la traduction du mot grec skènè par le mot tabernacle, laquelle, sans être erronée, peut fausser la compréhension. En effet, skènè, comme le mot hébreu qu'il traduit, désigne tout à la fois une tente, une hutte, une tanière, une demeure ou une habitation. Une application au Temple rebâti après l'exil n'est pas consistante, parce que David n'avait pas bâti de temple (mais son fils Salomon), et que le tabernacle (la tente) ou l'on adorait Dieu avant la construction du Temple n'était en rien son tabernacle, mais celui de l’Éternel ! Il est vrai que David avait abrité l'Arche d'Alliance de l’Éternel dans une tente à Jérusalem (Cf. 2 Samuel 6,17), Mais ce n'était pas son tabernacle. Par conséquent, il faut comprendre que la tente de David qui était tombée, c'est-à-dire sa dynastie royale, serait relevée de sa déchéance, comme une ruine reconstruite retrouve de l'éclat. Et ce relèvement correspondrait avec l'attraction de tous les hommes des nations vers le vrai Dieu. Or ce fait a commencé à se produire avec les débuts de l’Église de Jésus-Christ, fils de David et Roi éternel. Christ, le Messie accomplit donc d'une part la promesse donnée à David d'avoir toujours un de ses descendants sur le trône d'Israël. Et d'autre part il accomplit la prophétie d'Amos en attirant à Lui les Gentils. Ces accomplissement sont des accomplissements spirituels. Les Juifs attendaient un sauveur humain, un restaurateur de leur indépendance et de la monarchie face aux nations ennemies. Mais le Messie avait une mission plus élevée: le salut de tout homme, tant Juif que non-juif. Leur incrédulité fut la cause de leur chute et de leur retranchement du peuple des croyants.

L'élection au salut des croyants

Le peuple de Dieu ne sera jamais qu'un peuple élu, choisi par lui et fidèle à sa Parole. Tout au long de l'histoire des Hébreux, nous voyons que les rebelles sont écartés des voies divines et disparaissent, et que l’Éternel se réserve toujours un reste fidèle marchant avec Lui. Nous voyons cela au Désert sous la conduite de Moïse, avec Josué chargé de faire entrer les Israélites dans leur héritage, la quasi extermination de la tribu de Benjamin, la disparition définitive des dix tribus, puis un dernier criblage avec Jésus-Christ. Les Juifs incrédules sont laissés au sein de leur système religieux, et les Juifs croyants sont intégrés à son peuple, en compagnie des rachetés de toutes les nations. L'image du tamis divin conservant le bon grain, et de la balle emportée par le vent, trouve ici toute sa signification. Jésus-Christ est le Messie descendu sur terre pour appeler son peuple, un peuple de rachetés, un peuple de croyants, indépendamment de toute considération ethnique et culturelle.Christ est la fin(finalité, but)de la loi, pour justifier tous ceux qui croient (Romains 10,4), qu'ils soient d'origine juive ou non...selon qu’il le dit en Osée: J’appellerai mon peuple celui qui n’était point mon peuple, et la bien-aimée celle qui n’était point la bien-aimée; et il arrivera que dans le lieu ou il leur avait été dit: Vous n’êtes point mon peuple, là même ils seront appelés les enfants du Dieu vivant. Aussi Ésaïe s’écrie-t-il à l’égard d’Israël: Quand le nombre des enfants d’Israël égalerait le sable de la mer, il n’y en aura qu’un petit reste de sauvé. Car le Seigneur va achever et décider la chose avec justice; le Seigneur va faire une grande diminution sur la terre. Et comme Ésaïe avait dit auparavant: Si le Seigneur des armées ne nous eût laissé quelque reste de notre race, nous serions devenus comme Sodome, et nous aurions été semblables à Gomorrhe (Romains 9,25-29)(10).

Le véritable Israël de la Nouvelle Alliance

Jean-Baptiste enjoignait aux responsables religieux qui venaient à son baptême:Faites donc des fruits convenables à la repentance. Et n’allez pas dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père; car je vous dis que même de ces pierres Dieu peut faire naître des enfants à Abraham (Matthieu 3,8-9). La conversion vise le cœur, c'est-à-dire l'être tout entier, et non des pratiques externes aux individus. De plus, elle est nécessaire pour le salut de quiconque, car personne ne peut se prévaloir de ses origines ethniques ou de sa riche naissance devant Dieu. Les Juifs doivent également passer par la repentance, cartous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas pour cela d’Israël; et pour être la postérité d'Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants (Romains 9,6-7). La postérité d'Abraham, ce sont les enfants de la promesse, ce sont ceux que Dieu a élus pour faire partie de son peuple Israël. La descendance généalogique des patriarches, d'Abraham, Isaac et Jacob ne confère aucun passe-droit; le vrai Israël est celui qui a cru et qui a été justifié comme le fut le père des croyants. Israël n’a point obtenu ce qu’il cherchait; mais les élus l’ont obtenu, et les autres ont été endurcis (Romains 11,7). Quoi donc, Dieu aurait-il rejeté son peuple Israël ? Non, il ne rejette jamais ceux qui lui appartiennent,Dieu n’a point rejeté son peuple qu’il a connu auparavant (Romains 11,2). Il y en a donc aussi en ce temps qui ont été réservés, selon l’élection de la grâce (Romains 11,5). L'élection d'un peuple particulier sous l'Ancienne Alliance avait en vue l'ouverture du salut aux nations. Dans la Nouvelle Alliance, le choix divin n'est

plus en rapport avec une ethnie particulière: la Grâce est offerte à tous ceux qui la saisissent. Au temps des Apôtres et encore maintenant, des Juifs ont été élus pour croire au Messie et entrer dans son Alliance, comme aussi des non- juifs. Ces Juifs qui ont été amenés à la Croix forment le vrai Israël, l'Israël spirituel (11) avec tous ceux qui ont été tirés des nations. Et cet ensemble, c'est l’Église, le peuple nouveau de Dieu, celui pour lequel Christ a donné sa vie. Tous les Juifs du temps de Jésus qui ont formé l'embryon de l’Église, l'Assemblée du Dieu vivant, étaient les réchappés du dernier criblage divin, les restes de l'Ancien Israël mis à part selon la Grâce souveraine du Père et les porteurs du flambeau de l’Évangile à la terre entière...

Conclusion

La promesse d'Amos 9 s'est pleinement accomplie avec le développement de l’Église, peuple de Jésus-Christ et tabernacle de l'Esprit. La lumière de l’Évangile portée premièrement par les Apôtres et disciples du seigneur, réchappés de l'Israël ancien, s'est étendue à toute la terre. La Grâce du Père s'est fait connaître aux quatre coins du monde et aucune puissance terrestre ou infernale n'a pu l'empêcher de rayonner:...Je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle (Matthieu 16,18).Dieu n'a pas deux peuples, l'Ancien Israël et l’Église, mais un seul, le peuple des croyants, le peuple de la promesse, à savoir Israël qui désormais correspond à l’Église universelle, non pas une organisation humaine, mais l'ensemble des rachetés de tous les pays et de toutes les époques. L’Ancienne Alliance devait laisser laisser la place à la Nouvelle, Moïse à Jésus- Christ (Voir Jean 1,17), le peuple confiné à un territoire à l'espérance terrestre à celui des quatre coins de la terre et dont l'espérance est céleste.

Mais notre souverain sacrificateur a obtenu un ministère d’autant plus excellent, qu’il est médiateur d’une Alliance plus excellente, et qui a été établie sur de meilleures promesses. Car s’il n’y eût rien eu de défectueux dans la première, il n’y aurait pas eu lieu d’en établir une seconde. Aussi Dieu dit-il aux Juifs, en leur faisant des reproches: Les jours viendront, dit le Seigneur, que je traiterai une Alliance nouvelle avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda: non comme l’Alliance que je traitai avec leurs pères, lorsque je les pris par la main pour les retirer du pays d’Égypte; car ils n’ont pas persévéré dans mon Alliance, et je les ais rejetés, dit le Seigneur. Mais voici l’Alliance que je traiterai avec la maison d’Israël en ces jours-là, dit le Seigneur: Je mettrai mes lois dans leur esprit, et les graverai dans leur cœur; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple; et aucun d'eux n’enseignera plus son prochain, ni son frère, en lui disant: Connais le Seigneur; car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand d’entre eux. Parce que je leur pardonnerai leurs injustices, et que je ne (Jérémie 31,30-34) me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités . En parlant d’une Alliance nouvelle, il déclare vieille la première; or, ce qui est devenu ancien et qui vieillit est près d’être aboli (Hébreux 8,6-13).

Que celui qui lit ces choses y ajoute son Amen !

Gilles VEUILLET

Notes

1 – Sur le rejet des dix tribus et les Samaritains, voir 2 Rois 17. Par la suite, après l'exil, les Samaritains ont abandonné l’idolâtrie et adorait (sans le connaître) l’Éternel, ayant construit un temple à cet effet sur le mont Garizim dominant Sichem, leur capitale. Ils gardaient les cinq livres de Moïse, mais rejetaient ceux des prophètes. Ils attendaient aussi le Messie. Les Juifs les rejetaient et leur interdisaient même de se convertir au judaïsme. Pourtant ils furent nombreux à embrasser la foi chrétienne juste après les Juifs. Dans les trois phases d'effusion du Saint-Esprit mentionnées aux livre des Actes des Apôtres, ils furent les seconds à en bénéficier, précédant les Gentils. 2 – Dans l'Ancien Testament, le terme Israël, surnom donné à Jacob, désigne le peuple terrestre de Dieu issu de ses douze fils et le pays que Dieu lui donna. Avec la sécession du Nord d'avec le Sud, intervenue avec Roboam et Jéroboam, Israël désignait plus spécifiquement le royaume du Nord. Mais, après la disparition des dix tribus déportées, il continua de désigner le reste du peuple de Dieu, ceux de Juda, Benjamin et les Lévites qui vivaient en Judée. 3 – Le terme Juif apparaît dans la Bible à partir de l'exil de la plus grande partie des Judéens à Babylone. Il désigne une entité ethnique et religieuse, qui dès lors témoigne de sa particularisation par rapport au peuple originel qui s'était formé en Égypte. Les synagogues et les rabbins apparaissent, et avec eux les premiers commentaires de l’Écriture sainte, qui s’étoffant au fur et à mesure, formeront la tradition écrite contre laquelle Jésus-Christ s'éleva. 4 – Les restes d'Édom, fait référence à sa population et non à ses territoires. À l'époque hellénistique, beaucoup d'Édomites furent convertis au judaïsme et coexistèrent avec les Juifs dans le sud de la Judée. La dynastie d'Hérode était iduméenne. En savoir plus sur Édom. 5 - « Durant le IIème siècle, les auteurs du troisième livre de l’Oracula Sibyllina s'adressent au « peuple élu » en disant: « Chaque pays et chaque mer également en est rempli ». Des témoins divers comme Strabon, Philon d'Alexandrie, Sénèque et Yosef Ben Matthias, plus connu sous son nom latinisé de Flavius Josèphe, témoignent du fait que les Juifs étaient déjà disséminés dans le monde connu. La prise de Jérusalem par Pompée en 63 av JC entraîne l'envoi en esclavage de nombreux prisonniers à Rome. C'est l'élément fondateur de la Diaspora en Occident. Le roi Hérode Agrippa 1er, dans une lettre à Caligula, énumère parmi les provinces de la diaspora juive presque tous les pays grecs et non grecs de l’Orient; et cette énumération est loin d'être complète car l'Italie et Cyrène n'y sont pas mentionnées. Des découvertes épigraphiques augmentent d'année en année le nombre de communautés juives connues. Il n'y a que peu d'informations à propos du nombre précis de ces communautés juives, et elles doivent être employées avec précaution. Après la Terre d'Israël et Babylone, c'est en Syrie que selon Yosef Ben Matthias la population juive était la plus dense; particulièrement à Antioche et ensuite à Damas, où à l'époque de la grande insurrection, 10 000 à 18 000 Juifs furent massacrés. Philon d'Alexandrie avance le chiffre de 1 000 000 de Juifs habitant en Égypte, soit un huitième de la population. Alexandrie y était de loin la plus importante communauté, où les Juifs étaient installés dans deux des cinq quartiers de la ville. D'après le nombre de personnes massacrées en 115, le nombre d'habitants juifs de Cyrénaïque, de Chypre et de Mésopotamie devait aussi être important. À Rome, au commencement du règne d'Auguste, on comptait plus de 8 000 Juifs. Enfin, les montants confisqués par le propréteur Flaccus en 62, représentant les impôts, font croire qu'au moins 45 000 hommes, ou un total d'au moins 180 000 Juifs vivaient en Asie mineure ». Cité de l'article afférent à la première Diaspora dans Wikipédia. 6 - David à qui Dieu avait promis qu'il aurait toujours un de ses descendants sur le trône d'Israël. Toutefois il y eu une interruption d'environ six cent ans entre Sédécias, dernier roi de Juda, et Jésus-Christ lui-même. La seule monarchie qu'il y eût après l'Exil fut celle des hasmonéens, mais elle n'était pas en lien avec la lignée de David. 7 - « La guerre menée en Judée par Titus joua un rôle important lors de la dispersion du peuple juif à travers le monde. Mais l'événement capital pour le judaïsme est la destruction du Temple qui transfère de facto l'autorité religieuse des grands-prêtres du Temple aux rabbins. Certains Juifs furent vendus comme esclaves et déplacés, d'autres rejoignirent les diasporas existantes, pendant que d'autres commencèrent à travailler sur le Talmud. Ces derniers étaient alors généralement acceptés au sein de l'empire romain, mais avec la montée du Christianisme, de nouvelles restrictions apparurent. Durant le Moyen Âge, les Juifs se répartirent en groupes distincts. On les divise communément aujourd'hui en deux grands groupes: les Ashkénazes du nord et de l'est de l'Europe et les Séfarades de la péninsule Ibérique et du bassin méditerranéen. Ces deux groupes partagent une série d'histoires parallèles de persécutions et d'expulsions. De nombreux Juifs rejoignirent la terre d'Israël au XXème siècle ». Cité de la deuxième Diaspora dans Wikipédia. 8 – Il faut bien distinguer la Loi morale de Dieu de la loi donnée par Moïse. La Loi avait pour but

de révéler le péché et de conduire au salut le pécheur repentant plaçant son attente dans le Messie. La Loi sous l'Ancienne Alliance revêtait trois aspect: 1° Loi morale; 2° Loi cérémonielle; 3° Loi nationale des Hébreux en Terre promise. En accomplissant les exigences de la Loi par le sacrifice de la Croix, Christ nous a justifié au moyen de la foi en sa personne et en son œuvre rédemptrice. La sentence de mort que portait la Loi n'a plus d'effet sur nous. Par conséquent nous sommes libérés de l'observation légale des aspects propres à l'Ancienne Alliance, qui concernaient l'ancien Israël. Mais le chrétien reste redevable de la Loi morale de Dieu, sa volonté bonne et parfaite, étant libéré de sa condition pécheresse pour servir librement et joyeusement le vrai Dieu. L'articulation Loi/Grâce est le sujet principal de l'épître aux Romains, de celles aux Galates et aux Hébreux. 9 – C'est une citation de Amos 9,11-12 selon la traduction grecque de la Septante. 10 - Citations de Osée 1,10; 2,25; Ésaïe 10,22-23 et Ésaïe 1,9. 11 – Dans le Nouveau Testament, nous trouvons l'expression Israël selon la chair (1 Corinthiens 10,18) et Israël de Dieu (Galates 6,16), ce qui montre que les Apôtres opéraient la distinction entre les Israélites et l'Israël nouveau, celui qui avait reçu l'Esprit Saint.

Juillet 2012

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