La fondation de la cité humaine chez Rousseau
22 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La fondation de la cité humaine chez Rousseau

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
22 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue électronique internationale. International Web Journal www.sens-public.org. Du particulier à l'universel : la fondation de la cité humaine chez Rousseau ...

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 16 avril 2012
Nombre de lectures 19
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, pas de modification
Langue Français

Extrait

Revue électronique internationale International Web Journal www.sens-public.org
Du particulier à l’universel : la fondation de la cité humaine chez Rousseau N ICOLAS M ARTIN
Résumé: Au 18 e  siècle, Rousseau engage un débat polémique avec ses contemporains philosophes sur la tension entre particulier et universel à travers les figures antithétiques de la patrie et de l’humanité, présentées comme irréductibles l’une à l’autre. D’après Rousseau, on ne pourrait faire d’un individu un homme et un citoyen à la fois. Si Rousseau exagère volontairement cette opposition, c’est pour se donner les moyens de démontrer que l’amour de la patrie est la condition première de l’amour de l’humanité. Seul le vrai citoyen fera un homme véritable. Pour y arriver, il faut instituer une vraie société civile libre des chaînes du « despotisme ». Mots-clés:  Rousseau ; Universel ; Universalisme ; Particulier ; Particularisme ; Citoyen ; Citoyenneté ; Patrie ; Humanité ; Cosmopolitisme ; Christianisme ; Société civile Abstract: In the 18 th century, Rousseau engages in a polemical debate with the philosophers of his time about the tension between particularism and universalism as seen through the opposite figures of the homeland and humanity presented as irreducible to one another. According to Rousseau, one cannot make both a citizen and a man out of one individual. Rousseau exaggerates deliberately such an opposition to demonstrate that the love for one’s homeland is the first and foremost condition of the love of humanity. Only a real citizen can become a real man. To succeed, a civil society free from the chains of tyranny has to be instituted. Keywords:  Rousseau ; Universalism ; Particularism ; Citizen ; Citizenship ; Homeland ; Humanity ; Cosmopolitism ; Christianism ; Civil society
Contact : redaction@sens-public.org
Du particulier à l’universel : la fondation de la cité humaine chez Rousseau
Nicolas Martin
L œuvre de Rousseau peut être lue comme un long débat sur la tensliaount ree.n trDea nlse  particulier et l’universel. Bien souvent chez lui, ce couple revêt les figures de la patrie et de l’humanité, présentées comme deux réalités irréductibles l’une à l’Émile, Rousseau affirme qu’on ne saurait faire d’un individu un homme et un citoyen à la fois. Toute éducation aurait à choisir l’un des deux termes. Pourtant, cette alternative radicale est avant tout un artifice rhétorique inventé par Rousseau et destiné à souligner la nouveauté de sa réflexion sur le vivre-ensemble. Contre la plupart de ses confrères philosophes (et nommément Voltaire) qui déclarent que ubi bene, ibi patria (« le lieu où je me trouve bien est ma patrie », ou « ma patrie est partout où je me sens bien »), Rousseau affirme que ubi patria, ibi bene (« là où est ma patrie, je me trouve bien ») 1 . Par ce renversement, il cherche à montrer, de façon polémique, que l’amour de la patrie est la condition première de l’amour de l’humanité. Seul le vrai citoyen fera un homme véritable.
Faire un homme ou faire un citoyen : l’humanité contre la patrie ?
Une alternative indépassable ? Dès les premières pages de l’Émile, Rousseau proclame l’aspect rédhibitoire de l’alternative consistant à choisir entre faire un homme ou un citoyen. En aucun cas l’éducation ne pourrait arriver à former un homme qui soit en même temps un véritable citoyen. Vouloir réaliser les deux à la fois est non seulement impossible, mais devient une contradiction dans les termes. En effet, l’homme est d’abord un être sensible gouverné par cette disposition primitive qu’on appelle l’amour de soi-même : en naissant, l’homme est tout pour lui-même, comment donc l’élever pour les autres ?
« Que faire quand [les dispositions primitives de chacun] sont opposées ; quand, au lieu d’élever un homme pour lui-même, on veut l’élever pour les autres ? Alors
1  Considérations sur le gouvernement de Pologne, Paris, Gallimard, « Pléïade », t. III, 1964 [1771], p. 963.
Article publié en ligne : 2007/12 http://www.sens-public.org/article.php3?id_article=498
©  Sens Public | 2
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents