Prix et coût de l énergie en 2001 - Reflux des prix du pétrole mais pas de contre-choc
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Prix et coût de l'énergie en 2001 - Reflux des prix du pétrole mais pas de contre-choc

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Malgré le reflux des prix du pétrole après deux années de hausse ininterrompue, fin 2001, le cours du pétrole brut en euros courants reste encore 2,5 fois plus élevé qu'au point le plus bas de décembre 1998. Il remonte même début 2002. En 2001, le coût moyen des produits pétroliers importés a baissé de 10 % après avoir augmenté de 85 % en 2000. Le prix de certains combustibles, comme le gaz naturel, progresse jusqu'au début 2002. Le déficit extérieur ne diminue presque pas. Les effets des hausses passées sont toujours sensibles sur les prix et la structure des consommations d'énergie, en particulier de combustibles et carburants. Les coûts énergétiques des entreprises n'ont que légèrement baissé et les ménages ont été relativement plus affectés que les entreprises, notamment en raison de la hausse des prix du gaz. La branche Énergie apparaît plus sensible que d'autres à l'augmentation, en valeur, du coût de l'énergie.

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Langue Français

Extrait

N° 863 - JUILLET 2002
PRIX : 2,20€
Prix et coût de l’énergie
en 2001 et début 2002
Reflux des prix du pétrole mais pas de contre-choc
Jean-François Vacher, division Comptes et études de l’industrie, Insee
algré le reflux des prix du pétrole L’inflexion de l’année 2001 n’a pas dissipé les
effets des hausses des années 1999 et surtoutaprès deux années de hausse
2000, et certaines difficultés sont en passe deMininterrompue, fin 2001, le cours
persister encore quelques années. La tension
du pétrole brut en euros courants reste
sur les prix est encore forte au début de 2002 :
encore 2,5 fois plus élevé qu’au point le malgré un léger recul du dollar, le cours du
plus bas de décembre 1998. Il remonte Brent en euros a repris son ascension, attei-
même début 2002. En 2001, le coût moyen gnant un pic en avril (+ 38 % par rapport à
décembre 2001) avant de reculer en mai puisdes produits pétroliers importés a baissé
en juin ; le prix du fioul domestique a augmentéde 10 % après avoir augmenté de 85 % en
de près de 10 % au cours du premier trimestre,
2000. Le prix de certains combustibles,
les prix des autres fiouls lourds progressent
comme le gaz naturel, progresse jusqu’au encore plus vite ; la tendance à la baisse du
début 2002. Le déficit extérieur ne di- prix de l’électricité s’inverse ; et les prix des
minue presque pas. matières premières industrielles importées res-
tent stables. Tous éléments qui vont dans leLes effets des hausses passées sont tou-
sens d’une énergie encore chère.jours sensibles sur les prix et la structure
Si, en 2001, les entreprises ont plutôt mieux tiré
des consommations d’énergie, en parti-
leur épingle du jeu que les ménages contraire-
culier de combustibles et carburants. Les ment à l’année précédente, néanmoins tous
coûts énergétiques des entreprises n’ont les agents de l’économie semblent peu ou prou
que légèrement baissé et les ménages ont affectés par l’évolution des prix alors que leur
consommation d’énergie ne cesse de croître.été relativement plus affectés que les en-
treprises, notamment en raison de la
Retournement des prix du pétrolehausse des prix du gaz. La branche
Énergie apparaît plus sensible que d’au- L’inflexion des prix de l’énergie en 2001 a pour
tres à l’augmentation, en valeur, du coût origine, de manière symétrique à l’année pré-
de l’énergie. cédente, une forte retombée des prix mondiaux
du pétrole brut, amorcée en décembre 2000.
Elle fait suite au changement de politique de
En 2001, l’économie française sort progressi- l’OPEP vis-à-vis de ses principaux partenaires
vement du choc énergétique subi l’année pré- occidentaux. Après un maximum à 33 dollars
cédente. Toutefois, elle ne parvient pas à par baril en septembre 2000 et un dernier pic à
revenir au niveau antérieur de longue période, 32,4 dollars en novembre, le cours du « Brent »
qui avait été marqué par la stabilité des prix du coté à Rotterdam s’est brusquement effondré
pétrole de 1986 à1998. de 21 % en décembre. Tout au long de l’année
Prix moyen des énergies importées
Prix en euros courants (CAF)* Évolution (en %)
Unités
1999 2000 2001 2000/1999 2001/2000
Combustibles minéraux solides (euros/tonne) 47 51 57 8,5 11,8
Pétrole brut 120 228 203 89,6 - 10,8
Produits pétroliers raffinés (euros/tonne) 152 278 251 82,9 - 9,7
Gaz naturel (estimation) (cents d'euros/kWh) 0,60 1,02 1,35 70,0 32,4
*CAF : prix incluant l’assurance et le frêt.
Source : Observatoire de l’économie de l’énergie et des matières premières
INSEE
PREMIERE2001, le reflux du Brent s’est accentué les produits pétroliers raffinés baissent 2 %. Cette baisse recouvre une diminu-
pour s’établir à 18,6 dollars le baril en (- 9,7 %). Les combustibles minéraux tion marquée des prix de la branche
décembre, 7 de moins qu’un an plus tôt, solides se renchérissent (+ 11,8 %). Et le Combustibles et carburants (- 8,4 %) et
soit une chute de 28,2 %. En moyenne gaz naturel, dont le prix suit habituelle- une augmentation de 3,4 % de ceux de
annuelle, la décrue du Brent s’est ment avec cinq mois de décalage celui la branche Eau, gaz et électricité. La
établie à - 13,9 % après une progres- du pétrole, augmente de 32,4 % (après première branche produit principale-
sion de + 60 % en 2000 et de + 39 % en + 70 % en 2000). Il commence à baisser ment des produits pétroliers raffinés dont
er
1999. au 1 trimestre 2002, seulement pour les prix reflètent ceux du marché interna-
La dépréciation de l’euro par rapport au l’industrie. Pour les ménages, la baisse tional. Dans la seconde, l’augmentation
er
dollar a été moins nette qu’en 2000 et a n’a lieu qu’à partir du 1 mai 2002 ; elle est due en particulier au gaz distribué,
même atténué légèrement l’importance ne semble pas durable au vu des méca- malgré la part importante de l’électricité
de cette baisse. Le prix moyen du baril, nismes d’indexation. dont les prix continuent de baisser en
qui était passé de 11,51 euros en 1998 à 2001. En valeur, la production d’énergie
30,85 euros en 2000, s’est ainsi établi à s’est accrue de 0,5 %, du fait d’une forte
Le déficit extérieur27,34 euros en 2001. La baisse du prix progression en volume (+ 2,5 % contre
du Brent exprimé en euros par baril est + 1,4 % en 2000).ne s’améliore pas
donc limitée à - 11,4 %, soit 2,5 points de
moins que celle exprimée en dollars. De En 2001, les importations d’énergie flé-
Stabilisation de la demandece fait, le coût moyen pour l’économie chissent très légèrement en valeur
française du pétrole brut importé, (- 2,7 %), atteignant 33 milliards d’euros intérieure en énergie
exprimé en euros/tonne, a diminué dans courant ; elles avaient fait un bond de
une proportion analogue (- 10,8 %) 77 % en 2000. La quasi-stabilité de 2001 En 2001, les achats d’énergie des
(tableau 1). s’explique surtout par une progression de entreprises ont un peu moins progressé
La chute des prix du pétrole n’a pas été 4 % du volume des importations de com- (+ 1,2 % en volume) que ceux des
régulière sur l’année 2001. Elle n’a été bustibles et carburants qui a compensé ménages (+ 2,5 %), du fait du ralentis-
vraiment significative qu’à partir du l’essentiel de la baisse des prix (- 6,3 %). sement de l’activité économique pour
mois d’octobre, lorsque le cours est des- Comme, parallèlement, les exportations les unes et de la hausse du pouvoir
cendu en dessous de 20 dollars/baril de produits énergétiques baissent au d’achat pour les autres. Mais cet écart
(graphique 1). Ce dernier est même même rythme en valeur que les n’a pas beaucoup modifié les parts rela-
er
remonté au 1 semestre 2002 en raison importations (- 2,9 %), le déficit extérieur tives de ces deux principales compo-
de la tension au Moyen-Orient et de la se maintient pratiquement au même santes de la demande intérieure, leurs
crise américano-iraquienne ; il a atteint niveau qu’en 2000 : 21,8 milliards d’euros prix ayant diminué de concert (- 1,9 % et
en mai un niveau comparable à celui de courants contre 22,4 l’année - 1,5 %). En revanche, l’année précé-
janvier 2001, et reste largement supé- précédente (graphique 2). Toutefois, en dente, les prix des consommations inter-
rieur à celui de janvier 1998. Depuis cette volume, le solde énergétique se creuse médiaires en produits énergétiques,
date, le prix du pétrole brut affiche ainsi une encore de presque 6 %, essentiellement toutes branches confondues, avaient
forte progression : + 48 % en euros cou- sous l’influence des importations de pro- augmenté trois fois plus vite que ceux de
rants à la fin 2001, et + 98 % en mai 2002. duits pétroliers. la consommation des ménages (gra-
De plus, sur l’année 2001, la baisse du La baisse des prix à l’importation ne phique 3).
prix du brut ne s’est pas complètement s’est que partiellement répercutée sur Au total, en 2001, la demande intérieure
répercutée sur le prix des importa

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