Rapport d information déposé (...) par la commission des affaires étrangères en conclusion des travaux d une mission d information constituée le 5 octobre 2010,sur « la présence et les intérêts français en Amérique Latine »
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Rapport d'information déposé (...) par la commission des affaires étrangères en conclusion des travaux d'une mission d'information constituée le 5 octobre 2010,sur « la présence et les intérêts français en Amérique Latine »

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Le rapport s'interroge sur l'influence de la France en Amérique latine, sur la base de trois déplacements effectués au Brésil, au Chili et en Equateur, et compte tenu de nombreuses auditions organisées par la mission avec des spécialistes et acteurs de la région.

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Publié le 01 février 2012
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Langue Français
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Extrait

 ______    ASSEMBLÉE NATIONALE  CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958  TREIZI ÈME LÉGISLATURE  Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 8 février 2012.   
R A P P O R T D ’ I N F O R M A T I O N   DÉPOSÉ  en application de l’article 145 du Règlement 
 
PAR LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES en conclusion des travaux d’une mission d’information constituée le 5 octobre 2010(1),
 
sur« la présence et les intérêts français en Amérique Latine »
 
 
Président M. JEAN-PIERREDUFAU
 Rapporteur M. JEAN-LUCREITZER  
 
Députés   __________________________________________________________________  (1) La composition de cette mission figure au verso de la présente page.
La mission d’information « la présence et les intérêts français en Amérique Latine » est composée de: M. Alain Néri, président (jusqu’à son entrée au Sénat le 1er 2010) puis octobre M. Jean-Pierre Dufau, président, M. Jean-Luc Reitzer, rapporteur, Mme Martine Aurillac, M. Jean-Paul Bacquet, Mme Chantal Bourragué, MM. Loïc Bouvard, Jean-Michel Ferrand, Mme Marie-Louise Fort, MM. Jean Grenet, Serge Janquin, Jean-Paul Lecoq, Dominique Souchet, Michel Vauzelle.
 
— 3 —
 
 
 
 
 
 
 
SOMMAIRE ___   
Pages
INTRODUCTION............................................................................................................... 9 I – LE MYTHE ET LA RÉALITÉ....................................................................................... 11 A – FRANCOPHILIE LATINO-AMÉRICAINE ET INFLUENCE FRANÇAISE........................ 11 1) La force de l’élitisme........................................................................................ 11 a) Le regard des intellectuels, ferment de la francophilie latino-américaine..... 11
b) Les exilés parisiens......................................................................................... 13
c) La Seconde Guerre mondiale et la Libération................................................ 14 2) Un « besoin de France » à son apogée à l’aube du XXesiècle................ 16 a) La France comme mère patrie........................................................................ 16
b) Une vision partagée........................................................................................ 18
3) Les réponses apportées par la France à la passion latino-américaine... 19
a) La priorité donnée aux instruments d’influence culturelle............................. 19
b) Des implantations économiques et industrielles tôt développées................... 22
c) Une émigration française en revanche modeste............................................. 23
B – D’INDIFFÉRENCE EN NÉGLIGENCES...................................................................... 24 1) La France depuis longtemps en perte de vitesse....................................... 24 a) Une crise de la relation amorcée dès la fin du XIXesiècle............................ 24
b) Des positions économiques et industrielles tôt concurrencées....................... 26
c) L’irrésistible montée en puissance d autres influences.................................. 29
2) Les très insuffisantes réactions françaises................................................... 31
a) Une indifférence bien établie vis-à-vis de l’Amérique latine......................... 31
b) La France en décalage par rapport aux attentes exprimées.......................... 33
c) La France surtout sur la défensive................................................................. 35
— 4 — II – MODERNITÉ DE L AMÉRIQUE LATINE.................................................................. 37 A – L’AMÉRIQUE LATINE MÉCONNAISSABLE............................................................... 37
1) Une région qui a profondément changé....................................................... 37
a) Un continent apaisé de démocraties enfin retrouvées.................................... 37
b) Un processus soutenu d’intégration régionale............................................... 40
c) Diversités de l’Amérique latine....................................................................... 43 2) Le décollage économique de l’Amérique latine........................................... 45 a) Les leçons retenues du passé.......................................................................... 45 b) Les bases de la croissance à consolider......................................................... 48
c) Des bénéfices encore en attente...................................................................... 51
3) Des ambitions qui s’affirment......................................................................... 55 a) Une région en voie d’émancipation................................................................ 55
b) Des diplomaties qui s’affirment au service des intérêts économiques........... 58
c) Le Brésil, incontestable premier violon de l’orchestre................................... 60 B – LE XXIE, SIÈCLE DE L’AMÉRIQUE LATINE ?............................................................. 63
1) L’Amérique latine sur le chemin du développement................................... 63 a) Une région qui a fait du développement économique et social sa préoccupation première................................................................................. 64 b) L’Amérique latine comme partenaire et modèle............................................. 65 2) Mais un chemin encore semé d’embûches.................................................. 67 a) Des défis sociaux majeurs............................................................................... 67
b) Les défis de la sécurité et de la criminalité.................................................... 70
c) Réussir à mettre la région sur la voie de la stabilité...................................... 72 III – NOUVELLES PERCEPTIONS DE L AMÉRIQUE LATINE...................................... 75 A – REGARDS CROISÉS................................................................................................ 75 1) Un dialogue transatlantique : la relation Union européenne – Amérique latine................................................................................................................... 75 a) Des régions faites pour s’entendre….............................................................. 75
b) … dont le dialogue se heurte à quelques « irritants ».................................... 79 2) Des relations interaméricaines aujourd’hui distendues.............................. 81 3) Une relation plus concrète : le commerce transpacifique.......................... 83 a) La Chine à l’assaut de l’Amérique latine....................................................... 83
b) L’irrésistible attraction de l’Asie.................................................................... 85
B –LE TROPISME LATINO-AMÉRICAIN DES ANCIENNES PUISSANCES COLONIALES.. 87 1) L’Amérique latine au cœur de la diplomatie espagnole............................. 87 a) L'Espagne, chef de file européen en Amérique latine..................................... 87
— 5 —
b) Une relation néanmoins peut-être aujourd’hui en perte de vitesse................ 88
c) Des investisseurs opportunistes aux intérêts en forte progression................. 89
2) L’objectif premier de la diplomatie portugaise............................................ 92
a) Profiter du dynamisme économique de l’Amérique latine.............................. 92
b) Des relations politiques au service des ambitions du Portugal...................... 92
c) Une politique de coopération spécifique........................................................ 94 C – L’INTÉRÊT CROISSANT DES PRINCIPAUX PAYS EUROPÉENS POUR L’AMÉRIQUE LATINE................................................................................................. 94 1) L’attention portée à l’Amérique latine par l’Italie.......................................... 94 a) Des relations transatlantiques soutenues, depuis longtemps institutionnalisées........................................................................................... 95 b) La Lombardie, moteur de la relation avec l’Amérique latine........................ 95
c) Une priorité diplomatique également déclinée sur le plan bilatéral.............. 97
2) Le retour du Royaume-Uni.............................................................................. 99 a) Une histoire de négligences comparable aux nôtres...................................... 99
b) Un nouveau regard......................................................................................... 100
c) Une nouvelle stratégie pour des objectifs précis............................................ 102 3) La politique latino-américaine de la République fédérale d’Allemagne.. 104 a) Des liens nombreux et anciens........................................................................ 104
b) Les prémices plus récentes du renouveau d’intérêt........................................ 105
c) Les volets et instruments de la stratégie allemande........................................ 106
d) Une stratégie globale, des instruments complémentaires.............................. 108
IV – L'ÉTAT DES LIEUX.................................................................................................. 111
A – L’AMÉRIQUE LATINE A-T-ELLE JAMAIS ÉTÉ UNE PRIORITÉ FRANÇAISE ?............ 111
1)21 septembre - 16 octobre 1964 : les raisons d’un périple exceptionnel................ 111
a) Des frémissements annonciateurs d’une évolution ?...................................... 111
b) Un voyage présidentiel unique....................................................................... 113
c) Insérer le Cône sud dans l’équilibre mondial................................................. 115
2) La France n’a jamais eu de politique latino-américaine............................. 116 a) Une région hors des préoccupations de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d’Estaing........................................................................................... 117 b) Les velléités contrariées du Président Mitterrand.......................................... 118 c) L’Amérique latine comme contrepoids à l’hégémonie américaine sous Jacques Chirac............................................................................................... 120 3) La période actuelle : continuité de la diplomatie française........................ 121 a) L’absence de l’Amérique latine dans la réflexion diplomatique et stratégique de la France................................................................................. 122
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b) L’approche de l’Amérique latine par Nicolas Sarkozy.................................. 124
c) Des tensions et quelques ratés…..................................................................... 125
d) L’Amérique latine enfin à la mode ?.............................................................. 126 4) Une approche essentiellement globale et multilatérale de l’Amérique latine................................................................................................................... 127 B – LES VECTEURS D’INFLUENCE................................................................................ 130 1) La France et les moyens de son influence politique et culturelle............. 130 a) Une attention politique toujours insuffisante.................................................. 130 b) Des moyensé,itlauq ed  partenariats scientifiques et culturels souvent des remarquables.................................................................................................. 133 c) … mais une tendance générale à la diminution des moyens........................... 138
d) La richesse de la relation bilatérale avec le Brésil........................................ 141
2) Les investissements en Amérique latine : le contexte et son évolution contemporaine.................................................................................................. 145 a) L’évolution des politiques sud-américaines d’accueil des IDE...................... 146
b) Les stratégies d’internationalisation des grands groupes.............................. 148
c) Une période favorable, dont les IDE français profitent peu…....................... 149 e) … Malgré la demande d’investissements français.......................................... 152 3) Le profil des IDE français : saupoudrage et concentration géographique.................................................................................................... 154 a) Des positions françaises malgré tout non négligeables.................................. 154
b) Le Brésil rafle la mise..................................................................................... 158
c) La concentration sectorielle des IDE français dans le Cône sud................... 160
4) Vers des évolutions importantes ?................................................................. 161
a) L’absence actuelle des PME........................................................................... 161
b) Les perspectives d’évolution sectorielles........................................................ 163
5) La modestie des échanges commerciaux.................................................... 165
a) Un panorama souvent déficitaire................................................................... 165
b) Quelques données bilatérales......................................................................... 167 c) Le commerce bilatéral de la France avec les émergents de la région........... 170
d) La faible présence commerciale des PME...................................................... 172 V – NE PAS RATER LE COCHE !................................................................................... 175 A – LES ATOUTS DE LA FRANCE POUR DEMAIN.......................................................... 175
1) Une image encore exceptionnelle................................................................. 175
a) Le discours et l’attente n’ont pas changé....................................................... 175
b) Mais les choses pourraient changer et invitent à la vigilance....................... 179
— 7 —
2) La présence institutionnelle fondamentale de la France dans les organismes régionaux..................................................................................... 181 a) L’exemple de la Banque interaméricaine de développement......................... 181
b) La participation de la France à d’autres instances régionales est tout aussi importante...................................................................................................... 183
c) Essayer de renforcer nos positions dans d’autres instances régionales ?..... 186
d) Conforter des synergies possibles avec nos propres mécanismes de financement du développement...................................................................... 188
3) Le Brésil, porte d’entrée de la France sur le sous-continent..................... 189 a) Un partenariat unique et des perspectives prometteuses............................... 189
b) Un volet militaire important........................................................................... 192
c) Le Rafale : désillusion française ou péripétie budgétaire ?........................... 194
4) Un pays qui doit plus que jamais rester au cœur de notre stratégie latino-américaine.............................................................................................. 197 a) La priorité à donner au Brésil........................................................................ 197
b) Renforcer les secteurs sur lesquels notre présence marque encore des faiblesses........................................................................................................ 199 B – LES ÉLÉMENTS D’UNE STRATÉGIE GLOBALE POUR LE FUTUR DE LA PRÉSENCE FRANÇAISE EN AMÉRIQUE LATINE...................................................... 203
1) L’impératif de définir une stratégie nationale vis-à-vis de l’Amérique latine................................................................................................................... 203 a) Elever la dimension politique de notre relation............................................. 203
b) Les moyens d’une politique innovante............................................................ 205
c) Promouvoir les coopérations décentralisées.................................................. 206
d) Capitaliser sur les nouvelles initiatives et les accompagner.......................... 208
2) Renforcer la dimension européenne de notre approche latino-américaine......................................................................................................... 210 CONCLUSION.................................................................................................................. 213 EXAMEN EN COMMISSION............................................................................................ 215 ANNEXES......................................................................................................................... 221 Annexe 1 - Carte générale d’Amérique du sud................................................ 223
Annexe 2 - Liste des personnalités rencontrées.............................................. 225
 
     Mesdames, Messieurs,
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La France jouit depuis toujours d’une image exceptionnelle en Amérique latine, d’une amitié qui ne s’est jamais démentie et dont les marques ont été constantes au cours de l’histoire.
A l’heure où la région décolle enfin – notamment le Cône sud, sur lequel la mission d’information s’est plus particulièrement penchée –, où elle offre de nouvelles opportunités, il est urgent de prendre la mesure des changements à l’œuvre, actualiser notre approche et adapter les instruments de notre influence aux réalités de demain.
En effet, l’Amérique latine a si considérablement changé au cours de la dernière décennie qu’elle est aujourd’hui méconnaissable : elle en a enfin fini avec les dictatures, la démocratie s’est installée partout et les alternances se succèdent ; du nord au sud du sous-continent, ses performances économiques sont remarquables ; les taux de croissance, à peine ralentis par la crise de 2008, sont parmi les plus élevés ; l’efficacité des politiques macroéconomiques rigoureuses mises en œuvre sur des bases assainies est indéniable. Sur ces fondements, les pays latino-américains, décomplexés, car conscients du chemin parcouru et de leurs possibilités, revendiquent d’occuper la place à laquelle ils ont légitimement droit dans la gouvernance mondiale, de prendre leur part aux enjeux de demain, avec la certitude que le XXIesiècle sera celui de l’Amérique latine. Certes, ils ont encore devant eux de très importants défis, notamment la consolidation de modèles économiques encore trop fondés sur l’exportation de matières premières et la question sociale, cruciale entre toutes. Néanmoins, on pourrait difficilement contester que cette région est enfin entrée dans un cercle vertueux et qu’elle vit un moment unique de son histoire, quelque critère que l’on prenne en compte.
Nombreux sont ceux qui sont conscients de ces changements et qui adaptent leur regard en conséquence. Certains s’en sont rapprochés récemment, tels les pays asiatiques. D’autres, européens notamment, ont d’autant mieux identifié les perspectives que l’ensemble du sous-continent se montre particulièrement désireux de multiplier les partenariats. D’où le fait que ces pays européens mettent désormais en œuvre des stratégies spécifiques pour tirer au mieux profit des opportunités qu’ils offrent. Ils ont comme préoccupation de renforcer leurs positions en Amérique latine, leurs investissements, leurs échanges commerciaux, de développer les relations avec une région qui, pour relativement modeste qu’elle soit encore au plan économique, est appelée à devenir un acteur majeur, comme chacun le sent. Et ils se donnent les moyens de réorienter leur diplomatie en ce sens.
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La France en revanche ne paraît pas être encore vraiment en syntonie avec ces perceptions. Elle semble continuer de vivre sa relation avec les pays sud-américains sur une dynamique incertaine qui ne peut manquer de s’essouffler à mesure que les changements en cours produiront tous leurs effets. Aujourd’hui comme jadis, elle n’a pas encore mis l’Amérique latine au cœur de ses priorités politiques.
La mission a travaillé un an sur ce dossier, entendu de très nombreux spécialistes et acteurs de la région au cours des auditions qu’elle a organisées. Elle a également effectué trois déplacements : au Brésil, au Chili et en Equateur ; autrement dit dans des pays en tous points fort différents. La vision globale de l’ensemble des problématiques en cours qu’elle en a retirée lui a confirmé ce décalage et l’a confortée dans l’idée que notre pays se devait de réagir sans tarder.
Non qu’il soit d'ores et déjà hors course : il dispose encore d’atouts non négligeables et même de positions avantageuses. Celles-ci sont cependant modestes, notamment par rapport à ce qu’elles pourraient être si la France jouait de ses avantages comme elle le devrait, et décidait d’élever le niveau de sa relation avec la région.
Au long de ce rapport, la mission examine les divers aspects de la relation de la France avec les pays du Cône sud, leur évolution, et s’interroge sur les moyens de l’entretenir et de la conforter en tenant compte des évolutions en cours. Il n’est pas encore trop tard pour que notre pays fasse de l’Amérique latine une de ses priorités et ne perde pas pied dans une région qui attend encore beaucoup de lui.
 
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I – LE MYTHE ET LA RÉALITÉ
A – Francophilie latino-américaine et influence française
S’agissant des relations entre la France et l’Amérique latine, le premier sujet que l’on doit aborder, tant il est marquant, est celui de la francophilie particulièrement forte que les élites latino-américaines ont exprimée des décennies durant et de la manière dont notre pays y a répondu en développant un certain nombre d’instruments d’influence fort pertinents.
1) La force de l’élitisme
a) Le regard des intellectuels, ferment de la francophilie latino-américaine
« Je n’exagère pas en disant que j’ai passé toute mon adolescence à rêver de Paris. Je vivais alors dans le stagnant Lima des années 50, convaincu qu’aucune vocation littéraire ou artistique n’atteindrait sa maturité sans l’expérience parisienne, parce que la capitale de la France était aussi la capitale universelle de la pensée et des arts, le foyer d’où rayonnaient vers le reste du monde les nouvelles idées, les formes et les styles neufs, les expériences et les sujets qui, tout en liquidant le passé, établissaient les bases de ce qui allait être la culture de l avenir… »(1)  
C’est par ces mots queMario Vargas Llosaouvre le chapitre« Paris » de son« Dictionnaire amoureux de l’Amérique latine ». Les quelques pages qui suivent cette entrée en matière mériteraient d’être également reproduites pour illustrer ce que Paris, et la France, représentaient alors pour la future élite littéraire latino-américaine. Comme quelques années plus tard à Stockholm lorsqu’il recevra son prix Nobel de littérature en citant les héros les plus flamboyants des lettres françaises(2), l’écrivain péruvien y exprime sa passion pour notre pays et sa culture, clamant que c’est à Paris qu’il a vécu les sept années les plus décisives de sa vie, déclinant son Panthéon littéraire où Hugo, Balzac, Flaubert, Stendhal, Baudelaire, Lautréamont et Rimbaud, côtoient Aron, Tocqueville, Camus, Sartre, Bataille ou Revel, ainsi que Molière, Proust, Artaud, Céline, Malraux et tant et tant d’autres. Passion partagée par« d’innombrables jeunes »de son âge, par les
                                            (1) Mario Vargas Llosa, « Dictionnaire amoureux de l’Amérique latine », Plon, 2005, page 525. (2) Voir Mario Vargas Llosa, « Éloge de la lecture et de la fiction », Conférence Nobel, Stockholm, 7 décembre 2010.
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