Rapport d'information déposé (...) par la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République en conclusion des travaux d'une mission d'information sur la prostitution en France
La mission d'information a rencontré et auditionné plus de 200 personnes, dont quinze personnes prostituées ou s'étant prostituées, des travailleurs sociaux, des représentants des services publics (policiers, gendarmes, magistrats, médecins, infirmiers ), des représentants d'associations. Ces rencontres et auditions ont donné à la mission les informations nécessaires pour établir un état des lieux objectif de la réalité de la prostitution aujourd'hui en France, et de l'ensemble des politiques publiques menées en la matière. De grands constats se dégagent ainsi. En premier lieu, la prostitution est exercée à plus de 80 % par des personnes étrangères, alors qu'au début des années 1990, elles n'étaient que 20 %. Du côté des politiques publiques, le bilan qui se dégage est en demi-teinte. Plutôt positif en matière de lutte contre le proxénétisme, il est plus nuancé dans celui de l'accès aux soins et de la lutte contre le racolage et « désastreux » pour ce qui est des politiques sociales. Pour lutter contre la prostitution, le rapport préconise notamment de coupler la pénalisation des clients à une politique d'éducation et de prévention, de mettre en oeuvre un accompagnement intégral des personnes prostituées, de systématiser la lutte contre la traite et le proxénétisme.
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Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
Extrait
N°3334 ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
TREIZIÈME LÉGISLATURE Enregistré à la Présidence de lAssemblée nationale le 13 avril 2011.R A P P O R T D I N F O R M A T I O N DÉPOSÉen application de larticle 145 du Règlement PAR LA COMMISSION DES LOIS CONSTITUTIONNELLES, DE LA LÉGISLATION ET DE LADMINISTRATION GÉNÉRALE DE LA RÉPUBLIQUE,en conclusion des travaux dune mission dinformation(1)sur laprostitutionenFrance,
ET PRÉSENTÉ
PARM. GUYGEOFFROY, Député,
(1) La composition de cette mission figure au verso de la présente page.
La mission dinformation sur la prostitution en France est composée de Mme Danielle Bousquet, présidente, M. Guy Geoffroy, rapporteur, M. Philippe Goujon, M. Alain Vidalies et Mme Marie-Jo Zimmermann pour la commission des Lois ; M. Élie Aboud et Mme Marie-Françoise Clergeau pour la commission des Affaires sociales.
PREMIÈRE PARTIE : LA PROSTITUTION AUJOURD HUI EN FRANCE : MUTATIONS ET PERMANENCES D UNE RÉALITÉ MÉCONNUE......................... 19 I. COMBIENY A-T-IL DE PERSONNES PROSTITUÉES AUJOURD HUI EN FRANCE ?......................................................................................................................... 19 A. LA PROSTITUTION DE RUE : DES CHIFFRES À MANIER AVEC PRÉCAUTION.... 20
1. La prostitution de rue en région parisienne, une réalité difficile à quantifier avec précision.................................................................................................... 20
2. La prostitution de rue en province, des ordres de grandeurs cohérents....... 22
3. La prostitution des mineurs, emblématique des divergences de chiffres entre les services de police et les associations.............................................. 23 B. UNE PROSTITUTION « DISCRÈTE » DIFFICILE À QUANTIFIER............................ 25
1. La prostitution dans les bars à hôtesse et les salons de massage............... 25 2. La prostitution par Internet................................................................................ 26 C. LA PROSTITUTION ÉTUDIANTE : FANTASME OU RÉALITÉ ?............................... 27 D. LA PROSTITUTION MASCULINE ET TRANSGENRE.............................................. 29
1. La prostitution masculine en général................................................................ 29
2. La prostitution transgenre en particulier........................................................... 30
II. LA PROSTITUTION DITE « TRADITIONNELLE » CÈDE PROGRESSIVEMENT LA PLACE À L EXPLOITATION SEXUELLE ET À LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS........ 31
A. LA FORTE AUGMENTATION DE LA PROSTITUTION ÉTRANGÈRE DEPUIS LES ANNÉES 1990 EST LIÉE À LÉMERGENCE DE RÉSEAUX DE PROSTITUTION.... 32
1. Les années 1990 constituent un tournant en matière de prostitution........... 32
a) La part des personnes prostituées de nationalité étrangère a doublé depuis les années 1990..................................................................................................... 32
b) Plus de 90 % des personnes prostituées sur la voie publique sont aujourd hui de nationalité étrangère................................................................................... 34
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2. Cette augmentation sexplique par les bouleversements géopolitiques des années 1990 associés au développement de réseaux internationaux de traite............................................................................................................... 37
a) Plusieurs facteurs ont rendu possible le développement de réseaux de traite et dexploitation sexuelle..................................................................................... 37 b) La prostitution étrangère a connu plusieurs vagues successives en France....... 38
c) Les personnes prostituées étrangères sont aujourdhui majoritairement sous lemprise de réseaux étrangers de traite et dexploitation sexuelle................... 39 B. LE FONCTIONNEMENT DES RÉSEAUX DE TRAITE ET DEXPLOITATION SEXUELLE ASSURE LA PERSISTANCE DU SYSTÈME PROSTITUTIONNEL........ 41
1. La contraction dune dette de passage est généralement à lorigine de la situation de prostitution et dexploitation sexuelle........................................... 41 2. Une contrainte, physique ou morale, est toujours exercée sur les personnes prostituées victimes de la traite..................................................... 43
a) Les réseaux africains : envoûtement et piété filiale........................................... 43 b) Les réseaux de lEst : violences physiques et psychologiques............................ 44 c) Léquilibre du système prostitutionnel assuré par les réseaux........................... 44 3. La prostitution chinoise à Paris, la fin dune exception ?................................ 45 C. LA GÉOGRAPHIE DE LA PROSTITUTION ÉTRANGÈRE EN FRANCE ET À PARIS....................................................................................................................... 46 1. Les personnes originaires dEurope de lEst et des Balkans constituent la majeure partie des personnes prostituées dans les villes de province........ 47
2. Paris comporte certaines spécificités par rapport à la province.................... 48 III. L APPARITION D INTERNET A PERMIS L ÉMERGENCE D UNE NOUVELLE FORME DE PROSTITUTION............................................................................................. 49 A. INTERNET, UN MÉDIA PRIVILÉGIÉ POUR LA PROSTITUTION.............................. 49 a) Lavantage financier : la faiblesse des coûts daccès et de fonctionnement....... 50 b) La discrétion et lanonymat : la facilitation du passage à lacte pour le client comme pour la personne prostituée.................................................................. 51 c) Limpunité : les difficultés de la répression du racolage et du proxénétisme sur Internet...................................................................................................... 52
B. LESCORTING, LA PROSTITUTION PAR INTERNET............................................... 53
1. Lescorting, un mot nouveau pour décrire une même réalité ?...................... 53 a) Lescortingse définit essentiellement en opposition à la prostitution de rue...... 53 b) Le client dans lescorting.................................................................................. 54 c) Lescortingsemble en réalité être aussi divers que la prostitution elle-même.... 55
2. Les motivations des escortes indépendantes.................................................. 56
a) La motivation première de la prostitution par Internet reste financière............. 56
b) Laspect « glamour » de cette forme de prostitution en favorise lacceptabilité. 57
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c) Une façon différente de vivre sa sexualité......................................................... 58 C. LES «SEX TOURS», NOUVELLE FORME DEXPLOITATION DE LA PROSTITUTION....................................................................................................... 58
IV. LAPRÉCARITÉ ET LA VULNÉRABILITÉ DEMEURENT DES FACTEURS DÉTERMINANTS D ENTRÉE ET DE MAINTIEN DANS LA PROSTITUTION.................... 60 A. LES RUPTURES FAMILIALES ET LEXCLUSION SOCIALE.................................... 61
1. Les mineurs en errance..................................................................................... 61 2. Un rejet lié à lorientation sexuelle.................................................................... 62 3. Lexclusion sociale accrue des personnes transgenres................................. 62 B. LA PRÉCARITÉ ÉCONOMIQUE............................................................................... 64 1. La prostitution étrangère comme aboutissement dun processus migratoire............................................................................................................ 64 2. La prostitution résultant dune vulnérabilité accrue de certaines catégories sociales............................................................................................................... 67 a) La prostitution des étudiants : concilier études et conditions de vie décentes.... 67 b) La prostitution de personnes âgées : le cumul dune vulnérabilité financière et sociale............................................................................................................. 68
3. Toxicomanie et prostitution : un cercle vicieux................................................ 70 C. LA VULNÉRABILITÉ PSYCHOLOGIQUE.................................................................. 71 1. Les violences subies durant lenfance comme facteur fragilisant.................. 71 2. Lemprise psychologique dun proche comme facteur déclenchant.............. 72 V. DES CONDITIONS DE VIE ET D EXERCICE QUI PORTENT LE PLUS SOUVENT ATTEINTE À LA SANTÉ DES PERSONNES PROSTITUÉES........................................... 74 A. UNE ACTIVITÉ QUI FAIT COURIR DES RISQUES MAJEURS POUR LA SANTÉ DES PERSONNES QUI LA PRATIQUENT............................................................... 74 1. Le risque de contamination par les infections sexuellement transmissibles 74
2. Un état de santé globalement détérioré........................................................... 78 B. UN UNIVERS MARQUÉ PAR DES VIOLENCES DUNE PARTICULIÈRE GRAVITÉ 79
1. La stigmatisation et lisolement des personnes prostituées........................... 79 a) Une stigmatisation particulièrement forte......................................................... 79 b) Un isolement familial fréquent.......................................................................... 81 2. Une violence inhérente au milieu prostitutionnel............................................. 82
a) Des violences très fréquentes et dune extrême gravité..................................... 82
b) La violence émane, à titre principal, des clients des personnes prostituées....... 83 c) Elle est également le fait des proxénètes, des personnes prostituées et des passants........................................................................................................... 84
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C. DES SÉQUELLES PSYCHOLOGIQUES ET PHYSIOLOGIQUES SOUVENT MAJEURES.............................................................................................................. 86 1. Une souffrance psychologique notamment liée à la répétition de rapports sexuels non désirés........................................................................................... 86 2. Des conséquences physiologiques souvent importantes............................... 88
3. Un usage fréquent des drogues........................................................................ 88 DEUXIÈME PARTIE : DES POLITIQUES PUBLIQUES SOUVENT INCOHÉRENTES, PARFOIS INEFFICACES, VOIRE INEXISTANTES.................... 91 I. REFUSER TOUTE RECONNAISSANCE JURIDIQUE DE LA PROSTITUTION : UNE POSITION ABOLITIONNISTE DE PRINCIPE QUI SOUFFRE DE QUELQUES INCOHÉRENCES............................................................................................................... 91
A. LA FRANCE A EXPÉRIMENTÉ, EN MATIÈRE DE PROSTITUTION, LE PROHIBITIONNISME ET LE RÉGLEMENTARISME AVANT DADOPTER UNE POSITION ABOLITIONNISTE EN 1946.................................................................... 92
1. Du Moyen Âge à lAncien Régime : lhésitation des pouvoirs publics entre prohibitionnisme et réglementarisme............................................................... 92 2. La mise en place du « système français » réglementariste à partir du Consulat.............................................................................................................. 93 3. Lavènement de labolitionnisme à partir de la seconde moitié du XXesiècle................................................................................................................... 94 B. LABOLITIONNISME POURSUIT PLUSIEURS OBJECTIFS : PROTÉGER LES PERSONNES PROSTITUÉES ET DÉCOURAGER LACTIVITÉ PROSTITUTIONNELLE............................................................................................ 95 1. Labsencede reconnaissance juridique donnée à la prostitution et son corollaire, la tolérance de la prostitution privée............................................... 96 2. La répression du proxénétisme et de lexploitation sexuelle.......................... 96
3. La disparition du phénomène prostitutionnel comme horizon........................ 97
C. LA MULTIPLICITÉ DES OBJECTIFS POURSUIVIS PAR LABOLITIONNISME EST SUSCEPTIBLE DE CONDUIRE À CERTAINES CONTRADICTIONS, QUI NENTAMENT TOUTEFOIS PAS SA COHÉRENCE................................................. 98 1. La prostitution serait juridiquement reconnue par le droit fiscal et social..... 98
2. La prostitution serait tolérée, mais empêchée en pratique............................ 100 3. La personne prostituée ne serait pas considérée comme une victime, mais comme une délinquante........................................................................... 102 4. Les personnes prostituées seraient stigmatisées, non pas réinsérées....... 102
II. PRÉVENIR LES TROUBLES À L ORDRE PUBLIC : LES EFFETS CONTRADICTOIRES DE LA RÉPRESSION DU RACOLAGE........................................... 104 A. LACTIVITÉ PROSTITUTIONNELLE, LORSQUELLE CRÉE UN TROUBLE À LORDRE PUBLIC, EST RÉPRIMÉE......................................................................... 104
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1. Lincrimination des atteintes aux bonnes murs et la police administrative sont depuis longtemps utilisées pour limiter la visibilité de la prostitution...................................................................................................... 105 a) Lincrimination de l exhibition sexuelle permet de réprimer lacte prostitutionnel effectué en public..................................................................... 105 b) La police administrative est utilisée depuis longtemps pour limiter les troubles à la tranquillité et à la sécurité publiques........................................................ 106
2. Lincrimination de racolage est une constante depuis 1939.......................... 107 B. LINCRIMINATION ÉLARGIE DU RACOLAGE DEPUIS LA LOI DU 18 MARS 2003 POUR LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE......................................................................... 109 1. Genèse et principes du délit de racolage tel quissu de la loi du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure........................................................................ 109 2. Les éléments constitutifs du délit de racolage................................................. 110
a) Des moyens caractérisant lattitude.................................................................. 110
b) Le caractère public de lacte de racolage......................................................... 111
c) Le but du racolage............................................................................................ 111 3. Une jurisprudence restrictive et une application impressionniste.................. 111
C. LE BILAN NUANCÉ DE LINCRIMINATION DU RACOLAGE.................................... 112
1. Une mesure dune efficacité relative................................................................ 112
2. Les effets indésirables de lincrimination du racolage passif......................... 115 a) Le simple déplacement de la prostitution et la fragilisation des personnes prostituées....................................................................................................... 115 b) La dégradation des relations avec les forces de lordre.................................... 117 c) Une difficulté croissante daccès aux soins....................................................... 117
III. LUTTER CONTRE LA TRAITE ET LE PROXÉNÉTISME : DES PROGRÈS RESTENT À ACCOMPLIR................................................................................................. 118
A. UN DISPOSITIF JURIDIQUE COMPLET DE LUTTE CONTRE LA TRAITE ET LE PROXÉNÉTISME...................................................................................................... 119
1. Lincrimination de proxénétisme, dont le champ est particulièrement large, permet une prise en compte de toutes les situations.......................... 119 a) Une incrimination particulièrement large, qui permet dappréhender lensemble des situations dexploitation de la prostitution dautrui.................. 119 b) Un ensemble complet de peines........................................................................ 123
2. Linfraction de traite des êtres humains vise à assurer une répression efficace des réseaux internationaux de prostitution....................................... 125 3. Des moyens et des structures dédiés pour assurer leffectivité de la répression........................................................................................................... 128 a) Des procédures dérogatoires en matière de proxénétisme et de traite des êtres humains........................................................................................................... 128
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b) Des droits spécifiques accordés aux victimes de la traite des êtres humains et du proxénétisme............................................................................................... 129 c) Des structures denquête et de jugement dédiées à la lutte contre le proxénétisme et la traite des êtres humains...................................................... 130 B. LA MISE EN UVRE DU DISPOSITIF RÉPRESSIF PAR LAPPAREIL JUDICIAIRE CONNAÎT CEPENDANT UN BILAN NUANCÉ...................................... 131
1. Lamise en uvre de linfraction de proxénétisme semble plutôt satisfaisante....................................................................................................... 131 a) Linfraction de proxénétisme, largement utilisée par les tribunaux, apparaît aujourdhui comme un outil juridique satisfaisant............................................ 132
b) Toutefois, cette incrimination fait lobjet de critiques....................................... 133 c) Cette qualification est appliquée de façon variable par les juridictions............. 134
2. La qualification pénale de traite des êtres humains est insuffisamment utilisée................................................................................................................. 135 a) Une infraction qui semble peu utilisée en dépit des avantages quelle présente. 135
b) Les causes de la faible utilisation de linfraction de traite sont diverses............ 137 C. LES DROITS OUVERTS AUX VICTIMES DE TRAITE ET DE PROXÉNÉTISME SONT INSUFFISAMMENT MIS EN UVRE............................................................ 138 1. Le droit au séjour, corollaire insuffisamment utilisé de laide apportée à la justice.................................................................................................................. 138 a) Une possibilité aujourdhui peu utilisée............................................................ 139 b) Des services de police et des préfectures parfois réticents à mettre en uvre larticle L. 316-1 du CESEDA.......................................................................... 139 c) Des considérations tant juridiques que pratiques font obstacle à la délivrance dun titre de séjour........................................................................................... 141
2. Les insuffisances du dispositif de protection et dindemnisation des victimes de la traite et du proxénétisme.......................................................... 141
a) Les failles du système de protection des victimes.............................................. 142
b) Des dispositifs dindemnisation jugés inégalitaires et lacunaires...................... 142 IV. LE VOLET SOCIAL DE L ABOLITIONNISME, OUBLIÉ PAR LES POLITIQUES PUBLIQUES....................................................................................................................... 144 A. LES POLITIQUES SOCIALES, SOUVENT GÉNÉRALISTES, NE PRENNENT PAS EN COMPTE LES SPÉCIFICITÉS DES PERSONNES PROSTITUÉES................... 144 1. Les personnes prostituées bénéficient, au plan théorique, des mêmes droits sociaux que le reste de la population.................................................... 144
a) Le bénéfice théorique des prestations sociales universelles pour les personnes prostituées....................................................................................................... 145
b) Laffiliation à une caisse de sécurité sociale est possible mais difficile pour les personnes prostituées................................................................................. 146 2. Dans les faits, les personnes prostituées connaissent des difficultés particulières daccès aux droits et aux soins................................................... 147
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a) Des conditions trop restrictives et peu adaptées au parcours des personnes prostituées....................................................................................................... 148
b) Des difficultés notables daccès aux droits........................................................ 149
c) Les lacunes de laccès aux soins....................................................................... 149 B. LES DISPOSITIFS SPÉCIALEMENT DESTINÉS AUX PERSONNES PROSTITUÉES DEMEURENT INSUFFISANTS....................................................... 151
1. Léchec des services de prévention et de réinsertion sociale........................ 151 2. Le dispositif actuel demeure largement insuffisant au regard des objectifs de prévention et de réinsertion......................................................................... 152 C. LAMAJEURE PARTIE DES POLITIQUES SOCIALES EST AUJOURDHUI LE FAIT DU SECTEUR ASSOCIATIF............................................................................ 154 1. Des associations diverses qui poursuivent des objectifs parfois opposés... 154
2. Laction sanitaire et sociale en faveur des personnes prostituées est aujourdhui principalement mise en uvre par le secteur associatif............ 156
a) Laction des associations dans le domaine sanitaire......................................... 157 b) Laction des associations dans le domaine social............................................. 158
3. Un financement public variable et non pérenne qui fragilise laction des associations........................................................................................................ 159
a) Des financements illisibles................................................................................ 159 b) Des financements en diminution....................................................................... 161 TROISIÈME PARTIE : CONSIDÉRER LA PROSTITUTION AU REGARD DES PRINCIPES RÉPUBLICAINS ET DÉMOCRATIQUES............................................... 163
I. UNE QUESTION À L ORDRE DU JOUR DANS DE NOMBREUX ÉTATS MAIS MARGINALISÉE SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE..................................................... 164
A. DES PRÉOCCUPATIONS INTERNATIONALES ESSENTIELLEMENT CENTRÉES SUR LA LUTTE CONTRE LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS................................ 164 1. Une prise de conscience internationale........................................................... 164
2. Une action déterminée au niveau européen.................................................... 165
3. Une implication inégale des pays dont sont issues les victimes de la traite. 167
B. DES POLITIQUES DIVERGENTES EN MATIÈRE DE PROSTITUTION, QUI RENDENT DIFFICILE TOUT ACCORD INTERNATIONAL....................................... 168
1. Des politiques publiques divergentes en matière de prostitution.................. 168 a) Prohibitionnisme, abolitionnisme et réglementarisme : trois grands modèles 168 b) qui ne rendent quimparfaitement compte de la diversité des politiques publiques......................................................................................................... 169
2. Lamarginalisation progressive de la prostitution au sein des accords internationaux et des discussions européennes............................................. 170 a) Un sujet polémique, qui semble être de moins en moins abordé........................ 170
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b) Une préoccupation qui serait même en voie de régression................................ 171 II. « LE PLUS VIEUX MÉTIER DU MONDE » : UN SYSTÈME REPOSANT SUR DES PRÉSUPPOSÉS NON QUESTIONNÉS............................................................................. 173 A. LAPROSTITUTION, UN FAIT SOCIAL À RÉGULER : LE MODÈLE NÉERLANDAIS......................................................................................................... 173
1. La prostitution, une donnée à réguler............................................................... 173
a) La prostitution est une donnée sociale.............................................................. 173 b) Lutter contre la traite et lexploitation en réglementant la prostitution............. 174 c) Améliorer la condition des personnes prostituées en faisant de la prostitution un travail comme un autre............................................................................... 175 2. Des objectifs imparfaitement atteints............................................................... 176
a) Des effets non mesurés sur le nombre de personnes prostituées........................ 176 b) La réglementation na pas mis fin à la traite et à lexploitation sexuelle........... 176
3. Vers un renforcement de la réglementation, qui passe par la pénalisation des clients........................................................................................................... 179 a) Un projet de loi visant à renforcer lencadrement de la prostitution et la lutte contre la traite................................................................................................. 179 b) Un débat public qui ne porte plus sur la prostitution mais sur ses conditions dexercice........................................................................................................ 179
B. « LUTILITÉ SOCIALE » DE LA PROSTITUTION...................................................... 180
1. « La prostitution fait diminuer le nombre de viols »......................................... 180 a) Une « évidence » démentie par les faits............................................................ 181 b) Au contraire, la reconnaissance de la prostitution peut accroître les pressions sexuelles.......................................................................................................... 182
2. « La prostitution est une réponse à la misère sexuelle »............................... 183 a) La « misère affective et sexuelle » des clients.................................................... 183
b) Les clients, des « hommes ordinaires »............................................................. 184 3. Des conceptions largement fondées sur les « besoins irrépressibles » de la sexualité masculine....................................................................................... 186 C. LA PROSTITUTION « LIBRE ».................................................................................. 188 1. La capacité de consentir.................................................................................... 189 2. Lentrée dans la prostitution et les vices du consentement............................ 190 a) Le consentement « extorqué par violence »....................................................... 190
b) Le consentement « surpris par dol »................................................................. 191
c) Le consentement « donné par erreur ».............................................................. 191
3. Lexistence dalternatives.................................................................................. 192 4. La réversibilité du choix..................................................................................... 194