Schéma numérique des bibliothèques - Rapport du groupe de travail Evaluation : L évaluation du numérique dans les bibliothèques françaises
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Schéma numérique des bibliothèques - Rapport du groupe de travail Evaluation : L'évaluation du numérique dans les bibliothèques françaises

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Description

Dans le cadre des travaux du Conseil du livre, mis en place le 30 juin 2008, la Ministre de la Culture et de la communication, a confié au Président de la Bibliothèque nationale de France la mission d'élaborer un schéma numérique pour les bibliothèques. Ce schéma répond à une des propositions du rapport « Livre 2010 : Pour que vive la politique du livre » par Sophie Barluet (http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/074000434/index.shtml). Il doit permettre d'améliorer les conditions de conservation et de diffusion des ressources numérisées ou nées numériques des bibliothèques auprès de tous les publics, tout en optimisant les dépenses. Ce rapport présente les travaux du groupe de travail évaluation.

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Publié par
Publié le 01 mars 2010
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Rapport- n° 2009-000Υseptembre 2009
L’évaluation du numérique dans les bibliothèques françaises
Rapport du groupe de travail Evaluation du numérique en bibliothèque au président de la Bibliothèque nationale de France
MINISTÈRE DE LACULTURE ET DE LACOMMUNICATION
_____
L’évaluation du numérique dans les bibliothèques françaises
07 septembre 2009
Suzanne JOUGUELET Inspectrice générale des bibliothèques
S O M M A I R E
 Introduction................................................................................................1
1. Bilan des évaluations existantes.............................................................2
2. Difficultés, lacunes, points en suspens.................................................26
3. Perspectives et recommandations........................................................30
 Conclusion.................................................................................................40
 Annexes.....................................................................................................42
Introduction
Le groupe de travailEvaluation du numérique en bibliothèque –dans le contexte français -a travaillé, comme les trois autres groupes1, dans le cadre de la mission confiée par la ministre de la Culture et de la communication au président de la Bibliothèque nationale de France, Bruno Racine. Le groupe s’est attaché à respecter, sous l’angle de l’évaluation, l’objectif mentionné dans la lettre de mission du 25 septembre 2008 pour le Schéma numérique des bibliothèques : «Etablir un bilan de l’action, des moyens et des besoins des bibliothèques dans le domaine de la numérisation et du numérique. », ainsi que l’étude souhaitée des «conditions d’une plus grande harmonisation des politiques nationales et d une véritable mise en réseau des compétences et des moyens des grands acteurs nationaux. »
Sept réunions ont été tenues entre le 6 octobre 2008 et le 28 avril 2009. La liste des participants au groupe, jointe en annexe, montre bien la diversité des entités représentées : ministères, établissements, associations. Le rapporteur adresse ses plus vifs remerciements aux membres du groupe pour leur contribution : les documents qui en résultent alimentent à la fois le texte du rapport et le volume d’annexes.
Toute évaluation n’acquiert de sens qu’en lien avec des objectifs. Dans le cadre des travaux conduits par le groupe, les trois objectifs majeurs retenus ont été les suivants :
- Rechercher la cohérence des politiques publiques en évitant les redondances de financements, dans le cadre des grands programmes de la LOLF.
- Améliorer les services par la prise en compte prioritaire des besoins des utilisateurs dans les différents contextes de bibliothèques.
- Développer et unifier la culture du numérique dans les bibliothèques.
Les enjeux économiques motivent fortement l’évaluation : qu’il s’agisse d’une chaîne de numérisation (de la conception du projet jusqu’à la mise en ligne et l’archivage), ou de l’acquisition de ressources électroniques aux coûts toujours en augmentation, les indicateurs relatifs au numérique représentent un outil de pilotage pour une meilleure gestion des services des bibliothèques et des acquisitions en fonction des usages, ainsi qu’un outil de négociation budgétaire avec les tutelles et tarifaire avec les éditeurs. A titre d’exemple, l’enseignement supérieur a dépensé en 2007 24.4 M€ pour l’acquisition de ressources électroniques sur un budget documentaire total de 98.5 M€, soit un pourcentage de 24,72; en 2006 le pourcentage était de 22,7 : 21,3 M€ (budget RE) sur 93,8 M€ (budget documentaire total).
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Groupes Numérisation : recensement et concertation ; Acquisitions électroniques ; Conservation numérique. Si on ajoute les 14 m€ environ de périodiques papier « gagés » par des abonnements couplés, on parvient à 39%.
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Le groupe s’est attaché à préciser le champ couvert par l’évaluation, très vaste, car elle porte à la fois sur l’offre et sur la demande dans des bibliothèques aux vocations diverses . Il convient d’analyser les types de ressources offertes, puis de répondre, pour leur consultation, à la fois aux questions du « quoi » et du « combien », mais aussi à celles du « qui » et du « comment » : apprécier par exemple dans le milieu universitaire si les étudiants à différents stades de leurs études, les chercheurs dans différentes disciplines pratiquent tel type de ressources, en quel lieu ou selon quel mode d’accès (bureau, domicile, bibliothèque, accès nomade..) et avec quels parcours et quels usages : consultation, navigation, téléchargement…
Enfin les critères et les niveaux de l’évaluation sont nombreux : selon l’approche (managériale, budgétaire, technique, sociologique…), selon le type d’institution, selon l’échelle (locale, nationale, internationale). Il existe à la fois des écarts importants et des complémentarités entre les bibliothèques. En outre, elles jouent en matière de numérique des rôles divers, ceux de producteur, de diffuseur, d’utilisateur. Comment apprécier leur action dans les différents contextes et comment savoir si elle répond aux attentes des publics ?
Le groupe évaluation, comme le groupe conservation, traite le numérique de façon transverse, alors que les deux autres groupes se sont spécialisés respectivement dans les domaines des ressources créées par la numérisation et des ressources acquises, le plus souvent à titre onéreux.
Après avoir précisé les enjeux de vocabulaire et de typologie, et dressé un bilan -qui ne peut prétendre viser à l’exhaustivité- des indicateurs existants à l’échelle locale, à l’échelle nationale, à l’échelle européenne, le rapport s’attachera aux études sur les publics et leurs usages, en lien avec l’offre numérique.
Les difficultés et les manques qui entravent l’évaluation seront ensuite analysés, qu’il s’agisse des données et de la mesure ou des limites en matière de ressources humaines et de budgets.
Enfin les préconisations du groupe seront présentées avec une mise en perspective et des actions précises à engager.
1. Bilan des évaluations existantes
1.1. Typologie et définitions des ressources numériques
1.1.1. Une question de vocabulaire
Un préalable à une évaluation coordonnée consiste à employer le même vocabulaire, avec les mêmes acceptions. Or les travaux du groupe ont montré une hétérogénéité certaine selon les interlocuteurs, les institutions, les usages..
Les adjectifs « électronique » et « numérique » désignent des réalités tantôt identiques, tantôt différentes : à titre d’exemple, la norme ISO 2789 (Statistiques internationales des bibliothèques, 4ele définit comme un « documentéd., 2006) parle du « livre électronique » et
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électronique, sous licence ou non, dans lequel le texte interrogeable occupe une place prépondérante et qui peut être considéré comme équivalent à un livre imprimé (monographie) ».
Dans un contexte plus récent (Rapport de Bruno Patino surLe devenir numérique de l’édition : du livre objet au livre droit , en juin 2008, - qui mentionne notamment que la définition du livre numérique «relève de la gageure» -, voir les débats et articles liés au Salon du Livre 2009…), c’est l’expression « livre numérique » qui domine. Le Syndicat national de l’édition a proposé pour sa part d’étendre au numérique la définition fiscale du livre, mais les débats ne sont pas clos.
La langue anglaise emploie également tantôt « digital », tantôt « electronic ». De façon pragmatique, il semble que dans le langage courant des professionnels de l’information, le terme électronique renvoie plutôt à des ressources acquises le plus souvent dans des réseaux commerciaux, alors que le terme numérique est plus employé pour la création de ressources, notamment par transfert de l’analogique. Les dénominations des groupes du Schéma numérique pour les bibliothèques illustrent les deux adjectifs : acquisitions électroniques, conservation numérique.
La notion de «bibliothèque numériqueest également très répandue et renvoie à des» ensembles de documents très variés par la nature et la taille. Leur trait commun est l’organisation des documents. «Contrairement à l’information accessible en vrac sur l’internet, la bibliothèque numérique collecte, catalogue et classe les documents, les conserve et les valorise pour les rendre largement accessibles au public…….L’immense avantage de la bibliothèque numérique réside dans l’apport de services liés au traitement de l’information numérique. »3
En 2000, Dominique Arot mentionnait l’évaluation comme un des enjeux de la bibliothèque numérique patrimoniale, dans un article intitulé : «La bibliothèque numérique patrimoniale : paradoxes, missions, typologie et évaluation. »4
Jean-Pierre Lardy (URFIST de Bordeaux) donnait en juin 2006 la définition suivante : « une bibliothèque numérique est une collection organisée de documents électroniques en accès libre et généralement gratuit sur Internet, associée à une interface permettant la recherche et la consultation de ces documents. »
Une publication récente intituléeBibliothèque numérique et recherche d’informations5 propose la formulation suivante : «Une bibliothèque numérique est une partie des corpus et des services d’une bibliothèque traditionnelle qui ont été numérisés et qui sont accessibles en ligne par un réseau local ou distant ».
3Article collectif dans Chroniques de la BnF n 47, p 10. 4 InLe Moal Jean-Claude, Hidoine, Bernard (dir.), Bibliothèques numériques. Cours INRIA, octobre 2000. ADBS Editions, 2000. 5 MkadmiPar Abderrazak et Imad Saleh. Lavoisier.Hermès-Science, 2008.
3 –
Récemment, Lionel Maurel, conservateur à la Bibliothèque nationale de France a procédé à un recensement des bibliothèques numériques françaises et à leur localisation sur une carte. Voir la page Bibliopedia consacrée aux bibliothèques numériques http://www.bibliopedia.fr/index.php/Bibliotheques_numeriques, ainsi que la carte réalisée pour visualiser ces bibliothèques numériques6. Il souligne dans l’article consacré au sujet sur son blog qu’il n’a pas souhaité définir la bibliothèque numérique, ni procéder à une sélection, mais qu’il a voulu offrir un « coup d’œil synoptique par le biais des approches très simples que sont la liste et la carte. »
On peut enfin rappeler que dès 1998 l’IFLA donnait une définition globale : «Les bibliothèques numériques sont des organismes qui offrent des ressources, y compris en personnel, pour sélectionner, structurer, offrir un accès intellectuel, distribuer et conserver l’intégrité des documents sous forme numérique ».
1.1.2. Quelle typologie adopter ?
Une typologie des services électroniques a été proposée en 2006 en annexe de la norme ISO 2789 sur les statistiques internationales de bibliothèques.7La mission d’étude pilotée en 2006 par Sabine Barral s’est attachée pour sa part à améliorer la définition des types de documents dans l’univers numérique. Son rapportIndicateurs d’usages des ressources électroniques, remis début 2007, comporte une annexe intitulée : :Données statistiques et indicateurs tableau des items retenus par le Comité de suivi et définitions.
Des compléments semblent néanmoins encore nécessaires pour rendre compte d’évolutions récentes : à titre d’exemple la notion globale de « collection électronique » mérite sans doute d’être répartie entre les ressources acquises, les ressources libres, les ressources créées, les  sites web objet du dépôt légal, les sites collaboratifs  ; la rubrique « numériques », documents qui exclut les bases de données et les périodiques électroniques, est néanmoins trop globale ; elle est en effet définie comme : «unité documentaire numérisée par la bibliothèque ou acquise sous forme numérique comme élément de la collection de cette bibliothèque» ; elle regroupe dans un même ensemble aujourd’hui hétéroclite les livres électroniques, qu’ils soient nés numériques ou numérisés, les brevets électroniques, les documents audiovisuels en réseau et une catégorie « autres »
En outre l’ajout de services comme les espaces personnels de travail ou les blogs serait bienvenu pour illustrer le développement des usages collaboratifs : en effet la notion de ressources englobe de plus en plus celle de services, au-delà des collections.
Jean-Philippe Accart, (de la Bibliothèque nationale de Suisse), intervenant lors d’une journée d’étude le 7 avril 2009 sur «Les usages des bibliothèques virtuelles» les définit comme
6 http://maps.google.fr/maps/ms? ie=UTF8&hl=fr&msa=0&msid=105474723200161086941.00046ecee33cfb4e1330d&z=6 7Voir en annexe le schéma des services électroniques .
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