Bilan des catastrophes dans le monde en 2016
52 pages
Français

Bilan des catastrophes dans le monde en 2016

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
52 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Catastrophes naturelles et techniques en 2016: une année de dommages tous azimuts N° 2 /2017 01 Résumé 03 Catastrophesen 2016: aperçu général 07 Aperçupar région 16 Inondationsaux EtatsUnis – un risque sousassuré 22 Tableauxrécapitulatifs de l’année 2016 44 Définitionset critères de sélection Résumé Plusieurs catastrophes de grande envergure se sont produites en 2016 … … et se sont traduites par un niveau de dommages mondiaux jamais atteint depuis 2012. Les dommages assurés dus aux catastrophes se sont inscrits à 54 milliards USD, ce qui signifie que l’assurance a permis à plusieurs milliers de personnes de se remettre des dommages subis et de surmonter les épreuves dans de meilleures conditions. Le déficit de protection contre les catastrophes reste néanmoins substantiel à l’échelle mondiale. Un nombre de catastrophes de grande ampleur particulièrement ravageuses se sont produites dans le monde en 2016, dont plusieurs séismes au Japon, en Equateur, en Tanzanie, en Italie et en Nouvelle-Zélande. Plusieurs graves inondations ont par ailleurs eu lieu aux Etats-Unis et à travers l’Europe et l’Asie, ainsi qu’un nombre record d’événements météorologiques aux Etats-Unis. L’événement le plus puissant a été l’ouragan Matthew, la première tempête de catégorie 5 à se former au-dessus de l’Atlantique nord depuis 2007.

Informations

Publié par
Publié le 28 mars 2017
Nombre de lectures 269
Langue Français

Extrait

Catastrophes naturelles et techniques en 2016 : une année de dommages tous azimuts
N° 2/2017
01 Résumé 03 Catastrophes en 2016 : aperçu général 07 Aperçu par région 16 Inondations aux Etats-Unis – un risque sous-assuré 22 Tableaux récapitulatifs de l’année 2016 44 Définitions et critères de sélection
Résumé
Plusieurs catastrophes de grande envergure se sont produites en 2016 …
… et se sont traduites par un niveau de dommages mondiaux jamais atteint depuis 2012.
Les dommages assurés dus aux catastrophes se sont inscrits à 54 milliards USD, ce qui signifie que l’assurance a permis à plusieurs milliers de personnes de se remettre des dommages subis et de surmonter les épreuves dans de meilleures conditions.
Le déficit de protection contre les catastrophes reste néanmoins substantiel à l’échelle mondiale.
Un nombre de catastrophes de grande ampleur particulièrement ravageuses se sont produites dans le monde en 2016, dont plusieurs séismes au Japon, en Equateur, en Tanzanie, en Italie et en Nouvelle-Zélande. Plusieurs graves inondations ont par ailleurs eu lieu aux Etats-Unis et à travers l’Europe et l’Asie, ainsi qu’un nombre record d’événements météorologiques aux Etats-Unis. L’événement le plus puissant a été l’ouragan Matthew, la première tempête de catégorie 5 à se former au-dessus de l’Atlantique nord depuis 2007. Le bilan des pertes en vies humaines de Matthew a été le plus lourd de l’année pour un événement unique, s’élevant à plus de 700 victimes, en Haïti principalement. Une autre catastrophe coûteuse et de grande envergure fut le feu de forêt qui s’est propagé dans l’Alberta et la Saskatchewan au Canada entre mai et juillet.
Au total, 327 événements catastrophiques ont été dénombrés en 2016, dont 191 catastrophes naturelles et 136 catastrophes techniques. Environ 11 000 per-sonnes ont perdu la vie ou sont portées disparues à la suite de ces catastrophes à 1 l’échelle mondiale. A 175 milliards USD, les dommages économiques totaux engendrés par les catastrophes en 2016 étaient les plus élevés depuis 2012, et ont augmenté de manière significative par rapport aux 94 milliards USD de 2015. Comme les quatre années précédentes, l’Asie a été la plus durement touchée. Le séisme qui a frappé l’ île japonaise de Kyushu a occasionné les dommages éco-nomiques les plus lourds, estimés entre 25 milliards USD et 30 milliards USD.
Les dommages assurés dus aux catastrophes dans le monde étaient également les plus élevés depuis 2012, s’inscrivant à quelque 54 milliards USD en 2016, contre 38 milliards USD en 2015. Cette hausse signifie que plusieurs dizaines de milliers de preneurs d’assurance ont pu apprécier l’avantage de disposer d’une couverture d’assurance, qui leur a permis d’être indemnisés rapidement pour leurs dommages aux biens, de remettre en route leur activité au plus vite et d’atténuer d’autres épreuves financières et personnelles. Les feux de forêt au Canada, par exemple, ont dévasté de nombreuses habitations, et 88 000 personnes environ ont dû être évacuées. Une fois l’ordre d’évacuation levé, le personnel des compagnies d’assu-rance a reçu l’autorisation d’accéder aux zones touchées afin d’apporter une assis-tance immédiate aux sinistrés dès leur retour. Le résultat était que 68 % de tous les 2 sinistres dommages aux biens des particuliers avaient été réglés à la fin de l’année. Un autre exemple était l’ouragan Matthew, où le paiement à Haïti de 23,4 millions USD par la Caribbean Catastrophe Risk Insurance Facility a permis de nourrir et d’héberger des milliers de personnes déplacées et aux autorités d’acheter des médi-3 caments. Une preuve de l’impact positif des partenariats public/privé dans l’assu-rance.
La couverture par l’assurance présente toutefois de grandes disparités. En 2016, le déficit de protection contre les catastrophes, tous périls confondus, a atteint 121 milliards USD dans le monde. Ainsi, alors que la forte pénétration de l’assurance en Nouvelle-Zélande était synonyme d’un retour à la normale facilité pour les ménages et les entreprises touchés par le séisme sur l’ île du Sud en octobre 2016, moins de 20 % (4,9 milliards USD) des dommages économiques causés par le séisme sur l’ île de Kyushu, Japon, étaient couverts par l’assurance. Et le séisme qui a frappé l’Equateur le même jour que celui au Japon a occasionné des dommages économiques estimés à 4 milliards USD pour des dommages assurés d’à peine 0,5 milliard USD, soit un écart entre la couverture et les besoins réels de 3,5 milliards USD, ou 88 %.
¹ « Dommages économiques totaux » sont dénommés « dommages économiques » dans le reste de l’étude. ² Valeur tirée d’une série de données de CatIQ. ³ Government of Haiti helps 1.4 million persons affected by Hurricane Matthew with CCRIF’s Payouts, CCRIF SPC, 7 novembre 2016, http://www.ccrif.org/news/government-haiti-helps-14-million-persons-affected-hurricane-matthew-ccrif-payouts
o Swiss ResigmaN 2 /2017 1
Résumé
Cesigmaconsacre un chapitre spécial à la sous-assurance du risque d’inondation aux Etats-Unis.
o 2Swiss ResigmaN 2 /2017
2016 a été marquée aussi par de nombreux épisodes de fortes précipitations dans le monde, à l’origine d’inondations majeures sur de vastes territoires. Les Etats-Unis ont connu plusieurs graves inondations au cours de l’année, plus particulièrement en Louisiane. En Chine, le bassin du fleuve Yangtsé a été le théâtre d’inondations de grande ampleur au mois de juillet. Au regard du grand nombre d’inondations dévas-tatrices durant l’année, cesigmaévalue le déficit de protection contre les inondationsaux Etats-Unis. L’exposition des sociétés au risque d’inondation a augmenté partout dans le monde, y compris aux Etats-Unis, dans un contexte d’accroissement des richesses et de croissance des populations. A l’heure actuelle, la majeure partie de la couverture inondation aux Etats-Unis est fournie par le National Flood Insurance Program (NFIP), mais le déficit de protection contre les inondations de grosso modo 10 milliards USD par an montre que même aux Etats-Unis, la sous-assurance du risque d’inondation atteint toujours un niveau critique.
Catastrophes en 2016 : aperçu général
191 catastrophes naturelles et 136 catastrophes techniques ont été recensées en 2016.
Figure 1 Nombre d’événements catastrophiques, 1970–2016
Critères de sélection des événements d’aprèssigma.
Tableau 1 Critères de sélection des événements desigmapour 2016
7 000 personnes environ ont péri ou ont disparu dans des catastrophes naturelles …
Nombre d’événements : 327
Selon les critèressigma, 327 catastrophes se sont produites dans le monde en 2016, en baisse par rapport aux 356 de 2015. Sur la totalité, 191 étaient des catas-trophes naturelles, contre 199 en 2015, et 136 des catastrophes techniques, contre 157 en 2015.
300
250
200
150
100
50
0
1970 1975 1980 1985 CataStropheStechniqueS
Source : Cat Perils et Swiss Re Institute.
1990 1995 2000 CataStropheSnaturelleS
2005
2010
2016
Un événement est considéré comme une catastrophe selon les critèressigmas’il entraîne des dommages économiques, des dommages assurés ou un nombre de victimes dépassant les seuils indiqués dans le Tableau 1.
Dommages assurés (sinistres) Catastrophes maritimes Aviation Autres dommages ouDommages économiques totaux
ou Dommages aux personnes Morts ou disparus Blessés Sans-abri
Source: Cat Perils et Swiss Re Institute.
19,9 millions USD 39,8 millions USD 49,5 millions USD 99,0 millions USD
20 50 2 000
Nombre de victimes : environ 11 000 11 000 personnes environ ont trouvé la mort ou sont portées disparues à la suite de catastrophes naturelles et techniques en 2016. Les catastrophes ont donc fait moins de morts et disparus qu’en 2015. Le bilan 2016 est d’ailleurs l’un des moins meurtriers. Les catastrophes naturelles ont fait 7 000 victimes environ. L’ouragan Matthew à Haïti et le séisme qui a frappé l’Equateur en avril ont entraîné le plus de victimes, et un certain nombre de personnes sont également décédées à l’occasion de canicules ou d’inondations dans d’autres pays.
o Swiss ResigmaN 2 /2017 3
Catastrophes en 2016 : aperçu général
… et 4 000 personnes environ sont mortes lors de catastrophes techniques.
Les crashs d’avions et d’autres catastrophes techniques ont fait de nombreuses victimes.
Figure 2 Nombre de victimes, 1970–2016
L’on déplore à peu près 4 000 morts à la suite de catastrophes techniques en 2016, contre 7 000 environ en 2015. Un bateau transportant des migrants s’est abîmé au large des côtes crétoises le 3 juin 2016, faisant 358 victimes. Le nombre total de décès recensés lors de catastrophes maritimes est passé de 2 487 en 2015 à 1 596, mais on pense que de nombreuses autres personnes sont décédées lors de naufrages passés inaperçus.
Parmi les autres catastrophes techniques dont le bilan a été particulièrement lourd figure l’effondrement d’un toit d’église au Nigeria, faisant 160 victimes. Les catastrophes aériennes ont coûté la vie à 384 personnes, contre 685 en 2015. Deux événements ont dominé ce bilan : au mois de novembre, un appareil à destination de Medellín en Colombie est tombé en panne de carburant et s’est écrasé ; 71 per-sonnes n’ont pas survécu. Le jour de Noël, un avion s’est écrasé peu de temps après avoir décollé d’Adler en Russie, faisant 92 victimes. 766 personnes ont enfin perdu la vie dans de gros incendies et des explosions en 2016.
10 000 000
1 000 000 1 1970 : tempête au Bangladesh 2 1976 : séisme de Tangshan, Chine 3 1991 : cyclone Gorky, Bangladesh 100 000 4 2004 : séisme et tsunami dans l’océan Indien 5 2008 : cyclone Nargis, Myanmar 6 2010 : séisme à Haïti10 000 7 2013 : typhon Haiyan, Philippines 8 2015 : séisme au Népal
Les dommages économiques en 2016 sont en ligne avec la moyenne des 10 dernières années.
Les dommages dus aux catastrophes naturelles ont atteint environ 166 milliards USD dans le monde.
o 4Swiss ResigmaN 2 /2017
2
3
1000 1970 1975 1980 1985 1990 1995 Catastrophes techniques Catastrophes naturelles
2000
4
5
2005
8 7
2010
201
Remarque : L’échelle est logarithmique – le nombre de victimes est multiplié par dix d’une graduation à l’autre. Source : Cat Perils et Swiss Re Institute.
Dommages économiques totaux : 175 milliards USD Les dommages économiques dus aux catastrophes naturelles et techniques survenues dans le monde sont estimés à 175 milliards USD en 2016. Tout en étant presque le double du montant de 2015 (94 milliards USD), ce chiffre est en ligne avecla moyenne, corrigée de l’inflation, des 10 années précédentes (175 milliards USD). Les pertes engendrées par les catastrophes en 2016 représentaient 0,24 % du produit intérieur brut (PIB) global, en ligne encore une fois avec la moyenne sur 10 ans.
Les dommages économiques dus aux catastrophes naturelles avoisinaient les 166 milliards USD en 2016 et étaient en grande partie imputables aux séismes, aux cyclones tropicaux et autres tempêtes sévères ainsi qu’aux sécheresses en Asie, en Amérique du Nord et en Europe. Les catastrophes techniques sont estimées avoir causé 9 milliards USD de dommages économiques, soit une baisse par rapport aux 12 milliards USD de 2015.
Tableau 2 Dommages économiques en milliards USD et en % du PIB global, 2016
Les dommages assurés à la suite des catastrophes naturelles et techniques se situaient dans la moyenne des 10 dernières années …
… et représentaient 0,07 % du PIB.
Figure 3 Dommages assurés dus aux catastrophes 1970 – 2016, en milliards USD, aux prix 2016
 1 1992 : ouragan Andrew  2 1994 : séisme de Northridge  3 1999 : tempête hivernale Lothar  4 2001 : attaques du 11 septembre  5 2004 : ouragans Ivan, Charley, Frances  6 2005 : ouragans Katrina, Rita, Wilma  7 2008 : ouragans Ike, Gustav  8 2010 : séismes au Chili, en Nouvelle-Zélande  9 2011 : séismes au Japon, en Nouvelle-Zélande, inondations en Thaïlande 10 2012 : ouragan Sandy
Régions Amérique du Nord Amérique latine & Caraïbes Europe Afrique Asie Océanie/Australie Mer/espace Total Monde Moyenne sur 10 ans**
* chiffres arrondis **corrigée de l’inflation Source : Swiss Re Institute.
milliards USD* 59 6 16 3 83 6 1 175
175
% du PIB 0,29 % 0,14 % 0,08 % 0,14 % 0,32 % 0,45 %
0,24 % 0,24 %
Dommages assurés : 54 milliards USD Près de 54 milliards USD– donc moins d’un tiers – des dommages économiques engendrés par les catastrophes naturelles et techniques ont été couverts par l’industrie de l’assurance en 2016, soit un montant tout à fait en ligne avec la moyenne annuelle, corrigée de l’inflation, des 10 dernières années (53 milliards USD) mais qui constitue une hausse par rapport aux 38 milliards USD de 2015. Les catastrophes naturelles ont généré des sinistres pour 46 milliards USD, un montant égal à la moyenne annuelle des 10 dernières années. Les catastrophes techniques ont engendré 8 milliards USD de dommages assurés, soit une baisse par rapport aux 10 milliards USD de 2015.
En 2016, les dommages assurés dus aux catastrophes naturelles se sont inscrits à 0,06 % du PIB global en 2016 et à 2,9 % des primes originales émises en assurance dommages aux biens dans le monde, donc en ligne avec les moyennes annuelles respectives sur 10 ans. L’ensemble des dommages assurés, catastrophes naturelles et techniques confondues, représentait 0,07 % du PIB et 3,4 % des primes originales émises.
140
120
100
80
60
40
20
0 1970 1975 Séisme/tsunami
1 2
1980 1985 1990 1995 Catastrophes météorologiques
Source : Cat Perils et Swiss Re Institute.
3
4
5
6
7
8
9
10
2000 2005 2010 2016 Catastrophes techniques
o Swiss ResigmaN 2 /2017 5
Catastrophes en 2016 : aperçu général
L’événement assuré unique le plus important de 2016 a été le séisme au Japon au mois d’avril.
En 2016, le déficit de protection par l’assurance s’élevait à 121 milliards USD à l'échelle mondiale.
Figure 4 Dommages assurés par opposition aux dommages non assurés 1970–2016, en milliards USD, aux prix 2016
o 6Swiss Resigma/2017N 2
La plus grosse perte pour l’assurance mondiale en 2016 a été causée par le séisme au Japon au mois d’avril, engendrant des sinistres pour 4,9 milliards USD. L’ouragan Matthew aux Etats-Unis et dans les Caraïbes a été le deuxième événement le plus coûteux, avec des dommages assurés à hauteur de 4 milliards USD. Douze catas-trophes ont occasionné des dommages assurés à hauteur d’1 milliard USD ou plus en 2016 (voir le Tableau 7), contre six événements en 2015.
La Figure 4 montre l’écart entre les dommages assurés et les dommages écono-miques au fil des ans, défini comme le déficit de protection par l’assurance. Il s’agit du montant de la perte financière induite par les catastrophes et non couverte par l’assurance. En 2016, le déficit de protection global avoisinait les 121 milliards USD. Le taux de croissance des dommages économiques a dépassé la croissance des dommages assurés au cours des 25 dernières années. Au regard de la moyenne glissante sur 10 ans, les dommages assurés ont augmenté de 4,6 % entre 1991 et 2016, et les dommages économiques de 5,6 %.
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0 1970 1975 1980 Dommages assurés Dommages non assurés
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2016 Moyenne glissante des dommages assurés sur 10 ans Moyenne glissante des dommages économiques totaux sur 10 ans
Dommages économiques = dommages assurés + dommages non assurés Source : Cat Perils et Swiss Re Institute.
1 509 13,8 % 1 761 16,2 % 5 309 48,7 % 52 0,5 % 253 2,3 % 10 898 100,0%
Région Amérique du Nord Amérique latine & Caraïbes Europe Afrique Asie Océanie/Australie Mer/espace Monde*
En Amérique du Nord, les dommages assurés dus aux catastrophes ont atteint 30 milliards USD en 2016, un montant égalé par aucune autre région. La majeure partie des dommages était attribuable aux ouragans, tempêtes de grêle, tempêtes orageuses et graves inondations aux Etats-Unis. Les feux de forêt qui se sont pour-suivis de mai à juillet au Canada ont occasionné les plus importantes pertes assurées jamais enregistrées dans ce pays.
7,5 1,7 8,8 3,4 0,5 54
L’ouragan Matthew et son onde de tempête ont causé des dommages liés aux vents et aux inondations, une érosion des côtes et des dégâts aux infrastructures dans une zone s’étendant de la Floride à la Caroline du Nord. Longtemps après avoir quitté le littoral est, l’humidité due aux températures record de la surface de la mer et les tem-pêtes correspondantes ont occasionné des pluies torrentielles et des inondations à l’intérieur des terres dans les deux Carolines, la Géorgie et la Virginie, faisant d’im-portants dégâts à l’agriculture. Les dommages économiques de Matthew aux Etats-Unis et dans les Caraïbes ont atteint quelque 12 milliards USD, dont environ 4 milliards USD étaient assurés. Ce bilan aurait pu être plus lourd, si, à catégorie 4, le centre de la tempête n’était pas resté au large des côtes. Mais si les Etats-Unis ont été épargnés du pire, ce ne fut pas le cas des Caraïbes. Les vents de catégorie 4 ont balayé Haïti, causant des ravages et emportant de nombreuses vies. Cuba et les Bahamas ont également été touchées.
14,0 % 3,2 % 16,4 % 6,4 % 0,9 % 100,0%
Dommages Dommages assurés économiques en milliards en milliards en % USD en % USD en % 9,2 % 30,4 56,6 % 59,5 34,1 % 9,3 % 1,4 2,5 % 6,4 3,7 %
o Swiss ResigmaN 2 /2017 7
Par région, l’Amérique du Nord a enregistré les dommages assurés les plus élevés de 2016.
*Contient des totaux arrondis. Source : Cat Perils et Swiss Re Institute.
51 44 128 7 9 327
Nombre Victimes 66 1 005 22 1 009
8,9 % 1,7 % 47,6 % 3,6 % 0,4 % 100,0%
15,5 3,0 83,0 6,4 0,8 175
Le nombre de tempêtes de la saison cyclonique dans l’Atlantique nord a été supérieur à la moyenne de long terme.
Le gros des dommages était dû aux intempéries, aux inondations et aux feux de forêt.
Tableau 3 Nombre d’événements, de victimes, ainsi que dommages économiques et assurés par région, 2016
Aperçu par région
La saison cyclonique dans l’Atlantique nord 2016 a produit 15 tempêtes baptisées (contre 11 en 2015), parmi lesquelles sept ont atteint la force d’un ouragan (contre quatre en 2015) et trois ont atteint le stade d’ouragans « majeurs » (catégorie 3 ou plus sur l’échelle de Saffir-Simpson). L’ouragan Hermine, passé au stade d’ouragan de catégorie 1, a été le premier ouragan à toucher terre en Floride depuis Wilma en 2005. Plus tard dans le même mois, l’ouragan Matthew, le plus puissant de la saison,a été la première tempête de catégorie 5 à se former au-dessus de l’Atlantique nord depuis l’ouragan Felix en 2007. Matthew a frappé Haïti en tant qu’ouragan de catégorie 4, mais avait déjà été rétrogradé en catégorie 1 au moment où il a touché e terre en Caroline du Sud, Etats-Unis. L’année dernière était la 11 année d’affilée qu’aucun ouragan « majeur » n’a touché terre aux Etats-Unis, la période la plus longue depuis les années 1860.
Amérique du Nord
Les séismes, les cyclones tropicaux et d’autres tempêtes dans de nombreux endroits du monde ont engendré les dommages assurés les plus élevés en 2016. En Asie, le séisme au Japon en avril a occasionné les pertes les plus importantes dans la région, à la fois en termes de dommages économiques et de dommages assurés. Aux Etats-Unis, ce sont l’ouragan Matthew et les inondations en Louisiane qui ont causé les plus grosses pertes économiques.
L’ouragan Matthew a provoqué des dommages liés aux vents et aux inondations dans le Sud-Est des Etats-Unis.
Aperçu par région
L’humidité en provenance du golfe du Mexique a occasionné des inondations pluviales en Louisiane.
L’activité tornadique se situait en dessous de la moyenne, tandis que les dommages assurés à la suite de tempêtes convectives sévères étaient supérieurs aux chiffres habituels.
L’incendie le plus coûteux en Amérique du Nord en 2016 a été le feu de forêt de Fort McMurray au Canada.
Un climat plus chaud et plus sec créera les conditions favorables aux feux de forêt.
o Swiss Resigma/2017N 2
Vers la mi-août, l’humidité en provenance du golfe du Mexique s’est traduite par des précipitations record dans les bassins des rivières Amite et Comité, provoquant des inondations majeures en particulier dans la région de Baton Rouge, la capitale de l’Etat de Louisiane. Plus de 30 000 personnes ont dû être sauvées de la montée des eaux, et, au plus fort de la crue, 100 000 personnes ont été évacuées. 13 personnes y ont malheureusement laissé la vie. Après le retrait des eaux, 50 000 habitations, 20 000 véhicules et 20 000 entreprises ou commerces avaient été endommagés ou détruits, pour des dommages économiques estimés à 10 milliards USD. Les dom-mages assurés, toutefois, étaient de 3,1 milliards USD, indiquant un fort déficit de protection contre les inondations.
Selon le décompte provisoire du Storm Prediction Centre de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), il y a eu 1 060 tornades aux Etats-Unis en 2016, donc moins que la moyenne annuelle de 1 221 des enregistrements par radar Doppler depuis le début de son utilisation. Cependant, les dommages assurés au titre des tornades et des tempêtes orageuses ont été estimés à 15 milliards USD, soit un montant supérieur à la fois à celui de 2015 (9,7 milliards USD) et à la moyenne annuelle des 10 années précédentes (12,6 milliards USD). Au printemps, deux violentes tempêtes de grêle au Texas ont engendré des dommages assurés combinés pour grosso modo 4,7 milliards USD. Quatre tempêtes convectives sévères indépen-dantes aux Etats-Unis ont causé des dommages à hauteur d’1 milliard USD ou plus, contre une seule en 2015. Et 33 tempêtes orageuses ont été dénombrées en 2016, un nombre record.
D’autres parties des Etats-Unis et de l’Amérique du Nord ont souffert de graves sécheresses, avec plusieurs feux de forêt. Les feux les plus destructeurs en termes de nombre de bâtiments détruits et d’hectares brûlés ont été ceux de Fort McMurray en Alberta, Canada. Les dommages assurés correspondants étaient proches des 4 2,8 milliards USD, ce qui en fait le sinistre d’assurance le plus important de l’histoire du Canada, et le deuxième feu de forêt le plus onéreux des statistiques mondiales desigma.
Les scientifiques prévoient une hausse à la fois de la fréquence et de la gravité des 5 feux de forêt sous l’influence du changement climatique, les climats plus chauds et plus secs créant les conditions favorables à la combustion. Par exemple, la durée de la saison des feux de forêt a augmenté de 2,5 mois au cours des 30 dernières 6 années selon le World Resources Institute. De modestes changements des taux de précipitations et des températures peuvent influer considérablement sur les condi-tions dans lesquelles les gros incendies se déclarent. Une hausse de la température moyenne estimée à 2°C pourrait multiplier par 1,4 à 5 la surface brûlée chaque année par les feux de forêt dans les Etats de l’Ouest américain, selon des scienti-7 fiques publiant dans Conservation Biology. Ces gros incendies coûtent également très cher. En 2015, la lutte contre les feux de forêt a englouti plus de la moitié du budget annuel du Service des forêts des Etats-Unis. En 1995, cette part n’était que 8 de 16 %.
⁴ Valeur tirée d’une série de données de CatIQ. ⁵ Chmura et al., «Forest responses to climate change in the northwestern United States: Ecophysiological foundations for adaptive management, Forest Ecology and Management, 2011. ⁶ Western U.S. Wildfires and the Climate Change Connection, World Resources Institute Fact Sheet, septembre 2014, http://climatechange.lta.org/wildfires/ ⁷ McKenzie et al., «Climate change, wildfire and conservation», Conservation Biology, vol. 18, numéro 4, 2004. ⁸ The Rising Cost of Fire Operations: Effects on the Forest Service’s Non-fire Work, Département d’Agriculture des Etats-Unis, 4 août 2015. https://www.fs.fed.us/sites/default/files/2015-Fire-Budget-Report.pdf
Les conditions météorologiques ont permis au feu de se propager rapidement.
Le feu de forêt de Fort McMurray s’est traduit par le plus gros sinistre assurantiel de l’histoire du Canada.
L’exploitation accrue des sables bitumineux et la hausse des expositions correspondantes ont amplifié les pertes, …
… et les expositions sont susceptibles de croître davantage.
Le Canada brûle : une exposition croissante aux feux de forêt responsable de gros dommages Le feu de forêt de Fort McMurray s’est propagé dans les provinces de l’Alberta et de la Saskatchewan de mai à juillet 2016. La cause exacte du départ de feu n’est pas connue, bien que les autorités soupçonnent une activité humaine. Sous l’effet des températures élevées et la faible humidité et les fortes rafales de vent aidant, le feu s’est répandu rapidement. En outre, les taux pluviométriques inférieurs à la moyenne de l’automne précédent et le faible enneigement durant l’hiver associés à El Niño avaient asséché la végétation, fournissant un combustible de choix. Le feu a été déclaré maîtrisé le 5 juillet, après avoir endommagé près de 2 400 équipements à Fort McMurray et brûlé 590 000 hectares de forêts. Durant l’incendie, 88 000 rési-dents ont dû être évacués.
Les dommages économiques du feu de Fort McMurray sont estimés à 3,95 milliards 9 USD. Statistique Canada estime le nombre net d’heures de travail perdues à cause du feu à 7,6 millions pour les environs de Fort McMurray et à 2,9 millions pour le 10 reste de l’Alberta. Le bilan financier global, y compris les pertes indirectes telles que la perte d’heures de travail, pourrait atteindre les 7 milliards USD (9,5 milliards 11 CAD). Durant l’incendie, la production de bitume brut et de pétrole brut synthé-tique a été réduite de 47 millions de barils. Le Conference Board du Canada estime la perte de revenus à 1 milliard USD. Du point de vue de l’assurance, ce feu de forêt a été l’événement le plus coûteux de l’histoire du Canada. Les dommages assurés se sont élevés à 2,8 milliards USD, soit près du double du précédent plus gros sinistre ayant frappé le pays, à savoir l’inondation dans l’Alberta en 2013. Les taux de péné-tration élevés de l’assurance dans la zone, la proximité de la ville de Fort McMurray et la dévastation de nombreuses communes avoisinantes expliquent le niveau record des pertes subies.
La troisième réserve de pétrole connue au monde se trouve au Canada, notamment 12 dans les sables bitumineux de l’Alberta. La capacité de production dans la région a augmenté considérablement au cours de la dernière décennie, passant d’environ 1 million à plus de 2 millions de barils par jour. Parallèlement à la montée en puis-sance des actifs de production, la population dans la région de Fort McMurray – la municipalité régionale de Wood Buffalo – a crû rapidement pour atteindre 72 000 résidents permanents avant le feu, d’après Statistique Canada. Les prix de l’immobilier ont augmenté en conséquence ainsi que les valeurs des actifs exposés d’une manière générale. Le rapport économique de la municipalité de fin 2014 fait état de prix moyens de l’immobilier de 459 000 USD dans la région, nettement supérieurs aux prix moyens pratiqués dans des villes telles que Calgary ou Edmonton. Le revenu moyen des ménages est par ailleurs l’un des plus élevés de tout le pays.
Les feux de forêt sont un risque omniprésent dans les régions occupées par les forêts et les prairies du Canada et d’Amérique du Nord, et font partie intégrante de l’écosystème forestier. La Figure 5 montre les dommages assurés à la suite de feux de forêt aux Etats-Unis, au Canada et en Australie. Ces pays représentent à eux trois la grande majorité des dommages subis à la suite de feux de forêt/brousse dans le monde. La plupart des feux ne menacent pas les zones habitées, mais certains d’entre eux détruisent de vastes étendues de ressources en bois de construction. Les dommages assurés dus aux feux de forêt n’ont cessé de croître depuis 1980, et cette tendance n’est pas prête à s’arrêter pour plusieurs raisons. Les expositions
⁹ The Economic Impacts of the 2016 Alberta Wildfires. Conference Board du Canada, 17 mai 2016, http://www.conferenceboard.ca/press/newsrelease/16-05-17/economic_impacts_of_the_fort_ mcmurray _wildfires.aspx ¹⁰ Wildfires in northern Alberta: Impact on hours worked, May and June, 2016, Statistique Canada, 25 novembre 2016, http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/161125/dq161125a-eng.htm ¹¹ «Financial impact of Fort McMurray wildfire reaches $9.5 billion: study», Canadian Underwriter, 17 janvier 2017, http://www.canadianunderwriter.ca/catastrophes/financial-impact-fort-mcmurray-wildfire-reaches-9-5-billion-study-1004107558/ ¹² Ressources naturelles Canada, http://www.nrcan.gc.ca/energy/oil-sands/18085
o Swiss Resigma/2017 9N 2
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents