Dolls de Kitano Takeshi
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Dolls
de Takeshi Kitano FICHE FILM Fiche technique
Japon - 2002 - 1h53
RÈalisation, scÈnario & montage : Takeshi Kitano
Image : Katsumi Yanagijima
Musique : Joe Hisaishi
InterprËtes : Miho Kanno (Sawako) Hidehito Nishijima (Matsumoto) Tatsuya Mihashi (Hiro) Chieko Matsubara (La femme du parc) Kyoko Kukada (Haruna) Tsutomu Takeshige (Nukui)
RÈsumÈ Critique Matsumoto et Sawako Ètaient destinÈs ‡(É) Peintre, romancier, essayiste, com-un mariage heureux, mais la pression de lamentateur sportif, joueur de base-ball ou rÈussite et des parents intrusifs obligent leclown, Takeshi Kitano transforme en yens jeune homme ‡ en Èpouser une autre.et en poÈsie tout ce quÕil touche. Et en Sawako plonge alors dans un Ètat dÕhÈbÈ-beautÈ surrÈaliste de mÍme. tement hypnotique. Pour la protÈger,LÕinconscience consciente, et lÕinverse, au Matsumoto se lie dÈfinitivement ‡ elle enstade ultime du sublime. LÕenfant lynchien attachant leurs deux corps ‡ lÕaide dÕunede Coluche et dÕOrson WellesÉ corde rouge. Aux yeux des curieux, ilsLe paysage cinÈmatographique de Takeshi errent ainsi sans raisonÉ Hiro est un chefKitano est ‡ lÕimage de son visage. Yakusa vieillissant. Trente ans auparavant,DÈformÈ, meurtri, magnifique et contradic-il Ètait un ouvrier ‡ qui sa petite amietoire sÕil nÕÈtait aussi complÈmentaire, apportait fidËlement ‡ dÈjeuner, chaquedepuis un accident de scooter survenu une samedi, sur le banc dÕun parc. Pour pour-nuit dÕao˚t 1994, sans casque et complËte-suivre ses rÍves de grandeur, il lÕavaitment bourrÈ. ´Un suicide ratȪ, comme il abandonnÈ. AujourdÕhui, il revient ‡se gausse silencieusement ‡ dÈfinir lÕendroit de leurs rendez-vousÉaujourdÕhuiÉ Une tronche entre Buster Haruna Yamaguchi est une ex-pop star ‡Keaton et une Madone de Picasso, pour moitiÈ dÈfigurÈe par un accident de voitu-avoir perdu toute expression musculaire du re. Solitaire, elle passe son temps ‡ regar-cÙtÈ droit tandis que le gauche est der la mer de son seul Ïil valide. Son plusconstamment secouÈ de ticsÉ allant grand fan a dÈcidÈ de lui prouver sonjusquÕ‡ faire croire, au sortir du coma, quÕil amourÉ Ces trois destins vont sÕentremÍ-ne reconnaissait pas ses producteurs. ler au fil des saisons. (É)Comme Áa, juste pour faire chierÉ ou Ítre libre.
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D O C U M E N T S
LÕunivers de Kitano est bercÈ de mafieux nippons quÕil interprËte la plupart du temps. QuÕil aide un enfant ‡ retrouver sa mËre (LÕÈtÈ de Kikujiro), quÕil dÈglingue ‡ tout va ceux qui lÕont trahi (Sonatine) ou dont la derniËre exÈcu-tion est celle, poÈtique, drÙle et amou-reuse, de sa femme malade (Hana-bi)É avant de se coller une balle dans la tÍteÉ La violence et lÕamour sont indissociables, tous les dieux lÕont dÈci-dÈ ainsiÉ Sa propre violence dÕenfant battu par pËre, mËre et copains par exemple, et lÕamour de lÕautre avant tout. ThÈmatique extrÍme et caricatura-le sÕil ne la sublimait constamment dans la forme, ‡ lÕinstar dÕune plume empor-tÈe par le vent (ironie de lÕauteur de ses lignes pour illustrer la frontiËre entre poÈsie et lourdeur poÈtique!). DËs lors, il nÕy a plus ‡ Ítre psychanalys-te pour saisir lÕinterÍt de Kitano lorsquÕil dÈcouvre Monzaemon Chikamatsu Ð qui est au Japon ce que Shakespeare est ‡ lÕoccident - auteur de 110 piËces de Bunraku et 30 de Kabuki, et dont lÕune des Ïuvres maÓtresses sÕintituleÉLes Amants EnsanglantÈs.Jeune tÈmoin dÕune histoire semblable alors quÕil nÕÈtait encore quÕaspirant comÈdien ‡ Asakusa (quartier de Tokyo), Kitano dÈveloppe et entremÍle, dans lÕesprit de Chikamatsu, deux rÈcits supplÈmen-taires et complÈmentaires ‡ son intrigue principale, quÕil introduit au travers le Bunraku : thÈ‚tre de marionnettes avec rÈcitant qui remonte au XVIe siËcle et dont sa grand-mËre maniait ´la guitareª. Au loisir dÕÈcouter lÕartiste, prÍtons lui la parole : ´On mÕa dit que mes films avaient tendance ‡ avoir une teinte bleu‚tre. Je me suis dit ´Bon sang, je fais des films en couleurª. Alors jÕai pensÈ que Áa vaudrait le coup de tenter de rÈaliser un film avec une grande variÈtÈ de couleurs, celles-l‡ mÍme que jÕavais toujours ÈvitÈes dans mes films prÈcÈdents. Puisque le film devait se tourner au Japon, il Ètait Èvident pour moi que je devais filmer les quatre sai-sons. Au printemps, les cerisiers sont en
fleurs, en ÈtÈ la mer est trËs lumineuse, en automne les feuilles sont trËs rouges et nous avons la neige en hiver. Ces paysages sont peut-Ítre un peu clichÈs, mais jÕai osÈ les filmer et en faire la ligne conductrice deDolls. CÕest cela, ouiÉ Et dÕajouter ´Si vous regardezDollsen vous disant ´Oh, les belles images !ª, je serai content. Ceci dit, Áa ne me dÈran-ge pas du tout si on recherche une sym-bolique dans les cerisiers en fleurs, dans la mer dÕÈtÈ ou dans les feuilles rouges ‡ lÕautomneª. (É) Si la mort de Kusosawa Akira vous a plongÈ dans la crainte profonde que la beautÈ disparaisse avec lui. Si imaginer que chaque seconde est indispensable ‡ votre couple. Si ‡ vos yeux il est prÈfÈ-rable de faire perdurer dans la mÈmoire lÕÍtre aimÈ plutÙt que de lÕoublier dans les bras dÕun autre. Si vous acceptez dÕÍtre stupide et naÔf au regard des proches comme des inconnus pour cause de supplÈment dÕ‚me. Alors Dollsest un film pour vos pupilles et votre cÏur. Aux autres, nous conseillerons de pas-ser le cheminÉ DËs lors entre nous, il nÕy a plus quÕ‡ mille fois dire ´Merci, merci pour toutª ‡ Monsieur Kitano Takeshi, telle le lanÁait au personnage quÕil interprÈtait dansHana-Bison hÈroÔne et Èpouse ‡ lÕÈcran. Avec une lenteur calculÈe Ð puisquÕelle nÕennuie jamais Ð Kitano lie et dÈlie lÕamour, au sens propre comme au figu-rÈ, dans une fable multiple, trilogique, transcendante et fusionnelle. Une ficel-le, une corde rouge, qui sÕamplifie et sÕentremÍle dÕautres ficelles. Celles de vies, dÕamour, au fur et ‡ mesure que des destins parallËles sÕy greffent, avec lÕÈvidence tragique et mÈtaphorique du cordon ombilical. LÕhomme est rare. LÕartiste aussiÉ Quelques secondes de trop, bien Èvi-demment volontaires, dans un plan, rÈclament alors au spectateur, aux sens cultivÈs et violemment imposÈs par la
grammaire tÈlÈvisuelle, de se pencher sur la raison dÕÍtre de tel parti pris. Que tout art est ‡ la fois dispensable mais douloureux lorsquÕil disparaÓtÉ Que toute beautÈ se paye dans lÕattente. Que toute rÈponse ne sÕoffre quÕ‡ celui qui se pose des questions. Que lÕacte de crÈer est ‡ la fois un acte dÕamour et de patience, mÍme sÕil est ‡ la source condamnÈ par notre cynisme ambiant. Et combien mÍmeÉ Sauf que Kitano nÕest pas dupe et propose simplement une solution. QuÕaimer est avant tout profiter du moment qui le sÈpare de son extinc-tion. Accepter aussi dÕÍtre un peu con. Pour apprÈcier lÕintelligence et la conne-rie de lÕautre. ´Aimer, cÕest mourir un peuª disait le poÍte. Chez Kitano cÕest mourir tout court. A vous de voir si le jeu en vaut la chandelleÉ et accepter dÕen Ítre la mËche. (Remerciements ‡ Caroline ViÈ-Toussaint) - Arnaud www.ecrannoir.fr
(É) Au dÈbut deDolls, on assiste ‡ une reprÈsentation du thÈ‚tre bunraku. Rituel immuable: un narrateur joue tous les rÙles, trois artistes, dont deux masquÈs, animent des figurines de bois qui ´mimentª l'histoire. A la fin de la sÈquence, Kitano montre ces marion-nettes - un homme et une femme -comme libÈrÈes de leurs maÓtres, presque vivantes. A la fin deDolls, il filme Sawako et Matsumoto, ces amants maudits, ces ´mendiants errantsª, comme s'ils Ètaient des personnages d'une piËce de bunraku. Ils en ont revÍtu les costumes somptueux et, au bout de leur quÍte irrÈelle, ils se trouvent, brusquement, face ‡ ceux qu'ils Ètaient, quelque temps auparavant. En ce temps-l‡, Sawako souriait. Matsumoto la regar-dait. Les amis fÍtaient leurs fianÁailles. Lui n'avait pas encore trahi, elle n'avait pas fui dans la folie: le bonheur Ètait encore l‡, possible, palpableÉ
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Sawako et Matsumoto ne sont pas les seules Ènigmes vivantes de ce film d'une Ètrange beautÈ. Un vieux yakuza malade se souvient, brusquement, d'une jeune femme qu'il avait abandonnÈe, il y a longtemps, trËs longtemps, pour faire fortune. Lorsqu'il l'avait quittÈe, elle lui avait fait une promesse. L'aurait-elle respectÈe, toutes ces annÈes? Une jeune chanteuse pop, victime d'un acci-dent qui l'a ‡ moitiÈ dÈfigurÈe, dÈcide de ne plus voir personne. Son fan le plus fidËle va user d'un terrible stratagËme pour l'approcherÉ Mais, semble nous dire le rÈalisateur, aucune ruse ne saurait Èviter ‡ l'homme de se fracasser contre ses rÍves. MÍme si l'espoir naÓt, entre deux Ítres, il ne saurait qu'Ítre ‡ leur image: ÈphÈmËre et mortel. DansDolls, contrairement ‡ la plupart des films de Kitano, la violen-ce ne s'extÈriorise jamais. Pas de corps criblÈs de balles qui tressautent comme dans un ballet. Quand il y a un rËgle-ment de comptes, la camÈra arrive aprËs la bataille. Elle cadre une porte d'ascen-seur qu'un cadavre empÍche obstinÈ-ment de se fermer. Il y a bien un meurtre, aussi, mais Kitano ne montre que l'Ïil ÈtonnÈ de celui qui va mourir. La brutalitÈ est l‡, pourtant, et partout. Dans l'intrigue de la piËce de thÈ‚tre de marionnettes. Chez les personnages, dont les actes, mÍme les plus insigni-fiants, font naÓtre, en eux et chez les autres, des abÓmes de douleur et de cha-grin. Et la nature qui pourrait les dÈlivrer les enferme, avec ces champs de roses rouges (une seule est blanche, comme un dÈfi), ces arbres dont les feuilles semblent en sang, ces forÍts autom-nales splendidesÉ Loin d'Ítre gratuite, la beautÈ, omniprÈsente, devient mons-trueuse. Une prison dont on ne s'Èchap-pe pas. Davantage encore queSonatineet Hana-Bi, qui restent, jusqu'‡ prÈsent, ses films les plus rÈussis,DollsrÈvËle un moraliste encore plus noir qu'on ne le croyait. Presque terrifiant. Assez proche du vieux petit juge qui, dansLe Cercle
rougede Jean-Pierre Melville, raccom-pagnait Bourvil ‡ la porte de son bureau en lui rÈvÈlant la philosophie de sa vie: ´N'oubliez pas: les hommes sont tou-jours coupables. Tous.ª Pierre Murat TÈlÈrama n∞ 2781 - 3 mai 2003
(É) Les moyens de Kitano sont essen-tiellement plastiques: le choix des cou-leurs, le jeu sur les durÈes et la frontali-tÈ, la sensibilitÈ ‡ la courbe d'une branche, d'une colline, d'une route, ali-mentent ce dÈpassement de rÈcits qui ne seraient, sinon, que des nouvelles sentimentales et cruelles. Tel aplat rouge, telle inscription d'un corps humain dans un paysage, tel visage figÈ comme celui d'un acteur NÙ et habitÈ des angoisses les plus abyssales, font songer ‡ l'immense florilËge qu'avait rÈuni Akira Kurosawa dans ses films les plus audacieux dans le domaine plas-tique, deDodes'KadenDreams. Mais la principale ressource du cinÈaste Takeshi Kitano est dans son regard. Ce regard, on le connaÓt, c'est aussi celui de l'acteur Kitano. Dans son dixiËme film, il n'apparaÓt pas, mais on reconnaÓt tout aussi bien cette distance, cet amu-sement tapi en retrait, qui peut se figer en violence extrÍme ou s'ouvrir avec une infinie tendresse, sans avoir paru bouger d'un cil. Dans ce film, les massacres sont hors champ, l'Ètat de dÈlire extrÍ-me se rÈsume ‡ une petite bille de papier qu'un souffle soulËve, et perdÉ Kitano voit, et montre, les choix de vie de chacun comme des objets aux teintes et aux formes incongrues, susceptibles d'Ètonnants assemblages, de trou-blantes disjonctions. Le dÈsir, la confiance, la peur, sont chez lui des formes. C'est finalement Ètendre ‡ l'ex-trÍme ce qui relie les marionnettes aux humains. C'est le beau cinÈma, si forma-liste, si rÈel, de Takeshi Kitano. Jean-Michel Frodon Le Monde - 29 Avril 2003 Entretien avec le rÈalisateur
Dollsest entiËrement situÈ sous le signe de cet art trËs particulier que sont les marionnettes traditionnelles japo-naises, le bunraku. Que reprÈsente celui-ci pour vous? J'ai grandi dans l'univers du bunraku. Ma grand-mËre en Ètait une interprËte, elle Ètait ‡ la fois narratrice et musicien-ne, elle jouait du samisen. Elle rÈpÈtait ‡ la maison, j'ai grandi dans cette atmo-sphËre - ou pour Ítre exact, dans celle d'une autre forme de thÈ‚tre de marion-nettes, le musume gidaru, voisine mais diffÈrente de celle employÈe dans le film. J'ai fait beaucoup de mÈtiers dans le monde du spectacle, mais le bunraku ne fait pas partie de mon expÈrience personnelle.
Mais pourquoi Ítre allÈ vers cet art par-ticulier pour votre film? Dollsest un film sur le spectacle. J'ai eu l'idÈe d'un systËme de rÈcit o˘ les histoires, racontÈes par des marion-nettes, adviendraient ‡ des humains qui seraient encore davantage des marion-nettes. Cette organisation est assez proche aussi du cinÈma muet, au temps o˘ il y avait des musiciens et un narra-teur dans la salle pour raconter, ou inventer, ce qu'on voyait ‡ l'Ècran -au Japon, ‡ l'Èpoque du muet, un conteur, le banshi, racontait au public avec une grande libertÈ ce que lui inspiraient les images silencieuses.
Y a-t-il aussi ‡ l'origine du film l'envie de raconter une histoire particuliËre? Oui, le scÈnario est nÈ du dÈsir de raconter une histoire entre un homme et une femme, un thËme qui peut sembler banal, mais que j'ai trËs peu abordÈ au cinÈma jusqu'‡ prÈsent. Mais mon point de dÈpart Ètait ‡ la fois romanesque et plastique :autant que de ce sujet, j'avais envie de couleurs, des couleurs des quatre saisons. J'ai ensuite croisÈ des ÈlÈments dramatiques empruntÈs au bunraku et au kabuki pour construire ce scÈnario. L'histoire de l'admirateur qui
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se rend aveugle est un emprunt ‡maniËre inattendue. Pour Èvoquer cette Filmographie Tanizaki. A l'origine, les marionnettes neviolence extrÍme et injuste, j'ai prÈfÈrÈ jouaient qu'un rÙle symbolique. C'est enla laisser hors champ, il m'a semblÈ que travaillant sur les costumes avec le cou-la montrer n'aurait pu donner qu'un Sono otoko kyobo ni tsuki1989 turier Yohji Yamamoto que nous avonsrÈsultat mÈdiocre. Violent cop dÈcidÈ d'aller dans cette direction non rÈaliste, comme si le comportement etPourquoi avez-vous intitulÈ le film Jugatsu1990 l'apparence des personnages sortaientDolls?, "poupÈes" en anglais Boiling point de l'imaginaire particulier que pour-A l'exception deSonatine, je ne suis raient avoir des marionnettes, celles quijamais l'auteur des titres de mes films, Ano natsu ichiban shizukana1991 racontent les histoires.c'est toujours Mori qui les trouve A scene at the sea (Mazayuki Mori est le producteur de Comment s'est passÈe la relation avectous les films de Kitano et son complice Sonatine1993 Yamamoto ?le plus proche). Celui-l‡ me convenait Pas simple. J'ai eu le sentiment qu'ilparce qu'il se prononce bien dans toutes Getting any1995 voulait se servir de mon film pour orga-les langues, y compris en japonais, et niser un dÈfilÈ de mode. Je revendiqueque sa sonoritÈ est trËs proche d'"idole". Kids Return1996 le film tel qu'il est ‡ l'arrivÈe, mais, sur le plan visuel, il rÈsulte pour une part deLa prÈsence des marionnettes comporte Hana-bi1997 son influence.l'idÈe que quelqu'un les manipuleÉ Oui, ce peut Ítre Dieu, un enfant, un LÕÈtÈ de Kikujiro1998 Ce rÈsultat est plastiquement trËscinÈaste, le destinÉ Mais je prÈfËre recherchÈ.laisser chacun rÈpondre pour lui-mÍme, Aniki mon frËre2000 J'ai essayÈ de faire un film dont onne pas imposer mon point de vue. En ce pourrait prendre chaque image, et qu'el-qui me concerne, c'est plutÙt un enfant Dolls2002 le soit belle. Mon rÍve Ètait d'attraperqui, ‡ un moment, en a assez et jette les chaque fraction de seconde comme unemarionnettes. Le film s'arrÍte. image ‡ part entiËre, qui pourrait exister seule. Cette approche a certainement?Avez-vous dÈj‡ d'autres projets de films ÈtÈ facilitÈe, et peut-Ítre mÍme inspi-Je rÈflÈchis ‡ un film racontant de rÈe, par le fait que je suis aussi dessina-maniËre trËs linÈaire une histoire trËs teur. J'avais d'ailleurs dessinÈ lessimple, et qui serait tournÈe dans marionnettes qu'on voit dans le film, il yl'ordre. Ensuite, j'essaierai de l'organiser a plusieurs annÈes, ‡ un moment o˘au montage de maniËre tout ‡ fait diffÈ-cela ne correspondait ‡ aucun projet derente. J'ai esquissÈ cette approche dans cinÈma.Dolls, j'ai cherchÈ ‡ dÈsorienter le rap-port au temps. C'est, par exemple, la rai-Vous pratiquez de nombreuses activitÈsson de la longue scËne sur la plage. artistiques. Avez-vous l'impression deJ'aime bien les plages, elles sont sou-les rÈunir lorsque vous faites un film?vent dÈsertes, on peut mettre en scËne Documents disponibles au France Consciemment, non, j'essaie au contrai-un rapport au temps et ‡ l'espace parti-re de m'abstraire de tout autre modeculier, personne ne vient vous embÍter. Revue de presse importante d'expression. Mais comme le cinÈma estMais, dans ce film, je n'ai pas pu aller Cahiers du CinÈma n∞576, 579 par nature un art composite, il est nÈan-aussi loin que j'aurais voulu dans cette Positif n∞501, 506 moins probable que cela transparaisse.entreprise de dÈstructuration, non pas ‡ Fiches du CinÈma n∞1699 cause de l'histoire, mais ‡ cause des Gazette Utopia n∞233 Dans ce film, on ne voit aucune scËnecouleurs. violente, ce qui est rare chez vous.Propos recueillis par Pour plus de renseignements : Pourquoi ?Jean-Michel Frodon tÈl : 04 77 32 61 26 Il s'agit de mon film le plus violent, leLe Monde - 29 avril 2003 g.castellino@abc-lefrance.com seul o˘ les gens meurent sans raison, de
L EF R A N C E SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 4 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
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