Gadjo dilo de Gatlif Tony
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Gadjo Dilo
de Tony Gatlif FICHE FILM Fiche technique
France - 1997 - 1h40 Couleur
RÈalisation et scÈnario : Tony Gatlif
Montage : Monique Dartonne
Musique originale : Tony Gatlif
InterprËtes : Romain Duris (StÈphane) Rona Hartner (Sabina) Izidor Serban (Izidor) Ovidiu Balan (Sami) Dan Astileanu (Dimitru) Valentin Teodosiu (Denech) Florin Moldovan (Adriani) Mandra Ramcu (Mandra)
RÈsumÈ
Romain Duris (StÈphane) Rona Hartner (Sabina)
StÈphane, un jeune FranÁais, traverse la Roumanie ‡ la recherche dÕune chanteuse inconnue. La seule trace quÕil possËde de cette voix tzigane, cÕest un nom Ènigmatique gravÈ sur une cassette : Nora Luca. Une cas-sette que le pËre de StÈphane a ÈcoutÈe inlassablement pendant les derniers moments de sa vie. Au cÏur de la Roumanie, en pleine nuit, glacÈ par le vent et la neige, StÈphane dÈbarque dans un village dÈsert. Il tombe sur Isidore, un vieux tzigane qui, entre deux gorgÈes de vodka, insulte les villageois, responsables de lÕemprisonnement de son fils. Le jeune franÁais et le vieux tzigane se lient dÕamitiÈÉ
Critique
(É) Tout est pauvre ici, la gadoue est par-tout : cÕest la vie ‡ lÕÈtat brut pour une poi-gnÈe de tziganes qui reportent vers StÈphane la mÈfiance dÕun peuple habituÈ ‡ Ítre rejetÈ plus quÕaimÈ : les Roumains, en matiËre de racisme envers les tziganes ne font pas vrai-ment dans la dentelleÉ mais StÈphane les intrigue, les touche avec son cÙtÈ dÈmuni et direct, sa cuite partagÈe avec Isidore en guise de passeport, et cette histoire dingue quÕil raconte : ce gadjo ne serait donc venu dans ce bled pourri de Roumanie que pour retrouver une chanteuse inconnue, entendue sur une cassette que son pËre Ècoutait inlas-sablement avant de mourir: Nora LucaÉ Quand les mots des uns ne sont pas les mots des autres, il y a les gestes, il y a les regards, les coups ‡ boire quÕon partage... mais surtout la musique et la danse pour dire
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le bonheur, le dÈsespoir, le dÈsir, le plaisir de vivre, la douceur de la rencontre ; la musique remplace alors toutes les langues du monde, devient trait dÕunion sensuel et chaleureux. Peu ‡ peu, les gamins, les plus vieux, les femmes adoptent ce doux allumÈ qui com-mence ‡ se sentir bien et se laisse embar-quer dans leurs vies, dans leurs fÍtes, leurs mariages, leurs chagrins. Sabina nÕy est pas pour rien : cÕest la plus sauvage, la plus libre et la plus belle aussi des filles du village, son bref sÈjour en Belgique lui a donnÈ des rudiments dÕun franÁais bancal, Áa facilite dÕun semblant de comprÈhension sa relation avec StÈphane. Il cherchait une voix, et cÕest toute une culture quÕil dÈcouvre, plon-geant sans transition au plus intime dÕune communautÈ et de ses prÈoccupations... pour nous aussi, la dÈcouverte est forte, profonde. Les plus beaux voyages ont une fin, hÈlasÉ mais certains vous laissent une marque indÈlÈbile, IÕenvie de revenir, ‡ dÈfaut de pouvoir rester.Gadjo Dilo cÕest un dÈsir de retour, de prÈserver cette rencontre forte qui vous laisse un go˚t de tendresse. Pour la petite histoire, et pour expliquer un peu le go˚t dÕauthenticitÈ assez excep-tionnelle qui Èmane de ce film, sachez que Tony Gatlif, grand amoureux des tzi-ganes devant lÕÈternel a plongÈ Romain Duris (StÈphane), parisien de souche, ignare jusquÕalors de la Roumanie et de ses tziganes, en plein cÏur de ce village bien rÈel. Les maladresses, lÕenthousias-me du hÈros du film sont dÕune sincÈritÈ absolue : le Romain qui se cache derriËre le personnage de StÈphane nÕavait quÕ‡ suivre ses sympathies et ses Èlans tant sa rencontre avec ces villageois lÕÈmer-veillait pour de vrai. Il poussa mÍme la conscience professionnelle jusquÕ‡ tom-ber en amour, tout comme son personna-ge, dÕune tzigane du coin. De fait sÕil y a une vraie patte de rÈalisateur, un scÈna-rio, un montage, la rÈalitÈ renforce la fic-tion, lui donne une vÈritÈ rare. Transylvanie, Valachie, BucarestÉ les images sont magnifiques, mais comme
sans faire exprËs, tant le regard qui guide la camÈra est un regard dÕamour. Quant ‡ la musique, les Gypsy Star, IÕorchestre Marin lonica etcÉ que vous pouvez dÕailleurs vous procurer en CD, si elle nÕest pas le personnage principal du film, elle en est sa respiration, elle IÕaccom-pagne, elle est dialogue, Èchange, ÈlÈ-ment essentiel de la vie des roms. Pour Romain-StÈphane, le retour ‡ Paris a ÈtÈ difficile : ´jÕÈtais complËtement retournÈ. Ce qui mÕa vraiment bouleversÈ, cÕest quÕau milieu de cette misËre, il y a tant de bonheur, dÕamour, tellement de force de vie quÕon prend forcÈment une claque. AujourdÕhui, je me sens plus riche et plus fortɪ Gazette Utopia n∞180
Dernier volet de la trilogie tzigane de Tony Gatlif, aprËsLes Princes(1983) et Latcho Drom(1993),Gadjo Dilochoisit la forme dÕune enquÍte personnelle et ethnologique, sans que lÕon sache trËs bien o˘ commence lÕune et o˘ finit lÕautre. Le film est le fruit de deux dÈsirs para-doxaux, de deux regards transversaux qui donnent ‡ lÕespace une dimension ‡ la fois intime et sociale. CÕest en partant sur les traces de son pËre, que StÈphane (Romain Duris) a rencontrÈ tout un monde. CÕest en faisant revivre ‡ lÕintÈrieur de la fiction du film les rites mÍmes des tzi-ganes, incarnÈs ‡ lÕÈcran par des acteurs non-professionnels, que Gatlif parvient ‡ rÈunir deux points de vue au sein du mÍme film. Tout procËde dÕune utilisation filÈe de la musique. Le film naÓt autour dÕune voix, celle de lÕinvisible Nora Luca que le jeune hÈros est venu retrouver, aprËs avoir lu son nom sur une cassette que son pËre sÕÈtait mis inlassablement ‡ Ècouter avant de mourir. Le voyage nÕÈtait donc pas vain, et cette acuitÈ du regard (Gatlif, avant tout, filme les yeux, leur Ècarquille-ment et leur inquiÈtude, comme sÕils cap-taient tout, aussi bien les images que les sons) fonctionne comme une traque bien plus profonde. La musique figure dans cet
ensemble de correspondances le lieu pri-vilÈgiÈ de la rÈconciliation de lÕaffectif et du populaire, de lÕhomme en tant quÕindi-vidu (musique intime) et de lÕhomme en tant que membre du clan (mariages et enterrements). LÕÈvÈnement le plus intÈ-ressant du film tourne autour de lÕenregis-trement de la musique, lorsque le projet du hÈros se mÈtamorphose en dÈsir docu-mentaire. Gatlif aime alors ‡ nous montrer le dispositif de captation sonore (mÈta-phore, ‡ lÕintÈrieur du film, du film lui-mÍme). Dans cette optique, la derniËre scËne mÈrite ‡ elle seule quÕon sÕy attarde un peu. StÈphane finit par br˚ler ses bandes et ses instruments de travail, dÈgo˚tÈ par la violence des hommes (le village tzigane vient dÕÍtre anÈanti par des Roumains). Mais ‡ cet instant sÕÈlËve une musique-off (musique mentale, musique tzigane) qui le fait peu ‡ peu danser, sous le regard et le sourire atten-dris de sa compagne. Finalement, Gatlif avoue lÕimpossibilitÈ de maintenir sa recherche. A quoi bon enregistrer le rÈel, si cÕest pour voir dÈtruire tout autour de soi ? A quoi sert le documentariste sÕil ne peut empÍcher lÕirrÈparable ? En avouant cela, Gatlif crÈe un vrai moment de cinÈ-ma o˘ se superposent diffÈrentes his-toires, diffÈrentes strates de mÈmoire, dif-fÈrentes mÈthodes de travail, o˘ histoire dÕamour (euphorique) et histoire dÕun peuple (dÈsastreuse) continuent ‡ rÈson-ner ensemble pour construire une Ïuvre Ètrangement disproportionnÈe et Èmou-vante. Matthieu OrlÈan Cahiers du CinÈma n∞523 - Avril 1998
Entretien avec le rÈalisateur
Quinze ans aprËsles Princes, film coup de poing sur les gitans sÈdentarisÈs en banlieue parisienne, et cinq ans aprËs Latcho Drom,Gadjo Diloboucle ce que vous appelez votre ´triptyque tsiganeª. Quel a ÈtÈ le point de dÈpart de cette his-toire de gadjo (Ètranger en langue rom) qui dÈbarque seul dans un village tsigane
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de Roumanie pour retrouver une chanteu-Je lÕai dÈbarquÈ, je l'ai lachÈ et jÕai filmÈIsidore aussi occupe une place particuliË-se ?ses rÈactions.re dans ce village. CÕest lÕhistoire vÈcue par plusieurs amis,Oui, cÕest une sorte de boulibacha, un mot dont Alain Weber, le musicologue qui aEst-ce que vous aussi, vous Ítes parti ‡dÕorigine turque qui dÈsigne les chefs de travaillÈ avec moi surLatcho Drom, quilÕaventure, sans vÈritable scÈnario ? Est-village. Mais cÕest surtout par sa force de mÕa inspirÈ. TrËs jeune, il a quittÈ sace que vous souhaitiez vous laisser portercaractËre quÕil parvient ‡ imposer ses famille et Paris pour aller en Egypte ‡ lapar ce tournage au jour le jour ?idÈes au reste du village. Par exemple, recherche dÕun musicien. PrËs de Louxor,Non, tout Ètait Ècrit. JÕai concentrÈ danspour imposer aux autres la prÈsence du il a rencontrÈ une famille dÕorigine tsiganece film ce que jÕai vu et vÈcu depuis 25gadjo, il leur fait croire quÕil est venu dans et il a vÈcu avec eux pendant de nom-ans, depuisLes PrincesjusquÕ‡Latchole village pour apprendre le rom. Ce qui breuses annÈes. Comme certains autres ilDrom, en parcourant le monde entier.est Èvidemment faux. est entrÈ chez les tziganes, par amour deMais ‡ un moment, la rÈalitÈ du tournage la musique. Pas pour le folklore. Les tou-mÕa dÈpassÈ. Il sÕest passÈ sur place desOn a le sentiment que vous nÕavez pas ristes, eux, vont dans le midi de la France,choses encore plus fortes que celles quecherchÈ ‡ aborder de maniËre frontale, ‡ Arles, pas en Valachie, pas enjÕavais imaginÈes dans le scÈnario.comme lÕaurait fait un ´film ‡ thËseª, les Transylvanie, o˘ il n'y a rien ‡ manger, o˘Romain est tombÈ amoureux dÕune tsiga-rapports entre les tziganes et les il fait froid. La vie y est trop dure. Il fautne. Et, tout ‡ coup, IÕhistoire Ècrite ne col-Roumains. Le racisme, la nÈgation de aimer vÈritablement les tziganes pourlait plus, je ne lÕavais pas imaginÈe ainsi.lÕautre sont portant trËs prÈsents, gr‚ce ‡ aller dans ces endroits. Quand AlainAlors, jÕai rÈÈcrit les quarante derniËresquelques scËnes trËs fortes. Weber est allÈ chez les tziganes dÕEgypte,minutes du scÈnario en trois jours.Je pensais que le racisme Ètait plus il ne connaissait personne. Commevoyant que Áa en Roumanie. Quand on StÈphane dans le film, sa rencontre avecLa dÈcouverte de lÕautre, qui est lÕun desentre dans un cafÈ avec des tziganes, il eux a ÈtÈ un choc incroyable qui lÕa mar-ressorts du film, fonctionne dans les deuxnÕy a pas de rÈflexion dÈplacÈe, de gestes quÈ pour le reste de sa vieÉsens. Pour les tziganes aussi, il y a lahostiles. Non, il se dÈgage une forme dÈcouverte dÕun gadjo diffÈrent de ceuxdÕindiffÈrence plus pesante encore. CÕest Comment Romain Duris a-t-il vÈcu cettequÕils cÙtoient en Roumanie.comme sÕils nÕexistaient pas, on sent juste rencontre avec les tziganes ?ComplËtement, et Áa je le dois ‡ Romain.comme un courant dÕair glacÈ qui parcourt Quand jÕai rencontrÈ Romain, ‡ Paris, jePendant le tournage, il passait tout sonla salle. Mais, en mÍme temps, il est clair lÕai initiÈ ‡ la musique tsigane, pour mieuxtemps avec eux. Il mangeait avec eux, lesquÕ‡ la premiËre Ètincelle, la haine va le connaÓtre. Est-ce quÕil aimait cetteenfants jouaient avec lui, il prenait lesexploser. Je me suis inspirÈ de la rÈalitÈ. musique ? Quelle Ètait sa rÈaction face ‡bÈbÈs dans ses bras. Il n'avait pas peurCette haine du tsigane est tellement ins-cette musique et ‡ ces musiciens ? CÕÈtaitdÕeux comme les Roumains. ÉForcÈment,crite dans la culture roumaine, quÕils ne essentiel pour moi de dÈcouvrir sa sensi-un mec comme Áa, on lÕaime. Isidoresont plus considÈrÈs comme des Ítres bilitÈ. Mais je ne lÕai pas amenÈ dans unlÕappelait muro chao (Mon fils).humains. quartier tsigane. Parce que je voulais qu'il soit exactement dans lÕÈtat dÕesprit deLÕautre personnage clÈ du film, cÕestDansGadjo Dilo, on dÈcouvre Romain son personnage. Quand on a commencÈ ‡Duris dans un nouveau registre, et RonaSabina, quÕinterprËte Rona Hartner. tourner je savais quÕil allait Èprouver unHartner, une comÈdienne feu follet et uneSabina est diffÈrente des autres femmes choc. Je voulais que Áa se dÈroule ennature comme le cinÈma en rÈvËle rare-du village tsigane. On a le sentiment que direct, devant la camÈra. CÕest pour Áales rËgles de vie de cette communautÈ nement, mais aussi, tous les comÈdiens tzi-que jÕai choisi de tourner chronologique-ganes, qui ont une prÈsence ‡ lÕÈcran for-la concernent pas. ment. Le jour de sa rencontre avec les tzi-Parce que cÕest une marginale. Elle ne faitmidable. ganes, je l'ai pris ‡ part et je lui ai dit :plus partie du groupe. Elle peut faire ceAutour de Romain et de Rona, je ne vou-´Maintenant, ne compte plus sur moi. JequÕelle veut, sa parole ne compte plus.lais que des non professionnels, des gens ne serai pas l‡ pour te dire de regarder ‡Elle a quittÈ son mari. Elle peut fairequi jouent leur propre rÙle. JÕen ai choisi droite ou ‡ gauche. Je ne pourrai pas ÍtrelÕamour avec tout le monde. Elle est heu-certains avant le tournage, comme ce metteur en scËne-l‡. C'est ‡ toi dereuse, elle danse, elle peut hurler, contre-Isidore. Mais quand jÕai commencÈ ‡ tour-prendre ta place, en face dÕlsidore, desdire son pËre, ce qui est normalementner, je n'avais pas tous les personnages. tziganes du village, des musiciens. Parceimpossible pour une femme tsigane. CÕestJÕai fait toute une partie du casting sur le qu'‡ partir de maintenant tout sera inat-une femme moderne et libre.tas, presque au jour le jour, avec des tzi-tendu. Et toi, il faudra que tu t'imposes.ªganes du village qui s'imposaient ‡ moi.
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Avec la camÈra on Ètait toujours battu parGadjo Dilose permet certains clinsOn ressent dans le film une force et une lÕimprÈvu, par les moments de gr‚ce et dedÕÏil, notamment quand Romain Durispuissance uniques, qui vient des person-magie que nous apportaient ces non pro-traverse pour la premiËre fois le village etnages, de leur beautÈ intÈrieure, de leur fessionnels. JÕai mis une semaine ‡ com-que les tziganes lui envoient ‡ la figurelibertÈ. prendre comment je devais travailler avectous les clichÈs que nous leur rÈservonsMoi, je voulais faire un film libre, un film Isidore. Ce qui se passe dans le scÈnario,dÕhabitude !dÕanar. Et je crois quÕen fait, cÕest mon cÕest sa vie. Les mots, les expressions quÕil´Regarder, cÕest un voleur ! son sac estfilm le plus abouti non pas en termes utilise sont les siennes: ´Que je meure,rempli de poules.ª Eux Ètaient heureux,dÕimage, mais en termes de sincÈritÈ. La que je crËve si je ne bois pas cette bou-parce quÕils se vengeaient. Ils ont adorÈpoÈsie de ce film, cÕest la vie qui lÕamËne. teilleɪ, le texte il lÕavait bien en tÍte. Endire Áa. Parce que personne ne passe chezCÕest en cherchant cette vÈritÈ cette sin-revanche, il jouait au premier degrÈ. Laeux. L‡ ils se sont l‚chÈs : ´cÕest un ban-cÈritÈ-l‡ que jÕai trouvÈ, malgrÈ moi cette scËne de lÕenterrement, par exemple, je nedit, il va nous voler nos femmes.ª IlspoÈsie du rÈel.Gadjo Diloest le dernier lui ai pas demandÈ de pleurer, je nÕavaisrefoulaient des siËcles de frustration.volet de mon triptyque sur les tziganes, pas imaginÈ la scËne comme Áa. Mais luiaprËsLes PrincesetLatcho Drom. JÕai dans cette tombe, il voyait son fils, mortVous dites que vous nÕavez pas cherchÈ ‡eu envie de me l‚cher, de tout dire. quelque temps auparavant. Et les larmesDossier distributeursoigner lÕimage, pourtant les cadrages et sont venues, naturellement. Aucun acteurla lumiËre de ce film sont magnifiques. nÕest capable de cette vÈritÈ l‡.CÕest quelque chose qui mÕa ÈchappÈ. AprËsLatcho Drom, un film o˘ la beautÈ Le rÈalisateur Comment avez-vous trouvÈ le village tziga-formelle me paraissait essentielle pour ne ?exprimer mon amour des tziganes, jÕavais Je suis allÈ partout, en Transylvanie, enbesoin dÕexprimer quelque chose de brut. Tony Gatlif est nÈ le 10 septembre 1948 ‡ Valachie, dans la rÈgion de Bucarest. CelaJÕavais besoin de vÈritÈ, de tout dire, sans Alger. Il a quittÈ lÕAlgÈrie, comme beau-dit, je ne voulais pas faire un filmfiltre. CÕest pour Áa que je laisse parler les coup, au tournant des annÈes soixante. Le dÕimages, mais de personnages. Lestziganes avec leur langage cru, que jÕai cinÈma est venu ‡ lui, dans le sillage de dÈcors sont sublimes en Transylvanie,levÈ le voile sur certains tabous, des sa premiËre Ecole. Un prÈfabriquÈ, montÈ avec des couleurs incroyables, des mai-choses qui normalement ne sortent pas de en 24 heures sur un terrain vague, dans sons peintes. Mais je voulais que ce filmleur monde. Si lÕimage est belle, cÕest lequel les autoritÈs avaient le plus grand se concentre sur les visages, sur les carac-quÕelle sÕest imposÈe, quÕelle s'est faite mal ‡ attirer les jeunes enfants du bidon-tËres, sur les hommes. AprËsLatchomalgrÈ moi. Si c'est beau, cÕest par acci-ville. Dromdent., je voulais faire un film plus incarnÈ, plus humain. Ce qui ma guidÈ ce sont les caractËres des gens. Quand j'ai dÈbarquÈContrairement ‡Latcho Drom, la Filmographie ‡ Baltani, jÕai trouvÈ dans ce village desmusique nÕest pas dansGadjo DiloIÕÈlÈ-gens extraordinaires.Ils se fichaient totale-ment moteur du film. Elle est pourtant trËs ment de lÕEtat, de la Roumanie ou de laprÈsente et le film renvoie en Ècho les La tÍte en ruine1975 France ! Ce sont des anarchistes ‡ centÈmotions que dÈgage la musique tsigane, La terre au ventre1978 pour cent. Mais cÕest un village trËs noble,‡ la fois sensible et romanesque, drÙle, Corre Gitano1981 des gens dÕune force et dÕune puissancetragique et brute. Les princes1983 incroyables. Baltani est ‡ soixante kilo-C'est une musique qui crie la peur et la Rue du dÈpart1985 mËtres de Bucarest. C'est un ghetto audouleur dÕun peuple qui a mal ‡ son ‚me. Pleure pas my love1988 milieu de la campagne. Autour il nÕy a rien,CÕest pour Áa que la musique tsigane est Latcho Drom1992/93 personne. Parce que les gens ont peur debelle. Sinon, musicalement, elle part dans Mondo1995 ces tziganes qui se moquent de tout et netous les sens, cÕest plein de fausses Gadjo Dilo1997 craignent personne, pas mÍme la policeÉnotes, les instruments sont bricolÈs avec Swing2002 Si on leur coupe lÕÈlectricitÈ,ils se bran-nÕimporte quoi. Mais cette musique est un chent directement sur un pylÙne, commecri de douleur, une douleur ancestrale qui Documents disponibles au France je le montre dans le film. DÕailleurs, pen-vient de lÕ‚me de tout un peuple.CÕest de dant le tournage, ils Ètaient mesla rÈvolte pure, rien nÕest fabriquÈ, tout PremiËre n∞253 - Avril 1998 conseillers techniques !est criÈ. Et cÕest effectivement comme Áa Positif n∞446 - Avril 1998 que jÕimaginais ce film.
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