La Mère Christain de Boyer Myriam
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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La MËre Christain de Myriam B FICHE FILM Fiche technique
France - 1998 - 1h30 Couleur
RÈalisation et scÈnario : Myriam Boyer
Photo : Robert Deyrail
Montage : Claudine Merlin
Musique : Roland Romanelli
InterprËtes : Myriam Boyer (La MËre Christain) Bruno BoÎglin (Le Riri) Maryline Even (La Margot) Clovis Cornillac (Le Ziquet) Lorraine Bouchet (Gigi) Philippe Vincent (Monsieur Jean) GÈrard Mignot (Mignot)
L E
Myriam Boyer (La MËre Christain)
D O C U M E N T
plus affreux. Ce film nÕexiste que par Myriam Boye sorte de bulldozer tranquille qui, d cinÈma (Sautet, Blier, Corneau) au planches (rÈcemment :Qui a peur d Virginia Woolf ?etTchin-Tchin), est un formidable prÈsence. Surtout, cett mËre Christain, cÕest tout elle : ‡ la foi actrice, scÈnariste, rÈalisatrice, produc trice, Myriam Boyer est aussi la petit fille de lÕhistoire, Gigi. Des souvenirs, donc. Un peu surannÈs On se croirait dans un livre de Simeno ou dans un film de Duvivier. On y sent l volontÈ de prendre du temps et d raconter cette histoire tÈnue avec forc dÈtails minuscules - la sÈquence de l toilette de la mËre Christain, pa exemple, est une scËne qui semble encore plus que les autres, vue ‡ hau teur dÕenfant et qui nous touche po cela. LÕÈvocation, bien quÕimparfaite parfois ennuyeuse, vaut par ses accent de vÈritÈ Èmouvants. Comme lorsquÕo pousse la porte dÕune maison o˘ lÕ nÕest pas revenu depuis lÕenfanc Comme quand on entend ‡ la radio un chanson dÕautrefois quÕon pensait jamais oubliÈe. Isabelle Danel TÈlÈrama n∞2552 - 9 DÈcembre 199
Quand jÕai vu le film de Myriam Boy jÕai eu envie de pleurer, puis jÕÈtais colËre !É A baigner dans le cinÈma comme nous, on prend la mesure d lÕÈvolution du marchÈ, et on se ren compte, au fil du temps, que Òle mar chÈÓ conditionne le contenu des films e leur forme, et que ce qui nous fait tan craquer au cinÈma est en train de dispa raÓtre. Mine de rien cÕest un peu d notre ‚me, de notre humanitÈ qui sÕeff ce, lÕimportant de notre culture q sÕÈrode : vu de vos salles dÕart et es favorites, vous vous en rendez peut-Ítr moins compteÉ La progression des multiplexes, la programmation de tÈlÈsÉ il est clair quÕil nÕy a dÈj‡ plu de place pour des films subtils, inte
gents, modestes qui ne sacrifient pa aux tendances du jour. Le cinÈma pop corn se taille la part belle, les sensibili tÈs sÕÈmoussent. A Paris, o˘ les mult plexes pullulent (deux de plus, et de gros, en dÈcembre, au moins 30 Ècrans o˘ les entrÈes progressent, il nÕy ava pas de place pourLa MËre Christain Par consÈquent, la critique lÕa ‡ pein aperÁu, saufPositifet quelques rare qui gardent encore, malgrÈ tout, un indÈpendance dÕesprit. Il est sorti da le 14Ëme, ‡lÕEntrepÙ,tUne vrai seul. gymnastique pour arriver ‡ le voirÉ CÕest injuste et cÕest grave. On mesure ‡ la carriËre du film, ‡ quel point il nÕy a plus quÕune poignÈe salles en France pour opposer au dÈfer lement mÈdiatique, un point de vue, u dÈsirÉ et cette rÈsistance compte plus que jamais. En 98, la part des films por teurs amÈricains mangeait 78% de entrÈes franÁaises (22% pour la Franc et le reste du monde, cÕest peu). Pourtant au festival de Venise, la cri tique Ètait toute frÈmissante : on Èvo quait Renoir, Duvivier, CarnÈ, le rÈalis me poÈtique franÁais, on suggÈrai CarcoÉ mais ‡ la Bourse aux films, ce cinÈma-l‡ nÕa pas la cÙte. Ainsi donc, on a aimÈ trËs fortLa MËr Christain! [É] CÕest dÕailleurs ce q fait la beautÈ et la grandeur de ce fil modeste : il ne triche jamais, il se sou vient de tout, et nous est un formidabl tÈmoignage sur une vie, sur une histoir singuliËre. Il va infiniment plus loin qu le destin personnel de la MËre Christain MÈticuleux, prÈcis, chaque image es pensÈe, travaillÈe sans que ce travail pËse, pour donner plus de force et plu de vÈritÈ. Il nÕy a pas un dÈtail q cloche : les dÈcors, les costumes lÕameublement, les gestesÉ le gestesÉ cÕest fou ‡ quel point le gestes vont avec une faÁon de vivreÉ Áa Èchappera peut-Ítre aux plus jeune dÕentre vous, mais on mesure en l voyant, ‡ quel point notre vie e quelques dizaines dÕannÈes a pu cha
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
tÈ se manifeste dans le plus petit de ses gestes : ah! la toilette de La MËre Christain, cette faÁon dÕÈcouter la T.S.F. (qui de vous se souvient Òdes MaÓtres du mystËreÓ ?). A la faÁon dont tous ces dÈtails dÈfinissent un climat qui sonne juste, un naturel qui coule de source, il saute aux yeux que ce film-l‡, Myriam Boyer lÕa portÈ longtemps, lÕa peaufinÈ au long des jours dans sa tÍte, en a ciselÈ chaque instant bien avant de pas-ser ‡ lÕÈcritureÉ Il est clair que ce film est nÈ dÕun long dÈsir, dÕune forme de nÈcessitÈ comme on dit. ChezLa MËre Christain, cÕest un bistrot de quartier, dans le Lyon des annÈes 50, la patronne est une veuve pas trop cau-sante, mais du genre ‡ Ítre l‡ quand le cÏur chavire, quand Áa va pas. Ses clients ne sont pas des bourges : mari-niers, ouvriers, filles de peu, maquereau de pacotille... ils viennent l‡ pour boire un coup, causer avec la MËre, se racon-ter leur vie, se tenir chaud, filer un coup de main, laisser la gamine ‡ garder... Nous sommes dans les annÈes 50, juste aprËs la guerre, la France est meurtrie, peine ‡ se redresser, ressasse des ran-coeurs, relents des temps dÕoccupation, mais est gonflÈe dÕespoir. On dÈvore ´DÈtectiveª et rares sont les foyers o˘ on nÕarrÍte pas de manger le soir,pour Ècouter Òles MaÓtres du mystËreÓ. La MËre Christain rumine de vieux soup-Áons, douloureuse de la mort encore proche de sa petite fille, sÕinvente un polar sur mesureÉ Rainier de Monaco allait Èpouser Gr‚ce Kelly, Margaret dÕAngleterre faisait la une des journaux ‡ sensations, la presse du cÏur faisait rÍver dans les chau-miËres, cÕÈtait le temps des 4 CVÉ La Gazette Utopia n∞189
LÕobscur rapport privÈ des individus ‡ leur prÈsent apparaÓt peu dans lÕhistoire. Il passe pour produire de petites his-toires nÈgligeables ou des faits divers qui, ‡ la faveur de lÕÈvÈnement ou Èle--
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rent que des considÈrations de circons tance sur lÕair du temps : que fera lÕh toire de lÕair du temps en Belgiqu aprËs lÕaffaire Dutroux ; en France, aprË la mort de Diana ? Veuve, patronne dÕun bistrot de quarti ‡ Lyon vers 1950, tourmentÈe jusquÕ lÕaffabulation par un drame privÈ (sa fill trouvÈe morte dans la cave ‡ charbo voisine), la mËre Christain en vient soupÁonner et ‡ tenter de tuer un client pËre dÕune fillette souvent confiÈe ‡ s garde et quÕelle protËge. Destin type de anonymes de lÕhistoire auquel Myria Boyer rend sa visibilitÈ, sa prÈsence a monde. EntiËrement du temps de la TS et de la presse ‡ sensation (crimes e mÈlodrames en photos noir et blanc) immergÈe dans son Èpoque encor dÕaprËs-guerre et dÈj‡ au cÏur de l guerre froide, entre pauvretÈ et dÈbut d sociÈtÈ de consommation, La MËr Christain, en dÈpit de tout ce qui la date est comme rÈinventÈe au prÈsent. Dans le dossier de presse, la cinÈast dit que sa ´mÈmoire dÈclenche celle des autresª. CÕest trop peu dire. Le trava effectuÈ sur la lumiËre, les dÈcors, le lieux, lÕameublement, sur la teneur et l rythme des dialogues et des comporte ments (les acteurs, Boyer, BoÎglin, Even Mignot, sont stupÈfiants), tout est cen fois au-dessus de la notion de reconsti tution. LÕeffet de crÈdibilitÈ boulevers plus quÕun banal sentiment dÕÈvocati nostalgique. PrÈsentÈ ‡ Venise, le film a ÈtÈ situ dans la ligne du rÈalisme poÈtique de annÈes trente. Certes, mais cÕest plut ‡ lÕunique vÈritable expÈrience fra Áaise de nÈo-rÈalisme quÕil fait pense Le voyant, je me suis projetÈe dans l cafÈ du Havre dÕUn homme march dans la ville. Quand la mËre descen du haut de FourviËre (elle est allÈe prie dans lÕabominable basilique) vers le ba de La MulatiËre, elle ne prend pas l ficelle ou le bus, elle marche dans l ville. Elle est dÕen bas et du plus bas, l o˘ lÕon cÙtoie les fosses (cales sËche pour meurtre crapuleux, caves ‡ charb
pour accident du travail ou de la vie), l‡ o˘ meurent les innocents. La MËre Christainest tellement aty pique dans le paysage visuel contempo rain que je mÕinquiËte des argument susceptibles dÕinciter le public ‡ aller l voir. CÕest pourtant un film marquant au mÍme titre quÕAu revoir le enfants, il possËde la charge dÕÈmotio biographique dÕune mÈmoire habitÈ active, et qui assume le devoir de vÈritÈ envers lÕenfance. Il est rare que le cin ma retrouve si pertinemment, dans les entrailles du passÈ, leur facultÈ de ges tation de lÕÍtre adulte. Quiconque aim lÕintimitÈ de lÕhistoire, la grande et petite, celle des gens ´de peuª, doit voir La MËre Christain. FranÁoise Aud Positif n∞455 - Janvier 199
Entretien avec la rÈalisatrice
PremiËre question, aussi banal quÕincontournableLa MËre Christai est-il un film autobiographique ? Oui... et non. Oui, parce que tous les ÈlÈments auto-biographiques existent. Mon pËr sÕappelait vraiment le Riri, ma mËre l Berthe, et la petite fille il est Èvident que cÕest moi. Il nÕy a pas un nom, p un lieu dÕinventÈ. La roulotte de l Margot ou le bistrot de la MËr Christain ont existÈ. JÕai bu tellement d grenadines, en accompagnant le Riri chez la MËre Christain que je ne peux plus en boire une de ma vie. Tous ces personnages, tous ces lieux, cÕest mo enfance. Non, parce quÕil y a quand mÍme un construction de personnages. Le Zique par exemple, cÕest un composÈ de pl sieurs personnes que jÕai connues ; l Berthe, on ne la voit pas, mais sa solitu-de, sa vie, cÕÈtaient celles de la MËr Christain dans le film. Si on ne la voit pas, on lÕa sans arrÍt devant nous. E plus jÕai Ècrit en fonction des acteurs (J
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Bruno BoÎglin joue le rÙle de mon pËre ). Pas un ne mÕa fait dÈfaut.
Quelle urgence y a -t-il ‡ cinquante ans, ce nÕest pas un secret, vous venez de les fÍter, de rÈaliser son premier film ? LÕenvie dÕaller jusquÕau bout de ce que jÕavais en moi, de mettre la barre un peu plus haut, de raconter le monde dÕo˘ je viens qui a fait la femme, la comÈdienne que je suis. En trente ans de carriËre, jÕai pris un peu de tous les personnages du film. Le cÙtÈ obstinÈ, le cÙtÈ beso-gneux, le cÙtÈ thÈ‚tral. Celui du Riri quand il est sur le pont. Mon pËre sau-tait rÈguliËrement ‡ lÕeau et allait chez la MËre Christain boire des coups en regardant les pompiers.
La MËre ChristainnÕa ni les mal-adresses, ni les hÈsitations dÕun premier film. Vous nous faites entrer dËs le pre-mier plan dans votre univers, ‡ votre rythme, trËs atypique dans le cinÈma dÕaujourdÕhui. JÕai Ècrit le film dÈcoupÈ et pour les acteurs. JÕavais tous les plans en tÍte. Le premier jour de tournage, tout le monde Ètait l‡, quelquÕun a dit : ÒMais Áa va faire quarante minutesÒ. JÕai dit Ònon, Áa ne fera pas quarante minutes. Je ne veux plus entendre personne par-ler comme Áa.Ò JÕai un rythme qui est celui de ma mÈmoire. JÕai lÕimpression quÕ‡ cette Èpoque-l‡ tout allait doucement. DÕailleurs quand vous Ítes petit, Áa va doucement. CÕest aprËs que vous avez lÕimpression que tout va trop vite. CÕest une histoire o˘ chaque plan raconte quelque chose. Il nÕy a pas un moment de laissÈ au hasard. Rien ne mÕa Èchap-pÈ. JÕai mÍme poussÈ la maniaquerie jusquÕ‡ vÈrifier ce que les comÈdiens avaient dans leurs assiettes, ‡ acheter les quenelles au mÍme endroit o˘ je les achetais, gamine. Je savais que tout, tout Ètait important, que je prendrais le temps pour le raconter. La scËne de la toilette, par exemple, je lÕavais entiËre-
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Áa, elle fait Áa,É tu me suis.Ó Quand au dernier plan, on fe et que la camÈra se retire Christain qui caresse la nuqu me suis dit : Ò«a y est, je l film que jÕai voulu, l'histoir lais raconter. CÕest pas cou une vie.
Et les comÈdiens ? Il y a des acteurs et des non plupart sont de Lyon. BoÎgl teur en scËne. CÕest une poËte. Pour moi cÕest Art Maryline Even, il faut lÕav une piËce de Tilly pour ne pa Rarement on voit un physiqu au cinÈma. GÈrard Mignot, c acteur, cÕest un grand co jours. Il peint des Fanny dan pour les boulistes malchanc les chiottes de la Croix Rous peintes, cÕest lui. CÕest un trot au meilleur sens du ter Clovis Cornillac, cÕest mon f Gigi, je lÕai trouvÈe ‡ lÕÈ Clovis quand il Ètait petit, dans le 20Ëme arrondissem Je me suis glissÈe dans une observÈ. JÕadorais ses ges bout de bonne femme, ses q gamine. Elle me pigeait bien, ‡ lÕintonation.
Vos personnages exprimen fatalisme devant la vie. Ils È vous nÕavez pas fait un film p Non... Parce que je nÕai pa pour donner une leÁon. C nages, jÕai vÈcu parmi eux, annÈes. CÕÈtait pas du pro gens qui luttent, qui ont cÕÈtait du sous-prolÈtari Christain cÕest une mÈ mÈmoire, Áa ne sÕoublie semaines de film. Il y en a trouver Áa triste, moi jÕadore dans mes bagages et je tro aide beaucoup. Dans la vie les choses avec un regar parce que le trajet a ÈtÈ long.
Vous avez dit dans une interview quÕ fallait rÈhabiliter les gens qui portaien des robes ‡ fleurs ? Maintenant tout tourne ‡ la dÈrision. O se marre mais on ne sait plus trop pour quoi. DËs que tu as un tablier ‡ fleurs, t es dans les Deschiens. JÈrÙm Deschamps a dÈclarÈ rÈcemment quÕ nÕavait pas pour but de massacrer le imbÈciles mais de bousiller la bÍtise. J ne suis pas s˚r que tout le monde saisis se la nuance. Je veux rÈhabiliter un monde o˘ un petite fille se sentait menacÈe parc que lÕhistoire dÕun charbonnier qui av perdu sa fille, Áa la tracassait. Elle Ètai tombÈe dans un trou ‡ charbon, il Ètai tout noir, il portait du charbon. JÕavai trËs peur, je me sentais traquÈe. JÕarr vais chez mon pËre et dans une piËc sombre, sale, il y avait desDÈtectiv partout. LÕhistoire de la MËre Christai commence comme Áa. Elle est seule dans ce quotidien-l‡. Elle Ècoute le MaÓtres du MystËre. Elle grimpe, ell grimpe, elle grimpe, elle ÒpËte le plombsÒ. Parce quÕen plusDÈtective, le gens en parlaient sÈrieusement, comm ils parlent sÈrieusement de Dian aujourdÕhui.
A Venise o˘ le film a ÈtÈ prÈsentÈ, l critique a fait la comparaison avec l rÈalisme franÁais dÕavant-guerre, Renoi CarnÈ, Duvivier, on pourrait ajoute Carco pour la littÈrature. «a mÕa bouleversÈe de lire Áa. CÕest È dent que jÕadore ce cinÈma, quÕil marquÈe. On a mÍme appelÈ un pla ÒQuai des BrumesÓ mais autant ce cin ma Ètait dans un courant, autant jÕ lÕimpression aujourdÕhui dÕÍtre ‡ con courant. Comme sÕil y avait des visage une poÈsie du quotidien qui Ètait interdi te dÕÈcran. Mais quand la Berthe s lavait avec sa bassine, avec son gant, Á me fascinait. De tout Áa, je voulais enco re parler. CÕest peut-Ítre la derniËre foi quÕon en parle.
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les annÈes cinquante ? Non cÕest ma mÈmoire ‡ moi, la mÈmoi-re dÕune petite fille dans les annÈes cin-quante. Ma mÈmoire dÈclenche celle des autres.
Dans tous ces souvenirs dÕenfance, Lyon occupe une place primordiale. Pouvez-vous nous parler de Lyon ? Je suis toujours attachÈe ‡ cette ville. Il y a des gens qui disent ne pas pouvoir se passer de la mer, moi cÕest des deux fleuves. En haut de la Croix-Rousse, on ne vit pas comme ‡ la MulatiËre. A la MulatiËre, il y avait des Ècluses, des ponts, des mariniers, une ambiance. Quand vous Ítes nÈ, que vous avez vÈcu dans une ville, vous la possÈdez un peu. AujourdÕhui quand je rentre ‡ Lyon cÕest comme si jÕarrivais dans ma cuisine.
Si vous aviez ‡ dÈfinir Lyon en trois mots. Les lumiËres, les sons, les odeurs ? Gris. Lyon cÕÈtait gris avec plein de brouillard. Tu partais ‡ lÕÈcole avec une Ècharpe jusque-l‡. Les odeurs, cÕÈtait celles de la bouffe. Quand tu arrivais dans un immeuble, tu pouvais dire ce quÕils mangeaient ‡ chaque Ètage, midi et soir. (É) Propos recueillis par Claude Philippot Dossier distributeur Paris - octobre 1998
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