Le Casque d’or de Becker Jacques
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Casque d'or
de Jacques BeckerF
FICHE FILM
fiche technique
France - 1952 - 1h35
Réalisateur :
Jacques Becker
Scénario :
Jacques Becker et Jacques
Companeez
Musique :
Georges Van Parys et "Le
temps des cerises"
Interprètes :
Simone Signoret
(Marie)
Serge Reggiani
(Manda)
Simone Signoret et Serge Reggiani
Claude Dauphin
(Léca) Résumé
Raymond Bussières
Au début du siècle à Paris, les amours rendre. Son raisonnement a visé juste et(Raymond)
d’une prostituée de la bande de Belleville, Manda tombe dans ce piège tendu à sonWilliam Sabatier
Casque d’or (elle avait réellement existé) honnêteté. Aidé par Casque d’or, il s’éva-
(Roland) et de Manda, l’ouvrier charpentier, dera en compagnie de Raymond, tué au
ex-truand ayant voulu s’acheter une cours de l’échauffourée par un policier.Gaston Modot
conduite. Manda, provoqué, tue dans un Ayant eu connaissance de la machination(Danard)
duel au couteau le "protecteur" de Casque de Leca, Manda le poursuit jusque dans la
Loleh Bellon d’or, Roland. Les deux amants vivent alors cour d’un commissariat et l’abat. Casque
quelques jours de paix et de bonheur à la d’or loue une chambre donnant sur la pri-(Léonie)
campagne, à Joinville. Mais le chef de son et assiste au supplice de son amantPaul Barge
bande Leca, représentant en vins et spiri- guillotiné.
(L'inspecteur Juliani) tueux dans le civil, convoite Casque d’or. Il
"donne" à la police un membre de saJean Clarieux
bande, Raymond, qui est aussi le meilleur(Paul)
ami de Manda. Il espère ainsi que, par
fidélité envers son ami injustement accusé
du meurtre de Roland, Manda ira se
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
J’ai hâte de voir la réaction des jeunes Oui, Casque d’or est le plus beau filmNotes
d’aujourd’hui devant un film ou rien de Jacques Becker.
n’est démodé. Un film viril mais plein de Oui, il ressemble au bonheur dans lequelLe point de départ du film est emprunté
tendresse pour les femmes, un film où il fut fait. Simone Signoret est plus belleà la chronique judiciaire du siècle der-
l’on parle de l’amour, de l’amitié, de la qu’aucune femme ne le fut jamais face ànier. Casque d'or a réellement existé : c' était
famille, de l’injustice, de la peine de une caméra du cinéma français. Il seune fille de petite vertu, bien connue des ser-
mort, toutes choses qui restent des pro- passe avec ce film quelque chosevices de police. Des livres et des chan-
blèmes actuels. J’ai pour Casque d’or d’étrange. C’est celui que tout le mondesons ont pris pour héroïne cette "grande
la tendresse particulière qu’on peut cite, celui que tout le monde a vu undame du trottoir". Becker et son scéna-
avoir pour les incompris. jour, ou cru voir. C'est souvent le seulriste ont profondément transformé le
Simone Signoret à Nicole Jolivet qu’on cite, comme si Signoret avaitthéâtre de ses sordides exploits, idéali-
France-soir mai 1972 campé une fois - une seule ? - dans lasant le couple Manda - Marie et impré-
véritable histoire du cinéma. Comme si,gnant l'œuvre d’une tenace mélancolie.
sûre d’être Casque d’or pour l’éternité,Casque d'or eut une critique assez
C'est le film où il a le mieux accompli elle avait pu se consacrer à être elle-réservée à sa sortie en 1952, et un
son dessein d’artiste. Il y a longtemps, même dans d’autres films, trop "auteur"médiocre succès commercial. Sous
je crois, que nous n’avions pas trouvé de son image pour laisser à d’autres lel' impulsion de la jeune critique,
autant à admirer, plan après plan dans soin de la transfigurer.François Truffaut en tête, le film fut lar-
une œuvre française. En premier lieu, ce Voilà pourquoi Signoret, dont la carrièregement réhabilité. En 1978, il fut classé
sens du geste français que, légitime- "enjambe" la période de la nouvellepar le jury des Césars au troisième rang
ment, revendique Renoir, Becker l’a saisi vague, est plus et moins qu’une star. Undes meilleurs films du cinéma français
comme personne encore peut-être. personnage qui déplie une à une sesde tous les temps derrière Les Enfants
N’allez pas croire que, par réfraction du facettes dans des films qui ne sont pasdu Paradis et La grande illusion.
sujet, le geste français qui est glorifié faits "sur mesure" pour elle, mais qui ne
soit celui du "milieu". Celui-ci est traité, valent souvent que par elle. Pour ce qui
Critique
le recul des mœurs et du costume est de la légende il a suffi de Casque
aidant, avec une ironie parodique admi- d’or.
Jacques Becker avait merveilleusement rable. Mais le geste français, c’est ici Serge Daney
poétisé le fait divers réel qui avait été surtout celui du menuisier, celui des Libération. 1er octobre 1985
monté en épingle en 1904 pour accro- rameurs de la première image (qui rap-
cher l’attention du public sur les pelle inévitablement La Partie de cam-
apaches, comme on disait alors en par- pagne comme d’autres passages de ce Superbe, elle s’avance sur les sentiers
lant des voyous, plutôt que sur des évé- film) ; celui des lavandières ; celui de de la gloire jusqu’à entrer vivante dans
nements graves qui se préparaient. l’admirable scène d’amour, sensuelle et la légende de Casque d’or, le plus beau
Il avait transformé une assez sordide pudique ensemble, entre Serge Reggiani film de Jacques Becker.
histoire de bandes rivales en une extra- et Simone Signoret, qui se termine par Simone, Casque d’or pour toujours, dont
ordinaire histoire d’amour vécue pen- une mémorable ellipse ; c’est même par- la vision radieuse n’a pas fini de nous
dant quatre jours par une gigolette et un fois, somme toute, une attitude de flic éblouir.
artisan qui essaie d’échapper au milieu bourru et bon enfant. Je sais peu de Anne Andreu
et que la fatalité conduira néanmoins à films mieux joués par tout le monde, L’Evénement du jeudi. octobre 1985
la guillotine. dans un même mouvement. Mais j’aurai
La psychologie des personnages était tout dit en disant que Simone Signoret
claire, nette, le dialogue d’une sobriété et Reggiani ont trouvé là leur meilleur La belle histoire d’amour vaut les éton-
exemplaire (Reggiani n’a pas plus de 25 rôle, et qu’il se pourrait bien qu’il en fût nants décors. Tout est dit en quelques
répliques tout au long du film). Les cos- de même pour Claude Dauphin, pourtant phrases, sans qu’aucun "mot d’auteur"
tumes ont une authenticité absolue, tels le moins bon des trois (soyons justes, il ne soit jamais cherché. Tout est dit, plus
qu’on pouvait les trouver dans Le petit est défavorisé par l’éclairage roma- encore, dans les silences, où le drame
journal illustré de l’époque, et non pas nesque dans le rôle de Leca). se déroule sans jamais une crispation
arrangés au goût du jour. Jean Queval inutile de la bouche ou des sourcils.
Mais je pense que Casque d’or était un Radio Cinéma Simone Signoret atteint le sommet de
film en avance sur son temps. son art. Tout en elle vibre de sincérité.
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
2
77.32.76.96
Fax:77.25.11.83D O C U M E N T S
Elle fait sans cesse oublier la "pierreu- boles, mille métaphores ne viennent Mais le match nul suffit à expliquer
se" parce qu’elle est dramatiquement alourdir le récit, où la musique se l’incertitude du propos et l’insatisfaction
femme. Il n’est pas besoin d’un batte- conduit comme une discrète mais effica- du spectateur...
ment de ses cils pour nous bouleverser ce ambiance, mais où les choses sont Jean Queval
et elle n’a jamais été plus belle... montrées avec le juste regard de celui Cahiers du Cinéma n°13. 1952
Le principal mérite de Casque d’or qui a su, avant, les reconstituer dans
n’est pas de rafraîchir un thème ancien, leur vérité. Ce dépouillement, ce refus
mais d’avoir mis au point un style, typi- de l'artifice, mais aussi ce goût du détail Entretiens avec J. Becker
quement français, et qui vaudrait d’être vrai, du dialogue, du comportement,
appliqué demain par Jacques Becker à cette admirable direction d'acteurs, ce Indéniablement, le film que nous préfé-
un sujet plus neuf. La perfection de son sont justement les caractéristiques rons, c’est Casque d’or.
art dans son dernier film achève en tout essentielles du style de Jacques Becker. Tant mieux !
cas de le situer au rang de nos meilleurs A quoi il faudrait ajouter ce qui est diffi- Entretien ave

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