Le Roman d’un tricheur de Guitry Sacha
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Nombre de lectures 62
Langue Français

Extrait

Le roman d'un tricheur
F de Sacha Guitry
FICHE FILM
fiche technique
France 1936 1h40
Réalisateur :
Sacha Guitry
Scénario :
Sacha Guitry
Musique :
Adolphe Borchard
Sacha Guitry
Résumé Critique
Interprètes :
Un petit garçon vole huit sous à ses Quatrième long métrage de Guitry et leSacha Guitry (le tri-
parents. Il est privé, pour sa punition, seul à peu près qui ait eu de son
cheur) des champignons dont se régalent les vivant l’heur de plaire aux historiens et
onze membres de sa famille, qui en à la critique officielle. Cela au nom
Serge Grave (le tri- meurent, empoisonnés. Chasseur, d’une prétendue spécificité cinémato-
groom, croupier, tricheur profession- graphique à laquelle Guitry aurait pourcheur petit garçon)
nel, la fortune lui sourit, mais, un jour, une fois sacrifié. L’emploi de ce critè-
Jacqueline Delubac à jouer honnêtement il perd tout ce qui re est ici à la fois cocasse et plutôt
qu’il avait gagné en trichant. dérisoire si l’on songe que cette œuvre(la femme)
tournée en 1936 est en fait à 90% unFiche du distributeur
film muet dans lequel le commentaire
off du narrateur remplacerait les inter-
titres. Parfaitement admirable, Le
roman d'un tricheur ne l’est pas plus
que Mon père avait raison, Désiré ou
Faisons un rêve .Il est adapté d’un
récit écrit par Guitry deux ans aupara-
vant,"Mémoires d’un tricheur", auquel
l’auteur a fait subir un significatif
changement de titre : les Mémoires
deviennent Roman. Et c’est bien en
effet d’un roman - d’un roman d’aven-
tures - dont il s’agit, appartenant à une
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
veine qui évoque, sous un certain critique mais où il a vécu jusque-là ragé à continuer.
aspect, Simenon, dont Guitry était comme un poisson dans l’eau. C’est Mais, par la suite, quand j`ai vu que
très friand. Dans cette veine, il don- même là sa principale tricherie. d’autres le faisaient, j'ai désiré m’en
nera beaucoup plus tard le pendant N’appartenant vraiment à aucune abstenir.
au Roman d ‘un tricheur: La vie d ‘un couche sociale particulière, à aucun Ce n’est pas que je sois contrariant
honnête homme. Par les multiples clan, à aucun groupe, il va de l’un à de nature mais j’ai cru m’apercevoir
visages, vrais ou fabriqués, de son l’autre en touriste, en comédien, en un jour que le cinématographe était
héros (interprété par trois acteurs homme Protée, en homme libre, et beaucoup plus voisin du Roman que
différents), par les voyages qu’il surtout en inlassable ironiste. du Théâtre - et cela pour la raison
effectue à l’intérieur des différentes Dictionnaire du cinéma que le thêâtre se passe au présent,
couches sociales, traversant le Jacques Lourcelles tandis qu’au cinéma tout se passe
monde de la richesse et de la pau- au passé - puisque des comédiens
vreté, Le roman d’un tricheur n’est ont pu mourir entre la prise de vue etSeul l’argent compte et la réussite.
pas sans ressemblance, I’humour en la projection du film. Un film est uneLe culte du veau d’or et de la grim-
plus, avec "Le passage de la ligne" chose terminée, définitive, puisqu’ilpette sociale repose sur une com-
(1958), I’un des romans les plus se trouve dans des boites métal-plète sécheresse du cœur. La
caractéristiques de Simenon. En liques - tout comme les romans sefemme n’est qu’un objet qu’on achè-
même temps, le film offre une suite trouvent dans des livres brochéste, I’amitié n’est plus qu’un vain mot.
de variations paradoxales et jusqu’à la dernière page. Or, ayantDans ce concert aux sonorités
brillantes sur les thèmes de l’honnê- fait cette observation qu’un film fai-sèches, les comédies de Sacha
teté et de la malhonnêteté. sait penser à un roman plus qu’à uneGuitry donnent le la. Les intrigues
Selon les propres termes de Guitry, pièce de théâtre, j’ai fait le Romanbouffonnes autour d’un testament
le film raconte "quarante années de d'un tricheur, qui se passe au passérévélateur du linge sale qu’on a
la vie d’un homme auquel ses mau- puisqu’il est raconté.oublié de laver en famille (Le
vaises actions portent bonheur - et Ainsi j’ai pris le goût de raconter desNouveau Testament), les remarques
que la chance abandonne aussitôt hommes, des châteaux et des villes.acides et piquantes des domes-
qu’il veut s’amender". "Il faut en Et peut-être parviendrai je un jour àtiques à l’égard de ceux qui les
convenir, ajoute Guitry, ce sujet était faire du vrai cinéma” .emploient (Désiré), les mille et une
bien tentant". Tentant en effet, car il Sacha Guitrymanières de tricher aux cartes et
permettait à l’auteur de fustiger "Le Cinéma et moi" Edition Ramsaydans la vie (Le Roman d’un tricheur)
avec plus d’allégresse que de féro- ou la philosophie indulgente mais
cité (la férocité viendrait plus tard) misogyne, nonchalante mais égoïste
I’injustice, I’aveuglement moral Le réalisateurde Mon père avait raison, font le
d’une société qui traite ses membres point sur les conversations de salon,
en fonction inverse de leur mérite. les papotages mondains et les Il suffit de voir le roman d'un tri-Mais, sous ses masques (dont le peines de cœur qui se diluent au
cheur pour s’en convaincre : Sachaplus efficace est son propre visage fond des tasses de thé.
Guitry est bien l’un de nos plusnu), le héros-narrateur, qui tantôt se Cinéma-théâtre, plus profond qu’on
grands réalisateurs. L’accusation deraconte au public et tantôt à ne croit et qui laisse un goût piquant
"théâtre filmé" lancée contre sonquelques clients de passage au d’amertume.
œuvre ne tient guère. L’enterrementcafé, et qui le plus souvent se parle Raymond Chirat
(tous les cercueils de la famille sor-à lui-même, ne fait rien d’autre au "Le Cinéma français des années 30"
tant de la maison suivis par un petitfond qu’énumérer ses plaisirs. Ses Hatier 1983
garçon, seul survivant : il n’avait pasaventures conjugaIes et
mangé de champignons, ayant étéextra-conjugales, sa malhonnêteté
puni), la relève de la garde àet ses tricheries puis sa passion du
“Peut-être ai-je été le premier à por- Monaco, les transformations dujeu et de la reconnaissance l’auront
ter à l’écran des comédies conçues, héros pour échapper à la vigilancecontinuellement aidé à être heureux.
écrites et réalisées pour la scène. des inspecteurs des casinos, toutLe film est ainsi une sorte de "cours
En faisant cela, je savais que je serai contribue à faire du Roman d'un tri-de bonheur" que l’auteur délivre à
combattu. Je l’ai été. Ca m’a encou- cheur l’un des meilleurs films fran-son public, dans une société qu’il
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SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
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RÉPONDEUR : 77.32.71.71
2
77.32.76.96
Fax:77.25.11.83D O C U M E N T S
cais des années 30, surclassant LA MALIBRAN (1944)
facilement bien des prétendus chefs
d’œuvre de cette période. Les géné- LE COMEDIEN (1947)
riques des films de Guitry suffiraient
à montrer avec quelle aisance il se LE DIABLE BOITEUX (1948)
meut, interrompant son histoire pour
présenter acteurs ou techniciens ou AUX DEUX COLOMBES (1949)
les faisant défiler au début.
Elégance, désinvolture et maîtrise, TOA (1949)
qualités qui font souvent - hélas ! -
défaut au cinéma francais. LE TRESOR DE CANTENAC (1950)
Dictionnaire des réalisateurs
Jean Tulard TU M’AS SAUVE LA VIE (1950)
DEBUREAU (1951)
Filmographie
LA POISON (1951 )
CEUX DE CHEZ NOUS (1914-1915)
JE L’AI ETE TROIS FOIS (1952)
PASTEUR (1935)
LA VIE D’UN HONNETE HOMME
(1953)BONNE CHANCE (1935)
Sl VERSAILLES M’ETAIT CONTELE NOUVEAU TESTAMENT (1936)
(1953)
LE ROMAN D’UN TRICHEUR (1936)
NAPOLEON (1955)
MON PERE AVAIT RAISON (1936)
Sl PARIS NOUS ETAIT CONTE (1955)
FAISONS UN REVE (1936)
ASSASSINS ET VOLEURS (1957)
LE MOT DE CAMBRONNE (1937)
LES TROIS FONT LA PAIRE (1957)
LES PERLES DE LA COURONNE
Dictionnaire des réalisateurs (1937)
Jean Tulard
DESIRE (1937)
QUADRILLE (1938)
REMONTONS LES CHAMPS-ELY-
SEES (1938)
ILS ETAIENT NEUF CELIBATAIRES
(1939)
LE DESTIN FABULEUX DE DESIREE
CLARY (1942)
DONNE MOI TES YEUX (1943)
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