Level Five de Marker Chris
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Level five de Chris Mark FICHE FILM Fiche technique
France - 1996 - 1h45 Couleur
RÈalisation et scÈnario : Chris Marker
Images additionnelles : GÈrard de Battista Yves Angelo
Bande sonore : Michel Krasna
InterprËtes : Catherine Belkhodja et la participation de Nagisa Oshima, Kenji Tokitsu, JuÕnishi Usshiyama, RÈvÈrend Shigeaki Kinjo
L E
Catherine Belkhodja
D O C U M E N T
vÈ ? Comment convainc-t-on une popula tion entiËre de sÕautomassacrer, le enfants tuant les parents, les parent tuant les enfants ? Comment on fai pour nÕen pas parler ? Comme Okinawa ouvre la porte dÕHiroshima Comment la photographie (truquÈe) de militaires amÈricains plantant la banniË re ÈtoilÈe sur le sol de lÕlle devient un icÙne pour la seconde moitiÈ du siËcle Les questions irriguent le film. Un survi vant des massacres (auxquels il a parti cipÈ), un spÈcialiste de la civilisatio japonaise, Nagisa Oshima (de vive voi et par ses films) apportent des ÈlÈment de rÈponse, composant une autre trame diffÈrente de celle des questions. L trame de la vÈritÈ de lÕhistoire, rÈsista te aux lÈgendes et aux artefacts contrairement aux jeux de stratÈgi existants, celui deLevel 5ne perme pas de remettre en cause le dÈroule ment et lÕissue de la bataille, seuleme dÕapprocher peu ‡ peu de sa terrifiant rÈalitÈ. Il faut une maniËre de gÈni pour instaurer dÈcemment en contre point le drame personnel qui habit Laura. Il faut aussi une sorte de coup d force contre lui-mÍme de Chris Marker qui jamais jusquÕ‡ ce jour nÕeut reco ‡ un(e) comÈdien(ne) - hormis le cas par ticulier deLa jetÈe, presque unique ment composÈ dÕimages fixes. ComÈdienne, Catherine Belkhodja lÕe et ne lÕest pas. Elle lÕest au sens o˘ e figure un personnage, ressort dÕune fi tion poussÈe ‡ un point inhabituel par c cinÈaste. Mais elle ne lÕest pas en c sens que sa prÈsence ‡ lÕÈcran rÈfut les procÈdÈs ordinaires du jeu dÕacteu pour imposer une mise en jeu de s visage et de sa voix troublante jusqu malaise. Et cÕest peut-Ítre l‡, au-del la virtuositÈ de narration, de lÕintelli ce des mises en question, de la pe nence des interrogations politiques historiques poursuivant le magistral t vail de Marker depuis plus de quaran cinq ans, que se joue ce qui fait Level 5un film exceptionnel : dans tremblÈ qui sÕinstaure entre la femm
la machine, dans la gÍne qui Èmane pe ‡ peu de ce tÍte-‡-tÍte feutrÈ. Qui de l femme ou de la machine est le passeu de lÕautre, jusquÕo˘ la vie et la mort, documentaire et la fiction, le rÈel et l symbolique sont-ils interchangeables ? Question non formulÈe et qui irradie pe ‡ peu le film, mise en pensÈe du virtuel aprËs tant de mascarades. Elle fait plac ‡ celle sans laquelle, au ´niveauª (Level individuel comme au ´niveauª collectif toute rÈflexion demeure dÈclamative e hors sujet : l
a folie. Jean-Michel Frodo Le Monde - 20 FÈvrier 199
Moderne, le cinÈma de Chris Marke lÕest, sans rejet de lÕancien, et sa complaisance (mais avec tristesse) pou les ´hallucinationsª proposÈes par u avenir cybernÈtique qui fait sa promo tion avant mÍme dÕavoir risquÈ se pions. Quand lÕordinateur - personnag central du film - propose une partie d jeu de Marienbad en disant : ´jÕai dÈj gagnÈ, mais on peut continuer ‡ jouerª le spectateur sourit. Le cynisme de l machine rÈvËle la part de vÈritÈ dont s nourrit son systËme, mais son arroganc cache lÕautre part de sa nature artificie le, celle des dÈfaillances. Level fivetraite de plusieurs duels celui du rÈel et du virtuel, celui d lÕHistoire et des mensonges s lÕHistoire, celui de la manipulation d images et de leur rÈsistance ‡ cette chi rurgie, celui du jeu de la vie et d
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
´migraine du tempsª et de ne plus se fier aux images, ´ce que jÕavais de plus prÈcieux au mondeª, dit-il. Il ne capitule pas. (É) Level fivebouscule nos certitudes, renouvelle nos connaissances et mÍme nos doutes : qui nÕa pas doutÈ des com-mentaires pro-amÈricains justifiant lÕenvoi de la bombe sur Hiroshima ? Level fivesuggËre que, au printemps 1945, la capitulation du Japon Ètait improbable. LÕÈtat-major nippon ne cÈdait pas. La guerre aurait pu se pro-longer, les tueries dÈpasser lÕhorreur de ce que furent Hiroshima et Nagasaki. Si, au jeu de Marienbad, IÕordinateur prÈtend avoir gagnÈ, au jeu du temps, en dÈpit de son dÈpit (´Le vide agaÁant quand on cherche un mot qui Èchappeª), Chris Marker ne perd pas. Lui, le narra-teur retors, il rÈalise par collecte et regroupement lÕunitÈ des informations volatiles. Dire quÕil informe est faible, tant lÕinformation sÕest ailleurs dÈjugÈe ‡ force de futilitÈ, dÕinconstance et dÕapproximatif. Chris Marker affronte le non-dit, mais aussi lÕÈvanescent, le trop dÕimages, le trop de signes, ce en quoi il est moderne - la modernitÈ Ètant fragmentation, mobilitÈ, discontinu, tout ce dont est fait Level five. En plus, il soumet le chaos ‡ lÕexigence du sens, et, en cela, il est prÈcurseur. Il avance deux pas devant nous dans le refus du no future. Il tente de penser une Ëre inconnue, diffÈrente, peut-Ítre concevable, mais aujourdÕhui inintelligible, ce qui ne veut pas dire irrationnelle. FranÁoise AudÈ ∞ -
D O C U M E N T
Entretien avec le rÈalisateur
Pourquoi Okinawa ? On parle beaucoup, ces temps-ci, dÕu CD-Rom sur la guerre 39/45. Cherche Okinawa : ´Les Japonais ont perd 110000 hommes, dont de nombreu civilsɪ Double erreur : les pertes japo naises sont en effet de lÕordre d 100000, les civils Ètaient les habitant dÕOkinawa, une collectivitÈ autonom qui a son histoire et sa culture, annexÈ par le Japon aprËs lÕavoir ÈtÈ par l Chine... On estime le nombre de leur morts ‡ 150 000, le tiers de la popula tion de lÕÓle, une paille... Prenez lÕen clopÈdie Grollier: ´Les AmÈricains ont perdu 12 10 hommes, les Japonais 100 000ª: l‡, pa un mot sur les morts civils. Et une gran de partie de ces morts lÕont ÈtÈ par su cides collectifs, mÍme une fois l bataille finie ; on les avait conditionnÈ ‡ ne pas se rendre. CÕest cet exempl unique dÕun des Èpisodes les plus fou et les plus meurtriers de la DeuxiËm Guerre mondiale, oubliÈ par lÕHistoir rayÈ de la mÈmoire collective, que jÕ eu envie de remettre en lumiËre.
Dit comme Áa, on sÕattendrait ‡ u ´documentaire historiqueª. Et ce quÕo voit, cÕest tout autre chose. La tÈlÈvision a changÈ beaucoup d choses. Toute la partie ´Okinawaª d Level fivesÕarticule autour du rÈcit dÕ tÈmoin. Imaginez-le dans le cadr ´documentaireª comme vous dites - jÕ toujours abominÈ ce mot, mais le fai est que personne nÕa ÈtÈ capable dÕ trouver un autre ; les Allemands son quand mÍme un peu plus ÈlÈgants ave Kulturfilm... - inscrit dans la journÈe dÕu tÈlÈspectateur, entre le rÈcit du calvair dÕun Bosniaque, celui du calvaire dÕ Rwandais, et celui dÕun survivant de l Shoah. Combien de calvaires peut-o ingurgiter comme Áa, en ligne, et garde ‡ chacun son caractËre unique ? Il fall
trouver autre chose.
´Autre choseª, Áa inclut le jeu vidÈo, les images dÕordinateur et la prÈsenc dÕune femme ? Mes hallucinations prÈfÈrÈes, oui. Je mÕexprime avec ce que jÕ Contrairement aux idÈes reÁues, a cinÈma,la premiËre personneest plutÙ un signe dÕhumilitÈ :Tout ce que je peu vous offrir, cÕest mo.i
Laura serait alors la ´passeuseª entre le spectateur et lÕabsolu de lÕhorreur quÕ la guerre ? Elle est assez intËgre pour ne pas Èprou ver de gÍne ‡ mettre en abÓme sa tragÈ die personnelle et la tragÈdie de la guer re, parce que toute tragÈdie est unique. Une petite bourgeoise culpabilisÈ nÕoserait pas le dire, tout en nÕen p sant pas moins - elle penserait plutÙt que la sienne est la plus grave. Laura sait que la souffrance nÕest pas une ari tocratie. Elle dÈpose la sienne ‡ cÙtÈ de celle des victimes dÕOkinawa comme u de ces bouquets que les parents de enfants noyÈs jettent ‡ la mer. Et, ‡ mo tour, comme jÕimagine quÕil est plus fa le au spectateur de se reconnaÓtre dan la souffrance de Laura que dans celle dÕun homme qui a massacrÈ toute s famille, je parie sur cette reconnaissan ce pour le faire accÈder au niveau de compassion quÕelle-mÍme a atteint e plongeant dans la tragÈdie dÕOkinaw Mais cÕest un pari.
Ce niveau, cÕestLevel five? Il y a les niveaux du Jeu, ceux quÕil emploient mÈtaphoriquement pour clas ser les choses et les gens, et la faÁon dont Laura entre elle-mÍme dans le Jeu. A quoi elle pense au juste, ‡ la fin, moi je nÕen sais rien. Au spectateur de s dÈbrouiller.
Est-ce une faÁon de respecter le specta teur, ou de lÕignorer ? Je ne pense jamais ‡ un spectateur pos
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«a se discute : tout faire pour un specta-teur imaginaire - ce qui implique que lÕon se croit assez malin pour le pro-grammer dans sa tÍte et sÕadapter ‡ lui -, ou se dire, simplement, quÕon nÕest pas si exceptionnel, que ce qui vous Èmeut ou vous amuse, vous, ne puisse rencontrer dÕautres gens que Áa amuse et Èmeut de la mÍme faÁon ; de quel cÙtÈ est le mÈpris ?
Dans lÕespace de travail de Laura - o˘ elle intervient la plupart du temps-, on a lÕimpression de voir lÕespace de travail du film lui-mÍme. Exact. CÕÈtait un des amusements du dispositif, que le dÈcor devienne lÕinstru-ment de sa mise en forme. LÕordinateur quÕon voit - ce bon vieux PowerMac-, cÕest celui qui a servi aux effets visuels. La console qui apparaÓt en amorce est celle de mon banc de montage. En dehors du mÈtrage japonais, tout sÕest fait ‡ deux, sans Èquipe, sans techni-cien, dans six mËtres carrÈs. Lelouch disait rÈcemment quÕil rÍvait dÕun film sans techniciens; je me demande ce qui lÕen empÍche. Si cÕest seulement de trouver un producteur sans le sou, je peux lui en indiquer un.
Le film serait un manifeste du ´cinÈma pauvreª ? DÕun cinÈma possible, cÕest tout. Ce serait idiot dÕy voir autre chose. On ne tournera jamaisLawrence dÕArabie comme Áa. NiAndrei Roublev. Ni Vertigo. Mais les outils existent main-tenant - et cÕest tout ‡ fait nouveau -pour quÕun cinÈma de lÕintimitÈ, de la solitude, un cinÈma ÈlaborÈ dans le face ‡ face avec soi-mÍme - celui du peintre ou de lÕÈcrivain - ait accËs ‡ un autre espace que celui du film expÈrimental. LacamÈra-stylode mon camarade Astruc Ètant quand mÍme une mÈtapho-re : le moindre objet cinÈmatographique exigeait encore un labo, une salle de montage, beaucoup dÕargent... AujourdÕhui, une idÈe et un minimum de
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cinÈaste de prouver qui il est, sans avoiCuba si196MÈmoire de Simone1986 ‡ courtiser les producteurs, les chaÓne de tÈlÈ ou les Commissions.Le joli mai196 Propos recueillis par Dolores Walfisc Fiche G. N. C. RLe mystËre Koumiko:196 CorÈalisation SijÕavaisquatre dromadaires1966Les statues meurent aussi1950 (Alain Resnais) La bataille des dix millions197 A bientot, jÕespËre1968 L as o l i t u d ed uc h a n t e u rd(Mario Marret) Le rÈalisateur fond197 La sixiËme face du pentagone1968 Le fond de lÕair est rouge(F. Reichenbach)(2 parties) : Chris Marker fut IÕun des grands rÈnov 1. Les mains fragiles. teurs en France du court mÈtrage et d 2. Les mains coupÈes197Vive la baleine1972(Mario Ruspoli) documentaire. Ses films sur PÈkin, l SibÈrie ou Cuba sont devenus clas Sans soleil198 siques, mÍme si, trop en prise su lÕactualitÈ, ils ont quelque peu vieil A.K.198 Filmscollectifs : contrairement ‡ une Ïuvre de science fiction aussi rÈussie queLa jetÈe. Chri Level five199Loin du ViÍt-nam1967 Marker est un cinÈaste engagÈ : il a pro menÈ sa camÈra de lÕAsie aux usin PuisquÕon vous dit que cÕest pos-Lip, prenant parti, refusant toute conces sible1974 sion. En 1977, il juge que lÕheure de Courts mÈtrages : synthËse a sonnÈ : ce seraLe fond d La spirale1975 lÕair est roug.eMarker nous y propose Dimanche ‡ PÈkin195 ‡ lÕaide de documents filmÈs, u rÈflexion sur les changements survenu La jetÈe196 dans le monde depuis les annÈes 60. U Commentaires : film-somme, passionnant pour lÕhist Le deuxiËme procËs dÕArt rien et le sociologue. London196Les hommes de la baleine1956 Jean Tular (Mario Ruspoli) Dictionnaire du cinÈm Jour de tournage1969 Ed. Laffon Django Reinhardt(Paul Paviot)1956 On vous parle du BrÈsil196 Le mystËre de lÕescalier quinze1957 Carlos MarighelaResnais)197 (Alain FilmographieLes mots ont un sens1970A Valparaiso(Joris Ivens)1963 Le train en marche197Le volcan interdit1966 Longs et moyens mÈtrages : LÕambassade197 Olympia 52195 Documents disponibles au France Quand le siËcle a pris formes197 Lettre de SibÈrie195 Positif n∞433 - Mars 1997 Junkopia198 Dossier distributeur Description dÕun combat196 Le Monde - 20 FÈvrier 1997 2084198 ∞ -
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