Limbo de Sayles John
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM Fiche technique
USA - 1999 - 2h06 Couleur
RÈalisation et scÈnario : John Sayles
DÈcors : Gemma Jackson
Montage : John Sayles
Musique : Mason Daring
InterprËtes : David Strathairn (Joe Gastineau) Marie Elizabeth Mastrantonio (Donna De Angelo) Vanessa Martinez (NoÎlle) Kris Kristofferson Casey Siemaszko Kathryn Grody
L E
Limbo
David Strathairn (Joe), Marie Elizabeth Mastrantonio (Donna De Angelo) Vanessa Martinez (NoÎlle)
D O C U M E N T
Ïuvre indiffÈrente aux remous de la mode et au caporalisme desdoxa IntÈgritÈ qui justifie ‡ elle seule lÕintÈrÍ pour le rÈalisateur, mÍme si bien enten du elle ne doit pas empÍcher de pointe ses carences ÈventuellesÉ Rien dÕÈtonnant ‡ ce que cette filmogr phie marginale (et au bout du compt fort cohÈrente) plante ses dÈcors dan les zones gÈographiques frontaliËres les no manÕs land dÈsolÈs, aux ant podes de lÕagitation des grandes vill et des cartes postales lÈnifiantes si sou vent en cours quand il sÕagit de mettr en scËne le rapport des hommes ‡ leu environnement naturel. Comme dan Passion fish(pays bayou) ouLon Star(frontiËre mexicaine), Sayles, dan Limbo, installe sa dramaturgie dans u territoire extrÍme quÕil filme sans jamai recourir ‡ la prÈciositÈ Ècologique ou la vignettenew age. Ce territoire, cÕe lÕAlaska, rÈgion peu amËne sÕil en e que le cinÈaste va dÕabord prendre u malin plaisir ‡ dÈvoiler dans sa dÈsolan te banalitÈ. De lÕusine o˘ les ouvrier assistent, impuissants, au dÈcËs pro grammÈ de leur outil de travail (restruc turation nÈo-libÈrale oblige) ‡ un maria ge o˘ quelques ÈlÈgants businessme discutent de la possibilitÈ dÕamÈnager l coin en gigantesque parc dÕattraction en passant par le bistrot local o˘ le habitants noient leurs souvenirs incer tains dans des litres de biËre, Joh Sayles promËne le spectateur dans l pays profond, avec un soupÁon de nos talgie vis-‡-vis dÕune rÈgion en passe d devenir un dÈrisoire rÈceptacle ‡ tou ristes, mais aussi avec une dose no homÈopathique dÕhumour qui permet a film dÕÈchapper ‡ la lourdeur didactiqu ou, pire encore, au pleurnichage verna culaire. Cette polyphonie faussement hasardeu se ne rÈpond en fait quÕ‡ un seul obje tif : entrecroiser les destins de Donna une chanteuse de blues de passage e Alaska, et de Joe, un ancien pÍcheu qui, depuis quÕil a cessÈ de navigue erre comme une ‚me en peine. La r
contre entre ces deux-l‡ (la quarantaine bien sonnÈe et un itinÈraire sentimental que lÕon devine chaotique, mais que l cinÈaste prendra soin de ne jamais expliciter ‡ grands renforts de psycholo-gisme rÈducteur) constitue en fait lÕessentiel du film. Dans un premi temps - disons, pour aller vite, celui de la naissance de lÕidylle -, Sayles disp se, dans un apparent dÈsordre, les ÈlÈ-ments dramaturgiques qui permettent dÕapprÈhender les personnages dan leur contexte et de cerner ainsi les parti-cularismes de leur itinÈraire respectif. Au grÈ dÕincessants allers et retour entre quelques lieux volontairement anodins apparaissent des bribes de la biographie des deux hÈros : un ancien accident de pÍche pour lui qui nourrit, depuis, une fÈroce culpabilitÈ ; une suc-cession dÕaventures sentimentale b‚clÈes pour elle, qui ne supporte ni la solitude ni lÕasservissement aux rËgle conjugales. Peu ‡ peu, les caractËres sÕaffirment et les rimes scÈnaristique reviennent avec plus dÕinsistance. L fille de Donna, troisiËme personnage principal du film, abandonne son appa-rente docilitÈ pour dÈvoiler de funestes humeurs autodestructrices ; IÕÈtrang joueur de billard, dont on pressentait depuis le dÈbut les mauvaises inten-tions, se rÈvËle Ítre le frËre dÕun de pÍcheurs, accidentellement dÈcÈdÈ sur le rafiot de JoeÉ Comme dansLone Star, le rÈcit multiplie les contrepoints, les bifurcations, et semble se construire sous nos yeux ‡ mesure que les person-nages apparaissent ou disparaissent. Pour autant, au contraire de ce qui se produit frÈquemment avec ce type de scÈnario, IÕhabiletÈ discursive nÕe jamais synonyme dÕune quelconqu dÈmonstration de petit maÓtre satisfait dÕafficher avec ostentation la maÓtris de ses effets et de ses habiles retourne-ments de situation. Cette polyphonie, qui doit ce quÕelle doit ‡ Robert Altma (rÈfÈrence Èvidente mais jamais Ècra-sante, tant les univers des deux
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
quÕune seule obsession : dÈpeindre des personnages ordinaires et leur rapport conflictuel au monde. Dans un second temps, par la gr‚ce dÕun coup de bluff narratif artificiel et assu-mÈ comme tel - IÕapparition du demi-frËre de Joe et lÕabracadabrante aventu-re qui sÕensuit-, Sayles dÈcide abrupte-ment dÕabandonner la politique du contrepoint et dÕisoler du monde extÈ-rieur ses trois personnages : il installe ces derniers sur une Óle dÈserte, solution radicale entre toutes. L‡ encore, nulle vignette dÈcorative. SÕil ne ressent, de toute Èvidence, aucune affinitÈ particu-liËre pour la socialisation inhÈrente ‡ la vie urbaine, Sayles ne tombe pas non plus dans les orniËres dÕun ´bon sauva-gismeª vaguement rÈactualisÈ. IndiffÈrent, tant dans sa pratique de cinÈaste que dans sa morale personnel-le, aux codes de la modernitÈ, Sayles (en cinÈaste classique, dans le meilleur sens du terme) ne sÕintÈresse quÕaux efforts de ses personnages pour se dÈbarrasser de leurs faux-semblants et de leur ÈgoÔsme vague, consÈquence probable dÕun trop grand nombre dÕannÈes passÈes dans la solitude intÈ-rieure et le mensonge social. DÕo˘, dans Limbo, cette solution extrÍme et quasi thÈorique qui consiste ‡ faire le vide autour de son trio. MÍme si cette secon-de partie demeure passionnante, le film subit alors une baisse notable dÕintensi-tÈ. Comme si la mise en scËne de Sayles parvenait ‡ cerner ses protagonistes avec plus de justesse dans le foisonne-ment que dans le minimalismeÉ RÈserves qui toutefois ne pËsent pas lourd face ‡ la rÈussite singuliËre de lÕopus et ‡ son audace tranquille qui cul-mine ‡ lÕheure dÕun Ètonnant finale, dont nous ne dÈvoilerons rien. Si sa rÈalisation pÍche parfois par manque dÕinvention et sÕil commet quelques regrettables fautes de go˚t (voir les kitschissimes flash-backs sur le naufrage du bateau de Joe), Sayles par-vient toujours ‡ sauver la mise gr‚ce ‡
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faÁon, si singuliËre dans le cinÈma amÈ ricain dÕaujourdÕhui (on y revientÉ), d sÕintÈresser ‡ des gens remarquabl ment anodins ou dÕinstaller entre eux nous un sentiment dÕimmÈdiate proxim tÈ. La vieille lune critique de lÕamour de personnages, inopÈrante en tant qu concept gÈnÈraliste, dÈcrit en lÕoccu rence lÕessentiel des prÈoccupation Èthiques et surtout esthÈtiques du met teur en scËne, proche en cela (mais e cela seulement) dÕun Cassavetes. DÕ lÕimportance dans ses films - et en part culier celui-ci - du travail de la mise e scËne sur les regards et le hors-cham (combien de fois la camÈra fixe celui qui Ècoute plutÙt que celui qui parle ; com bien de fois est-on contraint de consta ter que lÕÈmotion qui Èmane du rÈcit na d ec e t t es c r u p u l e u s eÈ c o n o m i dÕeffets !), etbien s˚r de la formidabl direction dÕacteurs qui rÈpond probabl ment ‡ une secrËte complicitÈ unissan Sayles ‡ ses comÈdiens, notamment lÕimpeccable David Strathairn,alter eg encore une fois au-dessus de tout Èlog dansLimbo. CinÈaste de la simplicitÈ et de l pudeur, de lÕintimisme non geignar John Sayles apparaÓt dÕautant plus pr cieux en ces temps o˘ le maniÈrism superficiel et la surenchËre pyrotech nique dominent la production amÈricai ne. Avec quelques grands anciens e forme (dÕAltman ‡ Malick), IÕauteur Limbo, sur un mode mineur, perpÈtue l tradition fÈconde des francs-tireurs qui exercent leur talent ‡ la marge du systË me et refusent avec un orgueilleu mÈpris les acadÈmismes de toute natu re. Olivier de Bruy Positif n∞461/462 - Juillet/Ao˚t 199
On est touj Loin de tou texan, ‡ la f nent vous tr (Lone Star un de ces les hordes grandes sol lÕon vit dan nir, mais ja Parce que l et que, da passe son t fera le pre Par manqu cette petit cherche ‡ s taires qui l Des Ítres p Ce quÕil fai filmer des de bistrot chacun suit du voisin. E teurs, comp rates, de c soudain, r conflit, un s Ou alors, d gai, il saisi sert des hor qui a lÕair dont on lÕ jeune fille chargÈ dÕa chante (tr Elizabeth chante vra femme, D comme Áa, rompt avec mec de to jamais renc voil‡ quÕell dans la ca mais sÈdui sions. Elle l ment de s affaires et f jamais cess
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Bien s˚r, on devine que NoÎlle, IÕadoles-cente qui regardait la chanteuse, nÕest autre que sa fille. Tout comme lÕon com-prend que Donna et Joe Gastineau, son camionneur (un ex-marin, en fait), vont sÕÈprendre lÕun de lÕautre. Mais tout ce que lÕon devine, tout ce que lÕon com-prend ne nous est rÈvÈlÈ par John Sayles quÕau compte-gouttes. Avec un sens aigu du romanesque et de lÕellipse. Ce sont des blessÈs quÕil filme. Et les blessÈs nÕaiment pas forcÈment exhiber leurs blessures. CÕest donc peu ‡ peu, au dÈtour dÕune confidence de lÕun, de lÕindiscrÈtion dÕun autre, que lÕon dÈcou-vrira les remords de Joe Gastineau (David Strathairn, IÕacteur fÈtiche de John Sayles), qui a tuÈ, jadis, sans le vouloir. Et ceux, naissants, de Donna, qui est en train de tuer sa fille sans trop vouloir le croire. Mary Elisabeth Mastrantonio nÕest pas seulement bonne chanteuse, elle est dÕabord une remarquable comÈdienne : intense, trou-blante, vaguement terrifiante dans lÕinconscience du malheur quÕelle peut provoquer ‡ son insu. Comme toujours chez John Sayles, IÕespace joue un rÙle primordial. La nature entoure les hÈros, les encercle, ennemie quÕils ont ‡ vaincre pour se trouver. Le pire est lÕespace entre les Ítres, souvent infime mais difficilement franchissable. CÕest centimËtre par cen-timËtre que la distance entre Donna et Joe se rÈduit. Celle de Donna avec sa fille mettra encore plus de temps ‡ se combler. En fait, John Sayles filme des puzzles. Avec des hÈros entourÈs de silhouettes qui influent sur leur sort, qui les complË-tent, en quelque sorte. Le rÈalisateur a lÕart de les dÈfinir en quelques traits. Une scËne, deux rÈpliques, et voil‡ quÕon ne les oublie plus : les deux les-biennes qui demandent ‡ Joe de reprendre la mer ; son frËre qui lui pro-pose une mission qui sÕavÈrera dange-reuse : ou lÕÈtrange SmilinÕ Jack (Kris Kristofferson), dont on ne connaÓtra que
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Et puis, alors quÕil Ètait parvenu, un Le rÈalisateurFilmographie fois encore, ‡ crÈer un portrait de grou pe (quÕil est lÕun des rares ‡ rÈussir, AmÈrique, avec Altman et Woody Allen) John Sayles est nÈ aux Etats-Unis eReturn of the Seacaucus 71980 Sayles fait basculer son film, dans tou 1950. Depuis ses dÈbuts dans la rÈalisa les sens du terme. Donna, Joe et NoÎll tion en 1979 et une fructueuse carriËrLianna1981 se retrouvent naufragÈs sur une Ól de scÈnariste, John Sayles - Ègalemen dÈserte et le film se resserre sur un seul monteur, acteur et romancier - confirmeBaby, itÕs you1982 personnage : celui de lÕadolescente. film aprËs film, quÕil a trouvÈ dans l LÕactrice (Vanessa Martinez) nÕest p production indÈpendante un espace pouThe brother from another planet1984 en cause et la mise en scËne de Sayles sÕexprimer pleinement et aborder de non plus : voyez la tension quÕil crÈe e sujets que lemainstreamde la producMatewan1987 quelques secondes, avec un avion mys tion refuserait. Avec de modestes bud tÈrieux. Mais, au bout de 80 minute gets, il a dÈveloppÈ comme rÈalisateuEight men out1988 formidables, cÕest un autre film qui co une Ïuvre de marginal prÈsentÈe de mence. ComplÈmentaire dans lÕesprit d temps ‡ autre dans certains festivals (lCity of Hope1991 rÈalisateur, qui nÕentend jamais montr Quinzaine des rÈalisateurs ‡ Cannes o les conflits des hommes sans Èvoquer l le festival de Deauville), mais sanPassion fish1992 possibilitÈ de leur rÈconciliation. San jamais trouver de vÈritable distributio effacer les fautes par lÕamorce dÕu franÁaise.The secret of Roan Inish1996 rÈdemption. Le problËme, cÕest quÕi AprËsBrother, qui jetait un regard d cette rÈdemption pËse des tonnes e Martien sur le monde Ètrange deLone Star survient trop tard pour quÕon sÕy intÈr hommes,City of hope, devait enfi se. Et lÕon sÕennuie, alors, ‡ peu pr autant qu`on sÕÈtait passionnÈs dÕa Pierre Mu TÈlÈrama n∞2582 - 7 Juillet 19
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