The Pledge de Penn Sean
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM
The pledge
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
(É) Curieux personnage, Jerry Black n'a rien d'un flic ÈnervÈ, il ferait mÍme u retraitÈ parfait, roi de la pÍche pÈpËre Mais il est prÍt ‡ tout pour combattre l Mal, qu'il va traquer avec ses mÈthode de pÍcheur au lancer, pour qui rien n vaut l'app‚t vivant. MÍme quand il s'agi de faire mordre ‡ l'hameÁon un tueur d petites filles blondes. L'interprÈtation d Jack Nicholson, d'une sobriÈtÈ inespÈ rÈe, met en relief la placiditÈ de Jerr Black, sa douceur et sa sensibilitÈ, pou mieux faire ressentir l'Ènigme d'une vio lence sous-jacente qui touche chez lui l'inconscience. La complicitÈ de l'acteur avec Sea Penn, qui l'avait dÈj‡ dirigÈ dansTh Crossing Guard, est ici essentielle : l jeu et la mise en scËne se relaient dan un Ètonnant mimÈtisme.The Pledg ressemble donc ‡ Jerry Black. C'est u film o˘ la douceur plane sur le drame, travers les images contemplatives de paysages du Nevada, de beau moments en suspens dans le suspense C'est aussi un film lent et mÈticuleux comme le vieux pÍcheur, mais surtou sensible. Tout au long de sa contre enquÍte, qui suit un jeu de pistes ouver par un dessin d'enfant, Jerry Black ren contre des gens qui le troublent, le tou chent. La grand-mËre de la victime, l concierge d'un hospice dont la fille disparu, une femme mÈdecin et un autre barmaid, meurtrie par la vie (Robi Wright Penn, grande actrice). Tous ce seconds rÙles sont, bien s˚r, l'occasio pour Sean Penn de s'entourer d'amis, d Mickey Rourke ‡ Harry Dean Stanton e passant par Benicio Del Toro, mÈcon naissable. Mais le cinÈaste tire un plai sir intense de cet exercice de portraitis te : faire exister un personnage et lais ser entrevoir toute une vie en une scËne Un pari queThe Pledgerelance san cesse, et gagne. L'accumulation de rencontres enferm inÈvitablement le film dans un construction un peu rigide. Pas stÈril cependant : ‡ travers ces visages, c'es celui d'une certaine AmÈrique qui tra
paraÓt, rurale et un peu arriÈrÈe, hantÈ par des croyances qui ont autant ‡ voi avec la religion qu'avec l'univers de contes. Un pays qui reflËte l'ambiguÔt de la promesse faite par Jerry Black est-il animÈ par la foi ou la superstition par la lumiËre ou un vague obscurantis me ? Sean Penn est aussi sensible cette dimension, plus mÈtaphysique, d personnage. Il en donne la mesure san s'appesantir, en faisant finalement d Jerry Black un nouvel Icare, br˚lÈ par l vÈritÈ qu'il a touchÈe du doigt. L'idÈe es simple et juste, comme son film. FrÈdÈric Straus TÈlÈrama 26 Septembre 200
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
Comme le cinÈma de John Ford,The Pledgeest rythmÈ par la succession des saisons et l'angoisse du temps qui passe. Sean Penn a transformÈ les plaines du Nevada en dÈcor de conte de fÈes. Rien n'y manque : une lande inter-minable, des enfants, un ogre, des fausses pistes et mÍme un prince char-mant. Au milieu de ce vortex abyssal survient, tel un coup de tonnerre, un meurtre. Un flic, Jerry Black, hÈros mau-dit, au destin aussi noir que son nom, arrive emmitouflÈ dans une ferme au milieu d'un Èlevage de volailles. Il fait trËs froid. Le monde s'est arrÍtÈ. Un couple est au travail. Jerry Black vient leur annoncer l'assassinat de leur petite fille. La premiËre image deThe Pledge Èvoque celle d'un paradis envo˚tant, avec des vallons enneigÈs susceptibles d'illustrer n'importe quel conte de NoÎl. Mais il s'agit d'un paradis perdu. Il n'y a plus rien ensuite. Des terres poussiÈ-reuses, des routes interminables, une station-service minable au bord de la route, une Èglise en prÈfabriquÈ au milieu d'un champ dÈsert, puis un homme seul dans une image sÈpia, comme rongÈe par le sable. Nous sommes en Enfer. (É) Dans son troisiËme film, aprËsThe Indian RunneretCrossing Guard, Sean Penn adapteLa Promesse: requiem pour un roman policier(Albin Michel, 1990), un rÈcit de Friedrich D¸rrenmatt qui revisitait les codes du roman policier. L'Ècrivain suisse repla-Áait ses obsessions habituelles - l'im-puissance de l'homme devant le Mal, l'impossibilitÈ de rester innocent devant la vengeance - dans le cadre d'un rÈcit picaresque o˘ un vieux flic raconte l'his-toire d'un de ses collËgues qui patiente des mois pour mettre la main sur un tueur d'enfant, jusqu'‡ un dÈnouement absurde. Au grand crÈdit de Sean Penn, ce dernier parvient ‡ trouver un Èquiva-lent plastique ‡ l'univers corrodÈ de -
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sonnages s'harmonise avec des pay sages naturels semblables ‡ un vaste n man's land, magnifiquement filmÈs pa le chef opÈrateur Chris Menges, qui rÈussit ‡ leur donner un relief lunaire. The Pledgeraconte en apparence un histoire policiËre. Il y a un crime, u meurtrier prÈsumÈ en la personne d'u Indien passÈ trop rapidement aux aveux et des policiers. Mais il y a surtout u homme seul. AbandonnÈ ‡ ses obses sions.The Pledgeest l'histoire d'un folie. C'est, aprËsCrossing Guard, l deuxiËme film que tourne Jac Nicholson sous la direction de Sea Penn.Crossing GuardetThe Pledg traitent du mÍme sujet - la perte d'u enfant et le deuil qui s'ensuit - ‡ traver un mÍme acteur, Jack Nicholson, qui semble avoir intronisÈ Sean Penn gran orchestrateur de son vieillissement l'Ècran. ÒThe Pledgeest un film sur l'angoiss du troisiËme ‚ge dÈguisÈ en fil policierÓ, dÈclarait Sean Penn lors de l sortie du film aux Etats-Unis en janvier. Ce dernier s'est efforcÈ, au lieu de tour ner un film d'action, de filmer des temp morts. Ses personnages sont suspendu entre le ciel et la terre, cryogÈnisÈs, ins tallÈs dans l'attente, et paralysÈs pa l'Èpreuve du deuil. L'Èpure de la mise e scËne de Sean Penn renvoie ‡ un uni vers symbolique, coupÈ de la civilisa tion, sur lequel le temps n'a plus d prise. Sa beautÈ, comme celle du dia mant, ne peut Ítre entamÈe. Samuel Blumenfel Le Monde Interactif - 26 sept. 200
La dÈcouverte du corps dÕune fillett sauvagement assassinÈe, survenant le soir mÍme du dÈpart en retraite de Jerry, est lÕoccasion pour cet inspecteu de police de sÕaccrocher une derniËr fois ‡ ce semblant dÕexistence. So investissement dans lÕenquÍte dÈpass rapidement les limites imposÈes pour devenir une affaire personnelle.The pledgese fait le rÈcit de ce dÈborde-ment prÈtextÈ par le vÏu mÍme que fait lÕinspecteur aux parents de la fillette d retrouver le meurtrier. Si lÕenquÍt semble se clore sur le suicide du suppo-sÈ coupable, Jerry va traÓner ses doutes jusque dans la campagne avoisinante ‡ la fois lieu familier et lieu du crime. Il soumet ainsi les apparences ‡ sa propre rÈalitÈ, construisant un monde dÕindice virtuels qui, ‡ dÈfaut de rÈsoudre lÕaffai re, se fait le terrain de sa propre dÈrive. Le troisiËme film de Sean Penn confirme une chose : lÕamour dÈbordant du rÈali sateur pour ses personnages et ses acteurs, ‡ commencer par Nicholson, plutÙt sobre pour une fois. CÕes dÕailleurs l‡ que le b‚t blesse, tan lÕadmiration et la croyance quÕil le voue sont aveugles. Son souci de gÈnÈ-rositÈ ne se satisfait pas seulement dÕaccorder ‡ ses amis et/ou modËle (Benicio Del Toro, Mickey Rourke, Sam Shepard, Harry Dean Stanton) une minu-te de performance-hommage, il dÈborde Ègalement dans le regard un poil misÈ-rabiliste quÕil porte sur lÕAmÈrique pr fonde. Les mouvements de camÈra, empreints dÕune littÈralitÈ Èmotionnell plutÙt plate, ne font ici quÕalourdir l dÈroute de Jerry. Dommage, car ce beau sujet aurait mÈritÈ mieux que cette Ètreinte, fort touchante, mais trop enve-loppante pour lui donner toute son ample
ur. AmÈlie Dubois Les Inrockuptibles - 26 sept. 2001
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Entretien avec le rÈalisateur
(É)Bien plus que vos deux premiers films, qui parlaient de deux hommes, celui-ci est une Ètude d'un seul person-nage. Jerry est dans presque toutes les scËnes et, bien que vous vous en Èloi-gniez parfois pour mettre de la perspec-tive, le film tient beaucoup ‡ lui. Est-ce que cela vous a perrnis de travailler avec un autre acteur et de lui construire un rÙle, comme vous le feriez si vous jouiez un rÙle ? Si deux acteurs travaillent bien ensemble, l'un derriËre et l'autre devant la camÈra, ce n'est pas parce que celui qui rÈalise commande ce que l'autre fait. Je le traquais. Il dominait chaque dÈtail ‡ exprimer, et j'Ètais l‡ pour le traquer. Par exemple, on fait la premiËre prise : ´O˘ cela nous amËne-t-il ?'' Combien de pas avons-nous faits en direction d'un ÈlÈment prÈcis ? De quel-le piËce du puzzle s'agit-il ? Il y a cer-taines choses dont nous pourrions par-ler, certaines ne prÈsenteraient aucun intÈrÍt ‡ Ítre dÈbattues, d'autres arri-vent uniquement par hasard. Combien de films Jack a-t-il faits, par comparai-son avec les gens avec qui j'ai travaillÈ ? Et il lit son scÈnario tous les mercredis soir, il le lit tous les jours, mais, chaque mercredi, il reprend de la premiËre page : ´Qu'est-ce que j'ai ratÈ ? Qu'est-ce que je cherche ?'' Ensuite nous regar-dons des bouts de film : ´Est-ce qu'on a fait passer ce dÈtail ? Il est si infime, est-ce qu'il va fonctionner ? Est-qu'on va le sentir ?ª Cela en revenait toujours ‡ chercher et faire confiance, dans les deux sens : ´Sean, est-ce que tu as saisi Áa ?me demandait Jack.Est-ce que Áa marche ? Est-ce qu'on l'a ? Est-ce que tu l'as vu aux rushes ? Est-ce que tu I'as vu, ou est-ce qu'il faut faire passer cette idÈe ailleurs ?Ó Comme deux types qui travaillent sur une montre, lui avec une petite pince pour dÈgager les piËces, et moi qui le prendrais en photo. Il Ètait I'horloger me montrant, ‡ moi le photo-' '
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formidable que le film permette c genre d'expÈrience.
ÒLa vengeance m'appartient dit l Seigneur - je rendrai justice.ªEst-ce d Áa que le film parle ? J'appelle Áa une bonne vieille morale ´Aucune bonne action ne restera impu nieÓ [Paradoxale morale amÈricaine sans Èquivalent en Europe: ÒNo goo deed will go unpunishedÓ, ndlr. ]
Mais il commet une trËs mauvais action, quand il dit ‡ sa fille adoptiv d'acheter la robe rouge. Il permet que cela arrive.
C'est un autre aspect que vous ave changÈ : elle aime la robe et il lui di d'aller l'acheter. Oui, il a fait une promesse, toutes ce choses arrivent et il les accepte. Mais l question est : ÒEst-ce qu'il pose u piËge ou est-ce qu'il fonde une famil le ?'' La rÈponse est : ÒLes deux.Ó C'es quelque chose de trËs difficile ‡ fair accepter au public amÈricain. C'est c qui m'intÈresse. Vous savez, j'ai quaran te-deux amis, quarante ont des motiva tions secrËtes, ce n'en sont pas moin des amis. Les gens sont complexes J'aimais bien l'idÈe que quelque chos se saisisse lentement de lui et qu'‡ u certain moment, il s'en saissise. Cel trouve un achËvement la nuit o˘ la peti te fille lui parle du magicien, et qu'il voi le bonbon - il avait raison sur tout c dont il avait l'intuition. Comme lorsqu quelqu'un suspecte sa femme ou so mari de le tromper. Et ils savent qu'ils l font. Jusqu'‡ ce qu'ils les voient le faire Áa, c'est Òsavoir qu'ils le fontÓ. C'est u moment extatique. J'ai racontÈ cela ‡ Emir Kusturica quan il faisait son premier film amÈricain. Si j'avais vu ses films avant, j'aurais s qu'il l'avait compris tout seul. On nous prÈsentÈs dans un restaurant, et il m' demandÈ : ÒDes conseils pour faire u film ici ?Ó ÒToujours tenir compte de l possibilitÈ que tous les autres ont tor
J'ai pensÈ ‡ Áa avecThe Pledge.
Alors, pourquoi devient-il fou, s'il es comme un artiste qui voit la confirma tion de sa vÈritÈ et qui l'entend mÍm de la bouche d'un enfant ? A la fois, il y a une double vie et il n'y pas de vie du tout. Fermez les yeux e imaginez : ÒDans six mois,je serai pro priÈtaire d'une station service au milie de nulle part, et je ne peux m'empÍche de penser ‡ attraper quelqu'un qui viol et dÈcoupe les petites filles en mor ceaux. Et je vais me servir de ma petit fille adoptive comme d'un app‚t. Et j vais le faire dans l'annÈe. Et tout l monde pense que je suis cinglÈ.É Petit ‡ petit, cela prenait du sens ‡ me yeux. Mon grand-pËre avait une boulan gerie, il Ètait sain d'esprit jusqu'‡ c qu'il la vende, quand il avait dans les 7 ans. AprËs, plus rien n'avait de sen pour lui. La retraite, c'est quitter un structure conÁue par les autres pou intÈgrer une structure que vous conce vez vous-mÍme. Et l'hypocrisie de structures et de la bureaucratie est bie plus tolÈrable psychiquement quand ell est crÈÈe par un systËme que lorsqu nous la crÈons nous-mÍmes. Si je pou vais rÈpondre en une seule phrase ÒPourquoi devient-il fou ?Ò, je serai Jack Nicholson. Mais cela avait du sen pour moi de l'observer devenir fou. (É) Entretien rÈalisÈ le 7 ao˚t 200 par Bill Krohn en Californie du Nor Traduit de l'anglais par Baptiste PiÈga Cahiers du CinÈma - Septembre 200
Le rÈalisateur
NÈ dans une famille d'acteurs (il est l fils du comÈdien et metteur en scËn Leo Penn), il br˚le vite les planches e dÈbute au cinÈma ‡ vingt ans dansTap (H. Becker, 1981) : la maniËre dont c jeune garÁon au physique butÈ et ‡ l'ex
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signe d'un talent naturel et opini‚tre. Des rÈalisateurs importants le remar-quent (Crackers, L. Malle, 1984, rema-ke duPigeonde M. Monicelli) et des rÙles ‡ la James Dean assoient sa rÈpu-tation de rebelle (Comme un chien enragÈ,At Close Range, James Foley, 1986). Un mariage Èclair avec Madonna lui apporte la consÈcration, mais le couple est rÈuni dans un gros insuccËs commercial (Shanghai Surprise, J. Foley, 1986). Brian De Palma fait de lui un vÈritable acteur de composition : ser-gent bestial et criminel pendant la guer-re du ViÍt Nam (Outrages, 1989) ou avocat marron, camÈ et corrompu (I'Impasse, 1993). Peu de temps aprËs, Sean Penn passe ‡ la rÈalisation avec Indian Runner(1991), joli film intimis-te, et remporte une vÈritable consÈcra-tion avecCrossing Guard(1995), puis The Pledge(2001). Ce succËs ne lui fait pas dÈlaisser le mÈtier d'acteur ; son interprÈtation ÈcorchÈe dans la DerniËre Marche(T. Robbins) lui vaut une nomination ‡ l'oscar. Il est Ègale-ment remarquable en inquiÈtant enfant g‚tÈ dansThe Game(D. Fincher, 1997), en looserdÈsespÈrÈ dansU-turn, ici commence l'enfer(0. Stone) ou en Ècrivain dandy et alcoolique dansThe Weight of Water(K. Bigelow, 2000). (É) Jean-Loup Passek
Dictionnaire du CinÈma
Filmographie
The indian runner Crossing guard
1991 1995
Documents disponibles au France
Positif - Octobre 2001 Cahiers du cinÈma - Septembre2001
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