Comment faire un résumé
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1- QU'EST-CE QUE RÉSUMER? QU'EST-CE QU'UN RÉSUMÉ? Résumer, « c'est resserrer en peu de paroles ce qui a été dit ou écrit plus longuement» (Littré).

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Langue Français

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1- QU'EST-CE QUE RÉSUMER? QU'EST-CE QU'UN RÉSUMÉ?
Résumer, « c'est resserrer en peu de paroles ce qui a été dit ou écrit plus longuement»
(Littré). Définition un peu équivoque, car elle semble mettre l'accent sur le fait de
condenser. Or il ne s'agit pas de réduire pour réduire, mais d'éliminer l'accessoire pour
ne retenir que l'essentiel. C'est ce qu'exprime sans ambiguïté le verbe réfléchi « se
résumer», que Le Petit Larousse traduit avec justesse par : consister essentiellement.
C'est ce sens qui apparaît nettement, au figuré, quand, par exemple, un Balzac dit : « Il est
donné aux grands poètes de résumer la pensée des peuples au milieu desquels ils ont
vécu».
Le résumé de texte n'est donc pas le résultat mécanique d'une compression, mais le
produit d'une opération active de l'intelligence ayant pour but de dégager des détails, ce
qui est fondamental. Et c'est bien ce que signifie l'expression «en résumé».
Il - RÉSUMÉ ET TEXTE - ANALYSE ET SYNTHÈSE
Pour bien résumer un texte, on se rappellera, en premier lieu, qu'il a été composé, qu'il a
une structure. Car, pour mettre les choses en mots, il faut d'abord les mettre en idées par
le double procédé rationnel qui définit l'analyse et la synthèse. C'est ce qu'a fait l'auteur :
il a établi un ordre dans ses pensées en exposant les faits et les idées et en les organisant
de façon qu'ils forment un tout. C'est cette démarche et ce plan que le lecteur doit
retrouver en décomposant le texte, en distinguant successivement les éléments qui
constituent l'ensemble, et c'est en quoi consiste l'analyse. Il devra ensuite comprendre cet
ensemble, c'est-à-dire le recomposer en les articulant logiquement entre eux pour en
ressaisir l'unité, et c'est en quoi consiste la synthèse.
En fait, analyse et synthèse sont solidaires, ou plutôt corrélatives. Elles peuvent aller
l'une sans l'autre.
Le texte doit donc être lu sans prévention, en accueillant toutes les opinions, même
apparemment contradictoires, et en les examinant sans précipitation.
On a toujours tendance à réfuter prématurément, à fourbir inconsidérément une objection.
Ainsi l'on critique mal, car critiquer c'est juger et, pour bien juger, il faut avoir en main
tous les éléments du jugement. C'est pourquoi l'exercice du résumé contribue à une saine
formation de l'esprit. Un dialogue n'est fécond que par le respect de la pensée de l'autre.
III - LES QUALITÉS RÉVÉLÉES PAR UN BON RÉSUMÉ
Mais, pour entrer dans la pensée d'autrui, la bonne volonté ne suffit pas. Il n'est point de
texte que l'on puisse aborder sans préparation et sa compréhension exige des
connaissances et des réflexions préalables.
Dans l'immédiat, c'est-à-dire lors du concours, l'épreuve du résumé a pour but premier de
révéler la culture du candidat. « Les correcteurs apprécient la culture générale ». La
plupart des textes proposés portent sur l'art et l'esthétique, la littérature générale (roman,
théâtre, poésie), sur la philosophie des sciences théoriques et appliquées (sciences
physiques, technologie, biologie, médecine, etc.), sur les sciences humaines, de la
psychologie à l'histoire, à la sociologie et à l'économie, et sur les grands problèmes
actuels de civilisation. Ces textes ne peuvent être compris par les candidats que si leurs
thèmes leur sont en quelque sorte familiers.
L'épreuve vise aussi à apprécier l'intelligence. Les deux choses sont liées, car
l'intelligence ne s'exerce pas et ne se développe pas à vide. - Les candidats ont à prouver
qu'ils savent réfléchir, qu'ils possèdent du jugement
- L'analyse est destinée à permettre au candidat de montrer son aptitude à comprendre la
pensée de l'auteur et à dégager ses idées
De quoi est faite cette compréhension? De la pénétration de l'esprit, qui saisit la pensée
d'autrui dans son authenticité. De la rigueur logique, qui distingue les idées principales et
les idées secondaires en lesquelles elles se développent, qui perçoit leur enchaînement
dans une unité d'ensemble. Enfin, condition primordiale, cette compréhension est faite de
l'objectivité d'une pensée, qui s'ouvre à la pensée d'autrui en la respectant et se rend ainsi
capable de la restituer avec clarté dans toute sa force.
Elle manifeste, d'autre part, par la rédaction, la valeur de l'expression : la correction de
la langue, propriété, précision et richesse du vocabulaire, syntaxe et orthographe ; la
qualité du style, concision et élégance, par laquelle s'exprime la personnalité.
- La copie doit être entièrement rédigée ; la correction et la clarté de la langue entrent
pour une part importante dans l'appréciation du correcteur
- Il s'agit à la fois d'un exercice de lecture, révélant l'aptitude à discerner l'essentiel de
l'accessoire et d'un exercice de rédaction, plus encore que la composition de culture et
sciences humaines, la précision et la densité du style
IV - RÉSUMÉ ET PROFESSION - A QUOI SERT LE RÉSUMÉ?
Au-delà de l'exercice scolaire, le résumé est primordial dans la profession.
Le résumé de texte est à la fois
- un exercice de probité intellectuelle (ne pas trahir la pensée d'autrui)
- un exercice de style (dire autrement) fort utile au futur professionnel, qui, dans son
travail, aura ce type de tâche à effectuer.
En effet, le travail quotidien, pour la plupart des professions, consistera à condenser
informations et documents pour n'en retenir que l'essentiel. C'est un besoin d'économie à
la fois d'espace et de temps qui exige cette concentration. Celle-ci se montre de plus en
plus indispensable en raison de la surabondance et de la complexité de l'information sous
toutes ses formes. Pour lui éviter d'être «débordé », l'opération du résumé doit devenir
une sorte de réflexe intellectuel qui s'appliquera ensuite à fous les moyens de
communication, même oraux, aussi bien à l'émission qu'à la réception, aussi bien pour soi
que pour les autres.
Pour soi. Le résumé est la base de toute documentation personnelle. Grâce à lui, vous
retrouverez sans perte de temps l'information dont vous aurez besoin, énoncée avec le
maximum de clarté, de précision et de concision. Vous dominera ainsi les longs
documents administratifs : procès-verbaux et comptes rendus de réunion, rapports,
circulaires, conférences, exposés et même entretiens et communications téléphoniques,
ainsi que les instructions officielles.
Pour les autres. Il rendra service, tantôt à un supérieur hiérarchique, tantôt à un
subordonné. Le premier lui demandera d'étudier un dossier complexe, de l'éclairer sur
l'intérêt et les difficultés d'une affaire, soit dans son ensemble, soit d'un point de vue
déterminé, technique, commercial ou financier, selon sa compétence. Pour le second, il
adaptera, par exemple, un ordre général qui lui est adressé, de façon à le rendre
opérationnel.
La technique du résumé s'impose donc à tous et à tous les niveaux, à celui de
l'information comme à celui de la décision. L'épreuve du résumé est en quelque sorte une
«simulation» d'un travail réel dans la profession, comme les divers «jeux d'entreprise »,
La seule différence, c'est que dans la profession le cadre n'est pas astreint à des
contraintes aussi rigoureuses que les règles impératives prescrites par le résumé scolaire.
La longueur des textes, la brièveté de l'épreuve, les normes strictes qui régissent la
technique du résumé lui contrent certes un caractère un peu artificiel. En revanche, par
ses exigences de clarté, de précision et de concision, cette technique forme, chez ceux qui
s'y exercent, des habitudes à la fois d'honnêteté et d'efficacité intellectuelles.
V - LES EXIGENCES DU RÉSUMÉ
Comme nous venons de le voir, le résumé de texte n'est pas forcément un exercice
scolaire, mais une exigence de la vie quotidienne :
« Alors, bref.. ? » Un document écrit, quelle que soit sa longueur, ne saurait suivre tous
les méandres d'une pensée, et se présente toujours comme une pensée résumée.
La première question à se poser, avant de rédiger, est donc celle de la dimension
souhaitable, et, par suite, du degré de condensation par rapport à l'original ; au quart... au
cinquième... au dixième..., en une seule phrase parfois.
Un bon titre est la forme ultime de cet effort de réduction.
On voit ainsi que résumer n'est pas différent de s'exprimer, et que le souci d'être lu par un
public impose toujours la contrainte d'un nombre fixe de mots. Simplement, cette
dimension est plus ou moins rigoureusement déterminée suivant les situations de la vie
quotidienne... ou les règles des genres littéraires : un roman est plus souple qu'une
nouvelle...
Mais la difficulté supplémentaire de l'épreuve scolaire du résumé vient de ce que la
pensée à condenser est celle d'autrui. A la nécessité de ne pas trahir des idées en les
exprimant avec des mots s'ajoute celle de bien comprendre d'abord ce que l'auteur avait
en tête.
Il faut donc commencer par apprendre à lire - à bien lire - ou, plus précisément, à
coïncider avec la démarche de l'auteur pour atteindre son objectif. Car écrire consiste
moins à dire qu'à faire, à modifier les connaissances, les sentiments ou les
comportements de son lecteur. Sans doute un texte très raccourci ne saurait-il avoir la
même efficacité que le texte dans son entier (il faut du moins l'espérer pour son auteur!),
mais on doit pouvoir y retrouver l'effet voulu.
Ainsi le résumé n'est-il pas un travail de puzzle où il s'agirait de recoller des morceaux
préalablement découpés dans le texte, proportionnellement au degré de condensation
imposé. Il suppose un effort pour aller à la rencontre d'une pensée et pour la recréer à
travers de nouvelles contraintes de forme. Résumer correctement un texte suppose donc :
1 le souci de retrouver la démarche de l'auteur en fonction de ses objectifs avoués, ou
éventuellement cachés
2. l'établissement d'une grille structurée pour fixer les mots-clés avec leurs principales
liaisons
3. le contrôle attentif du texte obtenu par rapport au contenu de cette grille.en sachant :
a) qu'on ne peut pas tout dire, et qu'il faut choisir l'essentiel
b) qu'on ne peut suivre la pensée dans toutes ses finesses, mais qu'il faut essayer d'en
saisir la tonalité.
4. Alors, mais alors seulement, se posera la question de la rédaction définitive, et il
conviendra de faire appel :
a) au sens le plus propre et le plus précis des mots
b) aux formes les plus directes et les plus denses de la syntaxe.
Ainsi, plutôt que d'écrire : « Il faut recommander au comédien l'apprentissage de
l'aisance grâce au conditionnement et au respect des préceptes qui lui permettront
d'acquérir le naturel» (25 mots), on écrira : «Le comédien apprendra l'aisance dans le
conditionnement, et trouvera dans les préceptes mêmes des leçons de naturel» (18 mots).
C'est la plus sûre façon d'être clair, et l'on n'oubliera jamais qu'un résumé doit être
intégralement et immédiatement intelligible, sans aucune référence au texte d'origine.
Nature du résumé
I - CE QUE N'EST PAS LE RÉSUMÉ
Le résumé n'est pas un commentaire ni une discussion, c'est-à-dire un jugement critique
porté sur le texte. C'est la loi du genre que l'étudiant n'a pas à en apprécier la valeur pour
en approuver ou désapprouver la pensée, même partiellement, quelle que soit la thèse
soutenue par l'auteur et si opposée qu'elle puisse être à sa propre opinion.
Le résumé n'est pas un sommaire, comme en rédige un documentaliste pour indiquer dans
une fiche l'objet d'un livre où d'un article de revue.
Le résumé n'est pas une mosaïque, une mise bout à bout de morceaux du texte.
Le résumé n'est pas une réduction mécanique ou une contraction proportionnelle, une
sorte d'homothétie à une échelle plus petite. Il est comparable, non à un dessin industriel
mais à un croquis à main levée.
II - CE QUE DOIT ÊTRE UN RÉSUMÉ
Le résumé est la construction d'un équivalent économique du texte. Il s'agit donc de façon
aussi concise que possible, d'en établir un compte rendu exact qui devra en faire ressortir
la structure fondamentale. Il conviendra de dégager :
- la ou les idées directrices
- les idées secondaires
- ce qui ne veut pas dire accessoires
- en marquant le lien avec les idées principales ;
Il faudra supprimer :
- les détails anecdotiques ou descriptifs
- les exemples purement illustratifs si l'idée abstraite qu'ils mettent en lumière est
suffisamment claire en elle-même.
Il ressort de là que le résumé doit constituer une unité organique. Il est comparable à un
arbre qui a ses racines, un tronc, des branches maîtresses. Un résumé mal fait ressemble à
des rameaux et des feuilles sans attache. Il faut impérativement parvenir, malgré la
réduction, à lui conférer une structure rigoureuse.
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