Fables (La Fontaine) orthographe modernisée/Livre III/7
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Description

L’IVROGNE ET SA FEMME L’Yvrogne & ſa femme.Chacun a son défaut où toujours il revient : Chacun a ſon défaut où toûjours il revient :Honte ni peur n'y remédie. Honte ny peur n’y remedie.Sur ce propos, d'un conte il me souvient : ...

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Langue Français

Extrait

L’IVROGNE ET SA FEMME
Chacun a son défaut où toujours il revient : Honte ni peur n'y remédie. Sur ce propos, d'un conte il me souvient : Je ne dis rien que je n'appuie De quelque exemple. Un suppôt de Bacchus Altérait sa santé, son esprit, et sa bourse. Telles gens n'ont pas fait la moitié de leur course, Qu'ils sont au bout de leurs écus. Un jour que celui-ci plein du Jus de la treille, Avait laissé ses sens au fond d'une bouteille, Sa femme l'enferma dans un certain tombeau. Là les vapeurs du vin nouveau Cuvèrent à loisir. À son réveil il treuve L'attirail de la mort à l'entour de son corps, Un luminaire, un drap des morts. Oh ! dit-il, qu'est ceci ? Ma femme est-elle veuve ? Là-dessus son épouse en habit d'Alecton, Masquée, et de sa voix contrefaisant le ton, Vient au prétendu mort ; approche de sa bière ; Lui présente un chaudeau propre pour Lucifer. L'Époux alors ne doute en aucune manière Qu'il ne soit citoyen d'enfer. Quelle personne es-tu ? dit-il à ce fantôme. La cellerière du Royaume De Satan, reprit-elle ; et je porte à manger À ceux qu'enclôt la tombe noire. Le Mari repart sans songer ; Tu ne leur portes point à boire ?
Fables de La Fontaine : Barbin & Thierry | Georges Couton
L’Yvrogne & ſa femme.
Chacun a ſon défaut où toûjours il revient : Honte ny peur n’y remedie. Sur ce propos d’un conte il me ſouvient :  Jene dis rien que je n’appuye De quelque exemple. Un ſuppoſt de Bachus Alteroit ſa ſanté, ſon eſprit, & ſa bourſe. Telles gens n’ont pas fait la moitié de leur courſe,  Qu’ilsſont au bout de leurs écus. Un jour que celui-cy plein du jus de la treille, Avoit laiſſe ſes ſens au fond d’une bouteille, Sa femme l’enferma dans un certain tombeau.  Làles vapeurs du vin nouveau Cuverent à loiſir. A ſon réveil il treuve L’attirail de la mort à l’entour de ſon corps,  Unluminaire, un drap des morts. Oh ! dit-il, qu’eſt-cecy ? ma femme eſt-elle veuve ? Là-deſſus ſon épouse en habit d’Alecton, Maſquée, & de ſa voix contrefaiſant le ton, Vient au prétendu mort ; approche de ſa biere ; Luy preſente un chaudeau propre pour Lucifer. L’Epoux alors ne doute en aucune maniere  Qu’ilne ſoit citoyen d’enfer. Quelle perſonne es-tu ? dit-il à ce phantoſme.  Laceleriere du Royaume De Satan, reprit-elle ; & je porte à manger  Aceux qu’encloſt la tombe noire. Le Mary repart ſans ſonger ; Tu ne leur portes point à boire ?
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