Revue d histoire littéraire de la France
1000 pages
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'>. Revue d'Histolte liUétaite de la France COULOMMIERS Paul BRODARD.Imprimerie 1 Revue liHètaiiedHisioite de la France publiée d'Histoire littérairepar la Société de la France —Année.iS*" 191 fARlS LIBUAIHIE AHMAND COLIN 5, RUE DE MÈZIÉRES 1911 "Kl Revue dHistoire littéraire de la France LE REALISME DE FLAUBERT La Revue d'Histoire littéraire a publié récemment quelque» Madame IJovarij'« petites notes vétilleuses sur qui relèvent chez», certaines contradictions dele réaliste Flaubert faits assez inatten- Sans qu'il paraisse tout d'abord, ces « petites notes r. tou-dues. y chent à un problème important et me décident à développer ici une étude que j'ai faite il a deux ans pour mon compte personnel.y vue mon exposé minutieux jusqu'à laA première semblera contraire à toutes les libertés de l'invention et depédanterie, et l'esthétique. Il s'agit d'une méthode un peu nouvelle, justifiée par le programme môme du réalisme. Ceux qui me suivront patiem- soudain,ment à travers les détails les plus minimes auront je surprise de pénétrer pour ainsi dire dans le « labora-crois, cette toire » de Flaubert. Madame Bovary sera la base essentielle de ma démonstration. c'est là le chef-d'ttuvre du réalisme,Puisque «l'un commun accord nous avons droit, et même le devoir, d'appliquer à ce romanle une méthode particulière, qui ne serait pas justifiée à l'égard d'une œuvre romantique. Mais faut-il savoir de quelle nature est ce réalisme dontencore on parle toujours sans assez le définir.

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'>.
Revue
d'Histolte liUétaite
de la FranceCOULOMMIERS
Paul BRODARD.Imprimerie1
Revue
liHètaiiedHisioite
de la France
publiée
d'Histoire littérairepar la Société de la France
—Année.iS*" 191
fARlS
LIBUAIHIE AHMAND COLIN
5, RUE DE MÈZIÉRES
1911"KlRevue
dHistoire littéraire
de la France
LE REALISME DE FLAUBERT
La Revue d'Histoire littéraire a publié récemment quelque»
Madame IJovarij'« petites notes vétilleuses sur qui relèvent chez»,
certaines contradictions dele réaliste Flaubert faits assez inatten-
Sans qu'il paraisse tout d'abord, ces « petites notes r. tou-dues. y
chent à un problème important et me décident à développer ici une
étude que j'ai faite il a deux ans pour mon compte personnel.y
vue mon exposé minutieux jusqu'à laA première semblera
contraire à toutes les libertés de l'invention et depédanterie, et
l'esthétique. Il s'agit d'une méthode un peu nouvelle, justifiée par
le programme môme du réalisme. Ceux qui me suivront patiem-
soudain,ment à travers les détails les plus minimes auront je
surprise de pénétrer pour ainsi dire dans le « labora-crois, cette
toire » de Flaubert.
Madame Bovary sera la base essentielle de ma démonstration.
c'est là le chef-d'ttuvre du réalisme,Puisque «l'un commun accord
nous avons droit, et même le devoir, d'appliquer à ce romanle
une méthode particulière, qui ne serait pas justifiée à l'égard
d'une œuvre romantique.
Mais faut-il savoir de quelle nature est ce réalisme dontencore
on parle toujours sans assez le définir. Certains critiques semblent
Onle ramener à une copie plus ou moins exacte de la réalité.
s'est originaux des personnages deingénié à retrouver les
393-39".1. Numéro d'avril-juin 1910. L'auteur de ces « notes », qui signep.
H. L., a prouvé et de son goût littéraire.ailleurs la sûreté de sa science
Revue d'hist. littéb. de la FramCe (18* Ann.). — XVUI. 1LA FRANCE.UKVUE d'histoire LITTÉRAIRE DE2
Eugène Delamarre, sa femme Véronique-
: le médecinFlaul)ert
le premier amant Louis Campion, le secondCouturier,Adelphine
suis loin deet d'autres encore. Certes, je mécon-amant Bottet,
renseignements, mais je constate quela valeur de cesnaître
le 4 juin 1857 : « Non, monsieur, aucunFlaubert écrivait,
une pure invention.posé devant moi, M""" Bovary estmodèle n'a
livre complètement imaginés* ».les personnages de ce sontTous
penser de cette déclaration? Flaubert cherchait-il,faut-ilQue
coquetterie, à tromper le public? Le pouvait-il, alors quepar
d'autres connaissaient la vérité? Ou bienBouilhet etDu Camp,
à un certain point de miet Je relève, dans lesavait-il raison,
de Flaubert, une autre contradiction plus surpre-déclarations
encore. D'une part, il écrit : « Ce livre, tout en calcul etnante
sang, ne le porteruses de style, n'est pas de mon je point enen
je sens que c'est chose voulue, factice^ oumes entrailles, »,
: « Sujet, personnage, effet, etc., tout est hors de moi^ »;encore
Bosquet il aurait répondu très nette-d'autre part, à M"* Amélieet
fois répété : « M'"" Bovary, cest moi; d''aprèsment, et plusieurs
». Encore une fois, que croire? que faire?moi''
distinguer nettement, ainsi que Flaubert le fait lui-mêmeIl faut
entre réalitéen vingt endroits de sa correspondance, la et la vérité.
écrit là-dessus quelques pages excellentesM. Descharmes a
et suiv.), que mon étude ne pourra que confirmer et préciser.(533
Sans doute Flaubert est parti de la réalité, mais il visait plus
vérité. Les faits de la réalité, il les remaniés, simpliliéshaut, à la a
au contraire complétés. D'un fait divers^ informe dans saou
vulgarité, et où le hasard joue un rôle, il fait une œuvre d'art et
nécessité. 11une loi de suffit de comparer attentivement la réalité
les premiers scénarios, et ceux-ci avec l'œuvre définitive,avec
pour comprendre que le remaniement de Flaubert équivaut à une
qu'il avait le «création et droit de dire : M°^ Bovary est une
invention ». Nous verrons en terminant que la secondepure
« contradiction » que j'ai relevée s'explique tout aussi aisément.
Pourtant, cette belle et lumineuse vérité, que Flaubert met très
au-dessus la réalité informe,de dépend elle-même de certaines
lois précises; c'est de l'invention, mais ce n'est pas de la fantaisie;
1. Cf. Descharmes, Flaubert, sa vie, son caractère et ses idées avant 1857, Paris,
l'J09, p. i)36.
2. Correspondance, II, 224 Conard, II,(éd. 269).
3. Corresp., «11, 128 (éd. C, II, 133); ou encore lU, 79 : M'"" Bovary n'a rien de
vrai. C'est une hisloire lolalemenl inventée; je n'y ai rien mis de mes sentiments
ni de mon existence. •
4. Desciiarmes, 103, noie 3.p.

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