Dynamiques deterministes discretes les modeles malthusien et logistique
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Niveau: Secondaire, Lycée
Chapitre 3 Dynamiques deterministes discretes : les modeles malthusien et logistique Dans cette lec¸on, on s'interesse a modeliser l'evolution au cours du temps de la taille d'une population (insectes, bacteries, algues, poissons, ...), afin de prevoir ou d'expliquer cette evolution (extinction, explosion, stabilisation autour d'un effectif ideal ...). Au contraire des chaınes de Markov qui sont des modeles aleatoires, les deux modeles etudies ici sont des modeles deterministes en ce sens que leur evolution future est entierement determinee par leur etat present (alors que pour une chaıne de Markov, il y a plusieurs etats possibles que l'on peut atteindre a partir d'un etat present). 3.1 Modele malthusien Ce modele, tres rudimentaire, a ete propose par Thomas Malthus en 1798. Il suppose que la population possede un taux de reproduction r constant, simple difference du taux de natalite et du taux de mortalite car la population est supposee isolee c'est-a-dire qu'aucune migration n'est envisagee. Si Yt designe la taille de la population etudiee a l'instant t et Yt+1 sa taille apres une generation, on a donc pour l'accroissement ∆Yt = Yt+1 ? Yt de la population entre les instants t et t+ 1 la formule ∆Yt = Yt+1 ? Yt = rYt (3.1) ce qui signifie que la population croıt entre les instants t et t+1 d'une proportion r de Yt egale a rYt.

  • yt

  • equation aux differences

  • effectif present

  • dynamiques deterministes

  • taux de reproduction

  • dessous vers le dessus


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Extrait

Chapitre 3
Dynamiques d´eterministes : les
mod`eles malthusien et logistique
Dans cette le¸con, on s’int´eresse a` mod´eliser l’´evolution au cours du temps de la taille
d’une population (insectes, bact´eries, algues, poissons, ...), afin de pr´evoir ou d’expliquer cette
´evolution (extinction, explosion, stabilisation autour d’un effectif id´eal ...). Au contraire des
chaˆınes de Markov qui sont des mod`eles al´eatoires, les deux mod`eles´etudi´es ici sont des mod`eles
d´eterministes en ce sens que leur ´evolution future est enti`erement d´etermin´ee par leur ´etat
pr´esent (alors que pour une chaine de Markov, il y a plusieurs ´etats possibles que l’on peut
atteindre a` partir d’un ´etat pr´esent).
3.1 Mod`ele malthusien
Ce mod`ele, tr`es rudimentaire, a ´et´e propos´e par Thomas Malthus en 1798. Il suppose que la
population poss`ede un taux de reproduction r constant, simple diff´erence du taux de natalit´eet
du taux de mortalit´e car la population est suppos´ee isol´ee c’est-`a-dire qu’aucune migration n’est
envisag´ee. Si Y d´esigne la taille de la population ´etudi´ee a` l’instant t et Y sa taille apr`es unet t+1
g´en´eration, on a donc pour l’accroissement ΔY = Y −Y de la population entre les instantst t+1 t
t et t+1 la formule
ΔY =Y −Y =rY (3.1)t t+1 t t
ce qui signifie que la population croˆıt entre les instants t et t+1 d’une proportionr de Y ´egale `at
rY . Onpeut r´e´ecrire cette formule en exprimant l’effectif a` l’instant t+1 en fonction de l’effectift
a` l’instant t sous la forme d’une relation de r´ecurrence Y =Y +rY ou bien encore :t+1 t t
Y =(1+r)Y . (3.2)t+1 t
Sous cette forme, on voit que l’on peut calculer l’effectif Y en fonction de Y et lui mˆemet t−1
en fonction de Y et ainsi de suite et donc Y a` tout instant t en fonction det−2 t
2l’effectifY .Parexemple,Y =Y (1+r)=(Y (1+r))(1+r)=Y (1+r) ,etplusg´en´eralement on0 2 1 0 0
tapourtouttlaformuleY =Y (1+r) .Sil’onconnaitlavaleurdeY ,quel’onappellelaconditiont 0 0
initiale, on peut donc calculer les valeurs suivantes Y , Y , ...et mˆeme directement la valeur de1 2
Y a` tout instantt>0. La figure (3.1) montre deux exemples de trajectoires d’une dynamiquet
tmalthusienne, pour deux conditions initiales diff´erentes. De la formule Y =Y (1+r),ond´eduitt 0
quela suite desvaleursdeY est unesuiteg´eom´etrique deraison (1+r)quiest doncsup´erieure`at
t tln(1+r)1sir>0.Puisquel’ona(1+r) =e ,cemod`ele corresponda`unecroissanceexponentielle
de la population lorsquer>0 d’ou` son nom de mod`ele exponentiel parfois utilis´e `a la place de
tln(1+r) Rtmod`ele malthusien. On a en effet Y = Y e = Y e , si l’on pose R = ln(1+r). Notonst 0 0
qu’il pourraitaussimod´eliser uned´ecroissance exponentielle sir´etait n´egatif. Onretiendra donc
19´ `20CHAPITRE3. DYNAMIQUESDETERMINISTES:LESMODELESMALTHUSIENETLOGISTIQUE
Yt
25
20
15
10
5
t0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Fig. 3.1 – Deux trajectoires particuli`eres d’une dynamique malthusienne correspondant aux
deux conditions initiales Y =1etY = 2, pour un choix du param`etre r ´egal `a r=0,3.0 0
qu’un mod`ele malthusien pr´evoit une croissance (ou d´ecroissance) exponentielle de la population
mod´elis´ee.
3.2 Mod`ele logistique
L’un des points les plus discutables du mod`ele malthusien est qu’il pr´evoit que la population
mod´elis´eecroˆısseind´efiniment.Ilestcertainementplusraisonnabledeprendreencompte,comme
le sugg´era Verhulst en 1836, qu’au dela d’une certaine taille, des facteurs environnementaux
(limitation des ressources, limitation de l’espace disponible, ...) viennent freiner cette croissance.
ΔYtPourcela onsupposequele tauxdereproductiondela populationr,c’est-`a-dire la quantit´e ,Yt
n’est plus le mˆeme quelque soit la taille Y de la population mais qu’au contraire il d´epend de lat
taille dela population.Onsupposeraquece tauxdereproductionest grandlorsquela taille dela
population est petite car dans ce cas les ressources disponibles permettent cette forte croissance
mais qu’il est plus petit quand la taille devient plus grande et que les individus commencent
a` entrer en comp´etition concernant la nourriture ou l’espace, voir mˆeme qu’il devienne n´egatif
pour de tr`es grandes tailles, ce qui signifierait un declin de la population. La plus simple des
fonction de Y ayant ces propri´et´es est une fonction lin´eaire affine (de la forme aY +b) de pentet t
a n´egative et dont l’ordonn´ee a` l’origine b est positive et correspond au taux de reproduction
d’une population suffisamment petite pour ne pas souffrir des limitations environnementales.
Pour cela, on remplace dans le mod`ele (3.1) le taux constant r par un taux d´ependant de la
K−Y Yt ttaille Y que l’on ´ecrit r( ), ou encore r(1− ). Cela conduit au mod`ele logistique :t K K
Yt
Y −Y =r(1− )Y . (3.3)t+1 t t
K
On peut, comme dans le cas du mod`ele malthusien, r´e´ecrire cette formule comme une r´ecurence
donnant la valeur de Y en fonction de la valeur de Y :t+1 t
Yt
Y =Y +rY (1− ) (3.4)t+1 t t K
ce qui permet de calculer facilement de proche en proche les valeurs successives de Y d`es qu’ont
se donne Y . La figure (3.2) donne deux exemples de comportement de telles trajectoires. Ces0`3.2. MODELE LOGISTIQUE 21
Yt
10
9
8
7
6
5
4
3
2
t1
0 2 4 6 8 10 12
Fig. 3.2 – Deux trajectoires particuli`eres de la dynamique logistique ΔY =0.7Y (1−Y /10)t t t
pour les conditions initiales Y =1etY =3.0 0
comportements, appel´es croissance logistique ou croissance amortie pr´esentent une phase de
croissance exponentielle suivie, apr`es un changement de courbure´eventuel, d’une phase de crois-
sance de plus en plus lente vers une limite (ici K = 10).
Notons cependant que malgr´e la simplicit´e de la formule (3.4), on ne peut pas calculer
explicitement pour ce mod`ele la valeur de Y comme fonction de t et de Y . Pour pouvoirt 0
calculer Y , il faut donc calculer toutes les valeurs Y ,Y,Y,...,Y , ce qui est facile pour lest 1 2 3 t−1
petites valeurs det mais peut devenir fastidieux sit est grand. Voici `a titre d’exemple les valeurs
prises par la trajectoire issue de Y = 3 que l’on a repr´esent´e sur la figure (3.2) :0
t 0 1 2 3 .... 11 12
Y 3 4,47 6,20 7,85 .... 9,999 9,9997
Les deux param`etres r et K du mod`ele logistique ont des interpr´etations biologiques faciles
Yta` comprendre. En effet, le facteur r(1− ) (qui a remplac´e le taux de reproduction constantK
r du mod`ele malthusien) vallant pratiquement r lorsque la taille de la population Y est petitet
et tendant par contre vers 0 lorsqu’elle se rapproche de K, la constante r, appel´ee taux de
croissance intrins`eque, est le taux de reproduction de la population lorsque sa taille est petite
et donc qu’il n’y a pas de limitation. La constante K, appel´ee capacit´e biotique, est une taille
limite de la population´etudi´ee vers laquelle elle tend (sir>0) lorsquet augmente ind´efiniment.
C’est une sorte d’effectif d’´equilibre dont la valeur d´epend des ressources disponibles pour cette
population.
Enr´ealit´e,l’´etudenum´erique(calculexplicitedediversestrajectoires)etl’´etudemath´ematique
de cette r´ecurrence r´ev`ele que ce mod`ele est plus compliqu´e qu’il y paraˆıt et que certaines
solutions pr´esentent des comportements bien diff´erents d’une simple croissance logistique (y
compris certains comportements appel´es chaotiques que nous n’´etudierons pas ici). Par ex-
emple, si la taille de la population initiale est sup´erieure `a sa capacit´e biotique K, on peut
observer une d´ecroissance brutale en dessous de K suivie d’une croissance plus lente vers K
comme le montre les valeurs indiqu´ees ci dessous correspondant toujours a` l’´equation logistique
ΔY =0.7Y (1−Y /10)de la figure (3.2) mais cette fois pour une condition initiale Y = 17 (voirt t t 0
aussi le premier dessin de la figure (3.3)) :´ `22CHAPITRE3. DYNAMIQUESDETERMINISTES:LESMODELESMALTHUSIENETLOGISTIQUE
Yt+1
12
10
8
6
4
2
0 Yt
0 2 4 6 8 10 12
Fig. 3.3 – Repr´esentation en toile d’araign´ee (cobweb) de la trajectoire de la dynamique logis-
tique ΔY =0.7Y (1−Y /10) de condition initiale Y =3.t t t 0
t 0 1 2 3 4 5
Y 17 8,67 9,4772 9,8240 9,945 9,9833
3.3 Etude graphique (cobweb)
Pour ´etudier plus facilement les divers comportements de trajectoires de ce type de dy-
namique, on utilise souvent une repr´esentation en toile d’araign´ee ou cobweb. Pour cela on
repr´esente tout d’abord sur un mˆeme graphique la parabole d’´equation Y =F(Y)ou`F(y)=t+1 t
y +ry(1−y/K) ainsi que la droite bissectrice d’´equation Y = Y . Puis on repr´esente la dy-t+1 t
namique ´etudi´ee par la succession de points (Y ,Y), (Y ,Y ),(Y ,Y ),(Y ,Y ),(Y ,Y),... reli´es0 0 0 1 1 1 1 2 2 2
les uns aux autres par des segments alternativement verticaux et horizontaux. La figure (3.3)
donne par exemple la repr´esentation de la trajectoire issue de Y

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