Evolution des performances estimées par la mesure indirecte de la Vo max en cours de saison haut niveau en sport collectif consommateurs de cannabis versus abstinents
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Niveau: Secondaire, Collège, Troisième

  • cours - matière potentielle : saison

  • cours - matière potentielle : saison haut


Evolution des performances estimées par la mesure indirecte de la Vo?max en cours de saison haut niveau en sport collectif : consommateurs de cannabis versus abstinents. Denis THEUNYNCK*, Christophe VANPEE*, Jacques MIKULOVIC*, Gautier ZUNQUIN*, Thierry PEZE** *Recherche Littorale en Activités Corporelles et Sportives, ** Division Informatique ; Université du Littoral-Côte d'Opale, Dunkerque, Introduction L'usage du cannabis a augmenté de 15 à 20% entre 1993 et 1999, son importation représente environ 450 tonnes par an 1. Il semble ainsi que 27,5 à 34,5% des jeunes de moins de trente ans ont utilisé de façon irrégulière ou constante ce produit2. Il serait impliqué dans 1500 décès accidentels/an3 4, sa responsabilité dans l'apparition de troubles mentaux, notamment la schizophrénie, ont été évoquée par plusieurs grandes études5 6 7 8. L'étude de JACOB et AEQUITAS9 mettait en évidence une plus grande consommation de cannabis chez les sportifs de haut niveau, répondant à trois demandes : • Avant la compétition, combattre le stress • Lors de la compétition, pour faciliter la prise de risques et accroître les capacités sensorielles • A la fin de la compétition, dans un cadre « festif de 3eme mi-temps ». L'activité intense du sportif de haut niveau devient alors une « fabrique de toxicomanes »10, propos corroborés par les études menées dans les centre méthadone des CH Broussais et Laennec ou 30% des consommateurs de cannabis avaient pratiqué au moins trois heures de sport par jour durant les trois dernières années.

  • marges de progression

  • cannabis

  • vo?max moyenne

  • impact sur la vo?max

  • troubles affectifs

  • outil de recherche action

  • prévention des conduites

  • performance


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Langue Français

Extrait

Evolution des performances estimées par la mesure indirecte de la Vo²max en cours de
saison haut niveau en sport collectif :
consommateurs de cannabis versus abstinents.
Denis THEUNYNCK*, Christophe
VANPEE*, Jacques MIKULOVIC*, Gautier ZUNQUIN*, Thierry PEZE**
*Recherche Littorale en Activités Corporelles et Sportives, ** Division Informatique ; Université du Littoral-Côte d’Opale, Dunkerque,
Introduction
L’usage du cannabis a augmenté de 15 à 20% entre 1993 et 1999, son importation représente environ 450 tonnes
par an
1
.
Il semble ainsi que 27,5 à 34,5% des jeunes de moins de trente ans ont utilisé de façon irrégulière ou
constante ce produit
2
. Il serait impliqué dans 1500 décès accidentels/an
3
4
, sa responsabilité dans l’apparition de
troubles mentaux, notamment la schizophrénie, ont été évoquée par plusieurs grandes études
5
6
7
8
.
L’étude de JACOB et AEQUITAS
9
mettait en évidence une plus grande consommation de cannabis chez les
sportifs de haut niveau, répondant à trois demandes :
Avant la compétition, combattre le stress
Lors de la compétition, pour faciliter la prise de risques et accroître les capacités sensorielles
A la fin de la compétition, dans un cadre « festif de 3eme mi-temps ».
L’activité intense du sportif de haut niveau devient alors une « fabrique de toxicomanes »
10
, propos corroborés
par les études menées dans les centre méthadone des CH Broussais et Laennec ou 30% des consommateurs de
cannabis avaient pratiqué au moins trois heures de sport par jour durant les trois dernières années. Le sportif de
haut niveau, instable et sensible au stress, devient un sujet fragilisé, le haut niveau pouvant parfois prendre
l’aspect d’une pratique compulsive.
Son comportement de consommation pourra représenter un caractère d’usage plus ou moins important, ou
évoluer vers l’abus ou la dépendance. Une stratégie de prévention devra envisager une approche générale
11
, mais
également thématique et par produit, et s’inscrire dans une logique d’évaluation
12
.
But de l’étude
La prévalence possible des conduites addictives utilisant le haschisch chez les sportifs de haut niveau
et chez les
19/25 ans nous a amené a envisager que les étudiants des filières STAPS, qui présentent ces deux
caractéristiques, constituaient un public à risque fort et nécessitaient la mise en place préalable d’une approche
préventive thématique. Afin de développer celle-ci, il nous a semblé important de disposer d’outils thématiques
fiables et ayant un sens fort pour les étudiants de STAPS. Nous avons choisi de suivre les V0²max indirectes
d’équipes universitaires et de corréler leur évolution au cours d’une saison complète (entraînements et
compétition) avec les conduites addictives retrouvées au travers de questionnaires individuels et anonymes. Ce
premier travail portera sur une équipe de sport de balle.
1
Douanes françaises, communiqués de presse 2001 et 2002
2
Enquete INSERM
3
Patrick MURA, Société Française de Toxicologie
4
DUBE S.R; Chilhood abuse, household dysfunction and the risk of attempted suicide throughout the life span.
Finding the adverse childhood experience study. JAMA 2001; 286: 3089-3096
5
Zammit S et coll, Self reported cannabis use as a risk factor for schizophrenia in Swedisch conscripts of 1969 :
historical cohort study. Br Med J 2002; 325, 1199-1201
6
Patton G et coll, Cannabis use and mental health in young people : cohort study. Br Med J 2002; 325, 1195-
1198
7
Arsenault L et coll, Cannabis use in adolescence and
8
REY J, Cannabis and mental health. Br Med J 2002; 325: 1183-1185
9
JACOB E, Usage de psychotropes et prévention des conduites à risque, et études pour le Conseil Général de
Seine Saint Denis, 1998 et 1999
10
VIGNAU J, cité par B.FAUCHET dans les ateliers de l’ESJ-Lille, 1999
11
Le sport et la prévention des toxicomanies chez les jeunes, Office fédéral du Sport Suisse
12
PARQUET P,
Drogues et Toxicomanies - Indicateurs et Tendances" édition 1999 OFDT Paris
Matériel et méthode
Durant la saison s’étendant d’octobre 1999 à Juillet 2000, l’étude a été présentée aux étudiants STAPS de
l’Université du Littoral-Côte d’Opale pratiquant
à un niveau inter régional, et ayant déjà suivi le cours consacré
aux conduites addictives en DEUG 1 ( n=48), ils ont tous une pratique sportive importante en dehors de cette
spécialité, l’age moyen est de 20 ans (+/- 1.25).
Seuls sont retenus les individus qui acceptent de réaliser trois tests de terrain de type Léger-Boucher (n=28) et de
faire figurer sur un même questionnaire la performance obtenue à ce test et leurs habitudes entre chaque test en
terme de consommation de marijuana. Il n’est pas fait de distinguo entre fumeurs et non fumeurs de tabac, tous
les sujets retenus in fine « affirment » ne pas utiliser d’autres substances dopantes ni psycho-actives.
Les tests ont lieu simultanément pour tous les participants en 0ctobre, avril et en début d’été. Le test est fait sur
une piste en cendrée de 300 mètres par vent de moins de 1m/s et ciel couvert. Les questionnaires sont remplis
avant le test et conservés par le sportif qui y reporte sa Vo²max indirecte à l’issue du texte. Ils sont recueillis de
manière anonyme en l’absence de l’entraîneur à l’issue du troisième test. Lors des test 2 et 3, le sujet reporte
également sa performance des tests antérieurs afin de pouvoir disposer d’un suivi complet.
Seuls participent les
sujets ayant suivi le même cycle d’entraînement (pas plus de 3 absences) et de compétition (à 2 match prés), et
dont le statut addictif (consommateur, abstinent, consommateur irrégulier) n’a pas varié.
Les sujets retenus sont
ceux qui ont subi les trois tests et correspondent à l ‘ensemble de ces critères (n=20).
Les résultats sont exprimés en ml d’o² par kilo, étudiés en moyenne, écart type, droite de régression linéaire des
performances des sujets des populations distinguables, et analyse de la hiérarchisation des progressions.
Résultats
L’analyse de départ met en évidence une population globale
très inhomogène, la Vo²max moyenne étant à 53,62
ml.kg-1 (+/- 5.77). Cette dispersion est cependant à relativiser quand on corolle la Vo²max au statut addictif, on
l’on distingue alors trois population.
n=20
Consommateurs
réguliers n=7
Consommateurs
Occasionnels n=7
Non
Consommateurs n=6
Vo²max
moyenne
53,62
55,71
56,25
48,1
écart type
5,27
2,55
3,53
5,04
La progression entre les trois tests est linéaire et du type :
Consommateurs réguliers ( C ):
y=1.5x+54.3
Consommateurs occasionnels ( CO) :
y=1.6x+54.867
Non Consommateurs (NC) :
y=2.25x+45.767
Les
valeurs des non consommateurs ( NC)
chutent cependant (y=0.56x+46.96) quand l’on élimine un des sujets
non consommateurs qui réalise une progression de 12.3 ml.kg-1 et qui rendait cette série non consommateur
inhomogène (p<0.01), nécessitant la création de la catégorie « Non Consommateurs Corrigés » NCC.
0
10
20
30
40
50
60
70
1
2
3
C
NC
CO
NCC
Les marges de progression totales entre chaque test sont hiérarchisés de la façon suivante :
1. les consommateurs occasionnels progressent de 3.12+/-2.11 ml/kg d’o² consommé par kg
2. les consommateurs réguliers progressent de 2.98+/-1.75 ml/kg d’o² consommé par kg
3. les non consommateurs progressent de 4.23+/-4.34 ml/kg d’o² consommé par kg mais la grande
dispersion des résultats dus à un seul individu doit faire relativiser ce chiffre par élimination du sujet de
plus haut niveau, l’évolution est alors de 2.62+/-2.00 ml.kg-1.
Il faut cependant noter que les marges de progression, en éliminant le sujet d’interprétation difficile parmi les
non consommateurs, entre les deux premiers tests, s’établissent alors de la façon suivante :
1. Non Consommateurs (NC) :
1.83+/-3.2
2. Consommateurs Occasionnels (CO):
1.78+/-0.83
3. Consommateurs Réguliers (CR) :
1.77+/-0.80
Progression entre les tests en
ml/kg
0
0,5
1
1,5
2
2,5
1
2
Test 1 à Test 2
Test 2 à Test 3
ml/kg
C
NC
CO
NCC
On observe donc :
Des performances de départ significativement plus élevées chez les CO, mais aussi chez les C.
Une amélioration initiale plus franche chez les NC, et de façon moindre chez les CO
Une progression assez semblable et faible ( 0.6<a<1.6) dans les trois populations.
Une marge de progression très importante chez un non consommateur, mais dont le niveau de départ
diffère fortement des autres NC ; à 55 +/-2.55 ml.kg-1 avec une progression du type y=6.15x+53.8.
Les populations identifiées sont donc, par ordre de résultats :
1. Un sujet non consommateur, performant d’emblée, en amélioration très rapide
2. Des consommateurs occasionnels, proches en terme d’habitus des non consommateurs, sportifs
de haut niveau, mais présentant une progression très moyenne
3. Des consommateurs réguliers, sportifs de haut niveau, mais dont on peu considérer que la
progression est également faible
4. Des sportifs « amateurs »,
non consommateurs,qui semblent marquer le pas en cours
d’entraînement.
Il faut noter que l’étude des réponses des consommateurs occasionnels met
en évidence :
Qu’il s’agit d’un mode de consommation de type festif avec une fréquence égale ou inférieure à deux
par mois
Qu’entre T1,T2 et T3, leurs consommations ont évolué de la façon suivante :
-
un sujet a consommé entre chaque test de façon irrégulière
-
deux sujets ont consommé entre
T2 et T3
-
quatre sujets ont consommé entre T1 et T2 (n=3) ou T2 et T3 (n=1)
53,8
56,7
66,1
T=1
T=2
T=3
Discussion
Notre méthodologie initiale comportait un critère d’évaluation complémentaire, le dosage de THC dans les
urines afin de pouvoir quantifier le degré de consommation, et l’étendue de l’étude à l ‘ensemble des étudiants
d’une promotion STAPS. Des difficultés de coût (dosages THC)
13
et de traitement anonyme des données (CNIL)
ont nécessité un recentrage de l’étude sur un échantillon de volontaires. La nécessité, en raison de la demi-vie
longue du toxique et de ses effets secondaires chroniques, de poursuivre l’étude sur un an a elle aussi réduit
l’échantillon analysable, rendant sa taille interprétable uniquement dans le cas d’une étude préliminaire. Le délai
entre l’usage du toxique (de 2 à 10 heures) et la réalisation du test peut d’autre part modifier ce dernier
14
; le
classement entre C,NC et CO devrait en tenir compte.
La corrélation du niveau de pratique et la conduite addictive déjà affirmée par d’autres auteurs
8
est ici largement
confirmée, de même que sa prévalence : 35% de consommateurs réguliers dans notre étude sont à rapprocher des
chiffres de l’enquête INSERM
15
qu’ils viennent confirmer de manière très pessimiste. La technique de
l’interview retenue ici ne semble pas être source de faux positifs
11
.
Il semblerait que les consommateurs occasionnels et réguliers appartiennent au même panel de sportifs de bon
niveau, dont les statut de départ (CO=54.8, CR=54.3) et les
marges de progression sont sensiblement différentes
entre CO (1.6) et C (1.5).
La typologie semble assez tranchée et proche des statistiques des autres études :
Consommateurs : 35%
Consommateurs irréguliers : 35%
Non consommateurs : 30%
Il en est de même pour le niveau de pratique, à l’issue du 2eme test :
Bon niveau : 75%
Niveau médiocre : 25%
Cependant, les marges de progression observées, analysées en fonction de la pratique addictive, posent un
certain nombre de questions :
Si l’on se contente des chiffres, la consommation chronique de cannabis a un effet délétère marqué
surtout durant la première partie de l’étude, en début de période
d’entraînement, la ou la progression
pourrait être la plus rapide
16
(ASTRANμμμμμμμμμ).
Ainsi, en terme d’entraînement, la marge de progression diminue avec le niveau atteint et la durée de
l’entraînement. Nos sujets NC semblent « s’épuiser, décrocher ». On peut évoquer deux hypothèses :
-
ils ont atteint leur puissance maximale, mais cela ne correspond pas avec leurs résultats et le
potentiel espéré
-
ou, plus sûrement, ils se trouvent confrontés d’emblée à un groupe de niveau trop élevé
(niveau de départ 46.96 versus 54.30 et 54.86) pour eux, et ne peuvent en suivre le plan
d’entraînement (PE).
Un seul individu, parmi les non consommateurs (niveau 53.80) a un niveau qui lui permet de suivre le
PE, et présente une progression rapide de 22% alors que les C et CO, de niveau de départ proche, ne progressent
que de 6%. L’échantillon est trop faible pour être concluant, mais les progressions espérées en cours de saison se
situent classiquement entre 10 et 15%.
On peut donc être amené a se demander si, pour des sportifs de haut niveau, avoir des vitesses de progression
proches de sportifs modestes est a rapprocher de leur consommation de cannabis.
D’autre part,
les
consommateurs occasionnels - qui ont des conduites addictives festives que l’on serait tenter de rapprocher
des
non consommateurs-
ont constamment des performances de meilleur qualité.
13
BARBAUT-FOUCHER S Détection rapide des stupéfiants urinaires : Emit versus deux techniques sur support
solide J Pharm Clin
2001 ; 20 : 64-70
14
Expertise collective INSERM, janvier 2002
15
Enquete INSERM
16
ASTRAND P.O, Précis de physiologie de l’exercice musculaire,Masson ed, 1994, pp295-309
Il faudrait, pour pouvoir affirmer cette thèse, analyser plus finement les consommations par des dosages urinaires
afin que la corrélation performance/habitus repose sur des données chiffrées, ou par des interviews plus ciblés si
l’on réfute la précision de ces dosages
11
.
D’autre part, dans le sport expertisé ici, la Vo²max n’est pas le seul caractère de performance ; des tests
d’habilité, de rapidité, ou d’évaluation spécifique de ce sport seraient un complément utile.
Nous savons d’autre part que les conduites addictives associent souvent plusieurs toxiques, dont les effets
peuvent ici se cumuler et altérer la performance ; il aurait fallu tenir compte notamment
-
de l’importance éventuelle de la consommation tabagique, dont on connaît l’impact sur la
Vo²max
-
des éventuels produits dopants ou sédatifs non déclarés.
La dimension psychologique, avec notamment l’existence concomitante de syndromes dépressifs ou de troubles
affectifs devrait également être prise en compte
17
Dans tous les cas de figure, cette conduite addictive n’a pas permis aux meilleurs «de faciliter la prise de risques
et accroître les capacités sensorielles »
8
comme ils semblent le souhaiter, mais les a maintenu-a contrario- dans
des zones de performances banales.
Conclusions
Les pratiques addicitves usant du cannabis chez les sportifs de haut niveau sont ici confirmées.
L’affirmation de leurs vertus dopantes sont nettement infirmées, ce qui est un premier élément didactique.
Ces sportifs sont sensibles à leur marge de progression : une plus large étude, multi-sport, et comprenant à la
fois :
des critères
psychologiques et psychomoteurs
du type adresse, finesse de jeux…
des évaluations
d’amélioration de la performance
comme la Vo²max,
réalisée tout au long de leur cursus et corrélée à leurs pratiques addictives, serait un outil de recherche action
dont le feed-back pourrait s’inscrire valablement dans une didactique de prévention qui s’intégrerait dans
une problématique du type « savoir plus, risquer moins »
18
19
pour améliorer sa performance et gérer sa vie
physique.
17
BOVASSO G.B : Cannabis abuse as a risk factor for depressive simptoms, Am J Psichiatry 2001; 158: 2033-
2037
18
Recommandations de la Mission Interministérielle de lutte contre les drogues MILDT
19
Recommandations de l’Académie de Médecine, communiqué du 22-10-2002
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