LA VIE AVEC BONNE-MAMAN

Patricia Couchot, Diwiha

Description

Rassurante et équilibrante.
Très riche en enseignements.

Informations

• Publié par: diwiha
• Publié le: 21 janvier 2013
• Nombre de lectures: 127
• Licence : Tous droits réservés
• Langue: Français

Extrait

P a g e|1 LA VIE AVEC BONNE-MAMAN  Ma grand-mère était une stoppeuse hors-pair. Elle avait des doigts en or. Elle travaillait 6 jours sur 7. Son jour de congé était le lundi. Elle écoutait la radio sur un poste à alène. Pour laver le linge, elle faisait bouillir de l’eau qu’elle versait sur le linge et avec une batte en bois, le remuait. Puis avec une brosse et du savon elle le lavait sur le petit évier de la cuisine. Puis toujours dans cette bassine, elle faisait 3 rinçages. Je la revois faire comme si j’y étais encore. Ma grand-mère recevait hebdomadairement: Femme d’Aujourd’hui. Dans les dernières pages il y en avait deux consacrées à des BD. Une pour adolescents avec Bob Morane. Une pour enfants avec Trompette de Romoreau (Robert Moreau) pour les Scénario et dessins. Un petit éléphanteau à qui il arrivait que des aventures aussi poignantes et captivantes les unes que les autres. Chaque semaine, je l’attendais impatiemment. Bien desannées plus tard, j’ai eu la grande surprise et l’immense joie de retrouver et ainsi d’avoir dans ma très grande collection de BD, un album d’une des histoires complète de mon petit ami d’antan. En hiver, le matin, elle rallumait le vieux poêle à charbon qu’elle remontait le soir de la cave. Une fois la maison chaude, elle s’occupait de moi. Je n’ai que très peu de souvenirs de ma prime jeunesse. A part ceux que je vous ai déjà relaté. D’après mes constatations je n’ai pas souvent été chez elle. Jusqu’à, 9 mois à Nîmes aves mes parents. Jusqu’à 26 mois à Montpellier avec elle. Puis au Poussin bleu, jusqu’à 4 ans. Après ? Tout ce que je sais c’est que le8 décembre 1963, j’ai fait ma Première communion,l’institut St Pierrede Palavas,dans le groupe de Sœur Jeanne. Mais revenons au cérémonial immuable de ma grand-mère. Chaque jour que dieu fasse, nous rentions de promenade entre 17h-17h 30. J’étais douchée dans une bassine en inox qui servait aussi de lessiveuse. Pour ma douche c’était vraiment plus aisée et facile pour elle. Elle avait un grand broc, lui aussi en inox qu’elle remplissait d’eau chaude, et qu’elle versait sur ma tête non sans avoir au préalable vérifié sa température. [Tapez un texte]

P a g e|2 Je sais que je suis du signe astrologique du Cancer dont la représentation est soit le crabe ou l’écrevisse, et que pour les cuire il faut les ébouillanter vivants. Mais je n’étais pas un animal, mais une petite fille à la peau très vulnérable. Bonne-maman faisait tout pour m’éviter le pire en me protégeant du mieux qu’elle le pouvait. Puis mon repas à 18h, suivi d’un laps de tempstranquille à écouter la radio. Souvent je me blottissais dans ses bras pour faire un gros calinou. Chaque fois que j’entendais une petite musique je savais que je devais aller me coucher. Plus tard quand à la télé, je voyais une certaine heure, idem. Puis ce fut après la diffusion de Nounours dans : Bonne nuit les petits. Quand j’étais en classe,après le goûter,elle s’occupait de me faire travaillersur mes devoirs et apprendre mes leçons. De temps en temps aussi, elle me mettait en main un ouvrage pour que j’apprenne le point de croix. Plus grande c’était le tricotin, le tricot, la couture. Ou bien après avoir fait le marché ensemble, je m’occupais à écosserles petits pois, éplucher les pommes de terre, à effiler les haricots verts, les pois mange-tout. Je la regardais souvent faire la cuisine. Je participais aux taches ménagères. Si je n’aime pas faire tout ce qui a trait au ménage, la cuisine et tutti quanti, j’ai tout de même de très bonnes bases. J’avais quand même des loisirs d’enfants: lire, écouter mes disques, jouer à la poupée, à la dinette. Des fois nous jouions à des jeux de société : la bataille fermée et quelques fois à l’ouverte, le mistigri ou le bonhomme noir qui était systématiquement le valet de pique, le mikado, les dominos, le jeu de l’oie, les dames. Mon favori était les petits chevaux. J’avais une chance insensée. Chaque fois que je voulais un chiffre, je le demandais à haute voix et 9 fois sur 10, je l’obtenais. C’était invariable. A tel point qu’à jamais j’en ai dégouté ma famille. Lorsque je voulais y jouer, je devais déployer des tonnes et des tonnes d’astuces pour infléchir leur détermination. Quelques fois je réussissais et en d’autres occasions je faisais chou-blanc. C’est peut-être là que la notion que l’on devait perdre, pour pouvoir gagner pointa dans mon esprit. Et la vie me confirma l’exactitude de cettevérité. Si dans mon enfance je n'aurais pas eu ma grand-mère pour m'élever, je crois très sincèrement que je n'en serais pas là on j'en suis maintenant. Elle a été le pilier de ma vie. Elle a été à la foi, ma Grand-Mère, ma Marraine, ma Mère, et mon Père. Un jour à l’école, comme partout à l’époque de la fête des Mères, la maîtresse [Tapez un texte]

P a g e|3 nous a proposé de travailler le cadeau que nous devions offrir à notre Maman. Ce qui m’a posé un vrai cas de conscience. Pour moi, bonne-maman était ma maman puisque c’était elle qui m’élevait, c’était chez elle que je vivais, c’était elle qui s’occupait à part entière de moi. Il était incompréhensible que ce présent fût plus destiné à elle, qu’à ma mère que je ne voyais qu’au compte goutte. Il me semble que j’ai demandé à la maitresse d’en faire un autre pour bonne- maman et que j’ai eu un refus catégorique. Qu’à cela ne tienne! Elle aurait coute que coute le sien. Et c’est ainsi que je décidais que se serait celui destinéaux Papas. A ce moment, là je n’ai pas compris pourquoi, il n’y avait pas dans le calendrier la fête des Grands-mères. Ce qui depuis le temps a été rectifié, puisque leur Fête est le 6 mars. C’est une très grande avancée pour tous les enfants qui pensent que leurs grands- parents méritent eux aussi d’être fêtés, au même titre que leurs parents. Donc, à quand la Fête des Grands-Pères ? Je lui en suis éternellement reconnaissante de plus que j'étais vraiment une enfant très difficile, mais jamais avec elle.

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