1.1 Nombres rationnels Onde´signeparNl’ensemble des entiers naturels
N={0,1,2,3, . . .}.
Comme chaque entier naturelnadmet un successeurn+ 1, on se convainc sans peine queNest un ensemble infini. On noteN∗l’ensembleN\ {0},esc’e’lemesna`-trid-tiersnatbledesenrulensno nuls. ´ Etantdonne´deuxentiersnaturelsxetyrlesefiniitd´onsaersonbm x x+y, x−y, x∙yet,siy6= 0. y Onremarquequel’additionetlamultiplicationsontdesope´rationsquiontleurr´esultatdansN. Parcontrelere´sultatd’unesoustractionoud’unedivisionn’estpastoujoursunentiernaturel. Oncre´eainsidenouveauxnombres
Z={. . . ,−3,−2,−1,0,1,2,3, . . .},
l’ensemble des entiers relatifs — on noteraZ∗=Z\ {0}— et Q=nba|a∈Zetb∈Z∗o, l’ensemble des nombres rationnels dans lequel on identifie la fractionbaavecab∙∙nnpour touta∈Z etb, n∈Z∗. On a bien entendu les inclusions suivantes
LesGrecsclassiquesontcrulongtempsquetouteslesquantite´ss’exprimaientpardesnombres rationnels.Ilssesontaper¸cuquecen’estpastoujourslecas.Eneffetonpeutconstruiredes nombresquinesontpasrationnels.Consid´eronsparexempleuntriangleABCrectangle enA
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6CHAPIRTE1.LESONMBRESR´EELSETCOMPELEXS
Si on noteala longueur du segmentBC,bcelle deCAetccelle deAB,alorse`emedelhte´ro Pythagore dit qu’on a la relation 2 a2=b2+c . Ainsionobtientquelalongueurdeladiagonaled’uncarre´decˆote´b=cse1=ge´t`elaaa=√2. Proposition 1.1.1Le nombre√2n’est pas un nombre rationnel. De´monstration.fsnollasuoNe.usdr’lbapnrataoinstr´emounedaire1 Supposons que√2 est rationnel. Il existe alors deux entiers positifsa, btels que√2 =a/b. Si aetbsont pairs, on peut simplifier la fractiona/bpar 2. En simplifiant par 2 autant que possible, onarriveaucaso`uaumoinsundesdeuxentiersaoubestimpair. En´elevantaucarr´el’´egalite´√2 =a/btehcnentleassaomind´en,rnotaueeva`rair 2b2=a2. Donca2est pair. Siarce´eriinaop,mrtiutesepa= 2a0 alors+ 1,a2= 4a02+ 4a0+ 1 qui est impair.Onend´eduitdoncqueaestpairriect´eunpcoon,dera= 2a0, ce qui donne 2b2= 4a02et en simplifiant par 2, on obtient b2= 2a02. C’estlamˆeme´equationqueci-dessusaveca0al`decelaapbetbala`edecalpa. Le meme ˆ raisonnement montre alors quebest aussipair. On a donc une contradiction et√2 ne peut pas ˆetrerationnel.
Voici d’autres exemples de nombres irrationnels. 1. Le nombreπ= 3,1415. . .´efindmelaicomno´ficcrec’drenelercceun`eamdide.1ert 2. Le nombre d’Eulere= 2,718. . .l,basadelee’pxnotienleel´e,dicfinemmommosfinieein2 1 1 1 1 ∙ ∙ ∙ e+!3+!2+!1+1=∙ ∙ ∙+k!+ 3.Lesracinescarre´s√nsin-d`aeqirc’e,t-escnus´rrae’niaptssaediu’nsepterquentistune la formen=k2aveck∈N.
Proposition 1.1.2Le nombre d’Euleren’est pas un nombre rationnel. 1voir section 2.3.3 2infienoitPd´arn! = 1∙2∙3∙ ∙ ∙n
´ 1.2. NOMBRES REELS7 D´emonstration.Comme pour√tsarmenoen´driuensfaallonous2snosoppuS.deurbs’arlpaonti donc queeest rationnel. Il existe alors deux entiersa, b∈N∗tels que a1 1 1 1 e=b++!13=++!!21∙ ∙ ∙+n+!∙ ∙ ∙ Multiplions parbolsr!A.itnenoboegaltl’´it´e ab!−b! +b 2! +b!!3+b!+!∙ ∙ ∙+bb!! b 1 1 1 1 ∙ =b+(+1b+ 1)(b+)2+(b+ 1)(b+ 2)(b ++ 3)∙ ∙(+b+ 1)(b+ 2)∙ ∙ ∙(b+n+)∙ ∙ ∙ Ilestclairquetouslestermesdelasommea`gauchesontdesnombresentiers,donclasomme, qu’on noteras, est aussi un entier. En utilisant la minoration (b+ 1)(b+ 2)∙ ∙ ∙(b+n)>(b+ 1)n on obtient un l’encadrement suivant des 1 1 1 1 . 0 b< s <+1+(b+ 1)2(+b+ 1)3+∙ ∙ ∙(+b+ 1)n+∙ ∙ ∙ ´ Cettederni`eresommeinfinievautb11+∙1−1b+11=b1lse`rofaelumnnoddpr’aeeirasomantlunesmed’ ge´ome´trique(voir(1.1)).Ainsionobtientl’encadrement 1 0< s < b≤1, ce qui contreditsentier. Lapreuvedel’irrationalite´deπrsneN.uouosrcecernspavoyolessape´dteeddrcalentmegear exemple au livre “Autour du nombreπ” de Pierre Eymard et Jean-Pierre Lafon. Parcontrel’irrationalite´de√nemeflamˆnquea¸codeeecllesedertnom√2 (exercice). 1.2Nombresre´els La proposition 1.1.1 dit que√ecrireceutpass’d-rinepe’cse-ta`emmol,neontiraastpes’n2 ´ quotient de deux entiers. Cependant nous savons que le nombre√tu’s2epnu’desircr´emeorsfou de´veloppementd´ecimalinfini √2 = 1,41421356. . . Danscecoursnousprenonscetterepre´sentationde´cimalecommed´efinitiond’unnombrere´el. D´efinition1.2.1(nombrere´el)nnUeselnetubrom´eernoedhcffiocllceitres{c0, . . . , cm}et {d1, d2, . . .}compris entre0et9. Les chiffrescisont en nombre fini et les chiffresdjeeupntvetrˆe ennombreinfini.Onfaitcorrespondre`acettecollectionlenombredonn´eparlede´veloppement d´ecimal x=cmcm−1. . . c1c0, d1d2d3. . . dn. . . . Exemples.