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• Publié par: aramis
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• Langue: Français

Extrait

Article paru dans le n°6, 2006, pp. 20-21. Dis-moi les maths qu’il y a dans ta tête Fariba Pejom J’aimerais ici mettre en évidence quelques des maths ? Comment peuvent-ils se projeter liens que je tisse entre les cours de dans ce monde si, nous, enseignants, ne didactique des mathématiques suivis à faisons rien pour rendre visible ces maths l’université (principalement ceux de qu’ils côtoient pourtant tous les jours ? 1 François Conne ) et ma pratique enseignante. J’essaye, depuis une année et Des apports pour ma pratique demi, de faire ricocher ce qui me parvient de ces cours dans ma classe. de ces cours universitaires, j’ai appris des Lors  chosesque je ne savais pas ; des choses sur Des apports pour la construction de mon « comment il est possible de faire des maths » rôle d’enseignante : que je n’aurais jamais soupçonné toute seule  enlisant mes irrésistibles livres du maître. Avant toute chose, des paroles sont venuesEn voici un exemple. interroger mes représentations relatives auxAu programme de ce jour : la soustraction en mathématiques, et les ont révolutionnées. J’aicolonne. Je fais le point dans ma tête et le tri ainsi pu construire une autre relation avecdans mes souvenirs de didactique. Cette fois, cette discipline, bien plus positive que celleje tâche de prêter attention à ce que je dis. Je que j’avais jusque-là. Avant, je mettais lesme lance, puisant dans les paroles entendues maths sous une cloche de verre, accessiblesen formation pour mieux décrire ce que je fais. seulement pour une certaine formeJe pose alors au tableau 25 – 14 en colonne. d’intelligence, pleine de logique et de rigueur.Je dis à mes élèves: « Je lis cette opération de Ma découverte, c’est d’avoir compris que jegauche à droite, selon le sens de la lecture. Je pouvais relier ma personne aux maths, et quelis d’abord 25, et ensuite, moins 14. Mais, pour n’importe qui pouvait en faire autant. Cecalculer, je vais suivre un autre sens, de haut changement s’est passé lorsque j’ai réalisé àen bas et de droite à gauche. » quel point les maths sont proches de nous. CePour moi, cette opposition entre le calcul et le sont elles le cœur de l’architecture, de lasens de la lecture des nombres m’apparaît construction des routes, des ponts, des vitrauxdésormais fondamentale pour l’enseignement et du sol des églises, des mosaïques desde la soustraction! Et dire que je ne l’avais pas mosquées. Et même les papiers d’emballages,remarqué ! la musique, les ananas, les carapaces de tortue, les flocons de neige, tout a un goût deEnsuite j’apprends que donner des jetons à un math pour celui qui veut bien ouvrir les yeuxélève qui n’a pas compris la soustraction en sur ce monde qui nous entoure… c’est ainsicolonne, peut l’encombrer, et même, peut que la Vie est entrée dans ces mots, jusque-làl’amener à faire encore plus faux… rencontrés uniquement dans ma scolarité, etComment ?C’était pourtant la première chose que j’ai pu m’y intéresser un peu autrement.qui me venait à l’esprit pour aider un élève en  difficultédans ce domaine ! Et me voilà obligée Oui, mais quel rapport avec ma fonctionde remettre en question ma pratique et de me d’enseignante, me direz-vous ? C’est simple,positionner face à l’explication de cette je pense que cette nouvelle façon deaffirmation qui arrive, limpide : si on donne des considérer les maths se répercute sur mesjetons, l’élève devra se déconnecter du calcul élèves, indirectement, par la couleur avecécrit sur sa feuille pour se plonger dans le laquelle je leur parle et par ce que je leurmonde des jetons, avec tout ce que cela raconte. Ils peuvent ainsi voir que les mathsreprésente pour lui. Il devra changer de existent en dehors de leur livre de 3P et peut-support pour effectuer la soustraction. Et il est être remplir un peu leur tête d’images. On leurfort possible qu’il puisse répondre juste avec raconte bien des histoires pour leur rendre lales jetons et qu’il ne fasse pas le rapport avec langue française plus accessible, mais queson calcul en colonne. Le changement de raconte-t-on pour les familiariser à l’universsignes par lequel on parle des soustractions nécessite de faire des liens qui ne sont pas directement accessibles. 1 Le cours : « Mathématiques scolaires, Mais alors, y aurait-il un autre moyen pour mathématiques savantes : la transposition guider l’élève ? didactique ». Reprenons la petite histoire du calcul 25 – 14 Et le séminaire : « Séminaire de recherche : en colonne. Je m’approche d’un élève qui a didactique des mathématiques. »