L Objectif - L invité
2 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Objectif - L'invité

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
2 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

L'Objectif - L'invité

Informations

Publié par
Nombre de lectures 77
Langue Français

Extrait

L'Objectif - L'invité
1 sur 2
14.09.2007 10:00
Jacques Allaman
Correspondant de la Radio romande à Moscou de
1995 à 1999
, le Bullois Jacques Allaman sort ces
jours le livre "La guerre de Tchétchénie ou
l'irrésistible ascension de Vladimir Poutine".
Le correspondant à Moscou a pour tâche de
médiatiser et de filtrer à l'aune de la culture politique
suisse ce qui se passe en Russie. Réinterpréter les
intrigues et jeux de pouvoir.
"Ce qui manque à la Russie, c'est un projet, une grande idée".
Le Fribourgeois Jacques
Allaman vient de passer quatre ans à Moscou, de 1995 à 1999, comme correspondant de la
Radio suisse romande. Dans un livre qui sort ces jours, "La guerre de Tchétchénie ou
l'irrésistible ascension de Vladimir Poutine" (Editions Georg, Genève) il explique comment
Poutine a utilisé cette guerre pour devenir président. Pour Jacques Allaman, ce livre est
aussi une manière de rester proche de la Russie qu'il pense avoir quittée un peu trop tôt, au
moment où, l'ère Eltsi ne touchant à sa fin, un processus nouveau se mettait en place avec
Poutine et la guerre de Tchétchénie.
Tchétchènes et Attentats.
La thèse de Jacques Allaman ? "Il y a des conjonctions assez
troublantes, entre toute la série d'attentats et le début de la guerre l'été dernier. Tout de
suite, à Moscou, on dit que ce sont les Tchétchènes qui commettent les attentats, et une
immense campagne antitchétchène se met en place: les télévisions, la presse écrite, le
maire de Moscou, tout le monde..." Et d'imaginer, sans pouvoir le prouver, que la Russie a
mis de l'huile sur le feu pour lancer Poutine dans la course au Kremlin. Poutine est en effet
un homme du FSB (I'ex-KGB), les services secrets. Des explosifs identiques ont été trouvés
dans des casernes du FSB. Et il serait assez dans la ligne d'une certaine culture de la
police soviétique ou russe de faire ce genre de choses dans le but d'obtenir des gains
politiques, observe Jacques Allaman.
L'ascension de Poutine.
La percée de Poutine est foudroyante. Totalement inconnu de
l'opinion publique, le directeur des services fédéraux de sécurité (ex-KGB) est nommé
premier ministre le 8 août 1999, par Boris Eltsine. Dix mois plus tard, Vladimir Poutine est
président du plus grand pays du monde. "A l'origine, c'est quelqu'un qui a été
instrumentalisé, Poutine a un côté marionnette, c'est un homme encore sous influence,
mais il ne faut pas trop le sous-estimer. Il est plus intéressant qu'Eltsine, plus intelligent,
plus jeune et en meilleure santé. Mais il a assez peu de marges de manoeuvre dans son
gouvernement on retrouve beaucoup de ministres de l'équipe Eltsine" précise Jacques
Allaman.
Le galaxie du pouvoir.
Qui tire donc les ficelles derrière Poutine? "Je vois en premier lieu
le milliardaire Boris Berezovski, grande figure de l'oligarchie russe, faiseur de tsars, de
premiers ministres. Il y a Anatoly Tchoubaïs, père des privatisations russes, détesté par le
peuple, ou Roman Abramovitch, un baron du pétrole. Je ne dirais pas que c'est un petit
noyau qui tire les ficelles, mais qu'il y a une espèce de petite galaxie où chacun a intérêt à
garder le pouvoir, et où on s'est mis d'accord pour mettre en avant Poutine qui fait partie de
cette galaxie."
La guerre pour programme.
Le programme politique de Poutine, c'est la guerre de
Tchétchénie, pense Jacques Allaman: "Durant la campagne, il n'a rien dit de ce qu'il allait
faire économiquement, ni de ce qu'il allait changer dans les structures politiques. Cela
montre aussi que les Russes ne s'intéressent pas tellement à la culture politique, que les
blocages sont encore trop importants La percée éclair de Poutine est symptomatique du
fonctionnement de la démocratie russe. La manière dont il a été élu m'a assez choqué, je
trouve cela extrêmement grave" dit Jacques Allaman. La Russie ne serait-elle donc pas un
pays démocratique? "La transition démocratique ne s'est pas faite. C'est une espèce de
village Potemkine. Les présidents sont élus au suffrage populaire, la Douma aussi, mais le
mécanisme fondamental de la démocratie ne fonctionne pas, on instrumentalise le peuple
et la presse, il y a un manque de maturité politique, il n'y a pas vraiment de démocratie dans
ce pays." Une classe politique s'est pourtant formée en Russie, depuis 1991, avec des gens
qui se sont fait connaître. Et c'est un inconnu qui devient président, s'étonne Jacques
Allaman qui explique cela par plusieurs facteurs. "En Russie, celui qui est issu du pouvoir a
un immense avantage. Les Russes ont un rapport au pouvoir qui est assez primaire celui
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents