Perspectives d investissement à mi-2011
20 pages
Français

Perspectives d'investissement à mi-2011

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
20 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

  • cours - matière potentielle : des matières premières
  • cours - matière potentielle : des prochains mois
  • cours - matière potentielle : la première année du cycle de resserrement
Perspectives d'investissement à mi-2011
  • global co-chief
  • positionés dans la phase initiale de hausse des taux
  • coûts salariaux
  • reprise
  • matières premières
  • matière première
  • marges
  • marge
  • banque centrale
  • banques centrales
  • économies
  • economie
  • economies
  • économie

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 75
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Perspectives d’investissement à mi-2011
PERSPECTIVES D’INVESTISSEMENT À MI-2011
Notre équipe Global Strategy Pour toute question concernant le contenu de nosPerspectives d’investissement à mi-2011ou tout complément d’information sur la manière d’accéder aux opportunités d’investissement, veuillez contacter l’un des membres de notre équipe.
2
GAYLE SCHUMACHER Global Co-Chief Investment Officer Basée à:Londres E-mail:moutts.comacher@cly.ecsuhag
UK ALAN HIGGINS, CFA Head of Investment Strategy, UK Basé à:Londres E-mail:alaih.nggins@coutts.com
NICK CRINGLE Global Co-Chief Investment Officer Basé à:Hong Kong E-mail:om.crinickr@sbgnelstc.octu
GLOBAL CARL ASTORRI, ASIP Global Head of Economics and Asset Strategy Basé à:Londres E-mail:mostc.octurr@ic.lraotsa
EUROPE JEAN-MAURICE LADURE, CFA Head of Investment Strategy, Switzerland Basé à:Zurich E-mail:j-naedula@rreurmae.ictsutcobsom.c
ASIA NORMAN VILLAMIN Head of Investment Strategy, Asia Basé à:niagSpour E-mail:normmttoucos.@nimcsbrv.naalli
Table des matières
04
06
16
17
Introduction
Analyse et perspectives macroéconomiques
Thèmes d'investissement 08sont mieux positionés dans la phase initialeLes actifs à risque de hausse des taux
09
10
11
L’économie américaine est suffisamment dynamique pour arrêter la perfusion
Les marges des entreprises américaines pourraient avoir atteint leur niveau maximum
Un retour à la stagflation des années 70 n’est pas dans les car tes
12Une situation délicate en Europe
14L’Asie devrait continuer à être le moteur de la reprise mondiale
Oppor tunités d'investissement et risques
Perspectives à 12 mois des différentes classes d’actifs
3
PERSPECTIVES D’INVESTISSEMENT À MI-2011
4
Introduction
Il y a bien des décisions que les hommes politiques aimeraient pouvoir reporter indéfiniment. Au Royaume-Uni, comme dans de nombreux pays, les enquêtes parlementaires sont utilisées à cet effet. On peut parfois gagner un an, voire se trouver déchargé du problème jusqu’au prochain remaniement. Toutefois, certaines questions, si on les ignore, deviennent de plus en plus dangereuses au fil des jours, à mesure que les chiffres grossissent, que les opinions se cristallisent et que la marge de manœuvre se réduit. C’est indiscutablement le cas aujourd’hui du problème épineux du refinancement des pays européens en situation d’insolvabilité auquel les divers intéressés tentent d’appor ter une solution sans déclencher une crise bancaire à l’échelle européenne. Ce l’est aussi, en second lieu, de la difficulté des Etats-Unis à s’accorder sur une stratégie pour résorber leur déficit budgétaire. Voilà deux des grandes questions qui hantent les marchés financiers et qui sont susceptibles de faire dérailler une reprise de l’économie mondiale qui suit de façon générale la trajectoire favorable que nous décrivions dans notre publication d’investissement« Perspectives 2011: une redistribution des cartes » a certes. Il y certaines surprises dans la composition de la croissance depuis le début de l’année. Par exemple, les économies émergentes se sont heurtées à des pressions inflationnistes alimentées par les prix alimentaires et pétroliers.
«L’inflation est l’amie des emprunteurs et donc aujourd’hui celle de la plupar t des pays occidentaux, d’autant qu’elle est bien moins risquée que la déflation»
La croissance mondiale demeure positive, mais elle n’est pas suffisamment vigoureuse pour dissiper les craintes de stagflation en Occident. L’économie britannique a connu une croissance nulle sur les six mois d’octobre à mars et la croissance américaine a déçu au premier trimestre, à 0.4%, alors que leurs taux d’inflation basés sur les IPC atteignent respectivement 4.5% et 3.2%. Comme on l'observe souvent, l’inflation est l’amie des emprunteurs et donc aujourd’hui celle de la plupart des pays occidentaux, d’autant qu’elle est bien moins risquée que la déflation. De notre point de vue, un programme de réduction des déficits soutenu par une inflation de 3 – 4% (4% d’inflation équivalant à une réduction de 22% des engagements sur une durée de cinq ans) a davantage de chance d’aboutir que l’approche que l’on tente aujourd’hui d’imposer aux pays de la périphérie et qui s’appuie sur des baisses de salaires pour les fonctionnaires (de près de 20% en Grèce) et la récession. Des rendements réels négatifs du fait d’une inflation modérée associée à des taux obligataires artificiellement bas figurent couramment dans l’arsenal utilisé par les pouvoirs publics pour alléger un fardeau de la dette excessivement lourd. Les gouvernements dissimulent ainsi leur incapacité à honorer leurs engagements envers les porteurs nationaux. Ce procédé est souvent associé à des incitations réglementaires obligeant les investisseurs institutionnels (banques centrales, fonds de pension ou établissements
bancaires) à détenir des emprunts d’Etat contre toute logique économique. Autre moyen dissimulé dont disposent les États pour faciliter leur désendettement, la dépréciation monétaire: les porteurs étrangers subissent des pertes de change plus élevées et l’économie bénéficie d’une compétitivité renforcée à l’exportation. Ainsi, pendant que les Etats-Unis s’efforcent de s’accorder sur la façon de réduire leur déficit, personne ne songe à s’opposer à la baisse continue du dollar: «notre monnaie, mais votre problème», l’expression du Secrétaire adjoint au Trésor Connally en 1971, résume on ne peut mieux la politique américaine actuelle. Cependant, les pays européens de la périphérie n’ont ni monnaie à dévaluer ni inflation bénigne, ce qui laisse aux parties en présence (Etats, banques et BCE) la tâche de trouver une façon élégante de gérer le coût d’un «défaut» d’emprunt forcément plus explicite. La grande incertitude concerne les limites de la patience des marchés dans l’attente d’un projet crédible. Le risque est qu’une crise soit nécessaire pour forcer l’adoption de décisions très douloureuses.
Comme annoncé dans nosPerspectives d’investissement 2011: une redistribution des cartes, la reprise mondiale devrait rester axée sur le nouveau pôle de croissance que constituent la Chine, le reste de l’Asie et les marchés émergents en général, où l’inflation devrait connaître un plafond dans le courant de l’année. Ces marchés continuent de se traiter avec une décote par rapport à ceux des pays développés, alors que leurs économies sont plus dynamiques et leurs compagnies plus rentables. Le raffermissement attendu des devises locales devrait encore renforcer les performances potentielles de ces marchés pour les investisseurs étrangers.
Alors que les politiques monétaires demeurent accommodantes pour soutenir la reprise
mondiale, l’argent bon marché doit trouver un endroit où s’investir. Dans ce contexte, il est recommandé de se méfier des «bulles» et il serait dangereux de supposer que l’avenir sera un long fleuve tranquille. Les valorisations et la gestion des risques demeurent les piliers sur lesquels nous bâtissons nos décisions dinvestissement.
Gayle Schumacher Global Co-Chief Investment Officer
Nick Cringle Global Co-Chief Investment Officer
5
PERSPECTIVES D’INVESTISSEMENT À MI-2011
Analyse et perspectives macroéconomiques
Dans notre publication de la fin de l’année dernière intitulée d'investissement« Perspectives 2011: une redistribution des cartes », nous envisagions pour les prochaines années une économie mondiale tirée par l’Asie et les économies émergentes plutôt que par l’ancien monde et l’Occident. Nous pensions que les économies développées connaîtraient une croissance à la fois plus faible et plus volatile que lors des années qui ont précédé la crise, tandis que les ménages et les pouvoirs publics s’emploieraient à sor tir du surendettement. À la place, les entreprises, faiblement endettées et riches en liquidités, contribueraient, aux côtés des consommateurs d’Asie et des marchés émergents, à pérenniser la reprise de l’économie mondiale au fil des mois.
Nous prédisions en outre que la Fed interviendrait pour stimuler les anticipations d’inflation et affaiblir encore le dollar afin d’éviter que le déclin de l’inflation de base ne laisse place à la déflation. Les grandes banques centrales restant au chevet de la croissance et se préoccupant moins de l’inflation et davantage de l'allègement du poids du resserrement budgétaire, nous pensions qu’un relèvement des taux d’intérêt était improbable en 2011 aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et dans la zone euro. Les petites entreprises US bénéficient de l’amélioration du crédit
30 % en rythme annuel 25 20 15 10 5 0 -5 -10 -15 -20 -25 00 01 02 03 04 05 06 07
6
08 09 10 11 Source: Datastream
Une politique monétaire accommodante parmi les économies développées, alors que la plupart des économies émergentes et d’Asie augmenteraient leurs taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation, aurait renforcé les devises asiatiques et émergentes aux dépens de celles d’un Occident surendetté. L’affaiblissement du dollar était perçu comme un facteur de hausse des matières premières et d’élévation de l’inflation mondiale, permettant d’éviter la déflation des économies occidentales. Une année bien engagée… Les entreprises semblent prêtes à prendre le relais des consommateurs et des pouvoirs publics occidentaux pour tirer la croissance, comme en témoignent la poursuite de l’accroissement des commandes de biens durables aux Etats-Unis et la reprise progressive des fusions-acquisitions. La confiance des petites entreprises, qui restait à la traîne par rapport à celle des grandes entreprises, se redresse enfin, grâce à l’amélioration des conditions de crédit.
De ce fait, les petites entreprises se remettent à embaucher, alimentant l’accélération de l’emploi et aidant par ricochet la confiance des ménages à se redresser après avoir touché le fond. La croissance de l’emploi stimule la confiance des ménages américains en milliers Moyenne à 3 mois Variation mensuelle 600 400 200 0 -200 -400 -600 -800 -1000 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11
Source: Datastream
Au Royaume-Uni, le gouvernement de coalition a confirmé son intention de mener à bien ses projets de restriction budgétaire, alors que dans la zone euro la volonté politique des économies périphériques de réduire les dépenses et d’augmenter les impôts pour consolider les finances publiques semble décliner. Aucune des options disponibles n’étant indolore pour l’un ou plusieurs
des principaux intéressés (les pays, les banques et la BCE), le calendrier ne cesse de reculer. Il paraît urgent d’attendre, mais les marchés pourraient à tout moment leur forcer la main. À ce stade, les Etats-Unis ne disposent pas d’un plan crédible de redressement des finances publiques. La mise en garde émise par S&P laisse anticiper une probabilité de 33% que leur notation, AAA, la plus forte qui soit, soit abaissée au cours des deux prochaines années. Non content de cela, le pays laisse sa devise s’affaiblir et l’inflation importée augmenter, par le biais des matières premières en particulier, ce qui constitue un moyen déguisé de réduire le coût réel du service de sa dette.
Il n’y a toutefois là rien de surprenant. Parmi les sept risques identifiés dans nos «Perspectives» pour 2011 et au-delà, nous citions une nouvelle escalade de la crise de la dette souveraine dans la zone euro et une crise budgétaire aux Etats-Unis ou au Japon.
… mais il y a eu des impondérables Le tremblement de terre et le tsunami qui ont dévasté le Japon et tué des milliers de personnes ont amputé la production industrielle du Japon de plus de 15% en mars. Nous pensons toutefois que la production industrielle contribuera positivement à la croissance du PIB sur l’année grâce aux efforts de reconstruction.
Sur le plan de la politique monétaire, la principale surprise n’a pas été la négligence de la Fed vis-à-vis du dollar, mais la hausse de taux décidée par la BCE dans le but de contrer l’inflation, mais qui aura aussi eu pour effet d’alourdir les pressions qui s’exercent sur les économies endettées de la périphérie de la zone euro.
Toutefois parmi toutes les surprises que nous a réservées 2011 jusqu’ici, la plus importante concerne les soulèvements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, qui, alliés à la faiblesse du dollar, ont alimenté la hausse du pétrole. Aussi fondées que soient les exigences de liberté et de démocratie des protestataires, il suffirait que les ruptures d’approvisionnement ou la seule crainte de telles ruptures poussent durablement le baril à 150 – 160 USD pour que l’économie mondiale plonge à nouveau dans la récession. À ce stade, la reprise semble bien s’enraciner, mais la hausse du pétrole représente un risque majeur.
Carl Astorri, ASIP Global Head of Economics and Asset Strategy
7
PERSPECTIVES D’INVESTISSEMENT À MI-2011
Thèmes d'investissement Les actifs à risque sont mieux positionés dans la phase initiale de hausse des taux
La décision prise en avril par la BCE de relever les taux d’intérêt marque le début d’un cycle de resserrement pour les principales économies développées. L’observation montre que dans un tel environnement de taux d’intérêt bas mais haussiers, les actifs à risque, comme les actions, les matières premières industrielles et énergétiques, et les obligations à haut rendement tendent à surperformer les obligations d’État. Au cours de sept des huit derniers cycles de resserrement, l’économie américaine a continué de croître après les premières hausses de taux d’intérêt, qui ont été interprétées par les investisseurs comme la confirmation d’une reprise durable. Les actions américaines ont gagné plus de 5% en moyenne sur les douze mois qui ont suivi. Les autres classes d’actifs sensibles à la croissance économique, comme les métaux industriels et l’énergie, ont enregistré une progression de 20 – 30% en un an à partir du moment où les marchés ont commencé à intégrer le premier relèvement des taux d’intérêt, faisant preuve néanmoins d’une volatilité plus élevée. En fait, hormis le krach de 1987, les actions ont terminé chaque année qui a suivi le début du cycle de resserrement, soit inchangées, soit en hausse, tandis que les matières premières affichaient des performances beaucoup plus dispersées. Dans les années 80 et au début des années 90, les matières premières ont légèrement chuté au cours de la première année du cycle de resserrement, tout en réalisant des performances de l’ordre de 35% en 1999 et 50% en 2004, tirées principalement par l’énergie. Performance des actifs à risque avant et après les mesures de resserrement de la Fed Actions Obligations à 10 ans Or 135 130 base 100 à la première cotation 125 suivant la première hausse de taux 120 115 110 105 100 95 90 nombre de jours 85 -365 -320 -275 -230 -185 -140 -95 -50 -5 40 85 130 175 220 265 310 355
8
Source: Datastream
Il est crucial, si l’on investit en obligations d’Etat à long terme, de se positionner avant le début du cycle de resserrement, dans la mesure où une part importante de la correction intervient la première semaine après la décision de resserrement, dans l’anticipation de hausses de taux futures. Au sein de l’obligataire, un meilleur rendement offre une protection contre la hausse de taux pour les obligations de moindre qualité qui ont tendance à surperformer les obligations mieux notées et les obligations d’Etat. Les émissions publiques à échéance plus courte se comportent également mieux que celles à long terme, qui sont plus sensibles aux hausses de taux d’intérêt. Enfin, celles-ci sont défavorables à l’or, car elles augmentent le coût d’opportunité de détenir des actifs sans rendement. «Dans l’ensemble, nous gageons que les banques centrales prendront soin de ne pas dérailler la croissance et nous conservons par conséquent une opinion favorable sur les actifs à risque pour le reste de l’année» Un rythme différent Au cours des prochains mois, les hausses de taux d’intérêt devraient se poursuivre en Europe pour lutter contre l’inflation, même si elles imposent des pressions supplémentaires sur les économies en difficulté à la périphérie. En revanche, nous tablons sur une stabilité des taux d’intérêt britanniques jusqu’en août, pour soutenir une reprise fragile, tandis que les taux d’intérêt ne devraient pas monter aux Etats-Unis avant le début de l’année prochaine, la relance de l’emploi étant le principal objectif et la hausse des matières premières étant perçue comme un effet temporaire. Dans l’ensemble, nous gageons que les banques centrales prendront soin de ne pas dérailler la croissance et nous conservons par conséquent une opinion favorable sur les actifs à risque pour le reste de l’année.
L’économie américaine est suffisamment dynamique pour arrêter la perfusion
La fin de la première vague d’assouplissement quantitatif (QE1) aux Etats-Unis mi-2010 a coïncidé avec un ralentissement marqué de l’économie qui a attisé les craintes d’un retour en récession. En réponse, les autorités américaines ont mis en place une seconde vague d’assouplissement quantitatif (QE2) et un nouveau dispositif de relance budgétaire. QE2 touche à sa fin, mais la reprise nous paraît suffisamment vigoureuse pour éviter une nouvelle rechute.
Surtout, les volumes de prêts des banques américaines aux secteurs commercial et industriel, qui restaient inchangés ou en retrait à la fin de QE1, tendent à s’améliorer. Le marché du travail s’est aussi redressé depuis. La reprise paraît donc mieux enracinée et plus durable. La Fed pourrait selon nous commencer à resserrer progressivement sa politique monétaire dès qu’il deviendra apparent que l’arrêt de ses achats d’obligations n’étouffera pas la reprise. Après quatre années de mesures non conventionnelles au cours desquelles la première banque centrale de la planète aura actionné la planche à billets et augmenté son bilan de près de 2 000 MdUSD, l’élimination de cette liquidité et le relèvement des taux d’intérêt ne seront pas choses faciles. Dans ses récentes déclarations, la Fed a donné quelques indications de la façon dont elle entend procéder.
«Les volumes de prêts des banques américaines aux secteurs commercial et industriel tendent à s’améliorer»
Pour commencer, elle va laisser arriver à expiration l’encours d’actifs qu’elle aura accumulé jusqu’en juin. À ce stade, elle a annoncé qu’elle réinvestirait les coupons de ses Treasuries et Mortgage backed Securities en Treasuries, maintenant l’encours de QE inchangé, même après avoir arrêté ses nouveaux achats. Nous pensons toutefois qu’après quelques mois elle décidera d’arrêter ces réinvestissements.
La Fed devrait réduire son bilan au cours des prochains mois en 1000 MdUSD 3.0 QE 2 2.5 2.0Retrait 1.5 QE1 de Q2 1.0 0.5 0.0 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 Source: Datastream
La Fed pourrait alors préparer la première hausse réelle de son principal taux directeur en modifiant la formulation de ses communiqués et en particulier en éliminant toute référence à des taux d’intérêt «durablement» bas. La première hausse de taux pourrait selon nous intervenir au premier trimestre 2012, voire avant, si l’inflation sous-jacente s’accélère plus vite que prévu. Dans l’ensemble, nous tablons sur un resserrement progressif de la politique monétaire américaine à mesure que la croissance et, surtout, l’inflation, s’accélèreront.
9
PERSPECTIVES D’INVESTISSEMENT À MI-2011
Les marges des entreprises américaines pourraient avoir atteint leur niveau maximum
Les bénéfices des entreprises américaines ont augmenté de 35% l’année dernière et leurs marges bénéficiaires ont atteint leur plus haut niveau depuis quatre ans, en raison de coûts d’emprunts et salariaux bas. Mais les marges pourraient avoir atteint leur point le plus haut, car elles devraient être affectées par la hausse des coûts de production. Les taux d’intérêt pratiquement nuls aux Etats-Unis ont permis aux entreprises américaines d’emprunter à des conditions extrêmement favorables. Le niveau élevé du chômage a également maintenu sous pression les coûts salariaux qui sont leur premier poste de dépenses. La croissance de l’emploi se raffermit toutefois dans le secteur privé et les coûts salariaux s’orientent désormais à la hausse après deux ans de baisse.
La corrélation inverse entre l’évolution des coûts salariaux et celle des marges (cf. graphique ci-dessous) implique que celles-ci devraient chuter, avec un décalage de trois à six mois, selon les observations passées. En outre, le nombre d’heures travaillées continue d’augmenter aux Etats-Unis, bien qu’à un rythme moindre qu’au milieu de l’année 2010. Il s’ensuit que les gains de productivité devront désormais provenir de l’embauche de nouveaux salariés plutôt que de l’augmentation des heures travaillées, ce qui implique encore des coûts salariaux plus élevés.
Coûts salariaux unitaires et marges des entreprises américaines
variation des marges sur 12m (échelle de gauche inversée) variation des coûts sur 12m (échelle de droite) % % -30 Contraction des marges 6.0 -204.0 -10 2.0 -0 0.0 10 20 -2.0 30 Expansion des marges -4.0 40 -6.0 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 Source: Datastream
10
Les matières premières représentent un autre coût de production important et la récente poussée des cours commence à peser sur les marges, comme le montre le recul des indices de directeurs d’achats depuis leurs récents sommets. Les cours des matières premières augmentant depuis douze mois, la durée habituelle avant qu’ils n’affectent les marges, celles-ci ne devraient pas tarder à se contracter aux Etats-Unis. Elles se maintiennent toutefois généralement au-dessus de la moyenne à cette phase peu avancée du cycle des bénéfices. Les résultats publiés par les entreprises britanniques et japonaises pour le premier trimestre révèlent que la contraction des marges a déjà commencé. Dans le monde émergent, ces pressions ne sont cependant pas encore évidentes, malgré la vulnérabilité à la hausse des matières premières qui représentent une part importante des coûts de production.
«Les gains de productivité devront désormais provenir de l’embauche de nouveaux salariés, ce qui implique encore des coûts salariaux plus élevés» Malgré la pression sur les marges, les perspectives bénéficiaires restent favorables Dans l’hypothèse d’une poursuite de l’augmentation des coûts salariaux et d’un maintien des cours des matières premières à un niveau élevé, une diminution des marges les ramenant à 7% contre 8% aujourd’hui amputerait les bénéfices des entreprises américaines de quelque 3 points de pourcentage, selon nos estimations. Pour avoir un impact conséquent, les marges devront chuter à 6% ou en deçà. Si elles descendent en dessous de 5%, la croissance des bénéfices deviendra négative, mais cette perspective paraît improbable à un horizon de douze mois. Même si les marges sont orientées à la baisse, les bénéfices des entreprises devraient rester robustes, soutenus par la croissance du chiffre d’affaires. Les valorisations raisonnables sont un autre élément favorable qui nous conduit à anticiper une poursuite de la hausse des actions sur le reste de l’année.
Un retour à la stagflation des années 70 n’est pas dans les car tes
La croissance anémique de l’économie britannique au cours des deux derniers trimestres et une inflation plus de deux fois supérieure à l’objectif de 2% de la Banque d’Angleterre sont des indices flagrants de stagflation, même si l’on est très loin d’une économie stagnante et d’une inflation débridée que le Royaume-Uni avait connue dans les années 70.
La progression annuelle des salaires avoisine 2%, tandis que l’inflation a atteint 4.5% en avril, ce qui implique une diminution annuelle de 2.5% du revenu réel des salariés. Une amélioration est peu probable puisque la réduction généralisée des emplois publics freinera ou annihilera les créations d’emploi au cours des 12 prochains mois.
Moteur principal de la consommation, qui représente 70% de l’économie britannique, le revenu disponible ne devrait pas beaucoup progresser. La croissance des exportations et l’investissement des entreprises compenseront partiellement, mais il est encore peu probable que l’économie britannique croisse à un rythme supérieur à 1% en 2011, tandis que le risque d’un bref retour technique en récession n’est pas exclu. «Même si l’on entend beaucoup parler de stagflation, nous ne pensons pas que le Royaume-Uni ait à redouter comme le Japon unedécennie perdue»
Simultanément, l’inflation devrait rester bien au-delà de l’objectif de 2% visé par la Banque d’Angleterre non seulement cette année mais aussi durant la plupart de l’année prochaine. La hausse de l’énergie et le relèvement du taux de la TVA auront un impact moindre en 2012, ce qui permettra à l’inflation de refluer, mais tout affaiblissement supplémentaire de la livre générera une inflation importée. La stagflation crée une situation quasiment inextricable pour la Banque d’Angleterre: si elle ne relève pas les taux d’intérêt, elle perd sa crédibilité assise de longue date de championne de la lutte contre l’inflation, et si elle les relève trop, elle risque de
replonger l’économie britannique dans la récession, risque d’autant plus fondé que l’endettement des ménages est important. Dans ce contexte, nous envisageons une hausse des taux d’intérêt modérée, d’un quart de point cette année, suivie par deux relèvements similaires en 2012. Pourtant même si l’on entend beaucoup parler de stagflation, nous ne pensons pas que le Royaume-Uni ait à redouter comme le Japon une décennie perdue. La transition sera certes douloureuse, mais en se recentrant sur les exportations et le secteur privé et en s’affranchissant d’un secteur public et de consommateurs qui financent leurs dépenses en s’endettant, l’économie britannique bâtira les fondements d’une croissance durable. Salaires bas et inflation élevée placent la Banque d’Angleterre devant un dilemme
% en rythme annuel Salaires (hors primes variables) 6 Indice des prix à la consommation (CPI) 5 4 3 2 1 0 06 07 08 09 10 11 Source: Datastream Une lueur d’espoir pour les investisseurs La faiblesse de l’économie du Royaume-Uni n’interdit pas une performance positive des actions britanniques. Les entreprises du FTSE 100 réalisent plus de la moitié de leur chiffre d’affaires à l’étranger. Les perspectives des grandes capitalisations boursières britanniques sont donc favorables, compte tenu de notre anticipation d’une croissance mondiale vigoureuse. Nous estimons toutefois que les investisseurs basés au Royaume-Uni auront intérêt à diversifier leurs investissements au niveau international, en particulier si la croissance plus dynamique à l’étranger induit une hausse des principales monnaies contre la livre.
11
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents