Vie du cardinal Dechamps
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Description

  • leçon - matière potentielle : pendant deux ans
V I E DU DE LA. CONGRÉGATION DU T. S. REDEMPTEUR ARCHEVÊQUE DE MALIN ES ET PRIMAT DE BELGIQUE PAR LE P. HENRI SAINTRAIN DE LA MÊME CONGRÉGATION l P A R I S LEIPZIG M B R A 1 R I I INTERNATIOXALR-CATHOLIQITB | L. A . K 1 T T L E R , C O M M I S S I O N N A I R E Rue Bonaparte, 66.
  • luttes futures
  • difficultés contre le système lamennais
  • applaudissements des jeunes hommes d'élite
  • vie du cardinal dechamps
  • exception­ nelle pour les sciences philosophiques
  • futur prédicateur
  • principes du vicomte de bonald et du comte de maistre

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Langue Français
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Extrait

VI E
DU
DE LA. CONGRÉGATION DU T. S. REDEMPTEUR
ARCHEVÊQUE DE MALIN ES ET PRIMAT DE BELGIQUE
PAR
LE P. HENRI SAINTRAIN
DE LA MÊME CONGRÉGATION
l
PARI S LEIPZIG
MBRA1RI I INTERNATIOXALR-CATHOLIQITB | L. A. K1TTLER, COMMISSIONNAIRE
Rue Bonaparte, 66. •> auerstrasse, 34.
V H. CASTEKMAN
ÉDITEUR PONTIFICAL, IMPRIMEUR OK l/«VÉCUS
TOURNA I
1884 V I E
DU
CARDINAL DEGHAMPS APPROBATIONS .
En vertu des pouvoirs qui nous ont été communiqués par notre Reve­
rendissime Père Général, et vu le rapport favorable de deux théologiens
de notre Congrégation, chargés d'examiner l'ouvrage du Père H. Saintrain,
intitulé : Vie du Cardinal Dechamps, nous en permettons l'impression.
Bruxelles, 2 août 1884, fête de saint Alphonse.
J. H. P. KOCKEROLS, C. SS. R.
Sup. Prov. Belp.
La biographie du Cardinal Dechamps le fait bien connaître tel qu'il était :
pieux et modeste, bon et ferme, zélé et actif pour la gloire de l'Eglise,
charitable et dévoué pour les âmes qu'il gagnait à Dieu par l'ascendant de
sa science comme par sa suave sainteté. Le lecteur le suit avec admiration
dans ses Œuvres et devient comme le confident de ses pensées les plus
intimes. C'est une photographie de la vie du Cardinal qui fait voir aussi
par un petit coin dans le cœur de ce digne enfant de saint Alphonse.
Nous permettons bien volontiers l'impression.
Tournay, 9 décembre 1884.
Cu. WATTECÀMPS, Cens, des livres. VI E
CARDINAL DEGBAMPS
LIVRE PREMIER.
DEPUIS LA NAISSANCE DE VICTOR-AUGUSTE JUSQUA
SON ÉLÉVATION A LEPISCOPAT (1810-1865).
CHAPITR E PREMIER.
NAI&SANCK ET ÉDUCATION.
iCTOR-Auguste-Isidore Dechamps naquit le 6 décem­
bre Î810 à Melle, village des environs de Gand. Son
pore, Adrien-Joseph Dechamps, homme de beau­
coup de talents cultivés par de brillantes études à
l'université de Louvain, avait pensé à embrasser l'état ecclésias­
tique : la délicatesse de sa conscience l'avait fait renoncer à
cette carrière pour celle de l'enseignement. Il avait acquis
1
le collège de Melle /e t le dirigeait. De son mariage avec
Alezandrine De Nuit, il eut trois fils : l'aîné, Adolphe, qui fut
l'un des hommes politiques les plus célèbres de son temps, est
mort le 19 juille t 1875, après avoir été successivement représen­
tant et ministre de divers départements; le second, Joseph,
l'avait précédé de deux ans dans la tombe; le troisième est celui
dont nous entreprenons d'écrire la vie. Avec ses frères, le jeune
Victor fit sa première éducation au collège tenu par son père.
Dès l'âge de onze ans, ses succès dans les exercices de déclama­
tion semblaient présager le futur prédicateur.
(1) Tenu actuellement par les Joséphites. VIE DU CARDINAL DECHAMPS
En 1821. M. Adrien Dechamps devint propriétaire du château
1
de Scailmont, s'y établit, et continua de surveiller l'éducation
de ses fils qui y étudiaient les humanités et la philosophie sous
des maîtres habiles. Dans cette solitude <* le futur cardinal-
archevêque montra de bonne heure une aptitude tout exception­
nelle pour les sciences philosophiques et sociales. Avant même
d'avoir achevé sa rhétorique, il discutait les principes du vicomte
de Bonald et du comte de Maistre ; il lisait aussi Y Essai sur
rindifférenee, dont le premier volume excitait alors une admira­
tion qui allait jusqu'à l'enthousiasme. Un peu plus tard, les écrits
de Bossuet et les Pensées de Pascal devinrent sa lecture favorite.
L'apologiste de la foi et l'orateur sacré s'annonçaient'dans les
méditations de l'adolescent.* » \\ paraît qu'ébloui par. le style
enchanteur de l'abbé de Lamennais, Victor se passionna d'abord,
comme toutes les jeunes tètes de l'époque, pour la philosophie du
sens commun. Il fut arrêté dans cette voie dangereuse par son
père, qui lui répétait souvent : * J e vous assure que votre sens
3
commun n'a pas le sens commun. ** L'abbé Gerbet, disciple de
Lamennais, étant venu passer trois semaines à Scailmont, Victor
s'aperçut que ce savant ne,partageait pas toutes les idées de son
maître. Trouvant d'un autre côté dans Y Avenir, des articles
signés H. L., qui lui paraissaient fort remarquables, il écrivit à
l'auteur sous ces initiales et lui exposa ses difficultés contre le
système Lamennais, et en reçut une réponse signée H. Lacor-
daire. Le futur orateur de Notre-Dame reconnaissait le bien-
fondé des objections de son correspondant, et avouait qu'il
n'acceptait lui-même les idées du maître que sous bénéfice d'in­
ventaire. Des lors, tout péril avait disparu pour le jeune philo­
sophe de Scailmont.
« Ces sérieux travaux n'étaient interrompus que par le culte
des arts. Pendant que Joseph Dechamps se livrait aux sciences
mathématiques, Victor et Adolphe savouraient les hymnes de
Lamartine et les charmes de la musique, sœur de la poésie. Le
flûtiste (Victor) et le violoniste (Adolphe) firent assez de progrès
pour mériter les applaudissements des jeunes hommes d'élite
4
admis dans leur intimité. »
(1) À Manage, dans le Haicaut.
(2) Mgr Claessens.
(3) Plus tard évêque de Perpignan.
(4) Mgr Claessens. Chateaubriand et Victor Hugo, alors catnolique, étaient
deux autres écrivains ehers aux frères Dechamps; et jusque dans sa vieillesse LIVRE I. — CHAPITRE I. 3
En 1828, les trois frères ayant terminé leurs études littéraires
et philosophiques, leur père voulut qu'Adolphe et Victor s'appli­
quassent à l'étude du droit, et les confia à M. Plaisant, parent de
sa femme et jurisconsulte distingué, qui leur donna des leçons
pendant deux ans. Ils profitèrent aussi de leur séjour dans la
capitale pour assister aux conférences publiques que donnaient
à cette époque plusieurs savants illustres, tels que Quetelet,
Baron, Lesbroussart et Devez.
e r
A cette époque, Guillaume I de Nassau, roi protestant des
Pays-Bas, était parvenu, à force d'injustices, de vexations, et
par une véritable persécution religieuse, à exaspérer les esprits
si paisibles d e ses sujets belges. Le but de toute sa politique était
d'unir plus étroitement les deux portions de son royaume, en
imposant aux provinces du Midi, la langue, les mœurs et la
religion de celles du Nord. Plusieurs patriotes de marque, tels
que Plaisant, de Potter, Gendebien, etc., se réunissaient fré­
1
quemment dans la maison où logeaient les deux frères Dechamps.
Une telle société ne pouvait manquer d'agir profondément sur nos
jeunes gens et de les préparer pour les luttes futures.
Le 24 août 1830, la révolution belge éclata, et un congrès fut
chargé de donner à la nation le code de ses institutions politiques.
le cardinal remerciait Dieu de lui avoir ménagé dans ce goût, un préservatif
contre la tentation des lectures mauvaises. Aussi ce fut avec joie que, passant
par Paris en 1847, il apprit que l'auteur du Génie du Christianisme fré­
quentait les sacrements. Quand le Père Gratry fut nommé membre de l'Aca­
démie, Mgr Dechamps, alors évêque de Namur, lui écrivit pour le féliciter.
11 lui insinuait que sa présence à l'Académie pourrait être utile à plusieurs,
entre autres à Lamartine, « à qui, ajoutait-il, j'ai de grandes obligations.... »
Gratry fit parvenir cette lettre au grand poète qui, déjà alité, lui fit dire par
sa nièce : « Dites à l'évoque de Namur qu'il peut se tranquilliser. Jamais je
n'ai perdu la foi ; et si mes paroles ou mes actes ont parfois laissé à désirer
sous ce rapport, il faut l'attribuer à mon ignorance. « La nièce ajouta que
dans sa dernière maladie, Lamartine avait reçu les sacrements à plusieurs
reprises. Mgr Dechamps s'intéressa aussi au salut de Victor Hugo. Encore
jeune, il avait eu une correspondance épistolaire avec lui. Quand Victor Hugo
fut obligé de s'exiler à Bruxelles, le Père Dechamps, alors en résidence dans
cette ville, l'invita à une réunion chez son frère Adolphe. « Nous aurons trois
séances, lui écrivai

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