Yvonne_Le Monde_26janv_bis
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"Yvonne" au royaume de la cruauté ludique - Culture - Le Monde.f
Critique "Yvonne" au royaume de la cruauté ludique LE MONDE | 26.01.09 | 16h38• Misà jour le 26.01.09 | 16h38 RÉAGISSEZ CLASSEZIMPRIMEZ ENVOYEZPARTAGEZ
e Palais Garnier est bondé, samedi 24 janvier, et l'on fait même la queue à la billetterie pour la création mondiale d'un nouvel opéra,Yvonne, princesse de Bourgogne. Cette"comédie tragique en quatre actes et en musique"a été commandée par l'Opéra de Paris au compositeur belge Philippe Boesmans (né en 1936), sur un livret de Luc Bondy et Marie-Louise Bischofberger d'après la pièce homonyme (1937) de Witold Gombrowicz (1904-1969).
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UN NAIN, UN HOMME ÉLÉPHANT, UNE MOUCHE... AUTRES INCARNATIONS LYRIQUES DE LA LAIDEUR A l'opéra on trouve des traîtres, des cruels, des "étrangers" (le Maure Otello, le Nègre Johnny dansJohnny Spielt Auf, de Krenek), des infirmes (Mime chez Wagner, Porgy chez Gershwin), des princesses moitié humaines (Rusalka chez Dvorak), mais rarement des laids. Même l'obèse Falstaff attire la sympathie. Un opéra vient le premier à l'esprit quand on pense à l'incarnation lyrique de la laideur :Le Nain(1921), d'Alexander von Zemlinsky. Suivront, plus récemment,La Belle et la bête(1994), de Philip Glass, Elephant Man(1999), de Laurent Petitgirard, La Mouche(2008), de Howard Shore - tous trois aussi connus pour les films de Jean Cocteau, David Lynch et David Cronenberg -etYvonne, princesse de Bourgogne(2009), de Philippe Boesmans.
Ce drame de la laideur et de l'ennui est glaçant : "mollichonne", de ", subit tous les outrages te presque complice. écrit Gombrowicz, suit 'au bout, et c'est quand ontenance qu'elle meurt e par une arête de le lacrymosa mais les es et d'ailleurs presque
 omde la mise en scène ; les textes de Gombrowicz fleurent encore un parfum de scandale ; Philippe Boesmans est un grand compositeur d'opéra (il en a écrit cinq depuis 1983, presque tous réussis). Tout ceci compose une affiche avenante qui a l'avantage de contenter les amateurs de création musicale et de théâtre sans faire fuir le grand public lyricomane traditionnel. Le triomphe remporté l'a confirmé.
"POST-IT" SONORES
Philippe Boesmans et Luc Bondy, comme leurs confrères américains John Adams et Peter Sellars, sont des complices de vingt ans et ont déjà établi, avec Reigen (1993) et Le Conte d'hiver (1999) notamment, des "classiques" de leur époque. Dans Yvonne, princesse de Bourgogne, au texte original subtilement élagué, Boesmans continue de s'inscrire dans une démarche personnelle qui l'apparente cependant à Alban Berg, Benjamin Britten et Richard Strauss (et aussi à Leos Janacek pour l'art de créer des courbes avec des bribes).
e Comme ces grands compositeurs d'opéra du XXsiècle, Boesmans a intégré à son écriture des traces de mémoire, de gestes et de situations types qui sont des passages et des lieux communs difficilement contournables : la plupart d'entre ceux qui, depuis quarante ans, ont voulu s'en affranchir, y ont laissé quelques dents. Mais y souscrire ne garantit pas pour autant la protection de la Déesse Panacée...
De la riche palette de couleurs de Boesmans, Sylvain Cambreling, qui dirige excellemment l'ensemble Klangforum de Vienne, a raison de dire qu'elle s'apparente à celle de Franz Schreker (le Gustav Klimt de la musique). L'écriture virtuose et centripète du Belge semble attirer à elle des "Post-it" sonores parodiques qui vont de bouts d'opérette à un air de folie avec da capo obligé, d'une chanson frelatée pour cabaret russe à une sonnerie récurrente de trompettes à la Wagner...
Boesmans prend même le risque de singer les vignettes sonores "types" des musiques de cinéma muet, de dessins animés ou de séries télévisées, en accompagnant les passages grotesques de la pièce de Gombrowicz - qui n'en manque pas - de déflations chromatiques aux accents piteux, joués en général par un instrument à vent grave... Comme le fait Karl Lagerfeld pour la maison Chanel, Philippe Boesmans revivifie la maison opéra en déclinant les variations infinies de son Dress Code.
La réussite d'Yvonne paraît d'autant plus grande que la partition de Boesmans se risque à donner une âme sonore à l'ennui existentiel ("On s'emmerde !", dit le Roi à l'acte III) et à aller, decrescendo, vers l'anticlimax qu'est la mort bête, machinée et cruelle, d'Yvonne. De surcroît, Boesmans parvient à
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http://www.lemonde.fr/culture/article/2009/01/26/ vonne-au-ro aume-de-la-cruaute-l...27/01/2009
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