La stratégie HOLLANDE
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La stratégie de François HOLLANDE est de se situer au dessus des partis, y compris du Parti socialiste.

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Publié le 02 janvier 2012
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Langue Français

Extrait

La stratégie HOLLANDE.
Je ne suis pas persuadé que le groupe socialiste au Sénat, a rendu le meilleur service à
François HOLLANDE, en inscrivant à l’ordre du jour de la Haute Assemblée, on peut dire
prioritairement, le droit de vote, pour les élections municipales, des étrangers en situation
régulière.
Dans une période de crise, peut-être sans précédent, à un moment où personne ne sait de quoi
demain sera fait, il paraît pour le moins singulier que la majorité sénatoriale de gauche, n’ait
rien trouvé de mieux, sitôt élue, que de mettre sur la place publique, à grand renfort de
déclarations toutes plus tonitruantes les unes que les autres, un projet législatif qui est le cadet
des soucis de la plupart des nationaux et qui laisse les étrangers concernés dans la plus totale
des indifférences.
Les préoccupations des nationaux comme des étrangers sont ailleurs. La crise gronde et ces
derniers plus que tous autres, savent qu’ils seront toujours les premières victimes d’une
situation sociale qui risque de se dégrader dans les mois qui viennent. Il n’est pas sûr que dans
ces temps où la xénophobie rôde, ils apprécient que l’on ait braqué sur eux une lumière aussi
crue.
Enfin, les élections municipales ayant lieu en 2014, on se demande vraiment, sans pouvoir
d’ailleurs apporter de réponse satisfaisante, ce qui a poussé la majorité sénatoriale à
enfourcher ce cheval de bataille, toute autre affaire cessante, alors encore et que de toute
façon, tant que la droite aura la majorité à l’Assemblée Nationale, ce projet qui date de l’ère
JOSPIN ne pourra pas aboutir.
Seuls les sénateurs se sont passionnés pour débattre d’un sujet qui aurait dû être traité dans un
climat serein, la période de pré campagne présidentielle, où tout est prétexte à polémique, à
faux semblant et à sous entendus, n’étant certainement pas la mieux choisie pour y parvenir.
Cela n’aurait-il pas eu plus d’allure, si dès son élection, la nouvelle majorité sénatoriale, avait
débattu par priorité et en dehors de toute polémique, de la crise qui nous frappe, des moyens
d’en sortir, des mesures à prendre pour préserver les plus vulnérables.
Il est sûr que le parti socialiste aurait marqué des points, dans le domaine de la crédibilité à
résoudre la crise, où son déficit est le plus important, il aurait donné un contenu concret au
mot changement, plutôt que d’aborder un sujet en décalage avec les préoccupations du pays.
Autrement dit, il n’est pas sûr que ce type de débat, soit profitable à François HOLLANDE.
Il n’en est certainement pas l’initiateur, ni de prés ni de loin et il est vraisemblable qu’il aurait
préféré éviter de donner à la droite l’occasion de pouvoir retrouver, au moins l’espace d’un
second tour, un électorat qui l’avait délaissé, le Ministre de l’intérieur, en parlant de
communautarisme, de repas hallal et de piscines y ayant clairement fait référence.
Si l’on ajoute, polémiques et critiques relatives à « l’accord » passé avec les écologistes, des
investitures sur lesquelles l’équipe HOLLANDE n’a que peu de maîtrise, la « sortie »
d’affaires de corruption dans le Pas de Calais, la « chicaya » Arnaud MONTEBOURG – Jack
LANG, avec promesses de gifles et de plainte en diffamation, les petites phrases
« assassines » qui se multiplient, on peut se demander si au sein du parti et dans son
environnement, comme cela fût le cas avec Ségolène ROYAL, tout n’est pas fait pour
entraver la marche du candidat vers l’Elysée.
Le problème vient de ce que, jusqu’à la candidature de cette dernière à l’élection
présidentielle de 2007, le candidat a toujours eu la maîtrise totale du parti, ce qui lui était de
toute façon nécessaire pour se faire investir. Avec le nouveau concept des élections primaires,
on peut être désigné candidat sans le parti et faire campagne alors qu’il se trouve entre les
mains de son ancienne concurrente et de son équipe. Sans mettre en cause la loyauté de ses
dirigeants, la vigilance peut, de leur part, ne pas être la même, les dérapages, contrôlés avec
moins de détermination, les ambiguïtés plus nombreuses, et tout ceci en l’absence de tout
moyen de pression pour calmer les plus retors.
Il eut été impératif, qu’après les élections primaires, la direction du parti ait été rééquilibrée en
faveur du candidat, voire, comme ce fut le cas pendant les primaires, qu’un intérim du
secrétariat général soit organisé avec un proche du candidat.
Il est une règle absolue en la matière, « Le candidat à la présidentielle doit avoir le parti dans
sa main ». Elections primaires ou pas, jamais personne n’a pu d’un revers de manche balayer
les égos, les susceptibilités, les rancœurs ou/et les ambitions des uns et des autres.
Peut-être que François HOLLANDE alangui par de très bons sondages, n’a pas jugé opportun
d’exiger ce que Martine AUBRY aurait dû spontanément lui offrir. C’est étonnant pour un
homme qui s’est préparé à cette épreuve avec tant de minutie, qui n’a rien négligé, jusqu’aux
moindres détails concernant son physique, sa tenue vestimentaire, ses déclarations toujours
très « calibrées », de laisser le parti, moteur de l’élection présidentielle sous la 5
e
République,
entre d’autres mains que les siennes.
Il n’y a pas de semaine où des incidents de la nature de ceux que nous avons cités ne se
produisent. Ils n’ont pas pour l’heure, semble-t-il, d’incidence sur l’avance du candidat qui a
préféré se distancier du parti, plutôt que de l’investir. Ségolène ROYAL s’était trouvée
confrontée à ce même problème, sa distanciation s’était traduite par son isolement. La
situation est aujourd’hui différente. La stature que François HOLLANDE a su se donner et
l’équipe qu’il a autour de lui, lui permet d’adopter la stratégie qui consiste à prendre de la
hauteur en se tenant en dehors « de tout cela »… et par la même du parti.
C’est d’ailleurs dans la logique de la désignation du candidat, par un corps électoral élargi à
l’ensemble « du peuple de gauche » duquel il tient sa légitimité. Mais en politique, est-il
toujours raisonnable de s’en remettre à la seule logique ?
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