"SARKO m a tuer" ! Et tant pis pour l éthique.
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"SARKO m'a tuer" ! Et tant pis pour l'éthique.

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Les effets pervers d'un journalisme militant.

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Publié le 07 septembre 2011
Nombre de lectures 185
Langue Français

Extrait

Le billet d’Eric SEYDOUX
« SARKO m’a tuer » ! Et tant pis pour l’éthique.
Pour avoir retenu un tel titre, les auteurs de ce livre auront certainement dû faire preuve d’un
manque évident d’imagination.
Ou peut-être que nos journalistes écrivains, après en avoir tellement abusé, s’en trouvèrent-ils
démunis au moment du couronnement de leur œuvre...
A moins qu’ils aient pensé que ce cliché éculé, correspondait le mieux à une cible de lecteurs
éprouvés par une vie souvent difficile, qui pourraient trouver dans ce nouveau brûlot anti
présidentiel une revanche sur le sort, un soulagement aux déboires de la vie, soulagement
qu’ils auraient d’ailleurs pu aussi bien se procurer dans les récits qui emplissent les
magazines, d’une LOANA déprimée et obèse ou dans les pitoyables reality show télévisuels
dont on nous accable, succédanés des jeux du cirque, qui offraient à un public sadique et
cruel, l’immolation de la victime, sur le théâtre même de sa fugace gloire.
« SARKO m’a tuer » ne serait alors qu’une transposition, à un livre, de ces émissions de
télévision, dans lesquelles ont fait exposer, à de pauvres gens qui ont perdu tout sens de la
dignité, du respect d’autrui, comme du leur propre, leurs affaires de famille les plus sordides,
leurs maux les plus intimes, leurs déboires professionnels, leurs avanies conjugales.
Voici deux journalistes, qui ont le privilège de se prévaloir du titre d’un journal, qui à une
certaine époque fut certainement l’un des organes de presse le plus prestigieux qui soit et qui
ne trouvent rien de mieux, pour assurer leur pitance médiatique, que de procéder à une triste
exhumation, d’ambitions inassouvies, de vanités déplacées et d’égos démesurés.
Voici deux journalistes qui savent bien qu’ils trouveront bienveillance et assistance auprès de
tous ceux, et ils sont nombreux sous tous les régimes, qui s’étant trouvés un jour dépositaires
d’une parcelle de l’autorité, ont cru qu’ils l’incarnaient, en même temps que la justice, la
vérité, la vertu et que par conséquent on ne pourrait jamais les en démunir, sauf à commettre
une terrible injustice, une violation intolérable du droit, une ignominie.
Comment alors pourront-ils hésiter, à aller exhiber leur âme martyrisée sous les feux glauques
d’une lumière qui ne cherche qu’à meurtrir, et à s’en remettre à ceux, qui veilleront pour que
la chose soit « plus belle encore», à ne retenir que les pages les plus perfides de leur histoire,
sans trop de souci de vérité ou même parfois de vraisemblance, seul comptera, pour les uns
d’assouvir le désamour de leur vie, pour les autres de conduire leur combat contre un
président liberticide, enclin à tous les favoritismes, prévaricateur, corrupteur quand il n’est pas
lui-même corrompu, affameur de pauvres, enrichisseur de riches, et que sais-je encore …
Ces journalistes-écrivains,
protégés par leur corporation, affectés par le syndrome du
Watergate devenu l’ambition des médiocres, qui s’illusionnent de pouvoir, sur un coup un
seul, faire vaciller le monde, faire chuter un pouvoir qu’ils abominent, se moquant avec
désinvolture du discrédit qu’ils pourront jeter sur une profession, de plus en plus atteinte par
ce mélange des genres, convaincus, d’être seuls à détenir la vérité et de la pureté de leurs
convictions.
A force de pouvoir s’offrir tous les quatre matins sans la moindre mesure et toujours sans le
moindre risque, la dénonciation « d’affaires d’Etat d’une extrême gravité », à force d’avoir
vu dans les caniveaux de Paris les corps gisants des témoins de ces affaires d’Etat, à force de
dire que les juges, s’ils ne sont pas aux ordres, sont harcelés par des mains occultes dirigées
par des cabinets noirs, à force de dire que la presse n’est pas libre, à force de dire que la
France est une dictature autoritaire et bientôt sanguinaire, ils perdent tout crédit au profit
d’une idéologie, tellement extrême, qu’on en vient à la rejeter en bloc.
S’il est de la fonction du journaliste de dénoncer les excès des pouvoirs, dans une société
démocratique aussi policée que la nôtre, ce doit être avec prudence, circonspection et après
avoir effectué un travail d’enquête rigoureux : croiser les sources, connaître la version des mis
en cause en les interpelant, vérifier auprès des témoins cités la réalité des allégations qu’on
leur prête, traiter chaque personne objet de l’enquête sur un pied d’égalité quelle que soit sa
fonction, son aura ou sa personnalité.
Lorsque l’idéologie l’emporte sur tout le reste, lorsque l’on considère, prétention inouïe,
détenir la vérité la seule qui vaille, la seule qui compte, au point de pouvoir se dispenser de
toutes ces règles, lorsque l’on sait que de toute façon personne n’osera contester ce qui est dit,
à peine de se trouver dans le camp trouble des auteurs des coups tordus, des barbouzes et des
comploteurs, ce journalisme là se perpétuera, et tant pis pour l’éthique..
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