Dossier Sartre & Lacan, ajout "les mots" et biographie
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Description


Isabelle Carteret Colin
7 septembre 08:18
Je vous recommande, si vous ne l'avez déjà lue, la biographie de Sartre par Annie Cohen-Solal, meilleure référence à ce jour pour analyser l'œuvre autobiographique de Sartre.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 65
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

“Les Mots” de Sartre
Publié le06/09/2012parruedesfacs
Question :
Bonjour,
je cherche une documentation sur Jean-Paul Sartre, plus exactement, son œuvreLes Mots, aIn de pouvoir achever ma recherche, s’il vous plait , si vous pouvez m’indiquer des sites ou des articles en ligne, je vous serai très reconnaissante.
Mes respects.
Réponse :
Bonjour,
Vous recherchez des articles et sites internet consacrés à Jean-Paul Sartre et à son œuvre “Les Mots”.
Pour rechercher des articles, il existe plusieurs portails de diFusion d’articles en texte intégral :
Persée (http://www.persee.fr/) Persée est un portail en ligne et en libre accès d’articles de 60 revues scientiIques francophones en texte intégral, dans le domaine des sciences humaines et sociales. Les revues font l’objet d’une sélection pour garantir la cohérence de l’oFre éditoriale et scientiIque du portail.
Avec les mots-clés sartre et “les mots”, voici quelques articles susceptibles de vous intéresser :
- Goldthorpe Rhiannon. Les Mots : « Soi-même comme un autre ». ïn:Cahiers de l’Association internationale des études francaises, 1998, N°50. pp. 231-245. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/caie f_0571-5865_1998_num_50_1_1321 Consulté le 04 septembre 2012
- Brombert Victor. “Sartre et la biographie impossible”. ïn:Cahiers de l’Association internationale des études francaises, 1967, N°19. pp. 155-166. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/caie f_0571-5865_1967_num_19_1_2339 Consulté le 05 septembre 2012
- Gagnebin Laurent. “Sartre et l’espoir”. ïn:Autres Temps. Cahiers d’éthique sociale et politique. N°76-77, 2003. pp. 151-161. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/chri s_0753-2776_2003_num_76_1_2418 Consulté le 05 septembre 2012
Erudit (http://www.erudit.org/) Erudit est une plateforme de diFusion de revues, livres, actes, thèses et autres documents scientiIques québécois, canadiens et français.
Avec les mêmes mots-clés, on obtient le résultat suivant :
- André Smith, « Sartre : “Les Mots” sous l’éclairage des “Lettres au Castor” », Études littéraires, vol. 17, n° 2, 1984, p. 333-355 :http://id.erudit.org/iderudit/500650ar
JSTOR (http://www.jstor.org/) JSTOR est une bibliothèque universitaire virtuelle d’archives de plus de 1000 périodiques académiques, pour la plupart en anglais, dans les disciplines suivantes : anthropologie, études asiatico-américaines, afro-américaines, écologie, économie, éducation, Inances, histoire, littérature, mathématiques, philosophie, sciences politiques, sociologie, statistiques. L’accès à JSTOR se fait sur abonnement. Renseignez-vous auprès de votre bibliothèque universitaire pour savoir si elle y a souscrit.
- Jacques Lecarme, “Les Mots” de Sartre: un cas limite de l’autobiographie? inRevue d’Histoire littéraire de la France, 75e Année, No. 6, L’Autobiographie (Nov. – Dec., 1975), pp. 1047-1066 Published by: Presses Universitaires de rance Article Stable URL:http://www.jstor.org/stable/40525450
Cairn (http://www.cairn.info/) Cairn est un portail internet mis en place par quatre maisons d’édition (Belin, De Boeck, La Découverte et Erès), qui regroupe des publications francophones en sciences humaines et sociales.
Je n’ai pas trouvé d’article pertinent pour votre recherche dans Cairn. En revanche, si votre bibliothèque universitaire y est abonnée, vous pouvez avoir accès, sur les ordinateurs de la bibliothèque, au texte intégral du livre suivant :
- Cohen-Solal Annie,Jean-Paul Sartre, Paris, P.U.. « Que sais-je ? », 2005, 128 pages. ïSBN : 9782130548799. Lien :http://www.cairn.info/jean-paul-sartre–9782130548799.htm
J’ai également consulté rancis, une base de données bibliographique pluridisciplinaire payante, réalisée par l’ïNïST-CNRS. rancis permet d’obtenir les références bibliographiques d’articles issus de plus de 9000 revues internationales. Consultez votre bibliothèque universitaire pour savoir si elle y est abonnée. Attention, rancis ne permet pas d’accéder au texte intégral des articles.
Voici quelques références d’articles :
- “L’autoparodie dans Les mots de Sartre” ,Cahiers du Vingtième SiècleParis. 1976. (6): pp. 53-86
- LEJEUNE P., L’ORDRE DU RECïT DANS LES MOTS DE SARTRE, SCOLïES.CAHIERS DE RECHERCHES DE L’ECOLE NORMALE SUPERIEURE. 1973. (3-4): pp. 7-54
Concernant les sites internet, vous en trouverez de nombreux sur Sartre et son œuvre, après une recherche dans un moteur de recherche. La plupart propose des Iches de lecture et d’analyse de l’œuvre ou des exemples de dissertation (méIez-vous des sites payants ou de ceux dont l’auteur n’est pas mentionné). Les sites suivants peuvent également vous intéresser :
- Le sitehttp://www.jpsartre.org/ Propose des informations sur l’actualité sartrienne (journées d’études, colloques, conférences) ainsi qu’une bibliographie.
- Une exposition virtuelle sur Sartre réalisée par la Bibliothèque nationale de rance :http://expositions.bnf.fr/sartre/index.htm
- “Sartre. Une autre psychanalyse” :http://www.ciepfc.fr/spip.php?article13 Article paru sur le site du Centre ïnternational d’Etude de la Philosophie rançaise Contemporaine (CïEPC).
EnIn, en complément, je vous propose quelques références de livres sur votre sujet, obtenues après une recherche dans le Sudoc (http://www.sudoc.abes.fr/). Ce catalogue collectif vous permet d’eFectuer des recherches bibliographiques sur les collections des bibliothèques universitaires françaises et autres établissements de l’enseignement supérieur, ainsi que sur les collections de périodiques d’environ 2400 autres centres documentaires. ïl permet également de savoir quelles bibliothèques détiennent ces documents.
Voici quelques résultats (il en existe beaucoup d’autres) obtenus avec les mots-clés “jean paul sartre mots” dans l’index Mots sujet :
-Pourquoi et comment Sartre a écritLes mots / Michel Contat, Paris : PU, 1996
-Sartre au miroir : jeux et enjeux de l’écriture autobiogarphique dans “les mots” de Sartre/ Vincent Marchadier, Limoges : UR Lettres et Sciences humaines, 1993
-Leçon littéraire sur “Les mots” de Sartre/ par Jacqueline Villani, Paris : Presses universitaires de rance, 1996
-Les mots, Jean-Paul Sartre : des repères pour situer l’auteur, ses écrits, l’oeuvre étudiée : une analyse de l’œuvre sous forme de résumés et de commentaires... / Lucien Giraudo, Paris : Nathan, 1998
Pour savoir quelles bibliothèques possèdent ces documents, cliquez sur “Où trouver ce document”, en haut de la notice bibliographique. Si votre bibliothèque ne possède pas ceux qui vous intéressent, vous pouvez faire appel au prêt entre bibliothèques (PEB). Ce service permet à un réseau de bibliothèques et centres de documentation d’eFectuer ou de recevoir des demandes de fourniture de documents, qu’il s’agisse de reproductions ou d’originaux. Renseignez-vous auprès de votre bibliothèque pour en connaître les modalités.
En espérant avoir répondu à vos attentes.
Cordialement, Le service Rue des facs
http://www.ruedesfacs.fr
L’ombre de Sartre plane-t-elle sur la philosophie française ?
Essai d'ontologie phénoménologique...
Le regard de Sartre exerce sur la philosophie française une attraction étrange développée en deux directions injoignables qui lui valent le prix Nobel, prix qu’il refuse en raison même de leur nouveauté. Ces deux lignes visionnaires se nomment l’en soiet lepour soi. Et dans le collage de ces deux plans, Sartre a exercé sur la jeunesse une attraction que nous ne pouvons plus entendre, nous
qui lui reprochons d’avoir confondu l’existentialisme avec un humanisme. Mais il faut se souvenir tout de même de ce que Deleuze, Butor, Châtelet, Tournier tenaient une philosophie de cave, le soir, dans les sous-sols de leur lycée à Paris, ne parlant que de Lui, cherchant à comprendre la grandeur du Castor. Et nous, bien sûr, nous sommes un peu écartés de tout ça, ne conservant de l'animal qu’une ombre dicile à formuler, une ombre vaporeuse comme après une soirée trop festive. Que s’est-il réellement déroulé sous cette ombre qui plane sur nous ?
On pourra dire d’abord qu’un grand philosophe se reconnait au formidable concept qu’il aura lancé par-dessus son temps. Ce concept remarquable n’est pas celui qu’il rassemble trop gentiment en nous livrant comme titreL’être et le néant, enlevant à Heidegger la réplique d’une secousse que nous connaissions parEtre et temps(sans parler deL'être et l'événementcomme d'un écho à venir). Ce concept absolu est davantage dans le sous-titre de l’ouvrageEssai d’ontologie phénoménologique: un pavé qui doit bien peser son kilo et dont nous sommes éclaboussés sans le comprendre encore. Et qu’avons-nous à faire avec ce monstrueux assemblage, cet agencement incorrect qui nous tiraille l’oreille ? Eh bien, voici : il s’agit du concept le plus merveilleux qui ait été tenté depuis Kant, rivalisant avec celui qui ose des bricolages énormes dans l’antre de laCritiqueentre Raison pure et Raison pratique (et pourquoi par uneCritique de la raison dialectique?). Le pari de Sartre, l’enjeu du pavé qu’il jette dans la mare n’est pas tant de mettre en fusion Etre et Néant, disais-je. ïl tient plutôt de la Ine compréhension de ce que, depuis Kant, il n’y a plus d’Etre accessible puisque le Criticisme nous avait ôté toute "chose en soi".
Avec Kant, l’en soi est mort au bénéIce du pour soi. Deuil de la "chose en soi" depuis lors ! Elle n'est pas du tout l'objet d'une expérience possible et n'est pas objet du tout d'ailleurs : quelque chose =X d'inaccessible qui doit être postulé derrière les phénomènes. Mais à ce déchirement du rideau, nous ne pouvons y prétendre qu’au risque d’une illusion remplaçant ce dieu mort par les projections de l’homme, faisant valoir une catégorie anthropologique au titre d’une forme ontologique. Ceci est donc très mal. Ceci sonne très injustement faux, et Kant a l’oreille au moins pour entendre cette impossible suture de l’anthropologie et de l’ontologie. Heidegger répète Kant pour dire ça, pour mettre le doigt sur cette horreur qu'il va commettre lui aussi pourtant en visant par-dessus la silhouette du ïïïe Reich. Mais enIn, au début de Heidegger, nous ne pouvons pas mettre la main ni prétendre à l'être (l'ontologie n'étant pas redevable du plan ontique et mondain). Tel est le maître mot de Kant déjà sur les prétentions. Mais d'une certaine manière nous avons toujours entendu seulement une autre chanson. Une belle chanson certes. Celle qui nous dit que, par exemple, on peut tout de même prétendre au monde, être au monde commecorrélatd'un horizon commun (ou son pivot historial). Je ne sais pas ce qu’est l’arbre,l’être-làde son feuillage. C’est impossible. Je ne peux en prendre que des coupes, des aperceptions (ou abschatung). Des milliers de feuilles qui font un nuage. Mais un nuage pour qui ? Laissez-moi mon nuage puisque "le corps est dans le monde comme le coeur dans l'organisme" (Merleau Ponty). Ainsi se termine l'énigme de la chanson que nous entonnons depuis Husserl.
L’arbre est une nuée. Je me déplace d’un mètre à gauche et les milliers d’éléments se recomposent. C’est devenu un autre arbre. Chaque point de vue recompose les feuilles à souhait. Ceci est la casserole phénoménologie qui traverse tout le XXe siècle. C’est çaLe Siècled'ailleurs ! Nous sommes devant ce nuage feuillu, assis au cœur de la phénoménologie. A savoir qu’il n’y a pas de réel, de feuilles en soi sans le pour soi de nos intuitions ou intentions. De cet être étrange et fourchu, je ne sais rien. Je ne peux que le saisir tel qu’il m’apparaît, dans la forme d’un espace et d’un temps qui relève de mon aperception, par conséquent tel qu’il se phénomalise pour moi. Depuis Kant nous disons que toute proposition, tout énoncé au sujet des qualités de l’être se nomme « être pour soi » au bord du vide. Et la philosophie analytique le dit aussi. Elle dirait simplement et plus fortement "pour nous". L’arbre est alors un quelque chose pour moi.
Une variation éidétique et communautaire : ce que l’homme primitif en apercevait est un Dieu tandis qu’aujourd’hui il ne reste qu’un élément de jardin du technicien homme. L'arbre comme variation communautaire ou comme élément de discours commun sur l'arrangement de quelques mètres carrés de gazon, plusconvenablesici que là, à discuter avec le voisinage.
Pas d'être en soi, disons pas d'être du tout. Que du néant et dans ce néant mon essence advenante, ou mieux la chance unique de mon projet Idèle. Mais avant d'en arriver à cette impasse, impasse un peu Badiouisante du Sartre déjà déglingué, il y avait un Sartre mieux avisé, fort, jeune, fracassant, inégalé. Entre l’ontologie et la phénoménologie, il y a bien une rupture, il doit y avoir une rupture que montrait fortement Heidegger et que Sartre essaie de réconcilier par-delà Kant, notamment en lisant à deux mains Husserl et Heidegger. Et dans ce premier geste de Sartre, nous voyons bien que ce n'est pas la solution qui compte. C'est le problème, le problème d'une diFérence radicale. Celle que Kant ouvre comme un large fossé sans qu’il nous faille en eFet chercher un chemin phénoménologique d’accès, ni trouver le pont pour les réunir comme le pense tout le monde aujourd’hui, mais en ce que cette faille aggravée n’est pas encore susamment ontologisée dans sa diFérence. ïl fallait bien que cette diFérence nous apparaisse comme une diFérence ontologique, enIn. Et quelles conclusions en tirer au lieu de répéter des formules magiques du genre "retour aux choses mêmes"?
C'est sur ce point précis que commence à planer l’ombre de Sartre: faire une philosophie où je suis jeté hors de moi, là-bas sur la route sèche, devant l’arbre dénudé de toute écorce, végétal rabougri, obstiné. L’ombre de Sartre sur moi, c’est de me dire que je ne puis rester en moi, dans l’orbe phénoménologique de ma chair, que je suis jeté là-bas et que de toute évidence, ce là-bas est un risque, un grand vent. Et ce qu’il faut apprendre, c’est de ne pas chercher un chemin égologique qui reconduirait dupour soiàl’en soi. L’en-soin’a pas besoin de moi. L’arbre me refuse, je m’y cogne. L’en soin’est pas lepour soi. Cette diFérence, il faut la maintenir, contre toutes les soupes réalistico-métaphysiques qui Ictionnent l'identité absolue ou l'égalité de toute chose. Lepour soin’est pas l’en soi. Mais pour autant, il nous reste bien à tenter une ontologie écologique (et non
égologique) ou une phénoménologieelle-mêmeontologique. D’abord en revenant au mot phénoménologie là où il a été inventé, créé, à savoir dans une lecture de Hegel. Ce que j’ai tenté par mon livre sur l’immense philosophe allemand y cherchant ce qu’on lui a refusé quand il était tout de même le premier à introduire dans l’être son mouvement propre, à infuser dans l'être des formes de phénomènes qui ne sont pas du tout de moi, quand c’est la substance qui se fait sujet. Ensuite en revenant aux phénomènes, mais vraiment, du côté de ceux qui les ont réellement pris en pleine Igure, à savoir les peintres et notamment Van Gogh auquel j’ai cherché à emprunter l’œil des choses pour elles-mêmes.
L’œil de choses: il s’agit d’une tentative qui fait de la chose l’œil lui-même, qui cherche un niveau de chose, suivant en cela un empirisme radical en lequel ce sont les choses qui proposent leurs structures phénoménologiques. Comment un iris baigne dans le soleil qui luiapparaîtbien d'une certaine façon? Comment un arbre voit un autre arbre dans la forêt qu'il contourne scrupuleusement sans y emmêler ses branches? Mais cela veut dire qu’il faut étendre ledaseinau-delà de l’homme. Le phénomène, ourdi au cœur dudaseinet tel qu’il donne accès à l’être, n’est pas seulement humain.
J’ai montré que l’être-là ne se réduit pas à un accès dont je serais le berger ou le « pour soi », mais que l’être-là témoigne d’une extraordinaire résistance, par exemple celle du cactus dans le désert, son "Etreté" pour reprendre l'expression primitive de mesVariationssur Deleuze. Qui ne peut voir cette étrange présence, cette obstination de la croissance dans le désert ? ïl y a un être là du cactus qui s'accroche dans la zone de son enfer comme le champignon ou l’olivier. Et c’est ce que je cherche et dis dans monVan Goghqui nommément revient auParti pris des chosesaprès l’avoir déjà appris de ma lecture du tournesol chez Malcolm Lowry par lequel je devais achever ma thèse surLa philosophie de Gilles Deleuze.
ïl n’y a pas de chemin à chercher pour revenir au cœur des choses. L’absolu n’est pas la tentative d’aller de moi vers elles. C’est dans les choses que s’épanche une structure perceptive de contemplation (toute chose contemple disait Plotin), le nappage d'une phénoménalité dont les couches et les niveaux ne dépendent jamais des associations dudasein humaincomme je l’ai exprimé dansEloge de l'inconsommableet redit à Nicolas Zurschtrassen en un long entretien surPlurivers. Et hors du dasein que Sartre avait humanisé à la In par le Sujet comme Projet, il y avait une transcendance de l'égo, quelque chose qui transcende l'égo lui-même en tant que phénomènedel'arbre etdel'oiseau. Alors, Sartre, sans le savoir, me donne à repenser ce mouvement merveilleux qu’il nomme unessai d’ontologie phénoménologique. A quoi manque évidemment l'expérimentation Deleuzienne d'une logique de la nature qui tire vers Spinoza et constitue un autre chapitre de la philosophie dans lequel Sartre ne trouve nulle place. Question à suivre que j'aborderai à Osaka et Tokyo cet hiver.
J.-Clet Martin
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La conscience est toujours dirigée vers l’extérieur, la conscience n’a pas de dedans, il n’y a pas de vie intérieure. Ceci rompt avec la conception classique de l’introspection socratique : la découverte de soi ne se fait pas la quête en soi-même, mais par le monde, dans le monde, par l’immersion dans le monde : “Etre, c’est éclater dans le monde”.Dans l’Etre et le Néant,Sartrerepense le cogito cartésien. Ainsi, contreDescarteset son “Je pense donc je suis”,Sartrepose la thèse suivante : “Je suis, j’existe”. Autrement dit il arme que la pensée elle-même suppose l’existence qui reste première. L’homme est avant tout sujet, une sorte d’existence impersonnelle, une “existence sans existant”.Selon l’existentialiste, les actes et les états de la conscience n’ont besoin d’aucun fondement pour exister : le “je” n’existe pas, il est une Iction inventée parles philosophes.
La vie psychique, spontanée et irrééchie (= le cogito pré-réexif) a ses propres actes.ïnuence de la lecture husserlienne deDescartes: “Toute conscience est conscience de quelque chose”.
Consciousness is always directed outward consciousness has no inside, there is no inner life. This breaks with the classical conception of Socratic introspection: self-discovery is not done quest in itself, but the world, in the world, by immersion in the world: "Being is fun in the world. "ïn Being and Nothingness, Sartre rethink the Cartesian cogito. Thus, against Descartes and his "ï think therefore ï am", Sartre raises the following thesis: "ï am, ï exist." ïn other words he says that the thought itself presupposes that remains Irst. Man is above all about a kind of impersonal existence, an "existence without existing."According to the existentialist, the acts and states of consciousness do not need no basis to exist: the "ï" does not exist, it is a Iction invented by philosophers. Psychic life, spontaneous and thoughtless (= pre-reective cogito) has its own actions.
Est-t-il réellement possible de lire, vraiment lire, les travaux d’un philosophe célèbre? Quand le lecteur s’empare des premiers mots de l’Etre et le Néant, il ressemble à un voyageur déjà trop ou trop peu savant. Sartre, c’est une oeuvre, une terre ardue qu’il faut âprement défricher pour les rares initiés qui
connaissent un espace familier avec ses thèmes et développements, ses lignes de fuite. Un proIl quadrillé par l’accumulation du savoir critique, surtout par ses commentaires qu’il faut vériIer, comparer à nouveau à l’aune de la philosophie. Tout est là: assigner la relecture de Descartes dans l’édiIce du savoir philosophique. Rien n’est plus ardu, plus profond, il est vrai que les concepts exiqtentialistes qui indiquent les opérations du « professeur Sartre » et de son brio stylistique fait qu’un livre de Sartre ressemblera toujours, à ne pas s’y tromper à un autre livre de Sartre, est en même temps marqué de la singularité qui convient d’accueillir comme une oeuvre unique et non comme l’aboutissement de la tradition bourgeoise, mais comme un livre libre.
ïs he really possible to read, really read the work of a famous philosopher? When the player takes the Irst words of Being and Nothingness, it looks like a traveler too little or too clever. Sartre, it is a work, a land that must be Iercely dicult to clear the few insiders who know a familiar with the themes and developments, its lines of ight. ProIle grid by the accumulation of critical knowledge, especially his comments need to check, compare again in terms of philosophy. Everything is there: assigned the reading of Descartes in the ediIce of philosophical knowledge. Nothing is harder, deeper, it is true that the concepts that indicate exiqtentialistes operations "Professor Sartre" and his stylistic brio that a book will look like Sartre always, not to be mistaken for a another book by Sartre, is also marked with the singularity that must be upheld as a single work and not as the culmination of the bourgeois tradition, but as a free book.
« La passe » est à Lacan ce que l’épiphanie est à Joyce, le labyrinthe à Borges, la madeleine à Proust , l’existentialisme à Sartre et la lumière aux impressionnistes. Tous ces concepts ont fait école, sont amis reconnus sauf peut-être l’oeuvre d’Arthur Rimbaud qui ne sera d’actualité que dans la genèse de l’homme à venir.
"The pass" is what Lacan to Joyce's epiphany, the maze to Borges, Proust's madeleine, the existentialism Sartre and light to the ïmpressionists. All these concepts have been school friends are recognized except perhaps the work of Arthur Rimbaud, which will be valid only in the genesis of man to come.
ïl faut absolument se diriger de l’auteur vers son oeuvre, à savoir: que c’est parce que tel créateur possède une telle personnalité qu’il produit telle oeuvre. Mais jamais à travers les caractéristiques, spéciIcités d’un texte d’en dessiner un proIl psychologique de l’auteur et d’en tirer une série de conclusions en une
dichotomie de prédicats divers. ïl serait vain d’interpréter les vers de Paul Celan “le lait noir de l’aube se boit au crépuscule” comme la représentation macabre du camp d’Auschwitz, lieu de ses écrits; ainsi que de taxer Ezra Pound de fasciste suite à quelques interviews durant la guerre à Radio Rome où l’on a sciemment mélangé esthétique et politique.
ït is essential to lead the author to his work, namely that it is because such a creator has such personality it produces such a work. But never through the features, characteristics of a text to draw a psychological proIle of the author and to draw some conclusions in a dichotomy of various predicates. ït would be vain to interpret the verses of Paul Celan "Black milk of dawn to dusk drinks" as gruesome representation of Auschwitz, instead of his writings, and to tax a fascist Ezra Pound after a few interviews during the war on Radio Rome where it was deliberately mixed aesthetics and politics.
Du champ des Odysséens, tel l’Ulysse d’Homère né des cercles moussus du ressac, symbolisant l’homme aux mille idées et s’inscrivant dans la dynamique de mouvants tropiques; épisodes à ciel ouvert d’aventures, de liaisons charnelles, de combats chevaleresques. Le héros n’a de liberté que dans l’épique, l’action virile, le grand nomadisme. Alors que pour le champ du philosophe que fut J.P Sartre, tout est monde intérieur, économie de la parole, écoute dans un théâtre dépouillé et sédentaire telle une oasis intérieure.
ield of Odyssean, as the Ulysses of Homer born mossy circles of the surf, symbolizing man of a thousand ideas, and Itting in the dynamics of shifting tropics; episodes open with adventure, carnal connections, of knightly combat. The hero does freedom than in the epic, manly action, the great nomadic. As for the Ield that was the philosopher JP Sartre, everything is inner world, economy of speech, listening to a theater stripped and sedentary as an oasis within.
Si la poésie se veut le langage le plus haut chargé de sens, c’est parce qu’elle est le noeud, le foyer, le “vortex” de la logopoea (la pertinence du mot), de la phalopoea (l’originalité de l’image) et enIn de la mélopoea (l’assonance des sons). C’est cette dernière qualité qui est rarissime comme nous pouvons également l’imaginer chez un philosophe de la pointure de Sartre, à la diFérence que le militant qu’il fut perçoit le “chant du peuple” analysant la mécanique secrète de l’inconscient collectif , voie intérieure de l‘homme.
ïf poetry is meant the highest language charged with meaning, it is because it is the node, the home, the "vortex" of logopoea (the relevance of the word), the
phalopoea (originality image) and Inally the mélopoea (assonance sounds). ït is this last quality that is rare as we can imagine in a philosopher Sartre size, except that he was a militant perceives the "people's singing" Secret analyzing the mechanics of the unconscious collective inner path of man.
Voilà bientôt cinq ans qu’un poète n’écrit plus, la question ne l’intéresse pas davantage que celle du commerce d’ustensiles de cuisine ou de palettes de tomates. Un spectre l’a pris d’un geste. Un homme par liberté s’absente, l’amour, la poésie et le crime se signent quelquefois du même silence... Ses poèmes n’ont pas de costumes, s’ils sont lambeaux, haillons, il ne s’en inquiète point, il était mendiant d’autres soleils, de quêtes éperdues et de bohème.
Tels des sagas, ils errent dans le passé, sorte de purgatoire onirique. “Et la gloire s’en fut ailleurs”,disait Henri Michaux, qu’ils y restent, hirsutes, dépenaillés, leurs guenilles ne s’irritent point de l’anonymat, ils sont présents ailleurs, colchiques ou orchidées, peu importe, ils hantent encore de vieux tiroirs, des photos jaunies. ïls sont dans l’herbier du verbe: grenier à blé de l’ïmaginaire.
On ne déplace pas le centre de gravité de la poésie pour les rhabiller au goût du jour. Ce ne sont pas des dandys, comme il serait aussi vain de fouiller de vieux grimoires, les oeuvres de Sartre n’appartiennent qu’à lui seul, à son temps, son destin. Ne rien imiter, ni personne comme écrivait Hugo:
“un lion qui copie un lion devient un singe”.
or nearly Ive years, a poet no longer writes, the question does not interest more than the trade cookware or pallets of tomatoes. Spectrum was taken with a gesture. A man is absent freedom, love, poetry and crime sometimes sign the same silence ... His poems are not costumes, they are tattered rags, he does not worry point, he was begging other suns, quests distraught and bohemian.
Such sagas, they wander in the past, a kind of purgatory dream. "And the glory went elsewhere," said Henri Michaux, they stay there, unkempt, ragged, rags not irritate their point of anonymity, they are present elsewhere, crocuses or orchids, whatever they still haunt old drawers, yellowed photographs. They are in the herbarium of the verb: breadbasket of the ïmaginary.
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