Rapport Plan Egalité des chances 2009
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Ce rapport dresse le bilan du Plan « Egalité des chances », mis en place par le ministre de la défense. Ce plan favorise l'insertion sociale et professionnelle des jeunes (ouverture des lycées militaires, tutorat, cadets de la défense, formations qualifiantes...) mais aussi des femmes (15% du personnel) et des handicapés (6% du personnel).

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Publié par
Publié le 01 mars 2010
Nombre de lectures 23
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

L’égalité des chances et la lutte contre l’exclusion constituent un enjeu stratégique pour la cohésion et le dynamisme de notre société. À travers leur action d’intégration et de promotion sociale, les armées ont toujours joué un rôle essentiel dans ce domaine. Dès ma prise de fonctions, j’ai souhaité renforcer ce rôle en l’orientant davantage vers les jeunes de milieu modeste, notamment ceux qui vivent dans des zones sensibles. Ma conviction, en effet, c’est que ces jeunes ont de nombreux talents qui ne demandent qu’à s’exprimer, pour peu qu’on aille à leur rencontre, qu’on les mette en confiance et qu’on développe nos capacités pour les accueillir.
C’est dans cet esprit que j’ai lancé le plan « Égalité des chances », qui accorde une place centrale à la notion de mérite individuel. Parmi les actions qu’il regroupe, quatre me semblent illustrer tout particulièrement la volonté du ministère de contribuer à la relance de l’escalier social.
La première, c’est le tutorat, qui s’adresse à des lycéens à fort potentiel dont la situation familiale et sociale constitue un frein dans l’accès à l’enseignement supérieur. En leur proposant le parrainage d’un élève d’une grande école de la défense, nous leur permettons d’acquérir le savoir être, l’information, la confiance et l’envie nécessaires pour entreprendre des études, notamment dans une grande école. Environ 300 filleuls bénéficient actuellement de cette mesure.
La deuxième action, c’est l’ouverture des lycées militaires, auparavant réservés aux enfants des personnels du ministère de la Défense, aux jeunes élèves méritants issus de milieu défavorisé. Notre objectif, c’est de leur réserver 15 % des places du second cycle. À terme, ce sont donc 360 élèves qui intégreront un lycée militaire par cette voie.
La troisième action phare du plan « Égalité des chances », c’est la création de classes passerelles dans les lycées militaires. Ouvertes aux jeunes des milieux modestes, elles aident ceux qui en ont besoin à se remettre à niveau pour intégrer une classe préparatoire à la rentrée suivante. Elles accueillent aujourd’hui 87 élèves, dont plus de 80 % de boursiers. Les partenariats q ue nous sommes en train de conclure avec les établissements d’enseignement du réseau « Ambition Réussite » devraient encore accélérer cette dynamique.
La quatrième action, qui vise à resserrer le lien armées-Nation dans les quartiers défavorisés, est la mise en place de réservistes locaux à la jeunesse et à la citoyenneté (RLJC). Avec un objectif de 200 RLJC fin 2011, nous voulons ainsi sensibili ser davantage les jeunes à l’institution militaire, à son éthique et à ses missions.
En 2009, près de vingt-cinq mille jeunes ont bénéficié du plan « Égalité des chances ». Aujourd’hui, la grande diversité sociale du recrutement au sein du ministère, la progression du nombre de femmes dans les armées et l’application exemplaire du plan handicap sont autant d’expressions concrètes de notre engagement dans ce domaine.
Parce qu’il a toujours su rester fidèle à sa tradition d’intégration sociale, mais aussi parce qu’avec 25 000 recrutements par an, il est le premier employeur de France, le ministère de la Défense entend demeurer l’un des acteurs majeurs de cette vaste ambition gouvernementale qu’est la lutte contre l’exclusion des plus démunis.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Hervé Morin ministre de la Défense
> > I n t e r v i e w s d e s c h a r g é s d e m i s s i o n a u p r è s d u
>> Vice-amiral Gérard Valin
Marin et pilote de chasse à bord des porte-avions puis d’avions de patrouille mari-time, le vice-amiral Gérard Valin a commandé la flottille 24F, la frégateVendémiaire et la zone maritime de l’océan Indien. En état-major, il a occupé de nombreux postes de réflexion stratégique et liés à la conduite de programmes d’armement, dont celui de sous-chef Plans et programmes de l’État-major de la marine. En septembre 2009, le ministre lui a confié la conduite du plan « Égalité des chances ».
En raison de l’importance qu’il attache au plan « Égalité des chances », le ministre en a confié le pilotage et la coordination à un binôme de chargés de mission : le vice-amiral Gérard Valin et mon-sieur Frédéric Jonnet, proviseur détaché du ministère de l’Éduca-tion nationale. Ils répondent aux questions de Sophie Breuil et de Camille Fumard, stagiaires char-gées de l’élaboration du présent rapport.
SB : Amiral, qu’est-ce que le plan « Égalité des chances » du ministère de la Défense ?
VA G. Valin : Il s’agit avant tout de la main tendue de l’ensemble du personnel du ministère de la Défense vers les jeunes les plus démunis. C’est une exigence morale en démocratie, qui correspond à une tradition de rôle social des armées, dans la droite ligne tracée par nos grands anciens comme les ma-réchaux Lyautey et Galliéni. Le ministère est naturellement struc-turé autour de l’égalité des chances en raison de l’impératif de jeunesse des militaires, de l’importance de leur
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recrutement annuel et des spécificités de leur statut. Le plan « Égalité des chances », à proprement parler, illus-tre la volonté d’en faire encore plus. CF : Monsieur le proviseur, dans quel cadre se situe ce plan ? F. Jonnet : Ce plan s’inscrit en cohérence avec une priorité gouver-nementale qui mobilise l’ensemble des services de l’État. Il tend à répon-dre aux objectifs fixés par le président de la République. Il comporte huit actions au profit des jeunes de milieu modeste, qui toutes sont fondées sur l’éducation et la promotion sociale. CF : Amiral, vous rentrez d’un com-mandement opérationnel en océan Indien où vous avez en particulier conduit la lutte contre les pirates, très éloignée de l’égalité des chances : quelles sont les motiva-tions qui vous ont conduit à vos fonctions actuelles ? VA G. Valin : Détrompez-vous, les deux ont deux origines communes : l’exclusion et la pauvreté. Nous vivons dans un monde où l’un des effets négatifs de la mondialisation, parmi beaucoup de positifs est l’ex-
 
clusion : celle d’États par rapport aux autres ou de certains citoyens au sein d’une même communauté nationale. Le terrorisme et la pirate-rie, comme les violences dans les banlieues, se nourrissent du même terreau d’exclusion, constituant autant de menaces pour la cohé-sion et la capacité de résilience de nos sociétés. C’est pourquoi, outre le devoir moral, qui reste premier, la lutte contre l’exclusion constitue un véritable enjeu stratégique. Je m’investis donc dans cette fonction avec d’autant plus d’intérêt qu’elle me met en relation avec des person-nes d’une grande richesse humaine totalement impliquées dans cette juste cause.
 
 
 m i n i s t r e , p o u r l e p l a n « É g a l i t é d e s c h a n c e s »
>> Frédéric Jonnet
Normalien et agrégé des lettres, Frédéric Jonnet a exercé en tant qu’enseignant avant de remplir les fonctions de proviseur de deux lycées d’Île-de-France, dont un en zone urbaine sensible. Riche de cette expérience, il a été détaché en septem-bre 2008 du ministère de l’Éducation nationale pour y copiloter pendant trois ans le plan « Égalité des chances », plus particulièrement chargé d’assurer le suivi de sa mise en œuvre, et la transition d’un officier général à l’autre.
SB : Et pour vous, monsieur le pro- 2009 des différentes actions du enVA G. Valin : Au moment où il a été viseur, pourquoi passe-t-on de la  planannoncé, rien n’obligeait le minis-« Égalité des chances ». Ce direction de lycées à cette fonctiontère de la Défense à réaliser un plan chiffre montre que nous sommes sur de chargé de mission ?« Égalité des chances ». Or, il a très la bonne voie. rapidement perçu les enjeux liés à F. Jonnet : J’ai eu la responsabilité cette problématique consubstan-CF : M. Jonnet déclare que le plan pendant cinq ans d’un gros lycée de tielle à l’état de militaire. La Défense« Égalité des chances » est sur la banlieue Nord, situé en secteur sensi- a toujours été un ministère intégra-bonne voie ; quels sont donc vos ble, et particulièrement concerné par teur. C’est un « escalier social » parprochains objectifs ? tdoiauttieosn  ceet s dpe roprbloémmoatitioqn uesso cdiael er epmoéu-r nature. Jemploie à desseind laes cmeno-t VA G. Valin Après une première phase « escalier » - et non celui « : des jeunes de milieu défavorisé mais seur » - car l’individu est acteur de de créativité puis de lancement, il s’agit souvent volontaires et méritants, que sa propre promotion par sa volonté et désormais d’amorcer une phase de nous cherchions à toute force à lancer ses efforts En outre, avec de 25 000 consolidation et de développement. . dans les études supérieures avec les à 30 000 engagements par an, la À cette fin, nous avons lancé une meilleures chances de réussite. Je Défense ne peut se permettre digno-udné mpraorcchese sduse  dpreo pgirlèots soutdeenluae  ppearr- minscris donc dans la continuité.rer les talents des jeunes les plus formance par objectifas.g eL e  b démunis, ui n SB : Comment le ministère deuli sosru t slee st uq mande dequàent la Défense se positionne-t-il parsin çofae p  dureeqî troirmcecra pdoexpgcairaub.ésnéé  tdee  omcbnree- celoineévsli tanctiitenogl isires du plan dan snu eparpcoehd ptoisimioatn rapport aux autres ministères qui participent à cette dynamique ? SB : Quel bilan tirez-vous findes moyens fondée sur l’imagina-200 lan F. Jonnet : Certains ministères sont,ces » ?«p ud ervuœn  esemia  lde9 tion des acteurs et la mutualisation  par essence, de grands contributeurs,Égalité des chanb sedrp sennoL sea extaqieu.srt portes deffocitreilue tnap n sur ler en particulier la Ville ou l’Éducation F. Jonnet : L’année s’est soldée par recrutement des « réservistes locaux nationale. Cependant la Défense est un réel succès du plan : les objectifs à la jeunesse et à la citoyenneté » et  en pôle position : son plan « Égalité ont été atteints à 95 %, et six grandes sur le partenariat avec les établisse- des chances » a été lancé six mois écoles de la Défense ont obtenu le ments scolaires du réseau « Ambition avant le plan Espoir Banlieue, et label « Cordées de la réussite » du réussite ». elle a été précurseur en ouvrant des ministère de l’Enseignement supé-classes de préparation aux études rieur et de la Recherche. Au bilan, supérieures dès la rentrée 2008. environ 25 000 jeunes ont bénéficié  
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>> Vision des grands responsables
>> Amiral Édouard Guillaud, chef d’état-major des armées
Les armées ont trois grandes missions : faire face à une aggravation de la situation interna-tionale mettant en jeu la sécurité de notre pays, assurer la sécurité de nos concitoyens, et la protection de nos intérêts, contribuer à la lutte contre l’instabilité pour prévenir d’éventuelles crises. La réussite de ces missions implique un devoir de formation de nos soldats qui revêt à mes yeux un caractère essentiel. La dynamique de recrutement des armées - entre 25 000 et 30 000 jeunes gens et jeunes filles par an - devrait perdurer malgré l’évolution probable du format de nos forces ; il s’agit là d’une véritable chance pour notre pays. En rejoignant nos rangs, ces jeunes citoyens acquièrent un métier et s’imprègnent des valeurs de notre tradition républicaine. Ce rôle indirect d’éducation et de formation mérite d’être souligné. En complément de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, les armées donnent aux jeunes Français qui y servent une expérience humaine et professionnelle d’une grande richesse pour les entreprises qui recrutent d’anciens militaires. Les nombreux jeunes ayant rejoint les armées sans diplôme retournent ensuite à la vie civile avec les “armes” pour réussir. La jeunesse passée par nos armées contribue indiscutablement au dynamisme de notre pays.
>> Ingénieur général de l’armement Laurent Collet-Billon, délégué général pour l’armement
Au-delà de son rôle d’investisseur et de gestionnaire des programmes d’armement, la DGA garantit son expertise technique en l’appuyant sur une gestion dynamique des compétences et assurant à chacun une formation de haute qualité tout au long de sa carrière. Elle s’est ainsi dotée d’un outil d’anticipation de ses besoins, le « plan stratégique des ressources humaines », qui définit, métier par métier, les cibles retenues dans le cadre de la modernisation de la fonction armement, et est mis en œuvre quotidiennement, pour les recrutements, les départs/mobilité, les formations ou les reconversions. Mais notre efficacité repose aussi sur la diversité des cultures et des profils. C’est pourquoi j’attache beaucoup d’importance à la politique d’égalité des chances du ministère : progression de la féminisation, notamment aux plus hauts postes ; valorisation des acquis de l’expérience (VAE), qui assure la promotion sociale par la reconnaissance des savoir-faire ; développement du tutorat, main tendue de nos écoles d’ingénieurs aux jeunes des quartiers défavorisés ; enfin, meilleure insertion et formation des personnes en situa-tion de handicap.
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>> Contrôleur général des armées Christian Piotre, secrétaire général pour l’administra-tion du ministère de la Défense
Par son histoire et par sa culture, le ministère de la Défense pratique la diversité sociale dans le recrutement des personnels tant militaires que civils. Le Secrétariat général pour l’administration veille de longue date à la mise en œuvre effective de cette orientation de la politique ministérielle des ressources humaines. Pour atteindre les objectifs fixés par le ministre, j’ai demandé une forte mobili-sation aux services du SGA, tout particulièrement à la direction des ressources humaines dont le rôle de maîtrise d’œuvre est essentiel. Cette action est menée en parfaite adéquation avec les armées et les grandes directions du ministère. La coordina-tion est un élément central de réussite, à l’instar du développement des formations qualifiantes et du recrutement de personnes en situation de handi-cap, pour lesquels le SGA est pilote.
>> Général d’armée Elrick Irastorza, CEMAT
Les traductions du plan « Égalité des chances » du ministère de la Défense sont nombreuses et naturelles au sein de l’armée de terre, où égalité des chances et promotion sociale sont des réali-tés culturellement bien ancrées. 75 % des engagés volontaires ont un niveau égal ou inférieur au brevet des collèges/BEP, la moitié des sous-officiers sont issus des EVAT et la moitié des officiers sont d’anciens sous-officiers. Reflet de la société dans toute sa diversité, l’armée de terre offre des métiers accessibles à tous, avec ou sans diplôme, fonde ses parcours professionnels sur les vertus égalisatrices du courage et du travail, et privilégie les acquis de l’expérience. Responsabiliser et promouvoir au mérite sont la marque de cette armée de terre professionnelle qui a fait sienne l’exigeante devise de l’École nationale des sous-officiers d’active : « S’élever par l’effort ».
>> Amiral Pierre-François Forissier, CEMM
La marine se caractérise par son esprit d’équipage, où chaque marin joue un rôle à la mesure de ses capacités et où sa performance individuelle est vitale pour la réussite collec-tive. Cette dynamique pousse au dépassement de soi. C’est ainsi que, tout naturellement, l’égalité des chances se trouve ancrée dans l’histoire de la marine, sa culture et ses valeurs. La marine doit refléter la diver-sité de notre Nation en intégrant dans ses rangs des hommes et des femmes riches de leurs singularités. J’ai ainsi été très heureux que la marine obtienne, en 2006, le trophée Comundi de l’emploi public pour l’inser-tion des jeunes en difficulté. Je porte une attention particu-lière à ces projets tournés vers le développement des capacités de nos jeunes concitoyens.
 >> Général d’armée aérienne Jean-Paul Paloméros, CEMAA L’armée de l’air s’est engagée avec détermination sur la voie du plan « Égalité des chances ». Quatre démarches ont été ini-tiées afin de permettre à de jeunes gens, issus de milieu défavorisé, de valoriser leurs mérites : cadets de la Défense à Cambrai, Évreux et Cayenne, ouverture de l’École des pupilles de l’air de Grenoble, tutorat à l’École de l’air et formations qua-lifiantes grâce à 3 000 stages organisés chaque année. Ainsi, les aviateurs ont su relever ces défis avec cœur, et chacune de ces actions est une réussite dont nous sommes particulièrement fiers. Je remercie sincèrement les acteurs qui s’impliquent avec conviction dans cette démarche solidaire. Mobilisons-nous tous pour cette très belle et noble mission, créatrice d’un lien social fort et privilégié avec notre jeu-nesse, qui le mérite.
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page 8 |
Sommaire
partie01Une tradition d’égalité des chances dans la Défense
Gestion des ressources humaines.................................................... page 12 Recrutement............................................................................................page 14 Formation et emploi.............................................................................. page 16 Reconversion...........................................................................................page 20 Femmes dans la Défense......................................................................page 22 Handicap.................................................................................................. .page 26 Commission Armées-jeunesse (CAJ)........ .......................................page 30 Service militaire adapté (SMA)........................ .................................page 32
partie02Le plan « Égalité des chances » Cadets........................................................................................................page 37 Lycées...................................................................................................... ..page 47 Tutorat. ......................................................................................................page 57 Formations qualifiantes........................................................................page 67 Périodes militaires............................................................................... .page 75 Partenariats.............................................................................................page 85 Défense 2echance - EPIDE.................. ................................................page 97
 
Réservistes locaux à la jeunesse et la citoyenneté (RLJC).......page 107
 
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page 10 |
« Le ministère de la Défense met en œuvre,
au profit des jeunes de milieu modeste,
une
politique
de
ressources
humaines
fondée sur les principes de mérite et
d’égalité des chances. »
Hervé Morin
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