Bac S Pondichery 2018 philosophie corrigé sujet 1
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avec le Corrigés bac 2018 Bac Pondichery 2018 Matière : philosophie Série S S u j e t1 .T o u t ed é m o n s t r a t i o ne s t - e l l es c i e n t i f i q u e? Remarque : Le sujet proposé demande des connaissances précises en épistémologie et sur le thème de la démonstration (notion du programme). Mais en s’interrogeant sur une restriction du domaine de la science, on s’engage aussi à questionner les limites du modèle démonstratif de vérité relativement à d’autres modes de pensée comme la religion, l’art ou la philosophie. On pense généralement que la démonstration est un type de preuve qui nous conduit à la vérité. Cependant, en science, il faut distinguer la démonstration théorique de la preuve expérimentale. En effet, démontrer, c’est attester qu’une conclusion découle nécessairement de prémisses déjà admises comme vraies. Si l’on prend l’exemple du syllogisme, on peut montrer qu’il peut être vrai du point de vue formel mais ne correspondre à aucune réalité. C’est pourquoi la démonstration est généralement associée aux mathématiques, c’est-à-dire à la rigueur formelle et à la vérité à laquelle parvient cette discipline. Quand un raisonnement est établi et vérifié par une démonstration, on sait que la vérité se trouve du côté de la science. Peut- on alors affirmer que toute démonstration est scientifique ? Ne trouve-t-on pas ce type de raisonnement dans d’autres domaines que la connaissance ou d’autres modes de pensée ?

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Publié le 03 mai 2018
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Langue Français

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Corrigés bac 2018
Bac Pondichery 2018 Matière : philosophie Série S S u j e t 1 . T o u t e d é m o n s t r a t i o n e s t - e l l e s c i e n t i f i q u e ? Remarque : Le sujet proposé demande des connaissances précises en épistémologie et sur le thème de la démonstration (notion du programme). Mais en s’interrogeant sur une restriction du domaine de la science, on s’engage aussi à questionner les limites du modèle démonstratif de vérité relativement à d’autres modes de pensée comme la religion, l’art ou la philosophie.
On pense généralement que la démonstration est un type de preuve qui nous conduit à la vérité. Cependant, en science, il faut distinguer la démonstration théorique de la preuve expérimentale. En effet, démontrer, c’est attester qu’une conclusion découle nécessairement de prémisses déjà admises comme vraies. Si l’on prend l’exemple du syllogisme, on peut montrer qu’il peut être vrai du point de vue formel mais ne correspondre à aucune réalité.
C’est pourquoi la démonstration est généralement associée aux mathématiques, c’est-à-dire à la rigueur formelle et à la vérité à laquelle parvient cette discipline. Quand un raisonnement est établi et vérifié par une démonstration, on sait que la vérité se trouve du côté de la science. Peut- on alors affirmer que toute démonstration est scientifique ? Ne trouve-t-on pas ce type de raisonnement dans d’autres domaines que la connaissance ou d’autres modes de pensée ? En étudiant la démonstration comme méthode privilégiée de la science, nous nous interrogerons sur sa véritable valeur, pour savoir si son usage se réduit à la seule connaissance scientifique.
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I . L a d é m o n s t r a t i o n e s t l a m é t h o d e p r i v i l é g i é e d e l a s c i e n c e
La démonstration est définie comme un exercice de la raison, faculté de l’esprit qui nous permet de distinguer le vrai du faux et de former des concepts qu’elle associe en « de longues chaînes », pour reprendre l’expression de Descartes. La démonstration nous permet d’atteindre des vérités universelles (valables pour tous) et objectives.
Lorsque on se place du point de vue de la science, la démonstration, œuvre de la raison, garante de vérité, a une valeur incontestable, car elle permet de dépasser la subjectivité des sens et de l’expérience. La démonstration est construite à l’inverse de la perception qui est donnée à la connaissance particulière mais doit être dépassée et, bien plus, apparaît comme un obstacle (cf. Kant : Que toute connaissance commenceavecl’expérience ne signifie pas qu’elle dérivede l’expérience.)
La démonstration est ainsi comprise comme modèle de toute science, en particulier en mathématique (l’exemple de la géométrie serait ici bienvenu) où de principes on déduit le reste de la connaissance. Mais ne peut-on mettre en doute, dès l’origine de ce modèle de vérité (voir Platon), les conséquences ainsi déduites ?I I . L a d é m o n s t r a t i o n e s t u n o u t i l d e l a s c i e n c e m a i s l ’ u s a g e c o n d u i t à d e s v é r i t é s p r o v i s o i r e s o u c o n t e s t a b l e s
L’usage et la valeur de la démonstration dans les sciences elles-mêmes sont mis en doute par Pascal lorsqu’il prend la mesure de deux positions extrêmes : ne rien démontrer du tout ou tout démontrer. DansL’Esprit de géométrie, la démonstration trouve ses limites dans les indémontrables. C’est dire tout autre chose que la toute puissance de la raison cartésienne : tout n’est pas matière à démonstration, de même que celle-ci, dans son domaine d’élection, la science mathématique, doit admettre les indémontrables. Les limites de la démonstration seront à partir de là propres à la recherche scientifique elle-même, et le modèle de pensée incontestable mis en cause pour les mathématiques, jusqu’ici considérées comme garant de scientificité. On sait que dansLascience et l’hypothèse, le mathématicien H.
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Poincaré soutient que le raisonnement mathématique n’était pas réductible au classique syllogisme, car pour lui une série de syllogismes n’est qu’une suite finie et l’on doit s’efforcer de passer à l’infini (raisonnement par récurrence) ; ainsi le raisonnement doit-il faire appel à l’induction, ce qui sera également utilisé en physique.
Quelle valeur accorder à la démonstration si elle ne nous donne que des vérités formelles, provisoires ou relatives ? Hume fait la distinction entre deux genres de connaissances : les vérités de raison, portant sur des objets abstraits, sont les seules connues par démonstration (par exemple la démonstration par l’absurde dont les conséquences logiques et nécessaires sont déductibles de prémisses) et les vérités de fait qui ne peuvent être démontrées. Ces dernières concernent par exemple les relations de cause à effet mais ne peuvent être démontrées car concernant la réalité naturelle. Elles ne peuvent être connues que par expérience, c’est-à-dire par la connaissance que nous livre notre perception.
I I I . L a d é m o n s t r a t i o n e s t u n o u t i l , e n s c i e n c e , c o m m e e n a r t o u e n p h i l o s o p h i e
Comme le soulignent les empiristes, toutes les vérités ne semblent pas révéler de la démonstration, du raisonnement déductif ? C’est donc une critique interne au mode de pensée scientifique qui nous permet de nous interroger sur l’usage de la démonstration au-delà de la science. Car là encore, il ne s’agit pas de nier son usage, mais de le limiter à rendre compte de manière formelle de l’objectivité d’une proposition (nécessité et universalité).
Réduire la démonstration à la seule science ou affirmer l’exigence de tout démontrer présente le même écueil : celui de prétendre atteindre une connaissance absolue par le seul moyen rationnel sans comprendre d’autres modes d’accès à la réalité. Mais toute connaissance ne saurait dépendre d’une démonstration. La création artistique est un exemple de ce qui échappe à la démonstration, car elle ressort d’une intuition créatrice.
La philosophie nous fait comprendre également que la démonstration logique n’est pas tout, et qu’il existe d’autres outils permettant de
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penser et d’accéder à la vérité. La démonstration inventée par les Grecs, a surtout permis à Platon, contre les sophistes, de construire un discours rationnel qui puisse renvoyer dos à dos le relativisme (toutes les opinions se valent) et le dogmatisme (avoir raison). Mais ce discours, formalisé en une logique par Aristote, n’a pu s’instituer en pensée philosophique que grâce à la mise en évidence de ses limites lorsqu’il a eu pour prétention le savoir absolu. La démonstration reste un précieux outil, à condition de ne pas en faire une arme d’une pensée exclusive.
C o n c l u s i o n
La démonstration se présente comme la méthode par excellence pour établir la vérité dans la mesure où elle rend compte de l’objectivité d’une proposition (nécessité et universalité). Mais elle ne rend compte que d’une vérité purement formelle définie alors comme cohérence entre des propositions.
Or toute vérité n’est pas réductible à un système hypothético-déductif. En sciences, d’autres critères comme ceux de l’expérimentation permettent d’établir une vérité qui sera alors une vérité de fait. Et au-delà de la science, la vérité peut être établie non pas pour ce qu’elle signifie de manière univoque, mais dans la mesure où elle fait l’objet d’un sens à interpréter, comme c’est le cas en art. La réflexion philosophique nous permet d’utiliser la démonstration, comme un moyen de parvenir à des vérités, sans pour autant en faire le seul outil de la riche pensée humaine.
F. Begel
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