Corrigé bac 2014 première - Série L - Français
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Description

Corrigé du sujet de Français du bac 2014 pour la série L.

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Publié par
Publié le 18 juin 2014
Nombre de lectures 6 498
Langue Français

Extrait

CORRIGENON OFFICIEL DES EPREUVES ANTICIPEES DE FRANÇAIS
BACCALAUREAT 2014 – SERIE L
1 – Question de corpus. A) rappel des principes.  Laquestion de corpus porte sur les trois textes proposés. Il faut donc bien répondre à la question en évoquant les trois textes : chacun d’eux doit être cité au moins une fois. Structurer sa réponse : intro, développement (deuxou trois parties), conclusion. Ne pasentrer dans le détail d’un commentaire, mais expliciter les grandes idées. », mais parler des Eviterpremier texte, second texte, troisième texteles plans du genre « textes ensemble, en essayant plutôt de trouver en quoi ils sont différents (1ere partie) puis en quoi ils sont similaires (2eme partie), ou l’inverse. Appuyer sesaffirmations par des citations du ou des textes concernés. Eviter de parlerde « Texte A », « Texte B », « texte C »…
B) Pistes de réponses  Dansles quatre textes, il s’agit de personnages qui contemplent le paysage par la fenêtre: situation passive, dans laquelle c’est le paysage qui fait naître des pensées ou des idées.  Maisla perception de ce paysage est « colorée » par l’état d’esprit des personnages. Toute l’habileté du romancier est de traduire cet état d’esprit par la description qu’il fait du paysage, que ce soit en focalisation externe ou interne.  dansle texte de Stendhal, cet état d’esprit est traduit par le champ lexical de l’enchantement, de la beauté:« sublime »,« joli »,cages »« jolies,« s’amusait »,« majestueusement », « ému et ravi »,« admirant »…Le narrateur omniscient nous décrit à la fois le paysage et son effet sur le héros.  Mêmeprocédé et même construction dans le texte de Flaubert : description d’abord tout au long du second paragraphe, puis focalisation interne (pensée s’égarait« la»,aurait« elle voulu »…). Mais cette fois, le paysage n’est pas contemplé pour lui-même: il provoque une évocation (cloche = couvent d’autrefois) qui traduit la nostalgie (« commeautrefois ») et le sentiment de vague tristesse de l’héroïne (»attendrissement la saisit« un,« toute abandonnée »). On note aussi la façon dont« la vapeur du soir »du paysage correspond aux « tourbillons bleuâtres de l’encens »évoqué dans le souvenir.  Letexte de Zola, construit comme les deux précédents, est très comparable à celui de Stendhal mais dans un registre différent. Cette fois, le champ lexical est celui de la mort dont l’idée est évoquée soit de façon directe (« bêtesmassacrées »,»cris d’assassinés,« ventre troué de coups de couteau ») soit de façon indirecte (« abattoirs », « tabliers sanglants »). Le personnage, cette fois, est dévoré d’inquiétude et Zola nous fait sentir cette inquiétude par l’évocation de la mort avant de la formuler explicitement (« avecla peur de découvrir le corps de Lantier») puis d’en détailler les effets par une description du comportement de Gervaise (« elle se penchait (…) douleur »).  Ledernier texte diffère des précédents par une narration en « je » et non plus en « il ». Cette fois, le narrateur analyse lui-même ses états d’âme et ses pensées avec un grand souci de précision introspective. La description de Proust est triple: à la fois le paysage (« nuages échancrés »), le mouvement de ce paysage du fait du trajet du train (scène matinale fut« la
remplacée ») et les sentiments ou les pensées qui lui inspirent tant ce paysage que ce mouvement (« je»sentais qu’au contraire cette couleur…). Ces descriptions imbriquées, dans une construction apparemment cahotante mais en fait parfaitement maîtrisée, traduisent à la fois une volonté permanente d’introspection vigilante et un enchantement que renforce l’emploi de termes comme« doux duvet »ou« mon beau matin ».
Dissertation. Pistes de travail  Dansce sujet, la formule « Attendez-vous essentiellement… ? » peut être comprise de deux façons : - soitc’est un espoir, une volonté active: «attendez-vous ? »signifie «recherchez-vous ? » ; - soitc’est une attente passive, comme on dit « Tiens, je ne me serais pas attendu à ça ». Dans ce cas, on est plutôt dans le cas du respect d’une convention, d’une tradition.
 Ces deux interprétations possibles donnent lieu à deux pistes deréflexion : - lapremière :est-ce en nous faisant pénétrer dans une autre psychologie, dans une autre façon de voir le monde, qu’un roman est intéressant pour nous ? Cette piste nous amène à réfléchir sur deux points : od’une part la plus ou moins grande capacité du romancier à nous faire entrer de façon crédible dans la psychologie d’un personnage. On pourra prendre les exemples de Mme de La Fayette (La Princesse de Clèves) ou de Camus (L’Etranger) pour illustrer cette capacité. On peut aussi souligner que, dans ce cas, le romancier peut être amené à nous faire partager la psychologie d’un monstre ou d’un fou (Camus, mais aussi Michel Tournier avecLe Roi des aulnesou, plus récemment, Jonathan Littell avecLes Bienveillantes, qui nous font entrer avec réalisme dans la tête de bourreaux nazis) ; od’autre part l’opposition entre psychologie et péripéties : est-ce la psychologie des personnages de roman qui nous intéresse le plus, ou bien ce qui leur arrive ?Le roman d’aventure s’oppose-t-il au roman d’analyse? On pourra répondre par une synthèse: ce qui nous intéresse, c’est comment la psychologie du héros l’amène à réagir de telle ou telle façon aux situations, par elles-mêmes intéressantes, auxquelles il est confronté.
- laseconde :un romancier doit-il obligatoirement nous plonger dans les pensées d’un personnage pour que nous le comprenions? En d’autres termes, peut-on faire comprendre un personnage et son comportement par la seule focalisation externe ? On observera que c’est ce que font – bien obligés ! – la plupart du temps le cinéma et le théâtre. Dans cette optique, on pourra rappeler l’existence de deux « écoles » : od’une part l’école de la focalisation externe qui s’astreint précisément à ne donner des personnages que leur comportement, sans employer (ou fort peu) la focalisation interne. C’est par exemple le cas de romanciers américains comme Steinbeck ou Hemingway. Mais c’était aussi, le plus souvent, le cas de Stendhal qui affirmait que le romancier ne doit pas décrire les états d’âme de ses personnages mais les traduire par la description de leurs agissements. On
pourra aussi penser à la fameuse scène deBel-Amidans laquelle le héros, au début du livre (I, 2) prend conscience de sa valeur en s’apercevant par accident dans un miroir. od’autre part, et à l’inverse, l’école qui prétend non seulement faire pénétrer dans les pensées d’un personnage, mais rendre compte du plus intime et du plus précis de ces pensées, en découvrant parfois même au lecteur des motivations qui restent inconscientes pour le personnage lui-même. C’est par exemple l’analyse psychologique intense de Proust dansA la recherche du temps perduflux de conscience, ou l’école du «» illustrée par l’irlandais James Joyce (le monologue intérieur de Molly Bloom dans les dernières pages d’Ulysse), de Virginia Woolf ou de l’américain Faulkner (le monde vu par les yeux d’un arriéré mental dansLe Bruit et la fureur).
 Onpourra conclure en remarquant que chaque romancier, au delà de l’école à laquelle il appartient et des procédés qu’il emploie, traduit sa propre vision du monde et que, de toute façon, lire un roman c’est plonger dans les pensées d’un autre : celles de son auteur.
Commentaire composé Pistes de travail.  Introduction: situer l’auteur et l’œuvre. Stendhal, auteur du XIXeme, publieLa Chartreuse de Parmeen 1839, quelques années aprèsLe Rouge et le noir.Alors que le Romantisme triomphe en France depuis 1830, Stendhal va s’affirmer comme un précurseur du réalisme. Ce texte est d’ailleurs un assez bon exemple de cette double appartenance: réaliste par la précision des descriptions , il est marqué par le romantisme dans les états d’âme du héros et sa situation.  Aspects réalistes du texte: - laprécision de la situation géographique telle qu’elle est donnée dans le deuxième paragraphe (« vers Trévise »,« Nice »,« Turin »…) ; - laprécision des descriptions du premier paragraphe (»en galerie« toit,« les bureaux »…)
 L’importance des notations visuelles : - tousles détails donnés sont des perceptions visuelles, ce qui permet à Stendhal de nous faire partager à la fois le spectacle et, par un champ lexical choisi (« joli », « sublime »,« admirant »…) l’enchantement que ce spectacle suscite chez son héros ; - ladescription est construite de façon graduelle: d’abord le panorama au plus proche (le palais du gouverneur, les bureaux, la cage) puis au plus loin (chaîne des Alpes, contours du mont Viso…).
 Aspects romantiques du texte: - présenced’un paysage de clair de lune et de montagne plus ou moins farouches (« elle se levait majestueusement », « des autres pics des Alpes »); - adéquationentre l’état d’esprit du personnage et le paysage extérieur (« cet horizon qui parlait à son âme ») ;
- capacitédu héros à dépasser les contingences et surtout la sanction imposée par la société pour se réfugier dans son propre monde (« Ceci est-il une prison ? »). Il est capable de voir un monde de beauté là où le ulgaire ne verrait qu’une geôle… - évocationd’un personnage féminin (Clélia Conti) dont la psychologie est en harmonie avec celle du héros:« avecson âme pensive et sérieuse, elle doit jouir de cette vue plus qu’une autre »se dit Fabrice qui jouit lui-même de ce paysage…
 Unesituation retournée: Fabrice est jeté en prison, mais cette prison se révèle plutôt un havre de paix et de beauté (rappel du champ lexical employé – Fabrice passe« plus de deux heures »à admirer,»« émuet ravi. De plus, cette «prison »prend une valeur nouvelle par l’évocation d’une jeune fille, Clélia Conti, dont Fabrice est sans doute amoureux et dont la présence est proche (»« C’estdonc dans ce monde ravissant…). Lapunition que subit Fabrice devient ainsi un véritable cadeau du ciel.
 Enconclusion : un texte parfaitement structuré dans lequel un jeune homme transforme par la puissance de sa personnalité une dure sanction en véritable enchantement. L’affirmation de la liberté intérieure contre la contrainte extérieure. Un héros indépendant, à la manière du Julien Sorel deLe Rouge et le noir.
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