Communication Lamulle Brun
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  • cours - matière potentielle : eau majeurs
  • cours - matière potentielle : eau
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1       COLLOQUE INTERNATIONAL USAGES ECOLOGIQUES, ECONOMIQUES ET SOCIAUX DE L'EAU AGRICOLE EN MEDITERRANEE : QUELS ENJEUX POUR QUELS SERVICES ? UNIVERSITE DE PROVENCE MARSEILLE, 20-21 JANVIER 2011 L'interdépendance des milieux superficiels et souterrains et choix technologiques d'irrigation Atelier N°3   Valérie Lamulle-Brun1 Introduction Les ressources en eau sont des ressources fragiles, complexes, multiples et évolutives dans le temps et dans l'espace. La difficulté tient déjà au concept de ressources en eau et de son extension en masses d'eau2.
  • développement économique d'activités rémunératrices
  • communication de la commission au parlement européen et au conseil
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Langue Français
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Extrait


COLLOQUE INTERNATIONAL
USAGES ECOLOGIQUES, ECONOMIQUES ET SOCIAUX
DE L’EAU AGRICOLE EN MEDITERRANEE :
QUELS ENJEUX POUR QUELS SERVICES ?

UNIVERSITE DE PROVENCE
MARSEILLE, 20-21 JANVIER 2011

L’interdépendance des milieux superficiels et souterrains
et choix technologiques d’irrigation

Atelier N°3

1
Valérie Lamulle-Brun

Introduction
Les ressources en eau sont des ressources fragiles, complexes, multiples et évolutives dans le temps
et dans l’espace. La difficulté tient déjà au concept de ressources en eau et de son extension en
2masses d’eau . Communément sujettes à différentes dichotomies, elles se réfèrent aux structures du
milieu naturel et/ou aux usages et fonctionnalités qu’elles permettent. Ainsi, elles sont superficielles
et souterraines, locales, régionales ou transfrontières, renouvelables ou épuisables, et ce pour des
utilisations in situ ou ex situ.
La gestion équilibrée des ressources en eau nécessite un examen des offres et des demandes se
manifestant vis-à-vis de ces ressources. L’offre est naturelle et liée au cycle de l’eau et aux capacités
des milieux récepteurs, les demandes sont environnementales (paysages, soutien à la biodiversité
notamment) et anthropiques générant des pressions plus ou moins fortes. Ce constat permet de cibler
plus particulièrement la demande agricole et plus spécifiquement encore l’eau d’irrigation. Nous nous
intéressons à intégrer les aspects écologiques aux aspects économiques. Les premiers relèvent de la
compréhension des ressources et des milieux aquatiques ; les seconds visent la compréhension d’un
3concept central des politiques économiques de l’environnement : les externalités . Cette intégration
permet d’analyser les politiques publiques et les choix de technologies d’irrigation.

1
Université Paul Cézanne d’Aix-Marseille, France, valerie.brun@univ-cezanne.fr
2 Une masse d'eau est un tronçon de cours d'eau, un lac, un étang, une portion d'eau côtière ou tout ou partie d'un ou
plusieurs aquifères d'une taille suffisante, présentant des caractéristiques physiques, biologiques et/ou physicochimiques
homogènes. Les zones humides ne sont pas considérées comme des masses d’eau par la directive cadre sur l’eau mais
leur préservation est essentielle pour la bonne gestion des eaux et des milieux aquatiques. Extrait du SDAGE Rhône-
Méditerranée, 2010-2015.
3
La question de la valeur des hydrosystèmes est également une question centrale. Pour une étude détaillée voir Point P.
(1999), La valeur économique des hydrosystèmes, GIP Hydrosystèmes, Economica, Paris.
1
La région PACA peut permettre d’illustrer la problématique. Elle présente des ressources
intéressantes et importantes (massif alpin et 2 cours d’eau majeurs : Rhône et Durance) mais les
particularités climatiques méditerranéennes ont nécessité très vite des aménagements pour pérenniser
les activités humaines. Les réseaux gravitaires existent ainsi depuis le XIIème siècle et ont permis la
répartition des ressources sur le territoire. Les exemples sont nombreux mais la Chambre
4d’Agriculture des Bouches-du-Rhône donne quelques chiffres illustrant les fonctionnalités de cette
5agriculture gravitaire au regard des 3 piliers du développement durable :
- d’un point de vue économique, la surface irrigable sur le département est aujourd’hui de 171 300 ha
sur lesquels vivent plus de 12 800 exploitations agricoles. Cette agriculture occupe directement près
de 300 000 salariés auxquels il faut ajouter les emplois induits (500 salariés travaillent à la gestion
des réseaux mais il faudrait comptabiliser ceux dont l’activité existe du fait de la présence de ces
réseaux comme dans le cas du tourisme vert) ;
- d’un point de vue social et patrimonial : les réseaux d’irrigation existent depuis l’Antiquité et
constituent un patrimoine particulier. Le tissu social peut s’illustrer par l’existence des Associations
syndicales autorisées (ASA) qui gèrent les canaux. De plus, le réseau d’irrigation gravitaire
permettrait de limiter les risques (incendies, crues) ;
- d’un point de vue environnemental : les réseaux d’irrigation créent une juxtaposition de paysages
variés et favorisent la présence d’écosystèmes contribuant à la biodiversité régionale. L’irrigation
gravitaire permet aussi la recharge des nappes souterraines. A partir d’analyses isotopiques (étude sur
le canal Saint Julien), il apparaît que l’eau de la nappe du Comtat en basse-Durance serait constituée
à 80% d’eaux issues des canaux agricoles. Le milieu superficiel est également valorisé. En 1999, 4
6zones humides alimentées par les rejets du canal Saint julien ont été répertoriées .
Les fonctionnalités des réseaux d’irrigation gravitaire sont multiples et singularisent l’espace
7méditerranéen . En revanche, l’agriculture irriguée est souvent présentée comme une activité
fortement consommatrice de ressources en eau avec une irrigation gravitaire particulièrement
concernée. A l’heure des bilans hydriques européens concluant à l’intensification des phénomènes de
sécheresse, le dialogue est délicat.
La Commission des Communautés Européennes estime en 2007 que, depuis 30 ans, les épisodes de
8sécheresse ont considérablement augmenté en nombre et en intensité dans l'UE. Le nombre de
régions et les populations touchées par le phénomène ont augmenté d'environ 20 % entre 1976 et
92006 . A titre d’exemple, le coût des préjudices liés à la sécheresse de 2003 s'est élevé, pour
10l'économie européenne, à plus de 8,7 milliards d'euros . La Commission estime que l'eau devrait
encore se raréfier de manière significative en Europe. Les recommandations européennes vont alors
dans le sens de celles préconisées par le SDAGE 2010-2015 établi par l’Agence Rhône-
11Méditerranée-Corse. Dans sa disposition 7-05 , le SDAGE incite les acteurs gestionnaires

4
Un certain nombre de données sont issues des rapports publiés par la Chambre d’Agriculture des Bouches-du-Rhône et
communiqués par Claude Baury.
5
Les indicateurs retenus pour chacun des piliers sont partiels et n’ont vocation qu’à titre illustratif.
6 ème Pour une étude plus détaillée, voir Clementz (1999), Etude de 3 cycle, UFR de sciences d’Avignon.
7
Voir l’étude réalisée par l’Association des irrigants des régions méditerranéennes françaises, L’agriculture irriguée
méditerranéenne, une source de richesse au cœur des enjeux du développement durable, septembre 2009.
8
Conformément au critère européen, on entend par «sécheresse» une diminution temporaire de la disponibilité en eau en
raison, par exemple, d'un déficit pluviométrique et on parle de «rareté de la ressource en eau» lorsque les besoins en eau
sont supérieurs aux ressources hydriques exploitables dans des conditions durables.
9 Commission des Communautés Européennes 2007, Faire face aux problèmes de rareté de la ressource en eau et de
sécheresse dans l’Union européenne, Communication de la Commission au Parlement Européen et au Conseil
10 Au total, les sécheresses de ces trente dernières années auraient coûté 100 milliards d'euros.
11
La disposition 7-05 vise à bâtir des programmes d’actions pour l’atteinte des objectifs de bon état quantitatif et
privilégiant la gestion de la demande en eau.
2
(collectivités, structures locales de gestion, Agence de l’Eau…) à promouvoir, encourager et soutenir
les démarches d’économie d’eau dans tous les secteurs d’activité. […] Seront valorisés les pratiques,
modes de consommation et technologies économes en eau auprès de tous les usagers et secteurs
d’activités, en incitant plus particulièrement la mise en place d’équipements et pratiques agricoles
12économes .
Ce type de constat et de recommandations restent, pour l’essentiel, à l’échelon global qui a comme
principal inconvénient de gommer les particularités locales des ressources, des ouvrages et des
besoins. Face à ce type d’expertise, le sentiment malthusien domine confortant l’idée de réduire les
quantités d’eau prélevées et de privilégier les technologies les plus économes en ressource.
Il faut, cependant, inclure dans les réflexions les quantités d’eau (et leur qualité) rejetées par les

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