15 DECEMBRE 2008 Keynes : le retour… Il en est des théories économiques comme des collections de haute couture : toutes deux sont soumises aux effets de mode. Alors que, jusqu’à il y a encore quelques mois, tous les gouvernements ne juraient que par la compétitivité et l’attractivité des territoires, que toutes les occasions étaient bonnes pour réduire le poids de la puissance publique dans l’économie afin de favoriser l’initiative privée et de laisser toute leur place aux marchés (financiers en particulier), voilà que désormais, aux Etats-Unis comme en Europe, l’Etat retrouve une place centrale dans l’économie. On assiste ainsi à une nouvelle étape du combat ancestral entre, d’un côté, les tenants d’une action publique, souvent centralisée, et, de l’autre, ème les partisans de l’initiative privée : classiques vs mercantilistes au 18 siècle, partisans du laisser-faire vs avocats d’une ème ème action autoritaire et volontariste de l’Etat au 19 siècle, monétaristes vs keynésiens au 20 siècle... Le paradoxe de notre époque est que souvent, ce sont les mêmes personnes qui ont, alternativement, soutenu les deux positions. C’est 1 vrai aussi bien aux Etats-Unis, qu’au Royaume-Uni ou en France . La redécouverte de Keynes est certainement une bonne chose dans cette période de profonde crise systémique. Pourtant, du célèbre économiste britannique, il ne faut pas retenir que la nécessité pour l’Etat de pallier aux carences du marché en période de crise.