LE CIVISME DE L'HEURE

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----------, Sème année 20 pages Numéro ft TRIBUNE LIBRE DE L'EUROPÉISME Rome· Avril 195ft LE CIVISME DE L'HEURE Le CWlsme a incontestablement évolué au cours des àges, et son sens s'est modifié avec les transformations subies par les organisations politiques et la vie collective. Dans l'antiquité. il désignait les devoirs auxquels étaient tenus les citoyens à l'égard de la cité, tandis qu'au Moyen-Age il définissait leur loyalisme vis-à-vis du seigneur.

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Extrait

----------,
Sème année 20 pages Numéro ft
TRIBUNE LIBRE DE L'EUROPÉISME
Rome· Avril 195ft
LE CIVISME DE L'HEURE
Le CWlsme a incontestablement évolué au cours des àges, et son sens s'est modifié
avec les transformations subies par les organisations politiques et la vie collective.
Dans l'antiquité. il désignait les devoirs auxquels étaient tenus les citoyens à
l'égard de la cité, tandis qu'au Moyen-Age il définissait leur loyalisme vis-à-vis du
seigneur.
Plus, tard, à la naissance des nations, leur civisme dut à nouveau changer
d'objet et se donner au roi ou à l'empereur. La fidélité des citoyens dut s'élargir à
la mesure des nations.
Les événements politiques de ces dernières décades font que les citoyens doivent
nécessairement reconsidérer le sens qu'ils donnent à leur civisme et le réadapter.
Les communautés humaines s'élargissent avec les nécessités de leur vie collective,
et celle-ci n'est p~us limitée à la vie nationale mais à des groupes de nations solidaires..
Les nations sont en effet de plus en plus interdépendante car nous savons qu'il
n'est plus de sécurité sans l'aide des nations voisines et qu'il faut leur témoigner no­
tre civisme.
La nation est évidemment dépassée et ne peut plus subsister par ses propres
moyens. Sa vie économique est conditionnée par celle des autres nations et sa pro­
spérité aussi.
Les révolutions les plus difficiles sont celles de nos habitudes de penser. Mais, les'
temps étant véritablement révolutionnaires, il est nécessaire d'opérer notre révolution
mentale.
Nous devons nous rendre à l'évidente réalité des choses. Il ne s'agit plus d'être
fidèle à une ancienne forme de civisme étriqué qui n'est qu'une survivance de temps
révolus.
Plus aucune nation n'est souveraine car sa vie politique, économique et militaire
n'est plus autodéterminée mais dépend de décisions étrangères à la volonté de son
gouvernement.
Notre patrie dépasse les anciennes frontières, qui sont devenues désuètes et dé­
risoires, et elle englobe désormais les pays qui participent à la même forme de vie.
Notre fidélité et notre loyalisme doivent aller maintenant à la très large communauté
humaine dont la vie collective est basée sur les mêmes valeurs morales et spirituelles.
En un mot, le civisme de l'heure est celui qui s'attache à tous les impératifs qui
sont à la base de notre civilisation, et surtout aux droits des hommes libres.
JOSEPH DE' ROOVER
Membre du Comité Central
Ue l'Union Européenne des Fédéralistes L ----_--------1
Spedizione in abbonam. postale gruppo III Avril 1954
MO()VEMENT EUROPEEN
PRÉSIDENCE D'HONNEUR
MM. Konrad ADENAUER, Win.ton CHURCHILL, Comte R. COUDENHOVE - KALERGI,
Alcide DE GASPERI. Robert SCHUMAN, Paul-Henri SPAAK
Prèsident: Paul-Henri SPAAK
Vice·Présidents: Robert BICHET, Robert BOOTHBY, Hermann PUNDER
Délégué Général à la propagande: André PlIILIP
Déligué général aux Affaires Extèrieures: Docteur J.-H. RETINGER
Secrétaire Général: Georges REBATTET
Trésorier: Baron René BOËl
COMITÉ INTERNATIONAL
Membres: Délégués de. Mouvements affiliés, des Conseils NatIOnaux et des Ürgalllsatlons
Associées
BUREAU EXÉCUTIF INTERNATIONAL
Paul-Henri SPAAK'. Edward BEDDINGTON-BEHRENS, Robert BICHEr,. Bara!> .
René BOËL*, André FRANÇOIS-PONCET, Henri FRENAY, Ernst FRIE­
DLAENDER, Enzo GIACCHERO*, Ënrique GIRONELlA, Eugen KOGON',
Lord LAYTON. René LHUILLIER. André PHILIP', Georges REBATTET, J.-B.
RETINGEW. Robert BOOTHBY, P.-J.-S. SERRARENS*, Karl WISTRAND'.
Egalement Membre de la Commission Permanente.
COMMISSIONS D'ÉTUDES
Présidèes par:
Groupement Parleluentaire International Edouard HERRIOT
Commission Economique et Sociale Herman ABS Juridique . P.-H. TEITGEN de Propagande André PHILIP
Commission Culturelle . Salvador de MADARIAGA
MOUVEMENTS AFFILIÉS
Union Européenne des Fédéralistes E. KOGON, H. FREN AY
Mouvement pour l'Europe Unie W.-c. CHURCHILL Socialiste pour les E-U. d·Europe. A. PHILIP
Ligue Européenne de Coopération Economique R. BOËL
Nouvelles Equipes Internationales. A. De SCHRIJVER
Conseil Français pour l'Europe Unie. A. FRANÇOIS-PONCET
INSTITUTIONS AUTONOMES
Centre Européen de la Culture (Genével Denis de ROUGEMONT,
Directeur.
Collège d'Europe (Bruges) . H. BRUGMANS. Recteur.
Commission des Pays de l'Europe Centrale et Orientale Richard LAW
SECftÊTARIAT INTERNATIONAL
BRUXELLES: 25, rue de Spa. Tél. 18.58.00.
LES CONSEILS NATIONAUX ­
Avril 1954 J
LA SARRE
PONT DE FRATERNITE EU ROPEEN f'.-I E
Le pays de Sarre n'a pas seu­ étant un fait accompli) pour. de vue agricole mais aussi du
lement entendu un seul son de ra servir de lieu de rendez-vous point de vue industriel, cultu­
cloche mais, ayant été réparti où Français et Allemands pour­ rel (et de langue).
jadis en plusieurs comtés dont ront se coudoyer, apprendre à En effet, la production indus­
les uns avaient des attaches de mieux se connaître et à s'esti­ trielle de la Sarre représente
famille avec la Maison de Fran­ mer mutuellement. 115 de la française,
ce et les autres avec la Cour du et ceci -en voyez-vous l'avan­
Saint Empire Romain, ayant été tage ?-bien que la Sarre n'ait
Ne disons pas comme les dégradé en 1815, après la chute qu'une étendue de 2500 m2 et
ignorants des choses de l'Eu­de Napoléon J, au titre de co­ que sa population ne compte
rope que la question de la Sar­ même pas un million d'habi­lonie prussienne (1) gouverné de
re soit insignifiante pour la tants, Or, le pourcentage de 1920 à 1935 par la Société des
grande politique européenne et Nations, ayant subi, depuis 1932, 100 % du rendement industriel
américaine, Ce serait impardon­ du pool charbon-acier se répar­une propagande formidable pour
nable. La Sarre c'est précisé­ tit comme suit entre la France le retour à l'Allemagne, propa­
ment ce qu'est l'élément régu_ et l'Allemagne: gande parfaitement orchestrée
lateur d'une balance. S:il n'exis· France 28 % Allemagne 35 % par les autorités civiles et reli­
tait pas l'union économique Sarre 7 % gieuses du JHème Reich (2)
franco-sarroise (et l'union com­ayant été rattaché à nouveau à
plémentaire entre les industries Total: 35 % 35 % ce Reich lors du plébiscite préfa­
lorraines et sarroises) , le po­ La chose est donc claire, net­briqué de 1935, et les Sarrois
tentiel industriel de France et te et précise. Point n'est né­étant intelligents il est tout na­
d'Allemagne serait déséquilibré cessaire de prouver plus expli­turel sinon compréhensible, dis­
au profit de cette dernière -et citement l'indispensable Union je, que le Gouvernement et le
le résùltat de cet équilibre? Economique Franco_S,arre, peuple Sarrois aient, après la
point n'est nécessaire de le dé­ L'union économique entre la défaite du diabolique hitléri­
viner, les Sarrois ont payé plu­ France et la Sarre n'est pas sme, pris en mains propres la
sieurs fois pour le savoir! seulement un avantage pour la destii!ée de leur petit pays.
France et la Sarre mais enco­La France soutient la politi­
re un avantage pour l'Allema­* '* * que autonome du Gouvernement
De tous les temps, depuis les gne elle aussi! Comment ce­de la Sarre élu librement et sans
premiers siècles de notre ère, à là? Eh bien, consultez donc l'his­contrainte aucune selon les toutes les 'époques, même sous toire des 80 dernières années jeux démocratiques tandis que
le régime hitlérien (et beau­ et le bien fond~ de ce que j'a­l'Allemagne ne reconnait ni le
coup d'Allemands ne veulent vance sera confirmé par vous Gouvernement de la Sarre ni pas s'en souvenir), la Sarre a même, - Pourquoi vous refusez­les élections sarroises ni, en ce
été et elle est (par nous Sarrois vous à donner votre appui mo­qui concerne la Sarre, le prin­
et par les européens de Fran&#