Les migrations temporaires anciennes à Lyon et dans les pays environnants - article ; n°1 ; vol.24, pg 37-50
15 pages
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Description

Revue de géographie jointe au Bulletin de la Société de géographie de Lyon et de la région lyonnaise - Année 1949 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 37-50
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Abel Chatelain
Les migrations temporaires anciennes à Lyon et dans les pays
environnants
In: Revue de géographie jointe au Bulletin de la Société de géographie de Lyon et de la région lyonnaise. Vol. 24
n°1, 1949. pp. 37-50.
Citer ce document / Cite this document :
Chatelain Abel. Les migrations temporaires anciennes à Lyon et dans les pays environnants. In: Revue de géographie jointe au
Bulletin de la Société de géographie de Lyon et de la région lyonnaise. Vol. 24 n°1, 1949. pp. 37-50.
doi : 10.3406/geoca.1949.6615
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6284_1949_num_24_1_6615.
'
:
LES MIGRATIONS TEMPORAIRES ANCIENNES
A LYON; ET DANS LES PAYS ENVIRONNANTS
par Abel Châtelain
Lyon et les pays environnants: Beaujolais, Lyonnais, JBas-Dauphiné
et Dombes ont été jusqu'au début du xxe siècle des lieux de. séjour de mi
grants temporaires. Est-il possible de préciser aujourd'hui les courants migrat
oires anciens? 'La ville, ; alors seconde de France après Paris qui dans le
même temps a exercé une plus grande attraction encore, a bénéficié de ces
déplacements humains ' comme • les campagnes voisines. Mais les migrants
des milieux ruraux . ne : sont pas toujours ceux des milieux- urbains. Cette
partie centrale du couloir rhodanien a été une zone d'intense circulation sur
des routes convergeant vers la' grande cité rhodanienne qu'est Lyon.1
Sans doute, pour une telle analyse, il est très difficile d'approcher de la
réalité, et il est presque impossible d'être : complet. Néanmoins quelques
documents permettent de saisir le sens de certains courants sinon de les
mesurer exactement. Ils apportent aussi des idées intéressantes sur les causes
et les caractères de ces migrations temporaires étudiées jusqu'alors : dans
leurs régions de départ et plus rarement dans les lieux de séjour des mi
grants. Nous examinerons successivement les problèmes démogéographiques
anciens pour la. ville et pour les campagnes environnantes.
I. — INTÉRÊT DE LA GRANDE ENQUÊTE DU PREMIER EMPIRE.
Cette analyse doit partir de. documents d'Archives et des . enquêtes indi
viduelles faites à divers moments. Nous n'avons pas utilisé ici les documents
d'Archives départementales ou communales qui nécessiteraient un long dé
pouillement.. Mais nous avons consulté les dossiers des Archives Nationales,
particulièrement les intéressants rapports des préfets du - Premier Empire, .
rédigés entre 1808 et 1813 (1). Une suffit-pas d'analyser les rapports des
préfets du Rhône, de l'Ain ou de l'Isère, mais il est aussi nécessaire de par
courir ceux des autres départements qui pourraient envoyer aux pays de la
(i) Archives Nationales. F20 434 et F20 435. Un résumé trop sommaire et très incomp
let a été donné par Mauco ; Georges, Les migrations ouvrières en France au début
du xixe siècle (Thèse complémentaire de Doctorat es-Lettres, 1932, Paris, 74 p.).
Voir aussi, pour l'Isère, André Allix, Anciennes migrations dauphinoises, in Mélan
ges géographiques offerts par ses élèves à Raoul Blanchard (Grenoble, 1932), p. 17-
24,- et R, de Géo.. alpine, XX, 1932, p. 1 19-126. ,
.
'
:

.
>~ ABEL CHATELAIN 38
- régiom lyonnaise: des migrants i temporaires.. Les dossiers: ne* sont; pas
certains ■ rapports ont ■ été égarés comme celui ï du * département du ï complets,
Mont-Blanc (Savoie et une partie de la-Haute-Savoie). Mais il *y a beaucoup
à ; prendre . dans les • renseignements recueillis dans chaque préfecture.
Cette enquête entreprise . sous le Premier Empire n'avait-elle que des buts <
économiques ?; Ne peut-on • supposer aussi des buts : militaires ? 'Entre 1808 et
181 3/ les désertions ont été , nombreuses. Les ' migrations temporaires n'ont-
elles pas facilité ces désertions malgré. l'obligation pourries migrants d'avoir, :
un г passeport pour : se rendre : d'un département a*, l'autre;. Inversement, les i
migrations i temporaires ■ n'ont-elles : pas ï aussi? augmenté d'intensités à* cause *
de la conscription à laquelle beaucoup cherchaient à échapper/ Ces problèmes,
importants pour : la- démogéographie des migrations ; françaises, n'ont jamais >
encore été posés ; ils mériteraient d'être examinés de près.\
Le rapport du préfet du Puy-de-Dôme, l'un des départements qui envoient
des migrants dans la région de Lyon,, n'est-il pas significatif : La Révolutions
a successivement modifié l'émigration, selon qu'elle s'est modifiée .elle-même.'.
D'abord, elle l'a ralentie, soit à cause de, l'aisance, passagère que. les assignats-
la? diminuation des: impôts, et i la mobilisation . de.: la fortunes des* privilégiés :
avaient répandu sur Je peuple de ces contrées, soit. à cause, de la cessation du?
travail ; dans les , départements de * l'Ouest qu'embrasait ; le feu de -la* guerre
civile;, la réquisition* et la conscription V ont ensuite augmentée. Tout .ce qui i
craignait d'être appelé 'aux armées s'est dispersé à la-surface de l'Empire, et
jusque dans les pays étrangers; Ainsi/ là police ne cherche-t-elle pas à connaît
re où vont les déserteurs migrants ? A cause de cette désertion il est bien %
difficile d'avoir des statistiques précises sur. les migrations temporaires < du <
début . du xixe siècle ; le système des passeports intérieurs ne suffit pas à г
dresser: des données • numériques sûres. Le même préfet dû -Puy-de-Dôme -
ajoute/ en effet, cette intéressante remarque: Sous le rapport du nombre des?
emigrants; la \ délivrance ? des ï passeports > ne ? peut i servir de règle; : plusieurs r
n'en' prennent, point,. une, fois', qu'ils ont , acquis assez- de . connaissance: des
routes ; et. des -personnes i pour, avoir * partout > des asiles i et des répondants: et î
parmi ceux, qui en prennent, la 'plupart emmènent avec eux des enfants et, des ~
jeunes gens* au-dessous de l'âge de la conscription qui marchent à '• l'abri du-
passeport de * leur conducteur..
Même . ton en ; Haute-Loire d'oib partent : aussi : des migrants temporaires :
pour. Lyon '.Les migrations, ne seraient qu'un > bien pour ces localités pauvres <:
et л montueuses, : sil elles * n'entraînaient \ avec elles,, grand < nombre '■ de t. jeunes •
gens, appartenant • par: leur: âge t aux: classes appelées >. des^ conscriptions ; qui i
multiplient le \ nombre des absents, lors: des. tirages, et si elles n'offraient* des i
retraites trop faciles aux déserteurs des corps qui se rendent préfèr àblement
travaillé,' plutôt que de rentrer dans leurs foyers dans les lieux où ils ont déjà
où il sont sûrs ď être poursuivis. .
L'enquête = du Premier - Empire; faite * soit с pour : des \ raisons économiques;,
soit ; pour, des ■ raisons militaires est donc entreprise dans : dès circonstances ;,
particulières. Lyon/ alors seconde ville de l'Empire a dû recevoir, tout comme
Paris beaucoup de migrants temporaires ; déserteurs \ ou • non; , Cette enquête !; :
*

-TEMPORAIRES ANCIENNES- 39* MIGRATIONS
officielle, malgré ses défauts, est cependant; très précieuse. Л1 est regrettable;
qu'une telle ' initiative n'ait , pas eu . de .• suites par : la . répétition régulière d'en
quêtes semblables au cours des xixe et xx^ siècles. ILy avait là un moyen de '
saisir^ l'évoluton des i besoins k de ..- main-d'œuvre ; et . des possibilités i régionales -
de. travail; De .plus,, géographes,, historiens, économistes! auraient pu suivre -
alors de très .près l'évolution f des courants migratoires et mesurer, ainsi Л 'i
nfluence des facteurs ; économiques : ou- non « sun les échanges ■ de, population > à •
travers .• la France.
II.*, LES MIGRATIONS TEMPORAIRES î URBAINES.: LYONNAISES. .
Lyon, sous le Premier/Empire est; un centre économique très actif:" Aux s
motifs anciens de migrations temporaires françaises : petits métiers manuels,
petit commerce de: colportage, séjours des compagnons du ..Tour de France, ' trafic ■ sur la ; Saône : et le - Rhône assuré * personnel l assez - nombreux, par un

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